France dans Loxias-Colloques


Articles


Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le Texte-Promenade

Les manuscrits de Michel Butor à la BMVR de Nice

L’article a pour finalité d’informer sur les manuscrits ressortissant au fonds déposé à la bibliothèque patrimoniale Romain-Gary, fonds qui a fait l’objet d’une donation de l’écrivain à la ville de Nice en juin 2004. Sont abordés : la composition de ce corpus, les problèmes posés par sa conservation et les différents modes d’accès à ces documents fondamentaux pour la recherche mais menacés en raison de la fragilité de leur support. Les nouvelles technologies permettront cependant à la bibliothèque d’assurer ses deux missions, difficilement conciliables, de conservation et de mise en valeur du patrimoine qui lui a été confié.

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Sur une phrase en voyage

“SUR UNE PHRASE EN VOYAGE Savourer longuement la liberté donnée par Cristina Pîrvu de faire une promenade dans le texte-monde de Michel Butor, feuilleter l’Égypte au rythme de sa déambulation dans un essai si étranger au topos du « voyage en Orient », y retrouver le paysage vu du lourd train de nuit qui joint le Caire à Louxor et passe à Minieh au petit matin, paysage revu en surplomb, au hublot d’un avion parti de Victoria, dans les bleus et les roses du soleil levant, s’embarquer sur une phrase du Génie du Lieu, une longue phrase de dix pages dans l’édition originale : ...”

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Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le pas du texte

Invitation au voyage – à la rencontre de Michel Butor

“La journée que Cristina Pîrvu consacre à l’œuvre de Michel Butor réveille un passé, les souvenirs d’un parcours ponctué de rencontres avec l’écrivain. L’exposition aménagée dans la Bibliothèque Universitaire du campus Carlone en mai 2008 : Texte Promenade, sous le signe du voyage, s’inscrit dans une continuité et fut d’autant plus suggestive. Les liens de Michel Butor avec la ville de Nice sont anciens. Il convient d’évoquer les années d’enseignements à la Faculté des Lettres entre 1971 et 1974. À l’invitation du Professeur Michel Launay, dix-huitiémiste et disciple de J.-J. Rousseau, il revint plusieurs fois, en 1988 entre autres, puis en 1989 pour le bicentenaire de la Révo...”

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Butor : un certain regard…

“Un regard, juste un regard, ce jour-là, quand soudain, du pont japonais, sur l’une des marches arrondie en bois, là-haut sur le toit de la ville, tout en haut du MAMAC, la silhouette à l’imperméable beige se pencha et ramassa... un bouton, boulon, bout de …. Deux étages plus tard, il dit : « Cela peut provenir d’un morceau de talon... Alors une femme est passée par là... » L’objet venait de prendre une nouvelle réalité : éclairé du regard de Michel Butor, char...”

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Le pas du texte vers soi-même

“« Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre […] » Michel Butor, La Modification Le titre de notre article ne renvoie ni au retour du texte sur lui-même ni à une autre forme d’autoréférentialité textuelle. Son sous-titre explicatif et rectificateur précise la perspective poétique de notre approche et écarte la piste d’une étude centrée sur la métatextualité. Ce n’est pas de la littérature sur la littérature que nous traitons, mais d’un troisième art (dans la suite de la musique et des arts plastiques qui ont fait l’objet des interventions de Patrick Quillier et de Béatrice Bonhomme dans l...”

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Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le texte cherche sa voie et sa voix

Le voyage en écriture

“Pour Maria Cristina Pîrvu J’ai commencé par les bâtonsc’étaient les barreaux d’une échellepour un grenier rempli de jeuxque la maîtresse allait chercherpour nous en expliquer les règlesà la craie sur le tableau noirque nous imprimions dans nos têtesavec nos yeux écarquillés C’étaient d’abord les majusculesque l’on recopiait en rangéescomme un défilé de soldats un jour de fête nationale ...”

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Relecture transversale (mais égocentrique) d’un texte de Michel Butor

“Quant est paru de Traverses le numéro 41-42, en bon provincial, j’ignorais l’existence de cette publication : « revue du Centre de Création Industrielle - Centre Georges Pompidou », dont la référence « industrie » du sous-titre n’avait rien pour me séduire. Le thème de ce numéro, Voyages, n’avait aucune chance de m’attirer, puisque le voyage ne m’a vraiment intéressé qu’en tant que figure symbolique. Ainsi Ulysse parcourant le monde (à l’échelle de son temps) pour retrouver chez lui, vingt ans après, ce qu’il avait rencontré partout : la jalousie, la guerre, la mort et aussi, il est vrai, l’amour. Ce numéro est paru, donc, sans que j’en aie été informé, en septembre ...”

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Michel Butor, une logique de la maille

“Maille 1 : Que d’adresses chez Michel Butor. Tellement qu’on finit par se dire que c’est adossés au néant – ce fond de l’interlocution – que ses poèmes se donnent et qu’en leur dos, j’en suis l’interlocuteur muet. Bouche bée sous les coups. Car c’est par là que ça arrive. Et nous pousse. Maille 2 : Poète, qui n’aimerait ce ton, ce tranchant des mots de Michel Butor : « Pour moi, rien n’est plus utile que la poésie, sans elle, je n’existerais plus. » Voilà, c’est dit ! Transmettre ce salut à d’autres est affaire de création ! ...”

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Loxias-Colloques | 2. Littérature et réalité

Un titre emblématique du Nouveau Roman : Le Planétarium de Nathalie Sarraute

Le titre du Planétarium (1959) est emblématique du Nouveau Roman en ce qu’il propose un mode d’emploi parodique du roman subséquent, où l’illusion mimétique se voit dénoncée à travers la référence au musée Tussaud (qui cohabite à Londres avec un Planétarium), débouchant sur une satire (à peine voilée) de l’idolâtrie propre au clan sartrien. Mais ce titre se veut surtout une double allégorie réflexive de l’instrument romanesque et, si l’on retient l’espace clos où un public subit un discours univoque, de la lecture. Cette image, qui en cache une autre, dont il faut questionnerles diverses implications, assume en tout cas une clôture textuelle qui confère au roman une irréductible instabilité que l’aporie de son titre figure. Madame Tussaud’s could have been the proper title of Nathalie Sarraute’s novel, The planetarium (1959): there we find an explicit reference to the wax museum in London (located nearby the planetarium). This allusion leads us to criticize certain realistic conventions through the satirical portrait of a brilliant woman writer. However if the author chose a so paradoxically cosmic title to qualify her chattering and gossiping characters, we should be supposed to decipher these astronomic showings as a double and ambiguous allegory of the novel device itself and of the reading. So such a title draws our attention on the typical self-relativisation of the French New Novelists texts.

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Loxias-Colloques | 4. Camus: "un temps pour témoigner de vivre" (séminaire)

Coin neutre (Camus / Cerdan)

Le début de cette biographie croisée (les chapitres 1 à 3) a été publié dans un collectif Pourquoi Camus ?, publié chez Philippe Rey en 2013. Le parallèle entre Camus et Cerdan se poursuit dans différents domaines, comme pour Paris ou l’Amérique.

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L’humanisme solaire de Camus : une éthique du courage et de la lucidité

Dans la préface écrite pour la réédition de L’Envers et l’endroit en 1958 Camus écrit que chaque artiste garde « au fond de lui, une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu’il est et ce qu’il dit ». C’est cette source que cet article tente de mettre en lumière en étudiant le sol dont elle jaillit et la manière dont elle irrigue toute la production littéraire et philosophique de l’écrivain dès lors, comme l’écrit Camus dans le même texte, « qu’une œuvre d’homme n’est rien d’autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l’art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s’est ouvert ».

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Postérités d’Albert Camus chez les écrivains algériens de Kateb à Sansal

“en mémoire vive de Jean-François Mattéi, grand admirateur d’Albert Camus Je propose de suivre ici l’évolution de la réception d’Albert Camus chez les écrivains de nationalité algérienne ou qui se sont proclamés tels. Mais je ne ferai que mettre en perspective les textes de ces écrivains en relation avec Camus et les travaux des critiques1 qui les ont déjà étudiés de façon bien plus détaillée que je ne pourrai le faire ici. Je ne traiterai pas des écrivains européens d’Algérie comme Jules Roy, Jean-Pierre Millecam ou Jean Pellegri, ni ne ferai une analyse littéraire des œuvres où seraient comparés procédés romanesques et techni...”

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Lucrèce et Tchouang-tseu : Albert Camus lecteur du De rerum natura

Cet article a pour point de départ une note des Carnets dans laquelle Camus affirme que « Tchouang-Tseu […] a le point de vue de Lucrèce ». Cette note offre une clé de lecture pour reconsidérer la lecture que Lucrèce a faite du poète latin et en particulier le rôle décisif qu’a joué le De rerum natura dans l’écriture de La Peste. Elle éclaire aussi la place qui lui est réservée dans L’Homme révolté.

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Loxias-Colloques | 5. L’expérience féminine dans l’écriture littéraire | II.

La vie hors du commun de Jane Dieulafoy et son écriture du voyage

Dans la France du XIXͤ siècle, où les femmes devaient surmonter encore beaucoup d’obstacles pour pouvoir mener une vie littéraire, on assiste à la naissance d’une écrivaine aussi marquante par sa vie que par sa carrière : Jane Dieulafoy. Une femme qui s’est battue contre l’ennemi dans les champs de bataille et qui en se travestissant en homme, a accompagné son mari en Orient en tant qu’archéologue. Ses deux récits de voyage autobiographiques, Une amazone en Orient et L’Orient sous le voile, bien loin d’être uniquement factuels, nous révèlent ses grandes qualités intellectuelles. Jane est une femme qui ne veut pas rester en marge de la société : tel est le message qu’elle fait passer à travers sa vie de femme combattante, ainsi qu’à travers ses livres. Quelles sont les caractéristiques de son écriture ? Quelle image donne-t-elle d’elle-même et de la femme en général ? Pourquoi accepte-t-elle les conditions de vie qu’on prêtait aux hommes de son siècle ?

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Loxias-Colloques | 5. L’expérience féminine dans l’écriture littéraire | III.

La mise en scène du corps féminin chez Zoyâ Pirzâd et Annie Ernaux

Comme l’indique Béatrice Didier, la présence de la femme dans un texte impose la présence de son corps, et on peut supposer que l’écriture-féminine est en quelque sorte l’écriture du corps féminin par la femme elle-même et que son but est bien évidemment la valorisation de ce corps qui est évoqué implicitement ou présenté d’une manière explicite sous différents thèmes dans les différents contextes. La présentation de ces thèmes dans les œuvres d’Annie Ernaux et Zoyâ Pirzâd est étroitement liée à l’espace socio-culturel de ces deux écrivaines et à la liberté dont elles disposent pour évoquer la réalité du corps féminin. Comme on le constate chez ces deux écrivaines, à l’ère moderne, au contraire des époques précédentes, les femmes écrivaines, notamment occidentales, ont moins de prudence pour décrire le corps féminin.

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Loxias-Colloques | 7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature

Regards sur l’"Arabe" du cinéma français : question de représentation, enjeu de lutte symbolique

En tant qu’objet de recherche, la représentation de l’"Arabe" dans le cinéma français contient des implications dépassant la simple sphère culturelle. Pour le montrer, nous effectuerons d’abord un retour sur la notion de représentation en sciences sociales et sur différentes études ayant porté sur l’image de la population d’origine maghrébine sur grand écran. Ensuite, nous verrons que ces représentations ethnicisées font l’objet d’une lutte symbolique engageant différentes franges de l’industrie cinématographique, ainsi qu’une politique culturelle et le « grand public ».

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Les Yeux d’Orient. Dialectique du regard, mythes féminins et esthétique de la courbe dans “Ligeia” d’Edgar Allan Poe et Splendeurs et misères des courtisanes d’Honoré de Balzac

Honoré de Balzac et Edgar Allan Poe sont deux auteurs majeurs du XIXe siècle. Le premier est français, le second américain et tous deux ont en commun de produire des œuvres représentatives de leur époque et de leur culture avec l’ambitieux projet de contribuer à leur renouveau. Balzac et Poe se penchent sur la société de leur époque, une société occidentale. Ils l’analysent et en dénoncent les travers. Paradoxalement, si l’Occident apparaît comme leur objet d’étude, ils recourent fréquemment à la thématique de l’Orient pour représenter leur époque. L’Orient, source de fantasmes et d’inquiétudes pour l’Occident du XIXe siècle, opère une influence majeure sur les écrivains et artistes de cette période qui voit se multiplier les œuvres orientalistes. La tentation de l’Orient éprouvée par le XIXe siècle nous amène à étudier deux portraits d’héroïnes féminines semi-orientales, Esther Gobseck dans Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, roman publié entre 1838 et 1847 et “Ligeia” de Poe, nouvelle publiée en 1838. Ces deux écrivains recourent à des clichés orientalisants pour introduire l’Orient dans leurs œuvres respectives. L’usage du stéréotype des « yeux orientaux » présent dans les deux extraits à l’étude nous amène à tenter de comprendre l’origine de ce stéréotype étudier la manière dont il est exploité par Balzac et Poe dans les portraits de leurs héroïnes respectives.

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L’American Tribal Style (ATS) : le contre-pied à l’image fantasmée de la danseuse orientale de 1970 à aujourd’hui

Encore peu représentée aujourd’hui dans le champ des « danses du monde », l’American Tribal, née au États-Unis dans les années 1970, s’appuie pourtant sur une discipline bien plus visible : la danse orientale. Néanmoins au-delà d’une hybridation des pratiques, on assiste à un positionnement fort, tant organisationnel, esthétique que discursif, contre l’image fantasmée de la danseuse orientale héritée des stéréotypes coloniaux.

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Loxias-Colloques | 8. Ecrire en Suisse pendant la grande Guerre | Ecrire en Suisse pendant la Grande Guerre

« Ne pouvant dire ce que je pense en Suisse, je le dis ailleurs, où je peux. » Louis Dumur : un critique de la Suisse en exil à Paris ?

Cette communication a pour objet l’étude des lieux d’édition et des stratégies éditoriales retenus par Louis Dumur pour faire entendre ses critiques contre l’attitude des autorités suisses durant la Première Guerre mondiale. En jouant sur les spécificités des champs journalistiques, littéraires et intellectuels français et suisses, qu’il connaît fort bien, Dumur est parvenu à faire entendre sa voix par l’intermédiaire de différents titres, tant suisses que français (Cahiers vaudois, La Guerre mondiale, Mercure de France), ce qui lui a permis de contourner la censure helvétique (a posteriori), contre laquelle il n’aura de cesse de lutter, tout en acceptant les mesures de contrôle de la presse en France (a priori). Cette situation particulière l’a amené à adopter une posture d’« exilé » pour le moins paradoxale, qu’il convient d’examiner.

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Jouve, Romain Rolland vivant et En Miroir : les deux facettes, en regard, d’un même art poétique

Le Romain Rolland vivant de Jouve publié en 1920 n’est autre que l’ébauche de En Miroir (1954), le passage, le détour nécessaire par l’étude de l’autre (Romain Rolland) qui constitue, à l’époque, une sorte de père spirituel et permet à Jouve d’arriver à la connaissance de soi-même comme de son propre art poétique. Dans le premier cas (Romain Rolland vivant) nous avons la biographie intellectuelle d’un ami si proche que Jouve déjà peut s’y projeter et s’y construire (« parce que c’était lui, parce que c’était moi », déclare Jouve, citant Montaigne). Dans le deuxième cas, En Miroir constitue une autobiographie intellectuelle et recomposée pour projeter une image de soi-même qui corresponde exactement à l’auteur que l’on voudrait être. Deux monuments, deux architectures, deux statues, l’une d’un modèle adoré puis renié, l’autre de soi-même.

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Qui est le Dieu absent de la Suisse du Monde désert ?

« Un monde sans Dieu est un désert » déclarait un personnage d’une pièce inédite de Pierre Jean Jouve de 1914, écrite dix-huit mois avant son départ pour la Suisse où il devint un ami-disciple du grand intellectuel pacifiste Romain Rolland. En 1927, Jouve publie Le Monde désert où revivent des figures amies de l’écrivain du temps de la Première Guerre mondiale : le sculpteur Jacques Lenoir (Jacques de Todi, homosexuel et suicidé), le peintre Edmond Bille (Siemens), l’amoureuse qui prend soin des artistes (Baladine) et Jouve lui-même (Luc Pascal). Ces clés ont été décodées par des lecteurs attentifs. Se pose alors la question des absents dans ce roman, eux qui étaient si présents dans la vie de l’écrivain : Andrée (sa première épouse), Romain Rolland, son « père mystique », et la guerre elle-même. Qui est le « Dieu absent » du Monde désert ? Quel rôle a joué la seconde épouse de Jouve, la psychanalyste Blanche Reverchon, pour un livre passionné qui nous apparaît comme le roman d’un double divorce ?

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Loxias-Colloques | 10. Figures du voyage

Figures de l’autocorrection dans les Voyages romantiques

Les Voyages de la période romantique manient avec virtuosité les constructions discursives qui consistent à reprendre, rectifier, nuancer, infirmer un énoncé. Le relateur use de ces figures qui vont lui permettre d’infléchir une première formulation, soumise à examen et dont il apprécie la validité. De par sa plasticité, l’épanorthose se prête particulièrement à ces constantes révisions qui s’accordent aux humeurs changeantes du voyageur et grâce auxquelles sont approchées impressions fugitives et surprises du réel. Elle fait en tout cas partie de ces signaux qui indiquent que l’on a renoncé à bien des certitudes et que le récit de voyage s’est radicalement émancipé de la « relation historique » ou du discours savant.

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Première partie : Les scènes du corps sonore

Le gaz et le diorama : la pensée sonore du corps et la technologie de la première révolution industrielle

Les nouvelles technologies du XIXe siècle sont, au théâtre, le gaz et le diorama. Par le réalisme qu’ils permettent, ils transforment le rapport à la scène. Celle-ci doit promouvoir une expérience audio-visuelle nouvelle, dans laquelle le corps des chanteurs doit trouver une nouvelle place. L’article s’attache à évoquer le contexte dans lequel ces technologies émergent et cherche ensuite à situer ce rapport à la scène dans une histoire plus longue, du baroque au numérique. Il pose enfin quelques pistes pour appréhender l’impact du style d’un compositeur sur sa conception du corps. Gaz and diorama are the new technologies at the beginning of the XIXth century. They allow a new realism on stage and oblige the artists to think a new visual and auditive experience. There, the body of the singer receives new features. The paper evokes the historical context in which these technologies emerge. Moreover, it tries to situate them in a larger history, from baroque to digital. Then, it tries to situate the musical style in relation to the implicit conception of the body that is thus constructed.

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À la recherche d’un infinitésimal point de jonction entre audible et visible. La méthode chronophotographique dans la formation des artistes du spectacle vivant du centre franco-turc Ayn Seyir

Entre 2006 et 2013, parallèlement à la mise en œuvre d’un programme de formation professionnelle continue de l’acteur, le metteur en scène Ali Ihsan Kaleci développe une recherche artistique sur la relation entre l’expressivité du corps et la musicalité, dans une perspective transculturelle entre France et Turquie. À travers cette démarche, il s’agit pour l’artiste de rendre visibles les détails de l’expression sonore liés notamment aux modes propres à la musique turque, sur le plan technique, comme sur le plan de la symbolique : à quel moment et comment le sens et l’état véhiculés par la musique rejoignent-ils l’expression vivante du corps ? Between 2006 and 2013, in parallel with the implementation of an ongoing professional training programme for actors, stage director Ali Ihsan Kaleci developed an artistic research based on the relationship between expressiveness of the body and musicality, in a transcultural perspective (France and Turkey). Through this approach, the artist makes the details of sound expression being visible. He focuses on the technical and symbolic levels of the specific modes of Turkish music: when and how do the meaning and the state conveyed by the music reach the living expression of the body?

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Deuxième partie : Le geste musical, contextes et analyses

Le geste, le mouvement et des nouvelles lutheries dans la musique contemporaine à travers Light Music de Thierry De Mey

Il s’agit d’une recherche autour du geste et de l’utilisation des nouvelles technologies dans la musique contemporaine, à partir de l’œuvre sonore et multimédia intitulée Light Music (Thierry De Mey, 2004) et produite par Grame. Pendant dix ans, cette pièce est restée un work in progress où les moyens techniques, l’expérimentation corporelle de l’interprète et le système d’écriture du compositeur se sont influencés mutuellement. La recherche d’un écosystème musical aux aspects multiples (captation du geste, modes de jeu, notation du mouvement corporel associé aux sons) a permis le développement d’un dispositif modifiable qui se situe entre un instrument et une pièce musicale. This article deals with the gesture and the use of new technologies in contemporary music, especially in the sound and multimedia work named Light Music (Thierry De Mey, 2004) produced by Grame. For ten years, this piece remained a work in progress, where the technical means, the performer’s bodily experimentation and the composer’s writing system influenced each other. The search for a musical ecosystem with multiple aspects (motion capture, playing techniques, notation of body movements associated with sounds) has allowed the development of a modifiable device that lies between an instrument and a musical piece.

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Propositions d’analyse du geste du musicien par la théorie de l’Effort de Rudolf Laban. L’exemple de Toucher (Vincent-Raphaël Carinola, 2009), pour thérémine et électronique

Cet article est une proposition d’analyse d’une œuvre soliste où les gestes du performeur ne sont pas directement impliqués dans la production du son. Le fait que le thérémine soit en effet utilisé comme capteur de gestes pose des difficultés analytiques concernant le lien entre formes gestuelles et formes sonores. Grâce à la théorie de l’Effort de Rudolf Laban et une analyse phraséologique en trois temps (« en aveugle », « sourde », « en contexte »), cette étude permet de révéler une dialectique entre les gestes « muets » du performeur et les structures sonores engendrées par l’ordinateur. This article aims to study a concert piece where the performer’s gestures are not directly involved in sound production. These « silent » gestures escape some of the usual categorizations of the musician’s gesture and raise analytical problems. In this paradigm, we will identify some audio-visual units of meaning. The study is based on Rudolf Laban’s Effort theory, which complements a three-stage phraseological analysis (« blind », « deaf » and « contextual »).

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Troisième partie : Nouvelles technologies en mouvement

Pratiques des systèmes d’interaction geste-son dans le cadre de l’analyse du mouvement : l’imagination du corps et ses échos sonores

Dans cet article, nous présentons une expérience pratique qui s’est déroulée en conclusion des journées d’étude. L’atelier visait à proposer une mise en action des réflexions menées autour de la question du corps sonore et de la médiation technologique. Lors des trois différentes expérimentations, les participants et les observateurs ont pu apprécier l’apport du feedback auditif en temps réel sur le mouvement et sa perception. Cette expérience a permis d’éclairer un certain nombre de nœuds problématiques en rapport avec la nature multimodale de la perception, étendant ainsi notre réflexion théorique à partir d’une perspective issue de la pratique concrète avec la technologie. This article presents a practical experience we proposed at the end of the conference. The workshop aimed at providing a practice-based experience allowing us to improve our reflection on the sonorous body and the technological mediation. Thanks to these experimentations, both participants and audience observed how real time auditory feedback affects movement and its perception. This experience raised several important questions related to the multimodal nature of perception. Starting from our concrete experience with technology, this allowed us to rethink some theoretical issues about perception.

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La danse au-delà du corps à travers les technologies. Expériences collaboratives dans les laboratoires Seuil-Lab et GeoDanse

Le dialogue entre la danse et l’usage de nouvelles technologies explore la possibilité de nouvelles formes d’écritures chorégraphiques basées sur la redéfinition du corps et de l’espace scénique par le numérique. Une réflexion purement théorique sur ce sujet semble insuffisante pour ceux qui ont l’habitude d’utiliser le corps comme forme de langage. Aussi, nous établissons des passerelles entre les expériences pratiques et la théorie des laboratoires Seuil-Lab (2009-2015) et GeoDanse (2015-2017), créés dans le contexte des recherches doctorales et postdoctorales. Les réflexions sont axées principalement sur les formes de présence du corps et son interaction dans un espace-temps qui se crée avec les nouvelles technologies de la communication, en particulier l’Internet. A dialogue between dance and the new technologies allows to seek other ways of coping with choreographic scripts thus based on a new setting of the body and the perception of the stage-space, owing to the digital world. Those who have been used to utilize their body as a language to express themselves won’t limit to a mere theoretical consideration about this issue. Thence, we set up bridges between the practical and theoretical experiments from our Seuil-Lab and GeoDanse laboratories which were created as a background for both doctoral and post doctoral researches. Our consideration of the issue is mainly focused on the different ways the body stands and behaves in interrelationship with a new space-time provided by the new technologies of communication, by the internet most specifically.

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Dérives : la nature émergente du rapport geste-son dans l’improvisation avec les technologies

Cet article présente la création d’une performance interactive que j’ai présentée en conclusion des journées d’étude « La pensée sonore du corps. Corps, son et technologies entre théories et pratiques » (17-18 octobre 2016, Nice). Ma réflexion porte tout particulièrement sur l’analyse des techniques d’improvisation adoptées dans la performance. En partant d’une pratique artistique, l’article permet de mettre en lumière le rapport dialectique entre les gestes de production et les gestes expressifs en réaction à la musique. This article proposes a description of an interactive performance I presented at the end of the conference « La pensée sonore du corps. Corps, son et technologies entre théories et pratiques » (October 16-17, 2016, Nice). The paper focuses on the improvisation techniques analysis in order to points out the dialectic relation between the sound-producing gestures and the expressive gestures in response to music.

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Mélancolie de la disgrâce: échos génériques

De la mélancolie du disgracié. Étude d’un vestige ovidien dans les Mémoires du duc de Saint-Simon

Le duc de Saint-Simon (1675-1755) fut assurément nourri de lettres latines et il ne fait aucun doute sur le fait qu’il se délecta des historiens romains, à commencer par Salluste et Tacite. C’est toutefois aux Tristes d’Ovide qu’est emprunté l’un des plus spectaculaires surgissements d’un fragment de littérature latine dans les Mémoires. Dans la chronique de 1709, Saint-Simon relate en effet une savoureuse anecdote qui invite à dresser un parallèle explicite entre Ovide et Chamillart, ami de Saint-Simon qui vient de faire l’expérience d’une bien cruelle disgrâce. Il s’agira donc d’étudier à la fois la valeur paradigmatique de la référence à Ovide pour nourrir une médiation sur la disgrâce, véritable fil d’Ariane courant dans les milliers de pages des Mémoires et thème essentiel de la chronique de cour. Il s’agira aussi de mener une réflexion sur la façon dont la référence à Ovide permet à Saint-Simon de mettre en valeur sa position originale d’ami demeurant envers et contre tout fidèle à un homme foudroyé par la disgrâce du Roi-Soleil. La référence ovidienne, outre le thème de la disgrâce, en innerve donc un second, plus discret certes, et pourtant essentiel, celui de l’amitié. En faisant de Chamillart un anti-Ovide, Saint-Simon esquisse donc aussi de lui-même l’image d’un ami idéalement fidèle.

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Traductions, adaptations et réécritures

L’exil ovidien comme mythe littéraire chez Pascal Quignard : l’effet d’une écriture « lascive » ?

Pascal Quignard présente son opuscule, Pour trouver les enfers (2005), comme un montage de fragments de livrets d’opéras baroques inspirés des Métamorphoses ovidiennes. Or, il entremêle en fait à ces fragments des citations latines et traductions faussées des Tristes, ainsi que des vers de son cru qui font émerger, sous le nom d’Ovide la figure mythologisée d’un auteur infernal. En analysant les jeux de fausses attributions et en particulier le contre-sens que Pascal Quignard suggère quant à la traduction du mot « lascivus » par lequel Quintilien qualifiait Ovide, nous interrogerons le statut esthétique et critique de cette mythologisation littéraire.

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Loxias-Colloques | 14. Tolérance(s) I : Regards croisés sur la tolérance

Comparaison de la tolérance chrétienne française et confucianiste vietnamienne

Cet article montre, tant au point de vue de l’étymologie que de la morphologie et de la sémantique, des différences ainsi que des ressemblances entre l’utilisation du terme tolérance en France (ou en Europe) et au Vietnam (ou en Asie). L’étude examine, par l’analyse de discours, la tolérance dans un roman français avec sa version adaptée en vietnamien pour bien comparer la tolérance entre ces deux cultures très différentes. This article shows, from etymological, morphological, and semantic aspects, the differences and similarities between the meaning of the term tolerance in France (or in Europe) and in Vietnam (or in Asia). Specifically, it examines how this term is used in a French novel in comparison with its adapted version in Vietnamese. Using discourse analysis, this study is expected to thoroughly compare the usage of the targeted term in those two distinct cultures.

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Tolérance et conflit : lecture d’anthropologie politique

L’article propose une réflexion d’anthropologie politique avec des exemples concrets, fondée sur les apports de la philosophie concernant la tolérance et son utilité dans les situations qui mettent à l’épreuve l’équilibre de la paix et de l’entendement dans notre société. The paper sets forth a reflexion in the field of political anthropology on tolerance and its usefulness in situations where society’s balance is at risk. 

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Loxias-Colloques | 15. Traverser l'espace

Voyages, visages et mémoires : les traversées de James Sacré

La traversée constitue un motif structurant de la poésie de James Sacré. Nous proposons d’analyser sa fécondité selon trois perspectives confluentes, à partir de son recueil Broussaille de prose et de vers (où se trouve pris le mot paysage), paru en 2006. Les mobilités géographiques, comprises en plusieurs voyages sur le mode du parcours et du passage, étendent la force directrice d’un corps qui oriente les descriptions de paysage selon la forme de ses déplacements. Elles se nourrissent d’expériences de confrontation ou de partage qui placent la figure d’autrui au cœur d’une écriture chargée de retenir, sinon d’éprouver, la fugacité ou l’éphémère de la rencontre. Ces trajets relationnels se doublent de correspondances mémorielles, par lesquelles le poète rapproche paysages vécus et paysages perdus, lieux du présent traversés par les éclats du passé, lieux de l’enfance retraversés par la lumière du présent.

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Pierre Gringore, entre les genres et les registres

Pierre Gringore est un homme de spectacle et un écrivain bien connu dans Paris à la fin du XVe siècle puis dans le premier tiers du XVIe siècle. Il a su se faire un nom à un moment charnière de notre Histoire, profitant des évolutions techniques de l’époque pour publier des textes qui doivent beaucoup à la littérature médiévale. Il est donc un auteur polyvalent, à l’image de son œuvre qui touche à tous les genres littéraires et n’hésite pas à mêler les registres pour affirmer son originalité.

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Déambuler dans la ville au rythme du corps.Walk, Hands, Eyes (a city) de Myriam Lefkowitz : le récit composite d’un périple sensoriel

En 2015, la chorégraphe Myriam Lefkowitz a publié un ouvrage, intitulé Walk, Hands, Eyes (a city). Elle y fait le récit des balades qu’elle propose aux spectateurs : des déambulations urbaines en duo, les yeux clos. L’ouvrage explore les contiguïtés et les ruptures des espaces successivement traversés et puise dans les ressources du langage articulé pour faire resurgir les sensations éprouvées au contact de la ville. Le flux narratif qui en découle apparaît lui-même façonné par les modalités spatiales, temporelles et kinésiques propres à ces balades. Travaillé par l’ambition de les (re)susciter pour le lecteur, il l’invite à éprouver à son tour le cheminement par lequel le corps des danseurs est sans cesse recomposé en résonance aux perceptions sensibles produites par la ville, de sorte que l’environnement urbain se constitue en réseau de figures et de métaphores, tant spatiales que cinétiques.

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Les espaces cachés du plateau

Les œuvres Umwelt et Salves créées par la chorégraphe Maguy Marin déroutent autant qu’elles captivent le spectateur par l’usage d’une scénographie complexe qui tend à brouiller sa perception de l’espace scénique. Par un jeu alternant entre apparitions et disparitions qui dissimule une partie des actions des danseurs, ces deux œuvres chorégraphiques excitent la vision, la mémoire et l’imaginaire du spectateur. La question des intervalles inhérente à la construction fragmentaire de ces deux pièces apparaît comme un élément fondamental à leur analyse. En supposant l’existence d’une danse secrète, d’une infra-chorégraphie, déployée implicitement au sein de ces espaces aveugles, cette analyse nous permettra d’explorer les manières d’être en scène et en hors scène et de questionner les lignes poreuses de l’espace scénique.

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Furansu monogatari [Conte de France] de Kafû Nagai : témoignage intime du cheminement vers soi

Le vécu du monde occidental, notamment celui de la France (1907-1908), marque indéniablement la vie et les œuvres de l’écrivain japonais Nagai Kafû (1879-1959), dont témoigne son récit de voyage Furansu monogatari [Conte de France]. Employé de banque à la ville et promeneur insouciant en liberté, il fut, intérieurement, confronté à des interrogations existentielles et identitaires profondes. Sa passion pour la France et même le désir de devenir Français n’étaient en fait autre chose que la manifestation de la recherche de lui-même. Comment le voyage contribue-t-il à cette recherche de soi ? L’article traite ainsi de l’impact de la connaissance de l’Autre sur la connaissance de soi, à travers Furansu monogatari [Conte de France]. L’ouvrage ayant été interdit de publication par le gouvernement japonais d’alors (1909), cette censure a posé à Kafu le problème de la communicabilité de son vécu et, au demeurant, a fait de l’écrivain un être à jamais seul et douloureux.

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Loxias-Colloques | 16. Représentations littéraires et artistiques de la femme japonaise depuis le milieu du XIXe siècle

Carlotta Ikeda : entre exotisme et érotisme, construction d’une figure trouble et subversive

Nous nous intéresserons ici à la danseuse de butô, Carlotta Ikeda (1941-2014), qui s’est implantée en France dans les années 1980 avec sa compagnie, Ariadone, souvent qualifiée comme étant « la seule compagnie de femmes », dans un univers butô fortement marqué par des figures masculines. Les critiques journalistiques de l’époque insisteront particulièrement sur la dimension « féminine » d’Ariadone et un phénomène d’exotisation, d’érotisation et de féminisation se cristallisera autour de cette compagnie. Cependant, cet article cherche à démontrer que ce leitmotiv du féminin cache un rapport beaucoup plus complexe au genre et que la figure féminine travaillée par la danse d’Ikeda se situe bien au-delà de cette assignation.

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Représenter les Japonaises modernes : à travers les albums de dessins humoristiques de Georges Bigot, peintre illustrateur français vers la fin du XIXe siècle 

Georges Bigot (1860-1927), peintre-illustrateur français féru de culture japonaise a décidé de s’installer au Japon en 1882. Son objectif était de rassembler des objets locaux et de réaliser des dessins sur place, afin de les utiliser comme matériaux pour l’élaboration de tableaux qui seraient présenté dans les Salons officiels français. Durant ses dix-sept ans passés dans l’archipel, Bigot s’intégra au sein de la société indigène et prêta une attention particulière aux mousmés à savoir, aux jeunes Japonaises. Contrairement aux stéréotypes fournis par les écrivains contemporains comme Pierre Loti (1850-1923) dans Madame Chrysanthème, l’artiste dépeint, à la même époque, dans ses albums humoristiques les Japonaises modernes, de manière franche et incisive. Les mousmés de l’artiste paraissaient encore plus atypiques aux Français. Le romancier et l’illustrateur ont vécu, chacun à leur façon, la réalité du Japon. Or, ce qu’ils dépeignent offre deux aspects différents. Bigot assumait pourtant parfaitement l’idée des stéréotypes des mousmés de Madame Chrysanthème et même la méthode descriptive de Loti. En effet, nous pouvons considérer que la représentation des Japonaises modernes de Bigot concordait avec la curiosité des Français de l’époque, désireux de découvrir la réalité de ces mousmés, surtout au-delà des images convenues.

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Le manège aux chrysanthèmes : images et réalités des femmes japonaises dans le Panorama du tour du monde de Louis Jules Dumoulin (1860-1924) à l’Exposition universelle de Paris en 1900

Peintre paysagiste français, Louis Jules Dumoulin (1860-1924) a séjourné trois fois au Japon entre 1888 et 1897. Il présente lors de l’Exposition universelle de 1900 le Panorama du tour du monde, grande attraction populaire qu’il va agrémenter d’un théâtre animé par des « indigènes ». Il donne alors une image du Japon très stéréotypée en exhibant devant sa peinture une troupe de geisha. Cette étude vise à analyser les rouages et la réception de l’œuvre de Dumoulin ainsi que l’image de femmes japonaises qu’il véhicule. Elle s’attache également à montrer les conditions de recrutement et de vie des geisha.

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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

La tolérance par les mots — une étude quantitative sur les œuvres d’Agrippa d’Aubigné et de Michel de Montaigne

Cet article établit une comparaison entre Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et Les Essais de Montaigne. Il propose une étude quantitative menée afin de voir si l’usage de certains mots, en particulier dénotant des sentiments, diffère d’un texte à l’autre. D’après les résultats de celle-ci, la différence est grande. Là où Montaigne parle de fondements de notre société, de philosophie et de gouvernement politique, Agrippa d’Aubigné donne un aspect profondément dysphorique à son texte. Les mots clés chez lui sont la mort, le sang, les armes, les ennemis, la fureur, etc. Son texte pourrait même être qualifié de catalogue d’intolérance. Les mots les plus fréquents sont pourtant Dieu et ciel, au nom desquels le spectacle a lieu. This article investigates if there is a difference between how the author Michel de Montaigne and the writer Agrippa d’Aubigné use words, mostly connected with emotions, in their argumentation. This quantitative study of the Essais and the Tragiques shows that Montaigne is discussing the government of states and philosophy in society. It also shows that d’Aubigné is far more polemic than Montaigne, using emotion words like death, blood, arms, ennemies etc., which makes this text look like a catalogue of intolerance. Even if the most frequent words are God and heaven, it just means that the fight is holy, made in God’s name.

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Vérité et tolérance dans la pensée de Philippe Duplessis-Mornay

Cette étude se propose d’explorer la tension entre vérité et tolérance dans la pensée de Philippe Duplessis-Mornay. Si, dans la France des guerres de religion, le concept de tolérance civile s’impose peu à peu comme un mal nécessaire pour en éviter un plus grand, la question de la défense de la vérité demeure aux yeux des protagonistes. Ardent serviteur de la cause réformée, Mornay œuvre en faveur de la coexistence en contribuant à l’élaboration de l’édit de Nantes qui est signé en 1598. La même année, la publication de son Traité de l’Eucharistie manifeste son intransigeance sur le point le plus sensible de la déchirure entre catholiques et réformés. Toutefois, l’objectif du controversiste reste de convaincre et de susciter la conversion. Il s’agira donc d’analyser la façon dont l’auteur module entre intransigeance et concession et adapte son discours en fonction d’une hiérarchisation des objectifs à atteindre. The purpose of this paper is to analyse the tension between truth and tolerance in Philippe Duplessis-Mornay’s thought. If, during the Wars of Religion in France, the concept of civil tolerance begins to be seen as a necessary evil in order to avoid an even greater one, the defence of truth remains an essential question for the protagonists. Duplessis-Mornay, a faithful servant of the Reformed cause, strongly promotes coexistence by contributing towards the formulation of the Edict of Nantes, signed in 1598. That same year, the publication of his Traité de l’Eucharistie reveals his intransigence concerning the most sensitive point of contention between Catholics and Protestants. Nevertheless, his intention remains to convince and to encourage conversion. This study aims to analyse how the author moves between intransigence and concession and adapts his discourse to a hierarchy of objectives he wishes to obtain.

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“Paroles de tolérance” – stratagèmes poético-subversifs face aux controverses religieuses du XVIe siècle (ou comment relire Agrippa et Ronsard en Syrie)

Cet article vise à examiner le défi de pratiquer de la tolérance dans un contexte de guerre civile, lorsque le monde contemporain se transforme en « théâtre de cruauté » et que les gens sont constamment forcés à témoigner des violences décrites comme inouïes, barbares et inhumaines (Crouzet 2017). Quelques liens seront cherchés entre, d’une part, les descriptions des massacres de la France du XVIe siècle et, d’autre part, de ceux commis dans la Syrie d’aujourd’hui. Face aux discours dominateurs et oppressifs menant à des paroxysmes de rage, les écrits des poètes de la Renaissance ont radicalement changé : des stratégies littéraires comprenant des éléments subversifs ont pris forme, rendant visibles les afflictions et les calamités de leur temps, évoluant parfois même en critique subtile mais furieuse du régime en vigueur. L’article discute s’il serait possible, dans notre lutte d’aujourd’hui pour la tolérance, d’apprendre quelque chose des humanistes du XVIe siècle, qui ont souvent préféré la plume au glaive, malgré le fait que dans plusieurs cas, comme celui d’Agrippa d’Aubigné (1552-1630), ils étaient des soldats eux-mêmes… This article aims to examine the challenge of practicing tolerance in a context of religious war, when the world turns into a “theater of cruelty” and people constantly have to witness violence described as “unheard of”, “barbaric” and “inhuman” (Crouzet 2017). Comparisons will be made between, on the one hand, the descriptions of massacres in 16th century France and, on the other, those committed in today’s Syria. Discussing the dominating, oppressive discourses leading up to paroxysms of rage, the paper wants to underline how the writings of Early Modern poets changed radically in the context of religious controversy and war in France. Literary strategies including subversive elements took shape, making visible the afflictions and calamities of their time and gradually evolving into a subtle yet furious critique of the prevailing regime. The article discusses if it could be possible, in our struggle today to embrace tolerance, to learn something from 16th century humanists, who often preferred the pen to the sword, although in several cases, like the one of Agrippa d’Aubigné (1552-1630), they were soldiers themselves.

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La tolérance comme discours de l’ineffable dans Le Racisme expliqué à ma fille de Tahar Ben Jelloun

L’écriture de Tahar Ben Jelloun a souvent donné la parole aux exclus et marginaux déployés dans un exil aussi bien intrinsèque qu’extrinsèque. Nombreux sont les romans de Tahar Ben Jelloun qui dénoncent les représentations de la stigmatisation et de l’humiliation au sein de sociétés reflétant les valeurs de la tolérance. Dans ses récits, nous observons une confrontation permanente entre l’espace identitaire du narrateur et l’espace de l’Autre. Les deux espaces se trouvent inévitablement confrontés aux tensions dues à la religion, la culture et la langue. En particulier, Le racisme expliqué à ma fille représente un dialogue entre l’auteur-narrateur et sa jeune fille autour des différentes représentations du racisme ainsi que les méthodes permettant d’y substituer la tolérance. Tahar Ben Jelloun's writing has often given a voice to the excluded and marginalized in exile, whether internal or external. Many of his novels denounce the representations of stigmatisation and humiliation within societies that reflect the values of tolerance. In his stories, we observe a permanent confrontation between the narrator's space of identity and the space of the Other. Both spaces are inevitably confronted with tensions due to religion, culture and language. In particular, Racism Explained to My Daughter represents a dialogue between the author-narrator and his young daughter about the different representations of racism and the methods of replacing it with tolerance

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L’ambassadeur doit-il être tolérant ?

La tolérance de l’ambassadeur ne peut ressembler à celle d’un roi ou d’un ministre qui prend des décrets pour que deux religions puissent coexister pacifiquement dans son royaume. La sienne sera plus limitée. Disons même que, d’une certaine façon, l’ambassadeur tel que le façonnent les nombreux traités de la Renaissance, n’est pas l’homme de la tolérance. Représentant intransigeant de celui qui l’envoie, il doit faire respecter les intérêts de celui-ci, ne rien céder sur le protocole d’une réception. Pourtant, s’il s’obstine dans sa raideur, sa mission est vouée à l’échec. On lui demande aussi de devenir le familier du prince chez qui on l’a envoyé. Il doit capter ses confidences, vraies ou fausses, profiter des moments où il sera en tête-à-tête avec lui. Exercice qui n’est pas sans risque, comme on peut le voir dans la conduite de Machiavel auprès de Borgia. Exercice où l’on réussira si on fait preuve de prudence. À la Renaissance celle-ci n’est plus l’apanage des vieux serviteurs du roi, bien au contraire. Elle demande de la rapidité d’esprit et de l’intuition, qualités de la jeunesse. Séduire, voilà le nouvel objectif de l’ambassadeur. Peu à peu, on voit qu’il est de plus en plus à l’aise dans le pays où il réside et qu’il regarde avec un intérêt croissant. Or, attention : l’ambassadeur n’est guère un ange… The ambassador’s tolerance cannot be like that of a king or minister who issues decrees so that two religions can coexist peacefully in his kingdom. His tolerance will be more limited. In a certain way, the role of the ambassador is born through the ideals of the Renaissance. He needs to be an uncompromising representative of the one who sends him, respecting the interests of his master, and not yield too much to the protocol of the receiving context. However, if he persists in his stiffness, his mission is doomed to failure: he is often asked to become a “pet” of the prince he was sent to. He must capture his confidences, true or false, take advantage of the moments when he will be alone with him. This exercise is not without risk, as can be seen in the conduct of Machiavelli towards Borgia: The exercise will only succeed if you are cautious. During the Renaissance, it was no longer the preserve of the king's old servants, quite the contrary. It requires speed of mind and intuition qualities of youth. Seduce, this is the new ambassador’s goal. Little by little, we see that he is more and more comfortable in the country where he resides and that he is watching with growing interest. But watch out: the ambassador is not an angel…

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La patience du martyr huguenot, ou l’hymne à la tolérance chez Agrippa d’Aubigné

Dans le martyrologe des Tragiques, la tolérance fait du discours poétique d’Aubigné sur les guerres de religion le lieu d’un voyage au cœur des croyances bibliques du réformé. En effet, dans « Les feux » comme dans « Les fers », la constance des huguenots morts pour leur foi côtoie en permanence celle du Christ sur la croix pour exhiber, exalter et revivifier le substrat culturel protestant. En faisant de ces victimes des inquisitions du XVIe siècle et de la Saint-Barthélemy les vaisseaux de la victoire de Dieu contre Satan, Aubigné met en avant un hymne à la volonté de vertu qui peut être lue comme une exhortation à avoir, face à la persécution, assez de patience et de charité pour ne pas succomber à la tentation de la haine et de la violence. La tolérance repose dans cette mesure sur la réunion d’un certain nombre de valeurs dont le monde a besoin pour abolir la violence qui le secoue souvent : la crainte de Dieu, le pardon, l’amour, la charité, le dialogue. In the martyrology of the Tragiques, tolerance makes Aubigné's poetic discourse on the wars of religion the place of a journey to the heart of the biblical beliefs of the Reformed. Indeed, in "Les feux" as in "Les fers", the constancy of the Huguenots who died for their faith permanently rubs shoulders with that of Christ on the cross to exhibit, exalt and revitalize the Protestant cultural substratum. By making these victims of the sixteenth-century inquisitions and St. Bartholomew's Day the vessels of God's victory over Satan, Aubigné puts forward a hymn to the will to virtue that can be read as an exhortation to have, in the face of persecution, enough patience and charity not to succumb to the temptation of hate and violence. Tolerance rests to this extent on the coming together of several values that the world needs to abolish the violence that often shakes it: the fear of God, forgiveness, love, charity, dialogue.

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Victor-Palma Cayet, Agrippa d’Aubigné et de Pierre de L’Estoile : regards croisés sur le projet de réunion des religions (1593-1610)

La position sur la tolérance de Palma Cayet (1525-1610) constitue un cas singulier de la définition du concept entre le moment de la conversion d’Henri IV au catholicisme en 1593 et la proclamation de l’édit de Nantes en 1598. Durant cette période, l’ancien pasteur de Catherine de Bourbon, converti au catholicisme en 1595 et occupant la charge de professeur de langues orientales, publie une demi-douzaine de traités, d’avertissements et de propositions sur la réunion des religions. Un des intérêts de sa production tient à la défense des grands thèmes théologiques mis en œuvre pour ramener les Réformés dans le giron de l’Église. Au moment où le contexte politico religieux de l’édit de Nantes va déporter l’irénisme vers l’autonomisation du politique, il sera intéressant d’observer les limites conceptuelles du projet de Cayet, notamment à travers la réception de son œuvre par le calviniste intransigeant Agrippa d’Aubigné et le gallican modéré Pierre de L’Estoile. Le corpus analysé permet de cibler les résistances théologiques et littéraires à une tolérance que la proclamation politique de l’édit va provisoirement imposer. The position on tolerance of Palma Cayet (1525-1610) constitutes a singular case of the definition of the concept between the moment of the conversion of Henri IV to Catholicism in 1593 and the proclamation of the Edict of Nantes in 1598. During this period, Catherine de Bourbon's former pastor, converted to Catholicism in 1595 and holding the position of professor of oriental languages, published half a dozen treatises, warnings and proposals on the reunion of religions. One of the interests of his production is the defense of the major theological themes used to bring the Reformed back into the bosom of the Church. At a time when the politico-religious context of the Edict of Nantes is going to deport irenicism towards the empowerment of politics, it will be interesting to observe the conceptual limits of Cayet's project, especially through the reception of his work by the uncompromising Calvinist Agrippa d'Aubigné and the moderate Gallican Pierre de L'Estoile. The corpus analyzed makes it possible to target theological and literary resistance to a tolerance that the political proclamation of the edict will temporarily impose.

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La « tolérance » de la prostitution de 1791 à 1946, un système inclusif et marginalisant : le cas des Bouches-du-Rhône

De 1791 à 1946, l’État français tolère l’exercice de la prostitution sur le territoire national. La mise en œuvre de cette tolérance s’effectue par des procédés coercitifs. Tout d’abord, cette tolérance de la sexualité vénale passe par la reconnaissance normative de cette activité en créant une catégorie juridique exceptionnelle, celles des filles publiques. Ces dernières ont des obligations spécifiques en vue de la préservation de l’ordre public dès lors que ces femmes sont inscrites sur le registre des mœurs. cette inscription participe de la construction d’une identité sociale et administrative, laquelle déclenche tout un processus de marginalisation lié au contrôle du lieu de travail et du lieu de vie. L’autorité publique organise et réglemente les établissements au sein desquels l’activité prostitutionnelle peut s’exercer, mais ces femmes sont contraintes de vivre et de rester enfermées dans ces maisons de prostitution dite « maisons de tolérance ». L’accès à l’extérieur de l’établissement est très limité. La tolérance de la prostitution est alors le reflet de ce double jeu entre l’inacceptable et le tolérable, c’est en raison de cette ambiguïté qu’en 1946 le législateur abolit l’ensemble des réglementations de la prostitution. This article describes the system of tolerance of prostitution in France, and more particularly in Marseilles, from 1791 to 1946 and attempts to provide a symbolic analysis of the latter. Indeed, this tolerance will produce effects both on the people who engage in prostitution, by attributing to them a particular administrative status from which a legal regime derives, and on the organization of the cities.

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Usage(s) et contexte(s) du terme tolérance : étude diachronique sur deux campagnes présidentielles (2007-2017)

Cet article propose d’étudier l’évolution du sens du mot « tolérance » dans les campagnes présidentielles de 2007 et de 2017. Cette problématique diachronique démontrera que l’usage de « tolérance » se rapproche encore en 2007, du sens premier du terme, et vise à représenter une vertu, une valeur républicaine à défendre, pour ne renvoyer en 2017, qu’au degré zéro du concept, à travers la sur-utilisation de la formule « tolérance zéro ». In this paper we will study the evolution of the syntagm “zero tolerance” between two French political campaigns: the word “tolerance” has been over-used with negative connotations.

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Le « voile commun à tous meschans »
La justification de l’intolérance par la rhétorique du dévoilement dans la polémique catholique (France et Pays-Bas habsbourgeois, 1580–1594)

Cet article propose une étude comparative des pratiques discursives exploitant la rhétorique du dévoilement dans les textes polémiques produits par les catholiques de France et des Pays-Bas méridionaux à la fin du XVIe siècle. Dans le premier cas, il montre comment cet argumentaire est lié à ceux de la peur, de la guerre et de la vérité au sein d’un discours profondément intolérant qui légitime une traque radicale et intransigeante. Ensuite, il étudie comment, tout à l’inverse, la polémique produite dans les Pays-Bas utilise la rhétorique du dévoilement d’une manière bien plus limitée et concentrée sur la figure d’un seul ennemi. This paper offers a comparative study of the polemical texts produced by the Catholic party in France and in the Southern Low Countries at the end of the 16th century. It focuses on the use of a specific rhetoric strategy: the disclosure. In the case of France, this survey shows how this argument is linked to those of fear, war and truth within a deeply intolerant discourse which legitimizes a radical and intransigent hunt. Then, it studies how, on the contrary, the controversy produced in the Low Countries uses the rhetoric strategy of disclosure in a much more limited way, focused on the figure of a single enemy.

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Loxias-Colloques | 19. Autour d’Henri Bosco : voyageurs et expatriés en Afrique du nord. Textes et images

Les carnets de Leïla Sebbar : désir de transmission d’une enfance algérienne

Cet article examine les carnets de voyage de Leïla Sebbar entre l’Algérie et la France. Ses œuvres constituent un croisement entre texte et image avec le double objectif de créer une trace permanente et des liens entre l’Algérie et la France. À travers ses textes hybrides, Sebbar participe dans la création d’un espace permanente qui unit les mémoires individuelles en créant une mémoire collective pour les Franco-Algériens. Le fait que la photographie et les images soient des arts accessibles rend son travail lisible/visible à différentes personnes, peu importe la langue de communication. Ainsi, Sebbar crée un espace mémoriel à partir de sa propre histoire familiale franco-algérienne dans lequel les barrières de langue, histoire ou lettrisme peuvent être surmontées. This article examines Leïla Sebbar’s travel journals “Mes Algéries en France” as she focuses on reuniting texts with images in the double goal of creating both a lasting trace and ties between Algeria and France. Through these hybrid texts, Sebbar participates in creating a permanent space which unites individual memories to help foster a collective memory for Franco-Algerians. The accessibility of photographs and other images renders her work legible to different people, no matter what language they speak. Hence, Sebbar creates a memorial space starting with her own Franco-Algerian personal family history in which barriers of language, history or literacy can be overcome.

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