Zéphyrin Xirdal


« tant au physique qu’au moral, un personnage peu ordinaire », Jules Verne, in La chasse au météore, Hetzel, 1908 (pp. 95-112).

Articles de l'auteur


Alliage | n°66 - Avril 2010

La Chronique du Savant flou

“Vers 1830, le jeune Victor Hugo, en plein romantisme, écrivait : « Le savant est d’un naturel étroit. Dans l’esprit du savant un coin seulement est éclairé, épaisses ténèbres partout ailleurs. Au fond de ces hommes utiles et spéciaux il y a presque toujours une antipathie incurable pour toutes les choses de sentiment, d’imagination, de foi, de poésie, d’art, de religion, c’est-à-dire pour tout le grand côté de l’humanité. Questionnez Laplace sur Mozart, Cuvier sur Raphaël, Arago sur Virgile, tous sur Jésus-Christ, et vous verrez quelle barbarie ! Dans l’intelligence limitée de l’homme, la science d’une chose n’est souvent que l’ignorance profonde de tout le reste. » Peu après...”

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Alliage | n°61 - Décembre 2007

Chronique du Savant flou

“Entendu sur France Inter un journaliste déplorant la météo changeante de l’été : « C’est quand même incroyable, passer de températures de l’ordre de 40°) à des températures de 20° en quelques jours… une chute de moitié ! ». Rassurons-le : eût-il abandonné l’échelle Celsius pour l’échelle Fahrenheit, que les températures seraient passées de 130° à 94°, soit une chute d’environ un tiers ; et sur l’échelle Kelvin (absolue), tombant de 313° à 293°, n’auraient perdu que 7%… Rien de plus difficile à accepter que l’impossibilité de donner sens à certaines opérations arithmétiques sur des grandeurs physiques pourtant bien définies. Les températures se soustraient mais ne se divisent pas. Pour elles,...”

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Alliage | n°59 - Décembre 2006

Chronique du savant flou

“« La noble simplicité des œuvres de la Nature résulte bien souvent de la noble myopie de celui qui l’observe. » Hans-Georg Lichtenberg • D’ailleurs, c’est fou le nombre de questions scientifiques compliquées et intéressantes que découvrent soudain les physiciens dans la vie quotidienne — maintenant que la science lourde, par exemple les recherches en physique des particules ou du cosmos, atteint des coûts prohibitifs et exige une compétitivité de moins en moins supportable. Au rang de cette science légère, le problème du patinage : il s’agit de comprendre pourquoi on glisse sur la glace ! Pas moins de trois théories s’affront...”

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Alliage | n°52 - Octobre 2003

Chronique du Savant flou

“Santos Dumont, pionnier de l’aviation, enfant subissait les railleries de ses petits copains quand, au jeu de « Pigeon vole ! », il levait invariablement le doigt à l’appel « Homme vole ! ». • Avis aux cloneurs : « Je crois volontiers que l’homme créera un jour l’homoncule, ou homme artificiel, mais pour l’amour du ciel, je le conjure de ne pas faire la même erreur que Dieu et de ne pas créer cet homme à son image. » Stanislaw Jerzy Lec, Nouvelles Pensées échevelées (Rivages, 200). • « (…) Sokal est venu nous le dire : vous, littérate...”

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Alliage | n°47 - Juillet 2001

Chronique du Savant flou

“« Maintenant, pense un peu : les gens autour de toi, de quoi font-ils le commerce ?— Je ne sais pas. De quoi ?— De choses totalement immatérielles. De temps d’antenne et d’espace publicitaire dans les journaux et les panneaux d’affichage. Mais, en soi, le temps ne peut pas être d’antenne et l’espace ne peut pas être publicitaire. Einstein est parvenu le premier à unir l’espace et le temps à travers la quatrième dimension. Il a découvert la théorie de la relativité. Tu en as sans doute entendu parler. Le pouvoir soviétique utilisait le même concept, mais de façon paradoxale : on alignait les prisonniers, on leur donnait des pelles et on leur ordonnait de creuser une tranchée depuis l’enceinte...”

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Alliage | n°44 - Septembre 2000

Chronique du savant flou

“Un des plus gros projets états-uniens de science lourde est le NIF (National Ignition Facility), dispositif à laser de puissance, destiné à atteindre le seuil de la fusion thermonucléaire. Son coût en dollars était estimé à quatre cents millions en 1990, un milliard deux en 1997, deux milliards deux en avril 2000, et trois milliards neuf au moins en août 2000 après enquête de l’équivalent américain de la Cour des Comptes. En même temps qu’augmentait vertigineusement le budget de l’appareil, sa date de probable complétion reculait de 2004 à 2008. La fusion nucléaire, quand elle sera au point, pourrait être très rentable. En attendant, force est de penser qu’elle rapporte déjà gros à certains....”

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Alliage | n°43 - Juillet 2000

Chronique du savant flou

“« Lessing, le plus sincère des hommes théoriques, a osé déclarer qu’il trouvait plus de satisfaction à la recherche de la vérité qu’à la vérité elle-même ; et ainsi, fut mis au jour, à la surprise, et même à la grande colère des savants, le secret fondamental de la science. » Ainsi s’exprimait Nietzsche dans La naissance  de la tragédie grecque. Pascal Nouvel, qui donne cette citation dans son stimulant ouvrage L’art d’aimer la science (PUF, 2000), commente : « Pourquoi une telle colère ? Parce que l’idée que la vérité est le but de la science constitue, selon Nietzsche, “la noble illusion métaphysique” du savant. » • ...”

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Alliage | n°40 - Septembre 1999

La chronique du savant flou

“Se souvient-on encore de l’éclipse totale qui, au mois d’août, fit lever le nez à la France entière, provoqua des embouteillages monstres, coûta la vue à une dizaine d’inconscients — et fit le bonheur des chanceux qui purent bénéficier de rares éclaircies sur la bande de totalité ? Elle a au moins été l’occasion d’une première, la photographie par l’astronaute Jean-Pierre Haigneré, depuis la station Mir, de l’ombre de la Lune courant à la surface de la Terre — « vision  désagréable », dit-il, que cette tache noire sur notre planète.Pour prolonger la mémoire de cette éclipse, et la replacer dans une longue histoire, voici quelques réminiscences de précédents épisodes. ...”

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Alliage | n°39 - Juillet 1999

Chronique du Savant flou

“À qui serait tenté de sous-estimer le poids du scientisme triomphant voici peu de temps encore, le Savant flou conseille une promenade à Denfert-Rochereau. En ce lieu riche de constructions symboliques (le Lion de Belfort, l’octroi de Ledoux, l’entrée des catacombes), dans le square qui s’étend à l’ouest de la place, fut érigée un monument à la gloire de François Raspail, homme de science et de politique (1794-1878). Si la statue a disparu, son socle remarquablement restauré, orné d’emblématique bas-reliefs de bronze, porte des inscriptions qui rappellent les titres de gloire du grand républicain : « Raspail, promoteur du suffrage universel en 1834 » (dans son journal Le Réformateur), « Le 2...”

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Alliage | n°63 - Octobre 2008

La chronique du savant flou

“On trouve sur la toile différentes versions des lois de la physique d’après les dessins animés. En voici quelques-unes :— Tout corps tend à rester immobile ou en mouvement uniforme jusqu’à ce qu’il se rende compte de sa situation. — Tout corps en mouvement rencontrant un objet solide le traverse en laissant un trou ayant exactement le contour de sa forme.— Le temps nécessaire à un corps pour tomber d’une hauteur de vingt étages est égal ou supérieur au temps mis par quiconque l’a fait tomber pour arriver au sol et tenter de le rattraper avant qu’il ne se brise.— Lorsque la vitesse d’un corps augmente, le nombre de lieux où il peut se trouver simultanément croît exponentiellement.— Cer...”

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Alliage | n°73 - Mars 2014

La Chronique du savant flou

“En août 1845, Friedrich-Wilhelm IV, roi de Prusse féru d’astronomie, rend visite à l’observatoire de Bonn, que dirigeait son vieil ami Friedrich Wilhelm (aussi) Argelander. Lui demandant avec jovialité : « Alors, Argelander, quoi de neuf dans le ciel ? », il s’attira cette réponse : » Pas mal de choses – mais votre Majesté connaît-elle déjà tout ce qu’on y trouve de vieux ? ».  Dans La Recherche n° 479, septembre 2013, p. 6, Alexandre Moatti rapporte une assertion de Thierry Magnin, recteur de l’université catholique de Lyon : « Jésus est Dieu et homme comme la lumière est onde et corpuscule. » L’ennui, avec cette métaphore, est que du point de vue moderne, la lumière n’est ...”

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