XXe siècle dans Loxias-Colloques


Articles


Loxias-Colloques | 2. Littérature et réalité

Visualisations du réel. Images et figures dans les reportages narratifs des écrivains - journalistes en Albanie (1910 - 1930)

L’Europe de l’entre-deux-guerres vit le développement du reportage narratif, qui allait devenir un genre à part entière dans le cadre de la littérature de voyage. Au cœur de cette contribution sont les textes des écrivains-journalistes Philip Roth, Ernest Laut, Henri Béraud, Jérôme et Jean Tharaud, analysés dans le but d’en dégager des constantes et des divergences dans leur rapport avec le réel, surtout à propos d’un sujet comme l’Albanie, qui était à la fois peu connue et déjà fortement marquée par des stéréotypes très diffusés. On mettra en évidence les moyens expressifs sur lesquels s’appuie le discours réaliste, avec une attention particulière à ce qu’on appellera ici les « visualisations du réel », c’est-à-dire les mots et les figures de style associés à la sémantique de la visualité. In Europe, the literary reportage developed in the Interwar Period, becoming a separate genre within the framework of travel literature. At the heart of this contribution are the texts of European writers and journalists such as Philip Roth, Ernest Laut, Henri Béraud, Jérôme and Jean Tharaud, analyzed in order to identify patterns and differences in their relationship with reality, especially with respect to a subject such as Albania, which was at once little known and yet heavily marked by some widely disseminated stereotypes. This contribution will highlight the expressive means underpinning the realistic discourse, with particular attention to the words and the figures of speech associated with the semantics of visuality.

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Un titre emblématique du Nouveau Roman : Le Planétarium de Nathalie Sarraute

Le titre du Planétarium (1959) est emblématique du Nouveau Roman en ce qu’il propose un mode d’emploi parodique du roman subséquent, où l’illusion mimétique se voit dénoncée à travers la référence au musée Tussaud (qui cohabite à Londres avec un Planétarium), débouchant sur une satire (à peine voilée) de l’idolâtrie propre au clan sartrien. Mais ce titre se veut surtout une double allégorie réflexive de l’instrument romanesque et, si l’on retient l’espace clos où un public subit un discours univoque, de la lecture. Cette image, qui en cache une autre, dont il faut questionnerles diverses implications, assume en tout cas une clôture textuelle qui confère au roman une irréductible instabilité que l’aporie de son titre figure. Madame Tussaud’s could have been the proper title of Nathalie Sarraute’s novel, The planetarium (1959): there we find an explicit reference to the wax museum in London (located nearby the planetarium). This allusion leads us to criticize certain realistic conventions through the satirical portrait of a brilliant woman writer. However if the author chose a so paradoxically cosmic title to qualify her chattering and gossiping characters, we should be supposed to decipher these astronomic showings as a double and ambiguous allegory of the novel device itself and of the reading. So such a title draws our attention on the typical self-relativisation of the French New Novelists texts.

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Loxias-Colloques | 4. Camus: "un temps pour témoigner de vivre" (séminaire)

L’idée de l’exil d’Hélène, chez Euripide, chez Camus et chez Séféris

Dans un petit essai intitulé « L’exil d’Hélène », Camus célèbre la civilisation grecque qui, à travers les causes données à la guerre de Troie, manifeste un profond attachement à la beauté. Pour lui, l’époque moderne au contraire s’en détourne, comme en atteste la laideur de la seconde guerre mondiale qu’il vient de traverser. En fait, l’analyse de la caractérisation d’Hélène chez Eschyle et du motif littéraire de son exil dans la tragédie d’Euripide témoigne d’une réflexion plus complexe selon laquelle la séduction de ce personnage mythologique apparaît comme un piège. Toutefois, au terme d’une dialectique, Camus et Euripide peuvent s’accorder dans une perspective optimiste restituant à l’artiste ou au philosophe le pouvoir de recréer des conduites humaines et une philosophie du beau et de la mesure. Dans le même cadre de pensée, Georges Séféris exprime au contraire beaucoup de désenchantement.

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Coin neutre (Camus / Cerdan)

Le début de cette biographie croisée (les chapitres 1 à 3) a été publié dans un collectif Pourquoi Camus ?, publié chez Philippe Rey en 2013. Le parallèle entre Camus et Cerdan se poursuit dans différents domaines, comme pour Paris ou l’Amérique.

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L’humanisme solaire de Camus : une éthique du courage et de la lucidité

Dans la préface écrite pour la réédition de L’Envers et l’endroit en 1958 Camus écrit que chaque artiste garde « au fond de lui, une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu’il est et ce qu’il dit ». C’est cette source que cet article tente de mettre en lumière en étudiant le sol dont elle jaillit et la manière dont elle irrigue toute la production littéraire et philosophique de l’écrivain dès lors, comme l’écrit Camus dans le même texte, « qu’une œuvre d’homme n’est rien d’autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l’art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s’est ouvert ».

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Lucrèce et Tchouang-tseu : Albert Camus lecteur du De rerum natura

Cet article a pour point de départ une note des Carnets dans laquelle Camus affirme que « Tchouang-Tseu […] a le point de vue de Lucrèce ». Cette note offre une clé de lecture pour reconsidérer la lecture que Lucrèce a faite du poète latin et en particulier le rôle décisif qu’a joué le De rerum natura dans l’écriture de La Peste. Elle éclaire aussi la place qui lui est réservée dans L’Homme révolté.

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Loxias-Colloques | 5. L’expérience féminine dans l’écriture littéraire | II.

Sur les traces de Lady Montagu. Femmes ottomanes du XXe siècle dans les récits de voyage de Demetra Vaka et Noëlle Roger

Cette contribution porte sur la représentation féminine, tant concernant la manière dont la femme est représentée, que les traits éventuellement « genrés » du discours narratif. Les auteurs abordés sont l’écrivaine et journaliste gréco-américaine Demetra Vaka Brown (1877-1946) qui voyagea en Albanie en compagnie de son frère, envoyé en mission politique pour le compte du gouvernement turc, et la romancière suisse Noëlle Roger (1874-1953), qui parcourut l’Europe balkanique et ottomane à la suite de son mari, l’anthropologue Eugène Pittard. Les œuvres rédigées par des femmes voyageant avec leurs maris, frères, ou d’autres hommes de famille sont assez répandues dans la littérature des derniers siècles ; à une époque où il était encore rare que des femmes partissent à l’étranger de leur propre initiative, ces « voyages à la suite de » étaient pour beaucoup d’entre elles l’occasion de franchir le seuil entre l’écriture « privée », à savoir limitée à la rédaction de lettres, que les femmes ont écrites depuis toujours, et l’écriture destinée à la publication, ce qui – depuis toujours – était pratiquement l’apanage des hommes. This contribution focuses on female representation, regarding either the ways women are represented, as the lines possibly gendered of the narrative discourse. The authors discussed are the writer and Greek-American journalist Demetra Vaka Brown (1877-1946), who travelled in Albania with his brother, sent on political mission on behalf of the Turkish government, and the Swiss novelist Noëlle Roger (1874-1953), who toured the Balkans and Ottoman Europe because of the anthropological research of her husband, Eugene Pittard. Travel books written by women journeying with their husbands, brothers or other relatives are quite common in the literature of the last centuries. In a time when it was still rare that women went abroad on their own initiative, these trips were for many of them the opportunity to cross the threshold between « private » writing (namely limited to writing letters, which women have always been doing) and publishing books, which – since forever – has always been a male prerogative.

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Loxias-Colloques | 7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature

Les Persans dans l’objectif des voyageurs-photographes : Nicolas Bouvier, Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach

En 1939, Ella Maillart et Annemarie Schwarzenbach sillonnent les routes d’Orient. À la suite de leur voyage, outre la représentation écrite, elles exposent aussi leurs témoignages photographiques. L’admiration que Nicolas Bouvier voue à Ella Maillart l’incite à entreprendre sa propre aventure dans les mêmes contrées quinze ans plus tard. Ce qu’il apprécie dans l’œuvre d’Ella Maillart et qu’il essaie d’imiter, tant dans l’écriture de son récit que par ses photos, c’est sa neutralité apparente. Dans cette étude nous voulons examiner l’image qui nous livre leurs témoignages à propos des Orientaux et en particulier des Persans.

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Loxias-Colloques | 8. Ecrire en Suisse pendant la grande Guerre | Ecrire en Suisse pendant la Grande Guerre

Introduction historique.
1914-1918 : la Suisse, un îlot dans la tourmente ?

Pendant la Première Guerre mondiale, la neutralité de la Suisse est respectée et son intégrité territoriale est préservée. Néanmoins, la Suisse n’est pas épargnée par le conflit. Elle vit une situation de guerre totale. Sa cohésion nationale est menacée par une fracture culturelle aggravée par le poids des influences étrangères, puis par une fracture sociale. La neutralité apparaît comme un concept flou, sujet à interprétations multiples, avec lequel jouent les individus, la société fracturée, les autorités fédérales, les belligérants et les intellectuels.

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« Il est peut-être nécessaire que l’art se jette en pleine mêlée » : parcours éditorial de Pierre Jean Jouve durant la Grande Guerre

De nombreuses zones d’ombre subsistent encore à propos des activités pacifistes que Pierre Jean Jouve (1887-1976) a menées en Suisse durant la Grande Guerre, à commencer par son parcours éditorial. Se basant sur des correspondances inédites (dont les échanges épistolaires entre Jouve et Romain Rolland), cette contribution revient sur les choix éditoriaux, les conditions de publication, les stratégies de diffusion, ou encore les liens entretenus par le poète avec le monde du livre en Suisse. Jouve a ainsi expérimenté, entre 1915 (Vous êtes des hommes, Éditions de La N.R.F.) et 1918 (Le Défaitisme contre l’homme libre, Édition d’Action sociale), différents modèles d’édition, au gré de ses rencontres et des opportunités qui se sont offertes à lui. Toujours proactif, sollicitant des partenariats et tentant de fonder des entreprises éditoriales durables, le poète a buté sur de nombreux obstacles : la frilosité des éditeurs suisses, les problèmes de diffusion rencontrés par les organes pacifistes, le manque de soutien et de réseaux influents ou encore les difficultés de trésorerie. Autant d’obstacles qui ont condamné Jouve, et les pacifistes, à un certain isolement – en Suisse comme vis-à-vis de l’Europe. Étudier le parcours éditorial de Jouve permet de mettre en exergue les différentes formes qu’a pu prendre le combat pacifiste ; c’est aussi l’occasion d’apporter quelques éléments utiles à une future histoire de l’édition suisse durant la Première Guerre mondiale.

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Louis Dumur et Paul Seippel, écrivains en guerre

Paul Seippel est sans nul doute l’une des principales cibles de Louis Dumur. Trop peu « neutre » à son goût, l’auteur des Deux France s’est selon lui irrémédiablement compromis avec la partie « germanophile » de la Suisse, dont il n’est, avec ses complices du Journal de Genève, qu’un piètre représentant.

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« Des scènes qui se passent au front » vues par Romain Rolland

Ces pages traitent du shell shock dans le Journal des Années de Guerre (1914-1918) de Romain Rolland. Affectant des prisonniers de guerre internés en Suisse, ce syndrome suscita une effervescence publiciste parmi les milieux médicaux mais passa inaperçu de la population civile. Rolland, lui, recueille des tableaux cliniques précis, transcrits de sa correspondance avec de jeunes combattants, ou enregistrés lors des entretiens menés avec des prisonniers, permissionnaires et autres expatriés austro-hongrois, allemands ou français réfugiés en terre helvétique. Les noms d’E. R. Curtius, P. Latzko ou encore Paul Cassirer défilent ainsi parmi les victimes du syndrome de stress post-traumatique. De ce syndrome, le Journal interroge les versants médical, militaire, juridique et existentiel. Mais jamais Rolland ne se départit des normes d’une écriture rationnelle. Aussi récuse-t-il l’image distordue que lui renvoient de la guerre Apollinaire, dada, le cubisme. Intellectuel d’avant-garde, Rolland milite dans l’arrière-garde littéraire. This paper is about shell shock in Romain Rolland’s diary written near Geneva during the First World War. Medical personnel were strongly concerned about this very new disease. But neurological and psychiatric understanding were still to come and neither civilian nor military authorities were willing to indemnify victims. The latter were suspected of unconscious simulation and were treated with so-called “medical persuasion” or electrotherapy – if not punished for desertion. Due to this medical-military collusion, there was no public awareness of Post Traumatic Stress Disorders. This is what makes Rolland’s diary so singular. He had to deal with plenty of private letters convincing him that PTSD was frequent among all belligerent armies. Travelling through Switzerland, he came across victims of shell shock : prisoners of war interned at Interlaken, furloughed soldiers and refugees (E. R. Curtius, Paul Latzko, the gallery owner Paul Cassirer…). But there is a discrepancy between epistemological awareness (modern war is a war of machines against human beings) and the diary’s aesthetics : Rolland quotes Molière and Jarry (King Ubu) in order to gain distance from pictures of horror. But he refuses “disrupted” representation of war practised by Apollinaire, Dada, cubism, futurism… The claim for moral and intellectual strength puts Rolland among the literary “arrière-garde”.

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Jouve, Romain Rolland vivant et En Miroir : les deux facettes, en regard, d’un même art poétique

Le Romain Rolland vivant de Jouve publié en 1920 n’est autre que l’ébauche de En Miroir (1954), le passage, le détour nécessaire par l’étude de l’autre (Romain Rolland) qui constitue, à l’époque, une sorte de père spirituel et permet à Jouve d’arriver à la connaissance de soi-même comme de son propre art poétique. Dans le premier cas (Romain Rolland vivant) nous avons la biographie intellectuelle d’un ami si proche que Jouve déjà peut s’y projeter et s’y construire (« parce que c’était lui, parce que c’était moi », déclare Jouve, citant Montaigne). Dans le deuxième cas, En Miroir constitue une autobiographie intellectuelle et recomposée pour projeter une image de soi-même qui corresponde exactement à l’auteur que l’on voudrait être. Deux monuments, deux architectures, deux statues, l’une d’un modèle adoré puis renié, l’autre de soi-même.

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Qui est le Dieu absent de la Suisse du Monde désert ?

« Un monde sans Dieu est un désert » déclarait un personnage d’une pièce inédite de Pierre Jean Jouve de 1914, écrite dix-huit mois avant son départ pour la Suisse où il devint un ami-disciple du grand intellectuel pacifiste Romain Rolland. En 1927, Jouve publie Le Monde désert où revivent des figures amies de l’écrivain du temps de la Première Guerre mondiale : le sculpteur Jacques Lenoir (Jacques de Todi, homosexuel et suicidé), le peintre Edmond Bille (Siemens), l’amoureuse qui prend soin des artistes (Baladine) et Jouve lui-même (Luc Pascal). Ces clés ont été décodées par des lecteurs attentifs. Se pose alors la question des absents dans ce roman, eux qui étaient si présents dans la vie de l’écrivain : Andrée (sa première épouse), Romain Rolland, son « père mystique », et la guerre elle-même. Qui est le « Dieu absent » du Monde désert ? Quel rôle a joué la seconde épouse de Jouve, la psychanalyste Blanche Reverchon, pour un livre passionné qui nous apparaît comme le roman d’un double divorce ?

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Éditer en temps de guerre, inventer dans la pénurie. La revue Dada à Zurich (1917-1919)

Publiée à Zurich de 1917 à 1919, la revue Dada, dans une optique internationale, était opposée à la guerre, et des liens ont existé entre le groupe de R. Rolland et les dadas (sans influence réciproque). Dada a cependant adopté une tournure radicale qui lui était propre. L’expérimentation a joué dans cette revue un rôle central, entraînant une esthétique transmédiale qui a préludé aux futurs livres d’artistes. Published in Zurich from 1917 to 1919, the Dada journal, with an international perspective, was opposed to the war, and links have existed between the group of R. Rolland and the members of Dada (without mutual influence). Dada has however adopted a radical original turn. Experimentation in this journal has played a central role, leading to a transmedial aesthetic which announced the future artist books.

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Loxias-Colloques | 10. Figures du voyage

Ironie et humour dans le récit de voyage. L’exemple de L’Usage du monde de Nicolas Bouvier

Le point de vue du voyageur constitue un paradigme consubstantiel au récit de voyage, oscillant entre les polarités de l’empathie et de la distanciation. Nous analyserons cette seconde polarité, en montrant qu’elle s’appuie en grande partie sur les figures énonciatives de l’humour et de l’ironie. Celles-ci sont typiques dans L’Usage du monde de Nicolas Bouvier, relation d’un itinéraire entre la Suisse et l’Afghanistan en 1953-1954. D’une part, nous examinerons comment, dans ce récit, l’humour et l’ironie sont des figures de distanciation récurrentes et complémentaires, le premier reposant sur le détachement ludique et la seconde sur la dissociation critique. En particulier, nous dégagerons les schèmes discursifs qui caractérisent ces deux figures complexes dans L’Usage du monde. Ces schèmes consistent notamment en des décalages lexicaux, des intensifications discordantes ou des accumulations dissonantes pour l’humour. Ils prennent entre autres la forme de structures antiphrastiques ou de clivages échoïques (au sens de Sperber et Wilson) pour l’ironie. D’autre part, nous nous intéresserons aux fonctions et aux effets narratifs de ces figures dans L’Usage du monde. Celles-ci marquent deux positionnements énonciatifs favorisés par le genre du récit de voyage : celui du voyageur indulgent, à la fois détaché et compréhensif envers certains contextes déroutants, avec l’humour ; celui du voyageur satirique vis-à-vis de situations perçues comme choquantes (corruption, censure) avec l’ironie. Plus largement, nous verrons comment ces deux figures participent à l’élaboration de l’éthos discursif de l’énonciateur-voyageur. Si toutes deux construisent une posture disjonctive par rapport à des expériences de voyage problématiques, la « sous-énonciation » (dans l’acception de Rabatel) de l’humour révèle l’image d’un voyageur simplement déconcerté, tandis que la « sur-énonciation » de l’ironie manifeste l’image d’un voyageur plus engagé dans le monde qu’il découvre.

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Deuxième partie : Le geste musical, contextes et analyses

Le geste en lien avec le son : lecture cinétographique du jeu du guitariste dans Percussion Study I d’Arthur Kampela

Cet article se propose d’étudier la relation entre le son et les gestes instrumentaux au sein de Percussion Study I pour guitare solo, écrite en 1990 par le compositeur brésilien Arthur Kampela. Pour ce faire, nous développons une grille d'analyse de type « chorégraphique » sur la base des méthodes développées par le chorégraphe hongrois Rudolf Laban (1879-1958), et partons d’une hypothèse selon laquelle il existe un contenu chorégraphique intrinsèque aux gestes et mouvements requis par la partition. Cela nous conduit à interroger le rôle scénique de l'instrumentiste. This article studies the relationship between sound and instrumental gestures inside Percussion Study I (1990) for solo guitar by the Brazilian composer Arthur Kampela. With this purpose in mind, we develop a « choreographic » analysis based on the methods developed by the Hungarian choreographer Rudolf Laban (1879-1958), and assume that every gesture and movement required by the score has a choreographic content. This leads us to question the scenic role of the instrumentalist.

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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | L'Universel en question(s): de l'Universel paradoxal aux prémices du Tout-Monde

Le cas Vincent Placoly : l’Universel paradoxal

Si les auteurs d’Éloge de la Créolité, Bernabé, Chamoiseau et Confiant ont su imposer dans leur texte une histoire dynamique de la création d’une littérature antillaise francophone, en articulant leur pensée à celle du roman glissantien, d’essence moderne, Vincent Placoly, leur aîné, a su, depuis les années 70 faire entendre une autre approche du roman antillais, en articulant, lui, l’écriture romanesque à l’absence de récit antérieur, conséquence terrifiante de l’esclavage et de la colonisation. C’est donc en utilisant les armes de la parodie, d’une part, et du pastiche, d’autre part, qu’il a su proposer une approche postmoderne du roman, comme une possibilité d’intégrer l’absence comme élément central du roman antillais et de la représentation de l’Histoire. Dès lors, au Diversel chamoisien répond un Universel paradoxal : il revendique une singularité qui, pourtant, doit se confondre dans une Histoire universelle qui n’est pas la sienne.

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Face au Tout-monde : l’universel en question dans les voix et les territoires multiples de El siglo de las luces d’Alejo Carpentier

Face aux écrivains des Antilles francophones qui réinventent la forme romanesque, en faisant éclater les structures narratives, en plaçant l’identité dans l’ouverture, afin de mettre en lumière l’hybridité caribéenne fondatrice, les écrivains cubains prétendent davantage à l’universel. Il s’agit alors d’examiner les catégories mises à l’œuvre dans un roman d’Alejo Carpentier, El Siglo de las luces, en le confrontant au Tout-Monde d’Édouard Glissant. Le jeu des paroles polyphoniques, diffractées et fondues au sein de territoires en mosaïque, eux-mêmes rattachés à des pans de temporalités entrelacées, pour l’écriture singulière de l’histoire de la Révolution dans les colonies, nous mène à interroger l’opposition, à savoir la supposée fracture entre les visages de l’universel et le Tout-Monde.

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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | "L'intraitable beauté" du Diversel

Les hommes qui parlaient au vent, aux arbres et aux pierres : Romancero aux étoiles (J.S. Alexis), Rosinha, minha canoa (J. Mauro de Vasconcelos), L’empreinte à Crusoé (P. Chamoiseau) ; et Derek Walcott

La fable semble être réservée à l’enfance, comme le conte merveilleux. Or la littérature caribéenne ou brésilienne s’accommode fort bien du merveilleux, de cette fiction assumée qui ne s’embarrasse même pas du souci d’être vraisemblable, un réel qui se satisfait de sa seule apparence et qui redonne une vie autonome aux éléments, aux choses, aux animaux, qui existent sans les hommes mais que ceux-ci peuvent entendre, s’ils ont l’oreille universelle, à l’écoute du « diversel ». Dans Romancero aux étoiles, c’est le Vieux Vent Caraïbe qui est la mémoire des îles, Rosinha, le canoë qui parle, détient la vérité contre la folie des hommes, et ne se fait connaître que de Zé Oroco ; Crusoé doit entendre le monde pour survivre. Le rapport au monde qui est réputé inanimé dévoile bien des perspectives « alternatives » qui ne sont pas réservées à l’enfance. La philosophie en est tirée par exemple dans « L’Atelier de l’empreinte » : « pas d’existence sans l’expérimentation permanente d’une infinité de possibles. […] C’est dans ses rapports à l’impensable et à l’impossible que toute pensée trouve sa vibration et sa justesse la plus profonde. »

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Traductions, adaptations et réécritures

Variations sur les Tristes et les Pontiques dans Die letzte Welt (1988) de Christoph Ransmayr

Christoph Ransmayr a lui-même invité ses lecteurs à prêter toute leur attention à la réécriture des Métamorphoses d’Ovide dans son roman Die letzte Welt et la critique a largement répondu à son invitation. Quoique moins fortement revendiquée et beaucoup moins étudiée, la présence intertextuelle des lettres d’exil n’en est pas moins déterminante et cet article s’efforce de montrer qu’elle permet d’expliquer certaines particularités de l’espace autant que de l’intrigue de ce roman, pour peu qu’on l’envisage comme une fiction critique mettant en lumière l’étroite imbrication de l’écriture de l’exil et de celle du mythe.

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Loxias-Colloques | 15. Traverser l'espace

Traverser l’espace de la guerre coloniale : engagement et désenchantement, retour et désorientation

António Lobo Antunes retranscrit son expérience de médecin militaire en Angola dans un univers littéraire qui interroge l’Histoire et renouvelle la poétique de l’aventure africaine. Le Cul de Judas est son deuxième roman qui raconte la traversée d’un espace de guerre. Le narrateur en tant que jeune médecin témoigne de la cruauté et de l’horreur dans le monde colonial. Sa traversée de l’Angola s’avère traumatisante, entraînant une mort symbolique. Échappant à la mort, les personnages regagnent Lisbonne où ils continuent à traverser physiquement les marges de la ville, tandis que l’esprit demeure prisonnier des lieux de la guerre.

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Loxias-Colloques | 16. Représentations littéraires et artistiques de la femme japonaise depuis le milieu du XIXe siècle

Les femmes nouvelles au Japon face à la caricature

La caricature des membres de la revue Seitô (1911-1916), prend une tournure agressive lorsque celles-ci sont accusées de transgresser les mœurs. Manifestation des craintes et préjugés que suscitent le mouvement féministe et l’engagement des femmes, c’est une arme pour réduire les femmes nouvelles à l’insignifiance et au silence. Celles-ci, Hiratsuka Raichô (1886-1971) en tête, répondent à ces attaques par l’affirmation de leurs ambitions à explorer de nouvelles voies pour les femmes, créatrices de valeurs, en revendiquant leur propre vision qu’elles élaborent à partir de diverses lectures et recherches. Ainsi elles vont créer autour d’elles un milieu dynamique, un collectif d’où jailliront nombre de figures féminines de premier plan dans les divers domaines, culturel, politique, médiatique, artistique et littéraire dans les décennies suivantes.

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Carlotta Ikeda : entre exotisme et érotisme, construction d’une figure trouble et subversive

Nous nous intéresserons ici à la danseuse de butô, Carlotta Ikeda (1941-2014), qui s’est implantée en France dans les années 1980 avec sa compagnie, Ariadone, souvent qualifiée comme étant « la seule compagnie de femmes », dans un univers butô fortement marqué par des figures masculines. Les critiques journalistiques de l’époque insisteront particulièrement sur la dimension « féminine » d’Ariadone et un phénomène d’exotisation, d’érotisation et de féminisation se cristallisera autour de cette compagnie. Cependant, cet article cherche à démontrer que ce leitmotiv du féminin cache un rapport beaucoup plus complexe au genre et que la figure féminine travaillée par la danse d’Ikeda se situe bien au-delà de cette assignation.

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La figure féminine d’Un amour insensé de Junichirô Tanizaki : métaphore d’une société japonaise en cours d’occidentalisation sous le prisme du paraître

Retraçant l’histoire d’un couple fasciné par la modernité et faisant de l’occidentalisation de Naomi, la femme, le sujet central, Un amour insensé (1924) a d’ordinaire été considéré comme étant une expression de l’exotisme de Junichirô Tanizaki [1886-1965], et Naomi comme étant la figure de l’Autre-occidental ; autrement dit, l’objet de fascination et de désir, extérieur au pays. Pourtant, à bien observer la manière dont l’héroïne se transforme au travers du récit, celle-ci semble représenter, non pas l’Occident, mais l’occidentalisation qui naît et grandit de l’intérieur même de la société japonaise, avec toute la distorsion et la violence que le processus en recèle. L’article propose ainsi une nouvelle lecture sur la symbolique du personnage féminin ainsi que sur l’éventuel aspect allégorique de l’œuvre.

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Loxias-Colloques | 19. Autour d’Henri Bosco : voyageurs et expatriés en Afrique du nord. Textes et images

Configurations d’Alger ou Alger entre songe et mémoire dans Sites et Mirages d’Henri Bosco

D’abord intitulé Alger, cette ville fabuleuse, le récit de voyage d’Henri Bosco, Sites et mirages (1951), centré sur la ville d’Alger, relève de l’intermédialité, d’une sorte de fraternité entre les arts, entre peinture, littérature et musique. Nourri par des souvenirs de famille, par la légende du corsaire Thomas Bosco, par des séjours de l’écrivain à Alger, le texte de Bosco dialogue avec les illustrations du peintre Albert Marquet comme avec des références intertextuelles dues à d’autres voyageurs qui donnent lieu à des commentaires. Alger est ainsi appréhendée à travers un faisceau de perspectives. Sites et mirages se donne à lire comme un hymne à la Méditerranée et à la ville d’Alger. Tel un peintre coloriste, Bosco restitue les métamorphoses du paysage algérois sous l’effet de la lumière ou de la pluie. Il porte un regard avisé et critique sur d’autres évocations du pays algérois dus à Regnard, à Alphonse Daudet ou à Hippolyte Blancardin. Attentif au danger que représente l’islamisme, Bosco a su proposer une vision équilibrée de la population algéroise. Sites et mirages se présente comme une passionnante arborescence d’échanges et d’interconnexions entre la peinture et la littérature. Originally entitled Alger, cette ville fabuleuse, Henri Bosco’s travelogue Sites et Mirages (1951), centered on the city of Algiers, is a work of intermediality, a kind of fraternity between painting, literature and music. Nourished by family memories, by the legend of the privateer Thomas Bosco, by the writer’s stays in Algiers, Bosco’s text dialogues with the illustrations of the painter Albert Marquet as well as with intertextual references due to other travellers who give rise to comments. Algiers is thus apprenhended through a range of perspectives. Sites et Mirages can be read as an hymn to the Mediterranean and to the city of Algiers. Like a colourist painter, Bosco renders the metamorphoses of the Algerian landscape under the effect of light and rain. He takes an informed and critical look at other evocations of the Algerian country by Jean-François Regnard, Alphonse Daudet or Hippolyte Blancardin. Attentive to the danger posed by Islamism, Bosco was able to offer a balanced vision of the Algerian population. Sites et Mirages presents itself as a fascinating tree of exchanges and interconnections between painting and literature.

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Voyager ou produire : Henri Bosco au Maroc à travers Humazur

Humazur, la bibliothèque numérique d’Université Côte d’Azur, conçu sur le web sémantique, en donnant accès à des reproductions numériques des manuscrits des œuvres d’Henri Bosco et des ouvrages lui ayant appartenu, offre de nouvelles perspectives de connaissances et d’études de l’œuvre d’Henri Bosco et en particulier de sa période marocaine. Humazur, the digital library of Université Côte d’Azur, designed on the semantic web, is giving access to digital reproductions of the manuscripts of Henri Bosco’s works and books and reviews from his houses. It offers new perspectives of knowledge and studies of the work of Henri Bosco, and in particular of his intellectual life at Marocco.

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« Guide pour le voyageur », « Un guide pour celui qui sait ». Edith Wharton, Voyage au Maroc (1920), Henri Bosco, Des sables à la mer (1950)

Plusieurs voyageurs, militaires ou fonctionnaires coloniaux, ont décrit le Maroc entre la fin XIXe et 1950. Leurs descriptions ont servi de compte rendu de leurs activités et de référence aux voyageurs qui ont marché sur leurs traces. Charles de Foucauld (Reconnaissance au Maroc, 1888), Pierre Loti (Au Maroc, 1890) René de Segonzac (Au cœur de l’Atlas. Mission au Maroc, 1904-1905, 1910) Edmond Doutté (En tribu. Missions au Maroc, 1914), Augustin Bernard (Le Maroc, 1916), par exemple, sont cités par la voyageuse Edith Wharton (1862-1937), invitée dans ce pays par le général Lyautey en 1917. Elle « commence ce livre en affirmant qu’il n’existe pas encore de guide du Maroc », et racontant son propre périple, elle se propose aussi de procurer des éléments d’art, d’histoire, de géographie, et en quelque sorte de servir de guide de voyage culturel à son tour. C’est l’occasion pour elle de réfléchir aussi au processus de colonisation selon son regard de voyageuse. Ce point de vue porté sur un itinéraire rapide est nécessairement différent chez Henri Bosco (1888-1976), dans les Pages marocaines, publiées en 1948 et reprises chez Gallimard en 1950 sous le titre Des sables à la mer : il y présente des réflexions poétiques sur le Maroc où il a longtemps vécu, en y marquant en particulier sa méfiance vis-à-vis du touriste. « Guide pour le voyageur », « Un guide pour celui qui sait » sont deux chapitres du volume : mais ils sont aussi représentatifs de ce genre hybride, cette forme d’essai à tendance lyrique que peut prendre la relation de voyage lorsqu’elle est inspirée par ce que la critique appellera ensuite la « géopoétique ». Dans les deux cas, les récits illustrés (photographies ou dessins) montrent leurs auteurs en correspondance avec les paysages, respectueux des habitants, et désireux de conserver au Maroc son authenticité : même si Wharton chante les louanges de Lyautey, dans le contexte de l’affrontement avec l’Allemagne, on comprend que l’emprise coloniale – qu’elle s’exprime par la force, l’organisation ou le tourisme – n’est pas le meilleur moyen d’y parvenir. Several travellers, military or colonial officials, described Morocco between the end of the 19th century and 1950. Their descriptions were used as an account of their activities and as a reference for the travellers who followed in their footsteps. Charles de Foucauld (Reconnaissance au Maroc, 1888), Pierre Loti (Au Maroc, 1890) René de Segonzac (Au cœur de l'Atlas. Mission au Maroc, 1904-1905, 1910) Edmond Doutté (En tribu. Missions au Maroc, 1914), Augustin Bernard (Le Maroc, 1916), for example, are quoted by the traveller Edith Wharton (1862-1937), who was invited to this country by General Lyautey in 1917. She “begins this book by stating that there is no guide to Morocco yet”, and recounting her own journey, she also proposes to provide elements of art, history, geography, and in a way to serve as a cultural travel guide in her turn. It is also an opportunity for her to reflect on the process of colonisation from her perspective as a traveller. This point of view on a rapid itinerary is necessarily different in Henri Bosco’s (1888-1976) Pages marocaines, published in 1948 and reprinted by Gallimard in 1950 under the title Des sables à la mer (From the Sands to the Sea): he presents poetic reflections on Morocco, where he lived for a long time, in which he expresses his distrust of the tourist in particular. “Guide pour le voyageur” (A Guide for the Traveller) and “Un guide pour celui qui sait” (A Guide for the the one who knows) are two chapters in the volume: but they are also representative of that hybrid genre, that form of essay with a lyrical tendency that the travel report can take when it is inspired by what critics will later call “geopoetics”. In both cases, the illustrated accounts (photographs or drawings) show their authors in correspondence with the landscapes, respectful of the inhabitants, and eager to preserve Morocco’s authenticity: even if Wharton praises Lyautey, in the context of the confrontation with Germany, one understands that colonial control - whether expressed by force, organisation or tourism - is not the best means to success.

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Les carnets de Leïla Sebbar : désir de transmission d’une enfance algérienne

Cet article examine les carnets de voyage de Leïla Sebbar entre l’Algérie et la France. Ses œuvres constituent un croisement entre texte et image avec le double objectif de créer une trace permanente et des liens entre l’Algérie et la France. À travers ses textes hybrides, Sebbar participe dans la création d’un espace permanente qui unit les mémoires individuelles en créant une mémoire collective pour les Franco-Algériens. Le fait que la photographie et les images soient des arts accessibles rend son travail lisible/visible à différentes personnes, peu importe la langue de communication. Ainsi, Sebbar crée un espace mémoriel à partir de sa propre histoire familiale franco-algérienne dans lequel les barrières de langue, histoire ou lettrisme peuvent être surmontées. This article examines Leïla Sebbar’s travel journals “Mes Algéries en France” as she focuses on reuniting texts with images in the double goal of creating both a lasting trace and ties between Algeria and France. Through these hybrid texts, Sebbar participates in creating a permanent space which unites individual memories to help foster a collective memory for Franco-Algerians. The accessibility of photographs and other images renders her work legible to different people, no matter what language they speak. Hence, Sebbar creates a memorial space starting with her own Franco-Algerian personal family history in which barriers of language, history or literacy can be overcome.

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Images et évocations d’une Méditerranée syncrétique de l’entre-deux-guerres à travers certaines revues illustrées

Dans le premier XXe siècle l’espace méditerranéen perçu comme creuset de civilisations conduit d’une rive à l’autre à invoquer l’ombre d’un génie unique, perceptible en dépit de diversités et de cohabitations créatrices. Cette vision incite à décrire les contours d’une cohérence paradoxale, d’un inconscient collectif : dans le contexte traumatique de la sortie de la Grande Guerre la Méditerranée apparaît alors comme recours d’un renouvellement culturel profond. L’expression littéraire et artistique de cette intuition est plurielle. Texte littéraire et iconographie s’y entremêlent, notamment par le biais de cette particularité éditoriale que constituent la revue d’art et le magazine illustré : à travers les formes courtes, le style cursif qui y sont usités, et plus globalement grâce à l’œuvre de collaboration qui les caractérise. In the first part of the twentieth century, the Mediterranean space, perceived as a melting pot of civilisations, was imagined as determined by a single spirit, perceptible in spite of diversities and creative cohabitations, from one shore to the other. This vision leads us to describe a paradoxical coherence, of a collective unconscious: in the traumatic context of the end of the Great War, the Mediterranean appears to be a recourse for a profound cultural renewal. The literary and artistic expression of this intuition is plural. Literary text and iconography are intertwined, notably through the editorial particularity of the art review and the illustrated magazine: through the short forms and cursive style used, and more globally through the collaborative work that created them.

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