Loxias-Colloques |  7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature 

Fatima Zohra Laftas  : 

Les Yeux d’Orient. Dialectique du regard, mythes féminins et esthétique de la courbe dans “Ligeia” d’Edgar Allan Poe et Splendeurs et misères des courtisanes d’Honoré de Balzac

Résumé

Honoré de Balzac et Edgar Allan Poe sont deux auteurs majeurs du XIXe siècle. Le premier est français, le second américain et tous deux ont en commun de produire des œuvres représentatives de leur époque et de leur culture avec l’ambitieux projet de contribuer à leur renouveau. Balzac et Poe se penchent sur la société de leur époque, une société occidentale. Ils l’analysent et en dénoncent les travers. Paradoxalement, si l’Occident apparaît comme leur objet d’étude, ils recourent fréquemment à la thématique de l’Orient pour représenter leur époque. L’Orient, source de fantasmes et d’inquiétudes pour l’Occident du XIXe siècle, opère une influence majeure sur les écrivains et artistes de cette période qui voit se multiplier les œuvres orientalistes. La tentation de l’Orient éprouvée par le XIXe siècle nous amène à étudier deux portraits d’héroïnes féminines semi-orientales, Esther Gobseck dans Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, roman publié entre 1838 et 1847 et “Ligeia” de Poe, nouvelle publiée en 1838. Ces deux écrivains recourent à des clichés orientalisants pour introduire l’Orient dans leurs œuvres respectives. L’usage du stéréotype des « yeux orientaux » présent dans les deux extraits à l’étude nous amène à tenter de comprendre l’origine de ce stéréotype étudier la manière dont il est exploité par Balzac et Poe dans les portraits de leurs héroïnes respectives.

Index

Mots-clés : Balzac (Honoré de) , circularité, Orient, Poe (Edgar), yeux

Keywords : Balzac , oriental, Poe

Géographique : États-Unis , France

Chronologique : XIXe siècle

Plan

Texte intégral

La tentation de l’Orient au XIXe siècle

1Le « désir d’Orient1 » éprouvé par les écrivains et artistes occidentaux du XIXe siècle traduit la tentation de l’exotisme. Ils recourent à un imaginaire étranger afin de renouveler la littérature de leur époque et lui donner un caractère inédit. Cette passion pour l’Orient, héritée du siècle précédent, est intensifiée par le contexte historique colonial. La France révolutionnaire organise, entre 1798 et 1801, l’expédition d’Égypte, sous les ordres de Napoléon Bonaparte. Cet événement amorce la colonisation européenne de territoires africains et asiatiques. La découverte de l’Orient a un impact culturel sur le monde occidental. Cet « Orient vu par l’Occident2 », comme le formule Edward Said dans le sous-titre de son ouvrage L’Orientalisme, publié en 1978, est appréhendé à la fois comme son antagoniste et son reflet déformé. À travers sa représentation de l’Orient, l’Occident est amené à se remettre en question et à redéfinir son identité, en phase avec l’époque qui lui est contemporaine.

2Honoré de Balzac et Edgar Allan Poe sont des auteurs du XIXe siècle. La majeure partie de leurs œuvres a pour cadre l’Occident. On peut cependant remarquer qu’ils sont tous deux influencés par l’imaginaire oriental car leur démarche littéraire s’inscrit dans la vogue orientaliste de leur époque. Leur attrait pour l’Orient, qui se traduit essentiellement en tant que motif dans plusieurs de leurs œuvres, nous amène à étudier le stéréotype des yeux orientaux dans quelques extraits de Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, roman publié entre 1838 et 1847 et la nouvelle “Ligeia” d’Edgar Allan Poe, publiée en 1838. La première partie traitera des stéréotypes les plus récurrents associés aux yeux orientaux repérés dans les extraits à l’étude. Ensuite, nous étudierons le mythe de la « belle Juive » ainsi que le passage par le regard de l’Autre pour parler de soi. Enfin, la dernière partie sera consacrée à la dialectique du regard et à l’esthétique de la courbe dans la structure des deux portraits à l’étude.

À la source du cliché des yeux d’Orient

Le cas des « yeux de gazelle »

La poésie arabe antéislamique

3Les yeux constituent la caractérisation physique orientale principale dans la tradition littéraire occidentale. Leur description constitue le plus souvent l’élément capital du portrait du personnage. L’évocation des yeux orientaux donne lieu à d’invariables stéréotypes concernant leur forme allongée et leur couleur généralement noire contrastant avec la blancheur de l’orbite, bien que l’on puisse repérer des variations à ce sujet comme le montre le portrait d’Esther Gobseck, héroïne du roman Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac. Les yeux d’Esther sont « d’un gris d’ardoise, qui contractait à la lumière la teinte bleue des ailes noires du corbeau3 ». La ressemblance, voire l’assimilation des yeux de forme orientale avec ceux des gazelles, a donné lieu à un cliché repris par Balzac et Poe. Dans le portrait qu’il trace d’Esther, Balzac compare ses yeux à ceux d’une « gazelle mourante4 » lors de l’épisode où elle est confrontée à l’Abbé Carlos Herrera. Dans la nouvelle “Ligeia” de Poe, les yeux de l’héroïne éponyme sont décrits comme étant « mieux fendus que les plus beaux yeux de gazelles de la tribu de la vallée de Nourjahad5 ».

4Dans son article « De l’homme », tiré de son encyclopédie Histoire naturelle, publiée entre 1749 et 1789, Buffon explique que « les Arabes expriment la beauté d’une femme en disant qu’elle a les yeux d’une gazelle : toutes leurs chansons amoureuses ne parlent que des yeux noirs et des yeux de gazelle, et c’est à cet animal qu’ils comparent toujours leurs maîtresses6 ».

5La mention des « yeux de gazelle » en littérature est très présente dans la poésie arabe galante, dont l’origine remonte à la Jâhilîya, l’époque préislamique, avec la tradition bédouine du nasîb qui se définit par le récit du « souvenir d’un amour révolu7 », ainsi que l’indiquent Katia Zakharia et Heidi Toëlle dans leur ouvrage À la découverte de la littérature arabe : du VIe siècle à nos jours, publié en 2003. La poésie amoureuse s’est ensuite particulièrement développée à l’époque Umayyade, notamment avec le genre persan du ghazal qui, « dans sa totalité, traite du thème de l’amour8 » et se caractérise par l’éloge de la beauté féminine. Aussi bien dans la tradition du nasîb que dans celle du ghazal « l’évocation des traits de la belle9 » donne lieu à une « analogie animalière10 » qui privilégie l’image de la « gazelle11 ».

L’influence du Cantique des Cantiques

6Il est intéressant de constater que Balzac, dans son célèbre « Avant-Propos » de La Comédie Humaine, met en avant la théorie de Buffon à propos de l’organisation des espèces animales pour développer sa propre théorie sur les « Espèces sociales12 ». Il est fort probable que l’article de l’illustre auteur d’Histoire naturelle ait constitué une source importante dans le réinvestissement du poncif des yeux de gazelle opéré par Balzac dans le portrait d’Esther. La comparaison de la beauté de l’amant et de l’amante à la gazelle est également attestée dans le texte biblique du Cantique des Cantiques, au nombre de huit occurrences13, caractérisant l’Amant et la Sulamite :

Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches ; le voilà qui se tient derrière notre muraille ; il regarde par les fenêtres, il s’avance par les treillis14. (2-9, Cantique des cantiques).

7Le Cantique des cantiques a exercé une influence sur Balzac, ainsi qu’en témoigne le titre de son roman Le lys dans la vallée, publié en 1836, qui est une reprise du début du verset 2-1, « Je suis le Narcisse de Saron, le lis de la vallée15 ». L’image récurrente de la « gazelle » dans le texte biblique a probablement contribué au réinvestissement balzacien de ce topos dans la construction du portrait d’Esther. Par ailleurs, il est intéressant de noter que Balzac fait usage de l’expression des « yeux de gazelle » dans deux romans antérieurs à Splendeurs et misères des courtisanes, lorsqu’il décrit Béatrix de Rochefide dans Béatrix, publié en 1845 et l’actrice Florine dans Une fille d’Ève, publié en 1842.

Les Mille et une nuits et la vogue des récits orientalistes

8Concernant l’intertextualité de l’usage de ce stéréotype par Poe, il se nourrit lui aussi des poèmes d’amour arabes et du conte oriental The History of Nourjahad de l’auteure anglo-irlandaise Frances Sheridan, publié en 1767. Il y fait référence dans sa comparaison superlative des yeux de Lady Ligeia avec « les yeux des gazelles de la tribu de la vallée de Nourjahad16 ». Ainsi que l’indiquent les notes de Stuart et Susan Levine, aucune mention du terme « gazelle » n’apparaît dans le récit de Sheridan et ils écrivent à ce sujet que « Poe avait peut-être à l’esprit les Mille et une nuits, les yeux de gazelle y sont mentionnés17 ». L’immense succès de la traduction française des Mille et nuits, publié en 1707-1717, par Antoine Galland a largement contribué à diffuser le poncif des « yeux de gazelle » dans la littérature occidentale. L’imaginaire poesque est sans nul doute influencé par les Mille et nuits comme en témoigne la publication en 1845 de sa nouvelle intitulée “The Thousand-and-Second tale of Scheherazade”. À ce propos, Evanghélia Stead, dans son étude consacrée aux Contes de la Mille et deuxième nuit, ouvrage publié en 2001, révèle que :

la fascination d’Edgar Allan Poe est ancienne [et] plusieurs de ses nouvelles les plus connues en portent la trace […] dans les célèbres Tales of the Grotesque and Arabesque (1839) […] [mais aussi dans] les Pinakidia ou Marginalia[…], autrement dit dans ses Breveties18.

9Dans les annotations de son article intitulé « Poe’s unecessary angel “Israfel reconsidered” », Barton Levi de St Amand reprend idée développée par Thomas Oliver Mabbott afin d’expliquer que :

Poe here refers to […] The History of Nourjahad, but he does not make it clear that the title character stocks his seraglio with the most beautiful female slaves […] and create a counterfeit Aidenn with imitations houris19.

10Ce commentaire, nous permet de comprendre que Poe recourt à la figure de la synecdoque lorsqu’il emploie l’expression « yeux de gazelle » afin de signifier « les plus belles femmes du harem » de Nourjahad.

Yeux turcs et regard de houri

L’influence ottomane dans l’imaginaire orientaliste du XIXe siècle

11Balzac s’inscrit dans l’héritage du XVIIIe siècle français, marqué par les turqueries, lorsqu’il décrit la « coupe orientale20 » des « yeux à paupières turques21 » d’Esther. Il ne donne pas plus d’indications concernant leur forme car la référence géographique à l’Orient et à l’Empire ottoman se suffit à elle-même. L’adjectif « turques » est employé par Balzac dans un sens presque synonymique de celui d’« orientale ». À ce sujet, on peut noter que l’écrivain français semble amalgamer tous les peuples d’Orient car il exploite une référence à l’espace géographique turc pour indiquer l’origine hébraïque d’Esther.

12Au stéréotype des yeux de gazelle répond celui des yeux de houris dans le portrait de Ligeia, association qui convoque la tradition poétique arabe à travers l’exemple de ces vers du poète Baššᾱr Ibn Burd connu sous le nom de Baššᾱr l’aveugle, issus de son œuvre intitulée Dîwân.

Des jeunes filles aux yeux de houri, aux chastes jupons.
On eût dit des poupées ou des antilopes du ‘Adᾱb22

13Poe décrit son héroïne en se référant à deux termes renvoyant à l’Orient : « Et dans de tels moments sa beauté était ― du moins elle apparaissait telle à ma pensée enflammée, ― la beauté fabuleuse de la Houri des turcs23 ». Il recourt à une métaphore in absentia afin de frapper l’imagination du lecteur en associant la beauté extraordinaire de Ligeia à celle des houris. Le stéréotype des houris exploité dans sa description est emprunté au Coran, sourate 56 « Al Waq’ia », versets 22-24,

Il y aura des houris aux grands yeux
semblables à la perle cachée,
en récompense de leurs œuvres24.

14Les houris sont les soixante-douze vierges promises aux musulmans vertueux lorsqu’ils accèderont au Paradis après la mort, selon le Coran et la tradition prophétique de la Sunnah. Les houris se caractérisent par leur beauté extraordinaire et possèdent des yeux magnifiques d’où la pertinence de la comparaison de Poe pour définir Lady Ligeia dont « [the] exquisite beauty25 » évoquée par Lord Verulam26 se concentre principalement dans la forme des yeux de l’héroïne.

15Balzac aussi reprend l’intertexte coranique des houris sans les mentionner lorsqu’il décrit l’œil d’Esther « comme un œuf miraculeux27 ». Nous retrouvons cette comparaison entre les yeux de houris et l’œuf dans la sourate 37 « Saffat », versets 46-49, qui évoquent la blancheur très prononcée de la cornée des yeux des houris :

Celles qui ont de grands yeux
et dont les regards sont chastes
se tiendront auprès d’eux
semblables au blanc bien préservé de l’œuf28.

16L’association « la Houri des Turcs29 » apparaît toutefois étonnante chez Poe car deux de ses poèmes s’inspirent du Coran, « Al Aaaraaf », publié en 1829 et « Israfel » publié en 1831, indiquant qu’il connaissait probablement l’origine coranique des houris. Dans son ouvrage L’Europe littéraire et l’ailleurs, publié en 1998, Jean-Marc Moura explique, à propos d’Aziyadé de Pierre Loti, roman publié en 1879, que « l’Islam […] est moins une religion ou un mythe qu’un ensemble de mythes liés à la splendeur turque30 ». Cette remarque éclaire l’interprétation à donner à l’association entre l’Islam et l’Empire ottoman opérée par Edgar Allan Poe afin de renforcer l’évocation de l’Orient dans sa description de Ligeia.

Les yeux orientaux, une ouverture sur l’ailleurs

17La description des yeux de ces deux héroïnes introduit de l’exotisme aussi bien dans leurs portraits que dans l’œuvre. C’est à partir du portrait d’Esther et Ligeia que l’Orient prend corps en tant que thème majeur dans les récits de Balzac et Poe. La mention et la description de la forme orientale des yeux de ces héroïnes concentre en elle un pouvoir évocatoire qui se traduit par des visions de paysages exotiques31 développées par l’instance narrative dans les deux textes. Le narrateur balzacien émet l’hypothèse que le « pouvoir de fascination sur tous32 » détenu par les yeux orientaux pourrait avoir pour cause une sorte de « tapis réflecteur33 » contenu dans les « rétines34 » qui « permettr[ait]35 » aux orientaux de soutenir « le mirage des sables ardents, les torrents du soleil et l’ardent cobalt de l’éther36 ». Le motif du désert a pour origine la poésie arabe bédouine antéislamique. Cette poésie se distingue par son caractère « descriptif37 » et « visuel[…]38 », ainsi que l’indique André Miquel dans son ouvrage La littérature arabe, publié en 1969. Ce stéréotype est réinvesti par les peintures orientalistes du XIXe siècle et il est exploité par Balzac afin de décrire les images qu’inspire la contemplation des yeux d’Esther.

18La focalisation des narrateurs sur les yeux orientaux d’Esther et Ligeia active une ouverture sur l’ailleurs, l’inconnu et permet de donner à voir au lecteur un fragment d’Orient au cœur d’un récit qui a pour cadre l’Occident. Témoignage de l’incapacité des narrateurs-contemplateurs à saisir pleinement l’altérité et échec dans leur tentative de retranscrire au lecteur cette expérience, ils sont condamnés à décrire la beauté et la fascination du regard oriental des héroïnes au moyen de clichés qui débouchent eux-mêmes sur une succession de clichés.

À la recherche de l’Autre

Le mythe de la belle Juive et l’Orient biblique

La femme Juive, incarnation de la beauté primitive

19Pour Balzac et Poe, la beauté juive constitue une thématique participant à l’élaboration d’une représentation de l’Orient dans le portrait de leurs héroïnes. Balzac écrit qu’« après dix-huit cents ans de bannissement, l’Orient brillait dans les yeux et dans la figure d’Esther39 » et Poe décrit la forme du nez de Ligeia comme rappelant « les gracieux médaillons des Hébreux40 ». La judéité, avérée dans le cas d’Esther et allusive en ce qui concerne Ligeia, se distingue par une ambivalence culturelle et ethnique : de culture occidentale, la forme singulière de leurs yeux témoigne de leur lignage oriental.

20Les yeux de forme orientale de l’héroïne balzacienne sont l’indice de son origine hébraïque et introduisent le mythe de la beauté juive qui se définit par des traits fins et purs car il s’agit de la beauté des origines du monde selon la perspective biblique. Ainsi que nous en informe l’article éclairant d’Ewa Maczka s’intitulant « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », « la formule « belle Juive » [n’]entre en scène [qu’]à la fin du XVIIIe siècle41 », il faut remonter au IXe siècle, période où « les Juives apparaissent pour la première fois dans le théâtre chrétien comme victimes pathétiques pleurant sur le sort du Christ42 » car elles sont « supposée[s] plus accessible[s] à la conversion43 ». Les Juives sont perçues positivement par l’Europe chrétienne, donnant alors naissance au stéréotype positif de la « belle Juive », résultant d’un « préjugé favorable44 ». La vision chrétienne de Juives ouvertes à la conversion convoque de nouveau la figure balzacienne d’Esther Gobseck, dont la scène de conversion mystificatrice45 entraînera sa fin tragique. Le narrateur poesque, quant à lui, évoque la « perfection46 » des « gracieux médaillons des Hébreux47 » pour caractériser la splendide et primitive beauté orientale de son épouse Ligeia et le narrateur balzacien développe la même idée expliquant :

Esther venait de ce berceau du genre humain, la patrie de la beauté : sa mère était juive. Les Juifs […] offrent parmi leurs nombreuses tribus des filons où s’est conservé le type sublime des beautés asiatiques48.

21L’Orient antique est donc convoqué à travers le mythe de la beauté hébraïque qui nourrit les deux portraits à l’étude et consacre Ligeia et Esther en tant qu’héroïnes porteuses d’une double altérité culturelle.

La Juive européenne, figure orientale d’Occident

22Les Juifs d’Occident sont perçus, à l’époque de Balzac et Poe, comme des figures porteuses d’un certain exotisme et étaient souvent appréhendés comme le premier, voir l’unique contact avec le monde oriental. Ils incarnent alors une sorte de transfuge de l’Orient dans le monde occidental. En ce qui concerne la figure de la « belle Juive », Ewa Maczka affirme qu’elle fonctionne en tant que « l’un des avatars de la figure de l’Autre dans la littérature française49 ». Sur le plan historico-social au XIXe siècle, les femmes italiennes et juives servaient de modèles aux peintres et photographes parisiens afin de représenter des femmes d’Orient. Dans son article « Posing the “Belle Juive” Jewish models in 19th-Century Paris », Marie Lathers explique que les Juives rencontraient beaucoup de succès auprès des artistes et photographes parisiens à cette période car « [they] were valued for their exotic beauty50 ». Comme l’indique Marie Lathers, mais aussi Ewa Maczka dans leurs articles cités, Balzac réintroduit le mythe biblique de « la belle Juive » dans la littérature française du XIXe siècle avec la figure d’Esther Gobseck dans Splendeurs et misères des courtisanes. Pour composer son héroïne, Balzac s’inspire de la Rebecca d’Ivanhoé, roman de l’écossais Walter Scott, publié en 1819, lequel qui va contribuer à populariser la figure de la belle Juive dans la littérature européenne. L’orientalisme pictural, mouvement initié par le tableau du peintre français Eugène Delacroix Femmes d’Alger dans leur appartement, datant de 1834, a aussi contribué au retour de la figure de ce mythe dans la littérature du XIXe siècle. Ainsi que l’indique Ewa Maczka dans son article cité, « à partir de la prise d’Alger la blanche en 1830, la figure de la Juive intègre pleinement l’imaginaire orientaliste51 ». C’est encore Delacroix qui imposera la figure du Juif d’Orient avec son tableau Les noces Juives au Maroc, datant de 1839. Cette peinture exercera une grande influence sur les écrivains qui lui sont contemporains.

Discours sur l’Autre pour parler de soi

Un regard d’homme

23Semi-orientales, Ligeia et Esther s’inscrivent dans un dualisme sexuel et culturel par rapport à l’instance narrative masculine et occidentale qui les dépeint. Elles se situent ethniquement et culturellement à la frontière poreuse et floue qui distingue l’Occident de l’Orient. La construction de leur portrait repose sur l’opposition extérieur/intérieur, établissant une séparation entre leur apparence et leur intériorité, vision de la condition humaine qui correspond au mouvement baroque. Si cette lecture du monde avance l’explication que l’homme dans les mondanités masque l’angoisse existentielle qu’il ressent seul, les narrateurs poesque et balzacien, fascinés par les yeux et le regard de leurs héroïnes, se trouvent néanmoins face à un obstacle. Leur expérience contemplative ne leur permet pas de saisir l’intériorité, intimement liée dans leur quête, à l’altérité d’Esther et Ligeia. Condamnés à rester au seuil de l’intériorité mystérieuse des deux héroïnes, les narrateurs sont contraints d’adopter un regard purement extérieur dans la description qu’ils entreprennent de la forme de leurs yeux. Ils sont réduits à constater la fascination qui les saisit au contact des yeux orientaux.

24Confrontés doublement à l’altérité, le narrateur autodiégétique en focalisation interne de la nouvelle de Poe ainsi que le narrateur balzacien hétérodiégétique omniscient sont représentatifs d’un regard, et donc d’un discours, masculin et occidental.

Un Orient de femmes

25On remarque aussi que l’Orient balzacien et l’Orient poesque apparaissent le plus souvent comme des mondes féminins. Cette féminisation n’est cependant pas systématique chez les deux écrivains52, s’impose comme une représentation privilégiée par nombre de leurs contemporains. En outre, elle est relative au contexte colonial, ainsi que l’indique Colette Juilliard dans son ouvrage Imaginaire et Orient. L’écriture du désir, publié en 1996, lorsqu’elle explique que « la présentation phallique ― à première vue ― de l’Occident pénétrant l’Orient et répertoriant les diverses façons de le pénétrer53 ». Elle ajoute que « cette dimension spatio-psychologique : verticalité de l’homme et horizontalité de la femme54 » incarnerait symboliquement le rapport de force entre un Occident dominateur et un Orient soumis. Dans cette perspective, l’Occident se perçoit comme le mâle, car il se conçoit comme énergique, actif, conquérant, attribuant alors à l’Orient un rôle féminin, ou plus précisément féminisé, en le représentant souvent comme indolent, sensuel, notamment par le biais des tableaux ayant pour sujet le harem et dans lesquels l’odalisque dans une posture allongée, dans l’attente de satisfaire les désirs du maître, comme le révèle Rana Kabbani dans son ouvrage Europe’s Myths of Orient55, publié en 1986. Cette représentation fantasmée de l’Orient à travers le motif du sérail s’impose comme prépondérante dans l’imaginaire balzacien, ainsi que l’affirme Pierre Citron :

Ce sont avant tout des personnages féminins ou d’apparence féminine […] L’Orient dont rêve Balzac est donc un univers de femmes. Le romancier a pu s’imaginer en possesseur d’un harem, ou simplement en maître absolu d’une femme qui lui appartiendrait, qui serait son esclave et sa souveraine56.

26Par ailleurs, Balzac écrit qu’« il n’y a que les races venues des déserts qui possèdent dans l’œil le pouvoir de la fascination sur tous, car une femme fascine toujours quelqu’un57 ». On observe que le prédicat « possèdent dans l’œil le pouvoir de la fascination sur tous » fait l’objet d’un déplacement de sujet car au groupe nominal « races venues du désert » se substitue le terme « femme ». Dans cette perspective, la femme et l’Orient entretiendraient un rapport spéculatif, liés tous deux par cette capacité à captiver le contemplateur au moyen de leur regard. La féminisation de l’Orient est aussi effective chez Poe dans le portrait de Ligeia. Selon Maryse Ducreu-Petit, dans son ouvrage E.A Poe ou le livre des bords, paru en 1995, « Ligeia peut passer pour une projection idéalisée et féminisée de Poe lui-même ». Elle poursuit en expliquant que :

Ligeia, grâce à sa nature extra-humaine, réussit à connaître en profondeur ce dont l’homme Poe n’approche que la surface. La féminisation de la figure présente encore l’avantage d’offrir alors un Double, mais plus encore, un Double avec lequel l’Union soit possible58.

27En interrogeant infatigablement les yeux de son épouse, le héros-narrateur poesque est obsédé, « possédé59 » par la « la passion de […] découvrir60 » le secret de la fascination qu’ils exercent sur lui. Cette obsession le conduit à passer des nuits entières à contempler son regard pour percer le mystère de l’altérité féminine, à la fois incarnée et redoublée par l’altérité orientale :

The “strangeness” however, which I found in the eyes, [had to] […] be referred to the expression. Ah, word of no meaning ! behind whose vast latitude of mere sound intrench our ignorance of so much of the spiritual. The expression of the eyes of Ligeia ! How for long hours have I pondered upon it ! How have I, through the whole of a midsummer night, struggled to fathom it ! What was it ̶ that something more profound than the well of Democritus61 ̶ What was it ? I was possessed with a passion to discover. Those eyes ! those large, those shining, those divine orbs62 !

28La modalité exclamative traduit l’étonnement permanent produit par la contemplation intense des yeux de l’épouse bien-aimée. Le héros-narrateur pressent que le mystère « qui gît au fond des pupilles63 » de Ligeia est dépositaire d’un secret Divin, la connaissance du pouvoir de vaincre la mort par l’amour. Dans la chute de la nouvelle, c’est en découvrant « les yeux adorablement fendus, les yeux noirs, les yeux étranges de [s]on amour perdu64 » que l’époux croit percevoir la présence de Ligeia dans le corps agonisant de sa seconde épouse. Poe recourt à la citation de Glanvill en épigraphe, laquelle clôture également le portrait de Ligeia et cette dernière la récite d’ailleurs durant son agonie :

Qui donc connaît les mystères de la volonté, ainsi que sa vigueur ? L’homme ne cède aux anges et ne se rend entièrement à la mort que par l’infirmité de sa pauvre volonté65.

29Cet agencement de la citation de Glanvill semble être un début d’explication à l’origine de la fascination qu’exerceraient les yeux orientaux. Le narrateur balzacien tient un discours assez similaire à celui de Poe à propos du « pouvoir de fascination66 » qu’il prête aux yeux des femmes : « Leurs yeux retiennent sans doute quelque chose de l’infini qu’ils ont contemplé67 ». Les yeux orientaux deviennent des yeux de femmes. Ils détiendraient un secret de nature divine, inaccessible à l’homme, de surcroît à l’homme d’Occident. Pour cette raison, le narrateur balzacien, confronté à cette double altérité, se tourne vers une hypothèse scientifique, la théorie sur les espèces animales de Buffon et recourt au procédé de l’animalisation pour expliquer l’héritage hébraïque qui subsiste dans le patrimoine génétique d’Esther et d’où résulterait son physique oriental.

30Le narrateur poesque et le narrateur balzacien établissent donc un parallélisme entre altérité féminine et altérité orientale, constitutif selon eux de leur incapacité à saisir l’origine de la fascination qu’ils éprouvent en contemplant les yeux de Ligeia et Esther. Ils tentent néanmoins de contourner cet obstacle de l’indicible et de l’insaisissable au moyen de discours occidentaux portant sur la condition humaine.

Dialectique du regard et structure circulaire du portrait

L’expérience de l’altérité par le regard

Un dialogue visuel

31Le statut hétérodiégétique du narrateur du récit cadre de Splendeurs et misères des courtisanes exclut l’idée que celui-ci est observé par l’héroïne. En revanche, l’activité contemplative de l’instance narrative de “Ligeia” est dynamique. Elle donne lieu à la description d’un regard qui tend à entrer en contact avec celui de l’Autre. Comme l’affirme Jean Starobinski dans son ouvrage L’œil vivant, le regard est « une vision orientée68 ». Le regard est en quête de celui de l’Autre, ce qui implique qu’en retour le regard de l’Autre soit dirigé vers celui qui le contemple. Explicitant la philosophie de Gadamer, Pierre-Antoine Chardel écrit que « l’expérience69 » de l’altérité « est déterminée comme dialectique70 ». Le narrateur de Poe regarde Ligeia qui le regarde en retour, activant une dialectique du regard. L’acte de vision, selon Starobinski, s’inscrit dans une « relation intentionnelle avec les autres71 ». Il créé une « attente72 », aussi bien de la part du narrateur-contemplateur que de l’héroïne. C’est dans cette attente que le mouvement de va-et-vient se produit dans l’échange de regards et donne lieu à un dialogue par la vision entre le narrateur et l’héroïne.

32Le regard des narrateurs explore avec minutie celui des héroïnes mais il est condamné à demeurer à la surface. Le sens visuel a atteint sa limite, son trajet aboutit à la lisière de l’Autre. Cet échec du regard s’expliquerait par l’intention de saisir l’Autre en tant que miroir de soi sans » [le] reconnaître dans sa spécificité73 ». Pour que l’expérience de l’altérité puisse fonctionner, pour que le dialogue visuel devienne fructueux, il aurait été nécessaire que les narrateurs balzacien et poesque accueillent l’altérité indépassable des héroïnes, qu’ils acceptent la part d’Orient qu’ils constatent en admirant la forme particulière de leurs yeux sans tenter de chercher une explication dans des théories scientifiques et philosophiques participant à la lecture occidentale du monde. Il aurait fallu qu’ils refusent la tentation d’absorber l’Autre en essayant de le déchiffrer à travers une vision du monde occidentale et en écoutant ce que ces héroïnes, en tant que femmes et en tant que dépositaires d’un héritage ethnique et culturel oriental, auraient eu à leur communiquer. L’absence de la parole féminine dans ces deux portraits ayant pour thème les yeux d’Orient signe l’échec de l’expérience de l’altérité conduite à travers cette dialectique du regard entre le narrateur et l’héroïne.

Esthétique de la courbe et structure cyclique

L’œil du texte

33Le champ lexical oculaire sature les deux portraits à l’étude et le motif de l’œil réapparaît au cours du récit dans le roman de Balzac et constitue un élément clé dans la chute de la nouvelle de Poe. La forme de l’œil étant une courbe sphérique, la description des yeux d’Esther est bâtie à partir de termes signifiant ou évoquant la circularité avec la comparaison de « l’œil [qui] roulait comme dégagé de son cadre74 », circularité redoublée dans la comparaison de « l’œil au repos […] comme un œuf miraculeux dans un nid de brins de soie75 ». Ces deux images donnent l’impression d’un « œil vivant », pour reprendre la formule de Starobinski, qui serait un organe indépendant du visage de l’héroïne, élément saillant qui semble se détacher de la toile que constituerait le visage. La notion de « motilité76 » de la vision développée par Pierre Ouellet dans son ouvrage Poétique du regard, publié en 2000, se révèle très éclairante concernant l’effet produit par l’œil d’Esther qui apparaît « libéré[…] du sujet, et devenant [lui-même] sujet77 » du portrait.

34Le motif de la courbe sphérique est convoqué pour définir la forme de l’œil dont la « courbe ressembl[e] par sa netteté à l’arête d’une voûte78 », « bel arc79 », dont le « sillon circulaire [est] d’un rose clair80 », et qui « armé[…] de [sa] rétine[…]81 ». Ce jeu de formes entre courbe et circularité dans les thématiques du portrait se reproduit dans la structure car il débute par la description de l’œil, il se poursuit avec une digression autour de la théorie des espèces, traçant une « sinuosité82 » formelle, avant d’opérer un détour au sujet de départ qui est celui de l’œil.

35Le motif de l’œil est aussi mis en relief dans le portrait de Ligeia. Le terme « yeux » est répété huit fois, créant un effet incantatoire qui reproduirait l’insistante contemplation du héros-narrateur qui ne cesse les « sonder83 ». Cette incantation, « ode aux yeux de Ligeia84 » selon la formule de Maryse Ducreu-Petit, s’accomplirait si l’époux de Ligeia parvenait à saisir « ce je ne sais quoi qui gisait au fond des pupilles de [sa] bien-aimée85 ». Il résoudrait le mystère de sa fascination en trouvant le mot juste pour définir « l’étrangeté [de] […] l’expression86 ». La figure de répétition autour du terme « yeux » implique l’image sphérique et le mouvement de retour, donc une circularité thématique et formelle. Elle induit l’image d’une sphère. Cette circularité se retrouve notamment à travers la métaphore des yeux de Ligeia devenus les « deux étoiles de Léda87 ».

36Au niveau de l’organisation du récit, la nouvelle de Poe a pour sujet un retour à la vie, ce qui implique donc la circularité en tant que thème et structure. Le récit s’articule autour de la répétition du texte de Glanvill et de la thématique de l’Orient qui domine le portrait de Ligeia et la chambre où se déroule la scène de la résurrection lors du dénouement. L’héroïne reprend vie dans le corps de sa rivale et métamorphose les yeux de cette dernière qui prennent une forme orientale. La nouvelle se clôture sur l’image des yeux d’Orient grands ouverts, éveillant le corps mort à la vie.

Conclusion

37Poe et Balzac comptent sur le réservoir de clichés orientalisants qu’ils partagent avec le lecteur occidental du XIXe siècle pour que ce dernier se représente au mieux le physique oriental d’Esther et Ligeia. La vision de ces yeux orientaux devient le point de départ d’une dialectique du regard. Les narrateurs tendent à établir un dialogue avec les héroïnes en tendant de saisir l’objet de leur vision. Cette tentative se solde par un échec car entrer en contact avec l’altérité implique de s’ouvrir totalement à cet Orient qui « g[î]t au fond des pupilles88 » d’Esther et Ligeia. Enfin, on peut relever que l’œil est le motif majeur des extraits à l’étude et sa forme courbe et sphérique est reproduite dans la structure des portraits de ces deux héroïnes dont les yeux d’Orient ne cessent pas de nous fasciner.

Notes de bas de page numériques

1 La formule est reprise du titre de l’ouvrage d’Edmonde Charles-Roux, Un désir d’Orient. La jeunesse d’Isabelle Eberhart, Paris, éditions Grasset, 1995.

2 Edward Said, L’Orientalisme : L’Orient vu par l’Occident (1978), traduit de l’anglais par Catherine Malamoud, Paris, éditions du Seuil, coll. « la couleur des idées », 2005.

3 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952. t. V, p. 688.

4 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 694.

5 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « gazelle eyes of the tribe of the valley of Nourjahad ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

6 Georges-Louis Leclerc de Buffon, Histoire naturelle (1749-1789), Paris, éditions Imprimerie Royale, p. 310. Pour expliquer l’origine du poncif des « yeux de gazelle », Buffon s’appuie sur des informations délivrées par l’ouvrage Voyage dans la Palestine de Jean de Laroque, publié en 1717.

7 Katia Zakharia, Heidi Toëlle, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, éditions Flammarion, 2003, p. 69.

8 Katia Zakharia, Heidi Toëlle, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, éditions Flammarion, 2003, p. 69.

9 Katia Zakharia, Heidi Toëlle, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, éditions Flammarion, 2003, p. 69.

10 Katia Zakharia, Heidi Toëlle, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, éditions Flammarion, 2003, p. 69.

11 Katia Zakharia, Heidi Toëlle, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, éditions Flammarion, 2003, p. 69.

12 Honoré de Balzac, « Avant-Propos » (1842) de La Comédie Humaine, Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. I, 1976, p. 8.

13 Nous intégrons au recensement des versets bibliques du terme « gazelle » les variantes du « faon » et de la « biche » apparaissant dans le Cantique des cantiques : 2-7, 2-9, 2-17,3-5, 4-5, 4-9, 7-4, 8-14.

14 Le Cantique des cantiques, traduit de l’hébreu par Ernest Renan, Paris, éditions Arléa, 1995, p. 19.

15 Le Cantique des cantiques, traduit de l’hébreu par Ernest Renan, Paris, éditions Arléa, 1995, p. 18.

16 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « gazelle eyes of the tribe of the valley of Nourjahad ».

17 Stuart Levine, Susan Levine, notes de The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine Susan Levine, 1990, p. 103. Dans le texte original, Susan et Stuart Levine écrivent « Poe might have had the Arabian Nights in mind ; gazelle eyes are mentioned there ».

18 Evanghélia Stead, commentaires et traduction (partielle), Contes de la mille et deuxième nuit, Théophile Gauthier, Edgar Allan Poe, Nicolae Davidescu, Richard Lesclid et André Gill, Grenoble, éditions Million, coll. « Nomina », 2001, p. 103.

19 Barton Levi St Amand, « Poe’s unecessary angel “Israfel” reconsidered », in Ruined Eden of the present : Hawthorne, Melville, and Poe. Critical essays in honor of Darren Abel, West Lafayette, éditions G. R Thompson et Virgil L. Locke, 1982, p. 301. Nous traduisons « Poe se réfère ici à […] The History of Nourjahad, mais il ne met pas suffisamment en évidence le fait que le personnage principal garde les plus belles esclaves dans son sérail […] et créé un Eden de contrefaçons avec de fausses houris ».

20 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 694.

21 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

22 Ameur Guedira, « La fréquence ‘ayn/œil dans les poèmes de Baššᾱr l’aveugle », in Arabica, t. 28, Fasc. 1 (Feb., 1981), p. 7. La citation de l’extrait du poème de Baššᾱr l’aveugle est issue de l’article cité ci-dessus.

23 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « And at such moments was her beauty ̶ in my heated fancy thus about it appeared perhaps ̶ the beauty of beings either above or apart from the earth ̶ the beauty of the fabulous Houri of the Turk ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

24 Le Coran, traduit de l’arabe par Denise Masson, Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1986, p. 669.

25 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Ainsi que l’indique l’annotation de Stuart et Susan Levin, Poe retranscrit de manière inexacte la citation de Lord Verulam. Ce dernier a écrit dans son article « Of beauty », extrait de The essays or counsels, Civil and Moral, publié en 1597, « There is no excellent beauty that hath not some strangeness in the proportion ».

26 Francis Bacon, baron de Verulam est un savant et philosophe anglais du XVIe siècle. Il a posé les jalons de l’empirisme dans sa forme moderne, c’est-à-dire que toute connaissance sur le monde sensible doit être validée par l’expérience.

27 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

28 Le Coran, traduit de l’arabe par Denise Masson, Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1986, p. 550.

29 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « The Houri of the Turk ».

30 Jean-Marc Moura, L’Europe littéraire et l’ailleurs, Paris, éditions Presses Universitaires de France, coll. « Littératures européennes », 1998, p. 61.

31 Idée inspirée de l'ouvrage de Pierre Ouellet, Poétique du regard. Littérature, perception, identité, Québec, éditions Septentrion, Limoges, éditions PULIM, coll. « Les nouveaux cahiers du CELAT », 2000, p. 205-206.

32 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

33 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

34 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

35 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

36 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

37 Ameur Guedira, « La fréquence ‘ayn/œil dans les poèmes de Baššᾱr l’aveugle », in Arabica, t. 28, Fasc. 1(Feb., 1981), p. 1.

38 André Miquel, La littérature arabe, Paris, éditions Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », pp. 22-23.

39 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 689.

40 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « the graceful medallions of the Hebrews ».

41 Ewa Maczka, « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », article publié sur le site Internet laviedesidées.fr, mis en ligne le 5 juillet 2012, p. 2, http://www.laviedesidees.fr/_Maczka-Ewa_.html (cons. le 30 janvier 2015).

42 Ewa Maczka, « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », article publié sur le site Internet laviedesidées.fr, mis en ligne le 5 Juillet 2012, p. 2, http://www.laviedesidees.fr/_Maczka-Ewa_.html (cons. le 30 janvier 2015).

43 Ewa Maczka, « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », article publié sur le site Internet laviedesidées.fr, mis en ligne le 5 Juillet 2012, p. 2, http://www.laviedesidees.fr/_Maczka-Ewa_.html (cons. le 30 janvier 2015).

44 Jean-Baptiste Légal, Sylvain Delouvée, Stéréotypes, préjugés et discrimination, Paris, éditions Dunod, coll. « Les Topos », 2008, p. 13.

45 Lors de la scène qui l’oppose à l’Abbé Carlos Herrera, Esther Gobseck est amenée à se convertir au christianisme, par amour pour Lucien de Rubempré, son amant. En effet, ce dernier est très ambitieux et pourrait être compromis socialement par le statut de prostituée d’Esther. Croyant s’être repentie auprès d’un véritable homme d’Église, elle découvre quelques temps plus tard qu’elle a été victime d’une mystification car elle a été convertie par un faux abbé, lequel a pris ce costume et ce rôle social pour échapper à la justice.

46 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80.

47 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 80. Dans le texte original, Poe écrit « the graceful medallions of the Hebrews ».

48 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 687.

49 Ewa Maczka, « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », article publié sur le site Internet laviedesidées.fr, mis en ligne le 5 Juillet 2012, p. 1. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-belle-Juive-l-imaginaire.html

50 Marie Lathers, « Posing the “Belle Juive” : Jewish models in 19th-Century Paris », in Woman’s Art Journal, vol. 21, n° 1 (Spring-Summer), 2000, p. 27. Nous traduisons « [elles] étaient considérées en tant que beautés exotiques ».

51 Ewa Maczka, « La belle juive : imaginaire oriental au féminin », article publié sur le site Internet laviedesidées.fr, mis en ligne le 5 Juillet 2012, p. 2. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-belle-Juive-l-imaginaire.html

52 La figure de l’homme oriental est également féminisée du fait des attributs de caprice, de langueur, de sensualité exacerbée ou encore de la notion de castrature relative aux eunuques, aussi bien dans Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac que dans “Ligeia” de Poe. Lucien de Rubempré, l’amant d’Esther Gobseck, et l’époux de Ligeia se caractérisent par de nombreux traits traditionnellement associés au stéréotype du despote oriental. Concernant Balzac, il exploite également d’autres clichés orientalistes, notamment celui de l’usurier juif amalgamé à celui du légendaire Juif Errant, à travers la figure de Jean-Esther van Gobseck, auquel il consacre un roman éponyme publié en 1830. En outre, Gobseck est un parent d’Esther et c’est de lui qu’elle héritera d’une fortune immense dans Splendeurs et misères des courtisanes.

53 Colette Juilliard, Imaginaire et Orient. L’écriture du désir, Paris, éditions L’Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1996, p. 8.

54 Colette Juilliard, Imaginaire et Orient. L’écriture du désir, Paris, éditions L’Harmattan, coll. « Histoire et perspectives méditerranéennes », 1996, p. 8.

55 Kabbani, Rana, Europe’s Myths of Orient : Devise and Rule, London, éditions Pandora Press, 1986, p. 84.

56 Pierre Citron, « Le rêve asiatique de Balzac », in L’Année balzacienne, 1968, Paris, éditions Garnier Frères, p. 331.

57 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688. 

58 Maryse Ducreu-Petit, E.A Poe ou le livre des bords, Lille, éditions Presses Universitaires de Lille, coll. « Objet », 1995, p. 62.

59 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire qui traduit littéralement le terme « possessed » dans le texte original, in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

60 Poe a écrit « a passion to discover ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

61 Poe fait référence à une des citations restée très célèbre du philosophe grec antique Démocrite : « En réalité, nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits ».

62 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81-81. Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire « L’étrangeté que je trouvais dans les yeux […] devait décidément être attribuée à l’expression. Ah ! mot qui n’a pas de sens ! un pur son ! vaste latitude où se retranche toute notre ignorance du spirituel ! L’expression des yeux de Ligeia…Combien de longues heures ai-je médité dessus ! Combien de fois, durant toute une nuit d’été, me suis-je efforcé de les sonder ! Qu’était donc ce je ne sais quoi, ce quelque chose plus profond que le puits de Démocrite, qui gisait au fond des pupilles de ma bien-aimée ? Qu’était cela ?...J’étais possédé de la passion de le découvrir ! Ces yeux ! ces larges, ces brillantes, ces divines prunelles ! ». La traduction de Charles Baudelaire est tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

63 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Dans le texte original, Poe écrit « which lay far within the pupils ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1839), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

64 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 88. Dans le texte original, Poe écrit « the full, and the black, and the wild eyes ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1839), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 317.

65 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 79. Dans le texte original, Poe écrit « Who knoweth the mysteries of the will with its vigor ? Man doth not yield him to the angels, nor unto death utterly, save only through the weakness of his feeble will ». La traduction de Charles Baudelaire est tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 296.

66 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

67 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

68 Jean Starobinski, L’œil vivant, vol. 1, Paris, éditions Gallimard, coll. « Le Chemin », 1975, p. 11.

69 Pierre-Antoine Chardel, « Identité, altérité et écriture : Réflexions sur Gadamer et Derrida », in Symposium, vol. 5/1 (Spring/Printemps), 2001, p. 44.

70 Pierre-Antoine Chardel, « Identité, altérité et écriture : Réflexions sur Gadamer et Derrida », in Symposium, vol. 5/1 (Spring/Printemps), 2001, p. 44.

71 Jean Starobinski, L’œil vivant, vol. 1, Paris, éditions Gallimard, coll. « Le Chemin », 1975, p. 13.

72 Jean Starobinski, L’œil vivant, vol. 1, Paris, éditions Gallimard, coll. « Le Chemin », 1975, p. 11.

73 Pierre-Antoine Chardel, « Identité, altérité et écriture : Réflexions sur Gadamer et Derrida », in Symposium, vol. 5/1 (Spring/Printemps), 2001, p. 46.

74 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

75 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

76 Pierre Ouellet, Poétique du regard. Littérature, perception, identité, Québec, éditions Septentrion, Limoges, éditions PULIM, coll. « Les nouveaux cahiers du CELAT », 2000, p. 217.

77 Pierre Ouellet, Poétique du regard. Littérature, perception, identité, Québec, éditions Septentrion, Limoges, éditions PULIM, coll. « Les nouveaux cahiers du CELAT », 2000, p. 217.

78 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

79 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688.

80 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688. 

81 Honoré de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1952, t. V, p. 688. 

82 Gabrielle Chamarat, préface de La Peau de chagrin d’Honoré de Balzac (1831), Paris, éditions Pocket, coll. » Pocket Classiques », 1989, p. 5.

83 Nous recourons ici à la traduction de Charles Baudelaire pour le verbe « to fathom ». Cette traduction est tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

84 Maryse Ducreu-Petit, Edgar Allan Poe ou le livre des bords, Lille, coll. « Objet », éditions « Presses Universitaire de Lille », 1995, p. 64.

85 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Dans le texte original, Poe écrit « [this] something […] which lay far within the pupils of [his] beloved ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

86 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Dans le texte original, Poe écrit « “strangeness” [of] […] the expression ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

87 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Dans le texte original, Poe écrit « twin stars of Leda ».

88 Edgar Allan Poe, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990, p. 81. Dans le texte original, Poe écrit : « wich lay far within the pupils ». Nous recourons à la traduction de Charles Baudelaire tirée de « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857, p. 299.

Bibliographie

Œuvres du corpus

BALZAC Honoré de, Splendeurs et misères des courtisanes (1838-1847), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. V, 1952

POE Edgar Allan, “Ligeia”, in The short fiction of Edgar Allan Poe, Illinois, éditions Stuart Levine and Susan Levine, 1990

POE Edgar Allan, « Ligeia » in Histoires extraordinaires (1856), traduit de l’américain par Charles Baudelaire, Paris, éditions Michel Lévy Frères, 1857

Autres ouvrages

BUFFON Georges-Louis Leclerc de, Histoire naturelle (1749-1789), Paris, éditions Imprimerie Royale, 1818

Le Cantique des cantiques, traduit de l’hébreu par Ernest Renan, Paris, éditions Arléa, 1995

Le Coran, traduit de l’arabe par Denise Masson, Paris, éditions Gallimard, coll. « la Pléiade », 1986

Études et critiques

BARTON Levi St Amand, « Poe’s unecessary angel ‘‘Israfel’’ reconsidered », in Ruined Eden of the present: Hawthorne, Melville, and Poe. Critical essays in honor of Darren Abel, West Lafayette, éditions G. R Thompson and Virgil L. Locke, 1982, pp. 283-302.

CHAMARAT Gabrielle, préface de La Peau de chagrin d’Honoré de Balzac (1831), Paris, éditions Pocket, coll. « Pocket Classiques », 1989

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Pour citer cet article

Fatima Zohra Laftas, « Les Yeux d’Orient. Dialectique du regard, mythes féminins et esthétique de la courbe dans “Ligeia” d’Edgar Allan Poe et Splendeurs et misères des courtisanes d’Honoré de Balzac », paru dans Loxias-Colloques, 7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature, Les Yeux d’Orient. Dialectique du regard, mythes féminins et esthétique de la courbe dans “Ligeia” d’Edgar Allan Poe et Splendeurs et misères des courtisanes d’Honoré de Balzac, mis en ligne le 09 mai 2016, URL : http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=847.


Auteurs

Fatima Zohra Laftas

Doctorante en deuxième année de Littérature comparée, à l’Université Nice Sophia Antipolis, au sein du laboratoire CTEL. Fatima Zohra Laftas prépare une thèse en Littérature comparée sous la direction de Madame le Professeur Sylvie Ballestra-Puech. Sa thèse a pour objet d’étude l’image du sérail dans les œuvres d’Honoré de Balzac et Edgar Allan Poe.