Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le Texte-Promenade
Eveline Caduc :
Sur une phrase en voyage
Index
Mots-clés : Butor (Michel) , itérologie, poésie, voyage
Géographique : France
Chronologique : Période contemporaine
Texte intégral
1SUR UNE PHRASE EN VOYAGE
2Savourer longuement la liberté donnée par Cristina Pîrvu de faire une promenade dans le texte-monde de Michel Butor,
3feuilleter l’Égypte au rythme de sa déambulation dans un essai si étranger au topos du « voyage en Orient »,
4y retrouver le paysage vu du lourd train de nuit qui joint le Caire à Louxor et passe à Minieh au petit matin, paysage revu en surplomb, au hublot d’un avion parti de Victoria, dans les bleus et les roses du soleil levant,
5s’embarquer sur une phrase du Génie du Lieu, une longue phrase de dix pages dans l’édition originale :
Le Nil coule à Minieh du sud au nord, et depuis le Caire à deux cent cinquante kilomètres au nord, jusqu’à Assiout à cent cinquante kilomètres au sud, il n’y a pas de pont pour le traverser, et la route qui le longe étroitement formant un boulevard planté de flamboyants en plein éclat lors de mon arrivée en octobre, que je prenais tous les jours pour me rendre au lycée égyptien, apprenant la diversité du beau temps matinal, est la seule route où puissent normalement passer des autos autres que des Jeeps (il n’y en a point sur l’autre rive), et la ville étroite s’accroît vers le nord, les immeubles modernes s’ajoutant les uns aux autres le long des rues parallèles tandis que dans le sud les maisons de terre se délabrent (Minieh doit avoir bien changé depuis le jour où je l’ai quittée ; elle doit s’être considérablement développée et stabilisée, et je voudrais bien aller voir quel visage elle a maintenant ; je l’ai connue en train de se solidifier un peu, mais encore mouvante, précaire dans ses bas quartiers, fuyant entre les doigts comme les villages sûrement encore maintenant et pour des années, comme toute chose dans la vallée, persistante en sa continuelle démolition, se renouvelant depuis des millénaires dans la poussière s’accumulant de ses décombres), la ville serrée par le chemin de fer parallèle, l’unique voie de la vallée,
et au-delà de celui-ci, parmi les champs semblables à des aquariums remplis de blé liquide tant les tiges sont serrées, ou plantés de coton, avec leurs rigoles d’irrigation alimentées par le chadouf ou la noria dont on entend le grincement accompagné parfois, la nuit, du charme déchirant de l’homme qui les fait marcher, avec ces murailles de terre les délimitant, chemins sur lesquels solennellement, en file, comme sur les anciens bas-reliefs, se suivent les hommes un par un dans leurs robes de coton blanc à rayures ou bleues, de telle sorte que de toutes les peintures celle à laquelle ils font le plus penser est cet admirable passage de la troisième tombe de Béni Hassan, sépulture d’un haut personnage qui possédait entre ses titres celui de prince de Monat Khoufou, qui est célèbre sous le nom de « caravane d’Asiatiques », et souvent reproduits d’après le relevé qu’en a fait Champollion, mais qui n’a jamais encore à ma connaissance été photographié,
dans leur robe de coton blanc devenu gris ou brun comme leur calotte de feutre, comme la terre, comme l’eau du Nil, ou comme leur peau, ou comme leurs yeux, les femmes enveloppées dans le long voile noir qui laisse voir leurs pieds nus, et qu’elles relèvent encore quand elles entrent dans l’eau pour remplir les cruches claires poreuses qu’elles portent pleines et fraîches sur leur tête, leur voile noir dont elle ramène un pan de temps en temps devant leur visage rieur, avec cette démarche incomparable qu’elles conservent jusque dans leur vieillesse, les petits-enfants les yeux souvent suppurant, toujours couverts de mouches que leurs mères les empêchent d’écarter, les cheveux rasés saufs une ou deux mèches,
les moutons un par un, les ânes, les bufflesses noires aux cornes retournées et parfois les chameaux humant l’air, une queue de renard pendue à leur cou,
parmi les champs et les villages avec leurs vergers d’orangers tout autour de la maison du propriétaire, avec leurs grands eucalyptus bruissants et odorants, et les palmiers se balançant, coule le grands canal parallèle, le bahr Yousouf,
et un peu plus loin, et de l’autre côté des autres champs sur l’autre rive du large lent Nil marqué ici et là de grandes voiles triangulaires s’incurvant au passage d’un des souffles rafraîchissants du Nord, ou du vent brûlant le khamsin au printemps soulevant des tourbillons de poussière et charriant des insectes secs, des scorpions, et même de petits serpents,
s’allongent les falaises parallèles, le mur, la limite orgueilleuse irrécusable de ce monde humide et végétal, la frontière brusque impitoyable du domaine des hommes, les falaises toujours visibles de partout même pendant la claire nuit, variant délicieusement chaque matin leurs ombres et leurs teintes selon l’inclination du soleil et le degré de transparence de l’air plus ou moins habité de brillante poussière cristalline ou de la vapeur s’élevant du fleuve en crue, à tel point que j’aurais voulu tenir un journal de ces différences,
les interminables falaises ne s’interrompant qu’en de rarissimes ouvertures au départ de pistes peu sûres, très peu fréquentées, de fantômes de pistes vers de rarissimes oasis ou de lointains ports, de lointaines mines abandonnés,
rebord de la vallée sur lequel nous montions, nous coulant par le lit desséché d’un oued, mes camarades et moi, professeurs français arrivés à peu près en même temps que moi, dans les mêmes conditions, venus de divers coins avec diverses spécialités, jetés comme une poignée de cailloux dans le long creuset, deux notamment, l’un grammairien, l’autre historien, à qui je dois tant de reconnaissance pour m’avoir si bien aidé à vivre « en » Égypte, ce qui impliquait un véritable labeur, une surveillance sans relâchement de nous-mêmes, à conserver les yeux ouverts malgré la permanente tentation de somnolence et d’abandon, qui m’ont tant soutenu dans ma passion de voir (j’ai perdu toute trace de l’un d’eux qui est peut-être encore là-bas et sous les yeux de qui je voudrais que ces lignes tombent),
nous montions sans nous préoccuper de l’étonnement de nos collègues égyptiens ou de nos élèves nous accompagnant, nous servant de guide, nous hébergeant parfois dans les fermes de leurs parents,
parce que nous voulions savoir comment cela continuait, parce que nous n’arrivions pas à comprendre, débarquant d’Europe, que cela ne continuait pas, que c’était tout autre chose qui commençait, un espace où nous n’étions rien, comme le sol d’une planète autre, qu’à quelques pas des cultures les plus dures du monde, de ces champs produisant trois récoltes par an, d’un seul coup, sans la moindre transition, on ne rencontrait plus que le roc usé par le vent, l’écorce sèche du globe,
assez souvent au début puis de plus en plus rarement, la leçon peu à peu apprise,
considérant toujours avec la même déception quasi scandalisée ces immenses étendues stériles, sans herbe, sans arbres, sans routes ni villes, dont nous savions qu’elles continuaient sans interruption sensible (quelques infimes îles vertes, en creux, au milieu de cet océan pétrifié, non navigable, sans possibilité de s’y baigner, sans nulle respiration) d’un côté jusqu’à la mer Rouge, de l’autre jusqu’à l’Atlantique,
si bien que, certes, toute envie que nous avions pu avoir dans notre ignorance, puis dans notre oubli, tandis que nous étions encore en bas, d’y pénétrer, de nous y enfoncer, de nous y promener pour jouir du paysage, de nous y délasser dans sa variété espérée, s’abolissait,
parce qu’il aurait fallu qu’un point remarquable, grotte, sommet ou ruine, nous permît d’organiser l’espace autour de lui, de l’intégrer à nos projets humains, nous donnant des raisons de choisir telle ou telle de ses innombrables directions qui s’offraient à nous toutes équivalentes, le rattachant à la vallée, alors que nous le savions, par là, il n’y avait rien, rien pour nous, rien d’accessible, qu’un pas, dix pas, cent pas, à droite ou à gauche, c’était la même chose,
et que donc notre marche, à partir de cette ligne de démarcation si visible, ne pouvait plus avoir ni sens ni but (à quoi bon s’avancer péniblement sur ce plateau nu et accidenté, ou, en d’autres endroits, dans ce sable, sous le soleil, sans espoir d’ombre ni de source, pendant un kilomètre, ou cinq, sans même atteindre ce premier repli de terrain, pour ne rien trouver d’autre que la monotonie de ces pierres inhabitées déjà exposées devant nous puis revenir ?),
constatant que c’était le domaine des dieux et des morts, un immense ailleurs proche, sans noms, sans jalons, et sans cartes, une immense réserve de menace qui pouvait parfois prendre corps et déferler dévastateur sous forme de fantômes dans les rêves des égyptiens, sous forme de chacals apparaissant à la nuit tombante et les yeux brillants, sous forme de fauves faisant irruption dans leurs étables et leurs bergeries, et de pillards (les nomades n’y peuvent vivre que de brigandage, parasites de la vallée, ils sont pour ceux qui y habitent des vivants qui dès avant leur mort mènent une existence de fantômes, une existence de hantise) ou sous forme d’un vent desséchant,
un domaine sacré à la fois par son éclatante permanence à l’horizon des occupations quotidiennes, au-dessus des champs, à l’extrémité des rues, et son caractère si nettement séparé,
après quoi nous ne pouvions que retourner nos yeux vers la vallée à nos pieds, sa mosaïque de cultures, de carrés diversement verts qui devenaient de plus en plus lumineux, comme un grand vitrail habitable, à l’approche du soir, vers ce paysage en registres horizontaux, vers le grand Nil réfléchissant d’ici le ciel et le soleil, vers la route et le train, vers la ville et sa foule, devant l’autre falaise et le pur ciel1.
6Non pas décrire mais écrire un paysage comme on entreprend une exploration qui, dans ce cas précis, est faite par un Européen essayant de vivre en Égypte. Entrer à l’intérieur du paysage. Non pas pour répondre à la question de Mallarmé devant le réel « qu’est-ce que cela signifie ? » puisque Michel Butor préfère au signifié abstrait le sens en tant que direction donnée par le pays lui-même pour le connaître. À moins que ce ne soit celui de Claudel dans son Art poétique : pour co-naître au monde et se connaître à travers lui… ou encore plus simplement pour dérouler ces pages d’écriture qui, recomposées, donneront un livre.
7Passer rapidement sur l’épure indispensable pour commencer le texte, que ce soit celui des romans (structure de l’immeuble dans Passage de Milan, plan de la ville de Bleston pour L’Emploi du temps, plan des voies ferrées et indicateur Chaix pour La Modification) ou celui des poèmes en prose que rassemble Le Génie du lieu.
8Ici, cinq grandes lignes parallèles : le Nil avec, sur la rive occidentale, la route qui le longe, la voie ferrée qui enserre la ville, le canal et la falaise où le désert reprend ses droits : on n’y rencontre aucun chemin qui y fasse sens. De l’autre côté du fleuve, immédiatement après la rive étroite et recouverte de champs, l’autre ligne de falaises au delà de laquelle on retrouve la même absence de voies, et donc de signes.
9C’est à partir de cette épure proposée dans la métaphore structurelle du « paysage en registres horizontaux » que semble s’être construite par ajouts successifs cette longue phrase. Et comme les vagues de limon que les crues successives ont déposées autrefois sur les rives du Nil, la voici qui progresse tout au long de ces dix pages
10 avec ses bourgeonnements d’adnominaux :
11- relatives s’engendrant les unes les autres : parmi les champs semblables à des aquariums [...] avec leurs rigoles d’irrigation alimentées par le chadouf ou la noria dont on entend le grincement accompagné parfois la nuit du charme déchirant de l’homme qui les fait marcher
12- participes présents ou passés générateurs d’actions secondaires inscrites dans l’espace ou dans le temps : sur l’autre rive du large lent Nil marqué ici et là de grandes voiles triangulaires s’incurvant au passage d’un des souffles rafraîchissants du Nord, ou du vent brûlant le khamsin au printemps soulevant des tourbillons de poussière et charriant des insectes secs, des scorpions, et même de petits serpents
13- ou entraînant des conséquences enchaînées à des subordonnées : considérant toujours avec la même déception quasi scandalisée ces immenses étendues stériles, sans herbe, sans arbres, sans routes ni villes, dont nous savions qu’elles continuaient sans interruption sensible (quelques infimes îles vertes, en creux, au milieu de cet océan pétrifié, non navigable, sans possibilité de s’y baigner, sans nulle respiration) d’un côté jusqu’à la mer Rouge, de l’autre jusqu’à l’Atlantique,
14si bien que, certes, toute envie que nous avions pu avoir dans notre ignorance, puis dans notre oubli, tandis que nous étions encore en bas, d’y pénétrer, de nous y enfoncer, de nous y promener pour jouir du paysage, de nous y délasser dans sa variété espérée, s’abolissait
15avec ses mots ou groupes de mots bourgeonnant du fait d’appositions elles-mêmes génératrices de subordonnées : avec ces murailles de terre les délimitant, cheminssur lesquels solennellement, en file, comme sur les anciens bas-reliefs, se suivent les hommes un par un dans leurs robes de coton blanc à rayures ou bleues, de telle sorte que de toutes les peintures celle à laquelle ils font le plus penser est cet admirable passage de la troisième tombe de Béni Hassan, sépulture d’un haut personnage qui possédait entre ses titres celui de prince de Monat Khoufou, qui est célèbre sous le nom de « caravane d’Asiatiques », et souvent reproduits d’après le relevé qu’en a fait Champollion, mais qui n’a jamais encore à ma connaissance été photographié
16- mots ou groupes de mots bourgeonnant encore du fait de leur répétition emportant elle-même ses relatives comme un chapelet d’annexes : les femmes enveloppées dans le longvoile noir qui laisse voir leurs pieds nus, et qu’elles relèvent encore quand elles entrent dans l’eau pour remplir les cruches claires poreuses qu’elles portent pleines et fraîches sur leur tête, leur voile noirdont elle ramène un pan de temps en temps devant leur visage rieur, avec cette démarche incomparable qu’elles conservent jusque dans leur vieillesse
17- avec ses séries de mots, de groupes de mots ou de syntagmes. Ainsi pour la longue théorie des marcheurs de routes : se suivent les hommes un par un […], les femmes enveloppées de leur long voile noir […], les petits enfants […], les moutons un par un, les ânes, les bufflesses […], et parfois des chameaux
18- séries de mots, de groupes de mots ou de syntagmes mêlant parfois appositions et répétitions : s’allongent les falaises parallèles, le mur, la limite orgueilleuse irrécusable de ce monde humide et végétal, la frontière brusque impitoyable du domaine des hommes, les falaises toujours visibles de partout même pendant la claire nuit, variant délicieusement chaque matin leurs ombres et leurs teintes selon l’inclination du soleil et le degré de transparence de l’air plus ou moins habité de brillante poussière cristalline ou de la vapeur s’élevant du fleuve en crue, à tel point que j’aurais voulu tenir un journal de ces différences,
19les interminables falaises
20Comme le font les couches d’alluvions dans la vallée du Nil, tous ces bourgeonnements engraissent le texte sans l’alourdir. Et la structure de la phrase reste une structure mobile jusqu’au point qui la clôt. Cette longue phrase est une phrase nomade où signifiant et signifié sont toujours en mouvement (sonorités en écho et sens rebondissants), comme la ville de Minieh elle-même qui s’écroule au sud et se recompose au nord, toujours un peu plus loin au nord. De sorte que l’image que la phrase donne à suivre pourrait être aussi celle d’une file de felouques dont le bois aurait foisonné de repousses, ou même engendré des arbres avec branches portant feuilles. Plutôt que celle, fixe, d’une pyramide qu’aurait pu suggérer cette composition d’éléments qui en génèrent d’autres. D’une pyramide explorée à partir du sommet et parcourue à travers ses étagements successifs qui se diversifient et s’élargissent du sommet à la base pour garantir la solidité de l’ensemble.
21Mais dans le texte même de la phrase on trouve une image qui renvoie à l’écriture du texte : celle de la « caravane d’Asiatiques » dans la troisième tombe de Béni Hassan que Michel Butor attribue à un certain prince de Monat Khoufou. Tombe autrement définie par les archéologues sous le nom de tombeau de Knoumhotep et qui a conservé quelques-unes des rares œuvres peintes du Moyen-Empire. Comme dans les bas-reliefs, les personnages qui y sont représentés sont des simulacres destinés à compenser, pour l’hommage au mort, les défaillances de ses successeurs. Sur sa paroi nord défilent trente-sept nomades apportant du kôhol à leur maître. L’anonymat dans lequel ils se fondent, comme celui des Égyptiens de notre temps –hommes, femmes et petits enfants – suivis de leurs animaux qui passent sur les murs de pierre, conforte l’idée d’une permanence des peuples à travers les âges. Sur les autres parois, des scènes de pêche, de chasse, d’élevage, de travail aux champs, de danse ou des exercices de la vie militaire s’étagent en registres superposés pour une promenade dans le temps qui écrit l’histoire des habitants du lieu.
22L’aventure de l’écriture, de ses doutes comme de ses garants, par vagues d’ajouts successifs est donc inscrite dans la structure du texte comme dans les références réelles ou culturelles, présentes ou passées auxquelles il renvoie. La description que le poète fait du réel est en même temps un processus de connaissance du monde et de soi-même et une métaphore de ses techniques d’écriture par strates, par registres successifs en relais, par séries d’emboîtements, d’accumulations, ou de répétitions.
23Cette longue phrase en mouvement aurait pu être une structure mobile pour les formalistes ou devenir une page-paysage pour Jean-Pierre Richard. Pour ce voyage en écriture, elle restera simplement une phrase en voyage…
Notes de bas de page numériques
1 Michel Butor, Le Génie du lieu, Paris, Bernard Grasset, 1958, pp. 119-128.
Pour citer cet article
Eveline Caduc, « Sur une phrase en voyage », paru dans Loxias-Colloques, 1. Voyage en écriture avec Michel Butor, Le Texte-Promenade, Sur une phrase en voyage, mis en ligne le 15 décembre 2011, URL : http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=307.
Auteurs
Professeur émérite de littérature française contemporaine à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et spécialiste de l’œuvre de Saint-John Perse, Eveline Caduc a publié, entre autres, des études sur Proust, Camus, Céline, Mallarmé, ou René Char et aussi sur des écrivains étrangers de langue française comme Boualem Sansal ou Salah Stétié. Eveline Caduc est également l’auteur d’un recueil de nouvelles intitulé Un et un égale un (2004) et de deux romans La Maison des chacals (2006) et L’Ex-Aletti (2011). Ses travaux récents portent sur des questions de poétique à l’enseigne de stratégies du déséquilibre, mais aussi sur les notions d’échange interculturel et de culture hybride autour de la Méditerranée. Interprète littéraire (dans l’acception herméneutique et dans l’acception musicale du terme), Eveline Caduc propose le travail sur la langue comme élément-clé d’une politique de la relation.