Alliage | Présentation

Présentation

Comment mieux présenter la revue que par ce point de vue venu des antipodes ?

« À lire les intentions des rédacteurs d’Alliage, on pourrait craindre le pire. Quand ils partent du constat que « sous l’impact des sciences et des techniques, nos vies se transforment chaque jour davantage », on éprouve comme une certaine impression de déjà vu. Et quand ils annoncent « une revue qui conjugue et confronte imagination et réflexion, recherche et création… », on redoute un fatal mélange de prétention et de banalité. Alors, une production pleine de bonnes intentions et de confusions ? Une nouvelle mode intellectuelle bien française ? Une perte de temps et d’arbres ? Mais non : sans doute aucune revue ne promet si peu et ne tient autant !
Alliage excelle dans tous les domaines. La revue est belle, vivante, imprévisible. Essais, nouvelles, poèmes, dessins, peintures, photos, se partagent ses pages. Chaque numéro offre un menu à trois plats. Après un bref éditorial éventuel, l’entrée consiste en tribunes libres, articles d’opinion et autres textes plus ou moins hétérodoxes destinés à ouvrir l’appétit intellectuel du lecteur. En guise de dessert, Alliage ouvre ses colonnes à un artiste, fait le point sur les manifestations de culture scientifique, offre des critiques de livres et de films — et propose une savoureuse “Chronique du savant flou”.

Le plat principal consiste souvent en un ensemble thématique rassemblant des points de vue très divers ; par exemple : L’image dans la science (n° 39) ; Des Maths… (n° 43) ; Notes pour le musée (n°44) ; La science et la guerre (n° 52) ; Médiation et culture scientifique (n° 59) ; Où va la science (n° 61) ; Séduction (n° 68).
Alliage présente aussi des numéros spéciaux, tels : Pour une nouvelle culture du risque (n° 48-49) ; Le spectacle de la technique (n° 50-51) ; Métallurgie, Art, Informatique (n° 53-54) ; Science et littérature (n° 57-58) ; Que prouve la science-fiction ? (n° 60) ; Micro & nano (n° 62) ; Du végétal (n° 64) ; Sciences, fictions, philosophies (n° 65) ; Amateurs ? (n° 69).
Le titre
Alliage suggère la combinaison chimique de différents éléments. Mais la revue pourrait aussi bien s’appeler pêle-mêle, car ses styles et contenus divers ne se diluent pas. L’une des expériences les plus excitantes qu’offre sa lecture est la juxtaposition et, de fait, la conjugaison, d’approches différentes. L’effet net de ces confrontations est de briser les barrières traditionnelles et d’établir des liens nouveaux. À tous ceux pour qui l’idée des “deux cultures” est une vieille lune académique, Alliage apporte une heureuse ouverture. La science, y est-il affirmé, peut être “mise en culture”, et soumise aux mêmes interrogations que la poésie, la politique, la vie publique, tous ingrédients qui, après tout, font de la science ce qu’elle est !
Alliage, manifestement n’est pas un journal au sens conventionnel, ni d’ailleurs une revue intellectuelle, si, par ce terme, on entend une publication neutre et non impliquée. Comme le soulignent les rédacteurs, ce qui donne tout son sens à une telle aventure, est la nécessité de confronter expertise et démocratie. Un difficile équilibre doit être trouvé entre les exigences des spécialistes et celles du public : si la balance penche trop vers les premiers, l’autocratie et l’élitisme se profilent ; qu’elle penche de l’autre côté, et c’est le respect pour la nécessaire autonomie de la création intellectuelle qui est menacé. Cet équilibre peut être trouvé, c’est ce que nous dit Alliage. Non pas au moyen des seules institutions éducatives, mais grâce à un complexe réseau de centres de culture scientifique, de boutiques de sciences, de musées novateurs, d’expériences médiatiques originales, au travers d’images, d’actions, d’histoires, de ballades, de mythes. Pour les professionnels de l’histoire, de la philosophie et de la communication des sciences, comme pour tous les amateurs et pour quiconque est concerné par l’impact de la science et de la technologie, Alliage est une merveilleuse source d’inspiration et d’orientation. »

Michael Shortland
(Département d’histoire et de philosophie des sciences, université de Sydney, Australie)
in
Public Understanding of Science, vol. 1, p. 236, avril 1992

Dans les colonnes de la revue se rencontrent la philosophie (P. Feyerabend, E. de Fontenay, D. Janicaud, D. Lecourt, J.-F. Lyotard, J. Schlanger, B. Stiegler, I. Stengers, M. de Unamuno, etc.), la science (H. Atlan, P. Bert, H. Bouasse, H. Curien, A. Einstein, Galilée, S. J. Gould, C. Gudin, F. Hallé, R. Hoffmann, J. Jacques, J.-P. Kahane, D. Kunth, P. Laszlo, P. Lena, B. Müller-Hill, H. Reeves, T. Regge, S. Rose, J.-C. Salomon, J. Testart, J. Wagensberg, etc.), la littérature (A. Allais, J.-Ch. Bailly, R. Barthes, T. Bernard, F. Bon, J. Bonells, I. Calvino, Ch. Cros, R. Daumal, J. Demarcq, A. Koestler, R. Kipling, P. Levi, Th. Pynchon, P. Raynal, S . Prudhomme, R. Queneau, S. Sarduy, J. Swift, etc.), les sciences humaines (Ph. Breton, B. Jurdant, B. Latour, A. Le Pichon, A. Moles, J. Perriault, C. de Saint-Simon, etc.), les arts plastiques (M. Alocco, L. Bec, Ben, D. Boeno, N. Dolla, D. Castellas, J. El Hanani, C. Faure, T. Grand, R. Hébréard, P. Kowalski, Panamarenko, C. Parmiggiani, A.-M. Pécheur, D. Pondruel, F. Pugnaire, A. Taulé, etc.), l’histoire (J.-P. Adam, M. Blay, K. Chemla, J. Chesneaux, A. C. Crombie, J.-M. Drouin, F. de Gandt, D. Pestre, R. Rashed, etc.), le cinéma (W. Allen, J. Rouch, J. Rouxel, etc.), la musique (H. Berlioz, D. Charles, A. Fourchotte, M. Redolfi, J.-C. Risset, E. Samakh, etc.), l’architecture (P. Chemetov, Ch. Hauvette, etc.), la muséologie (J. Bradburne, D. Ferriot, B. Maitte, B. Pellequer, M. van Praët, J. Wagensberg, etc.), les médias (J. M. Arnold, P. Déom, S. Deligeorges, E. Noël, M. de Pracontal, etc.), les variétés (R. Devos, B. Fontaine, B. Lapointe, F. Raynaud, J. Yanne, etc.), et même la cuisine (J. Matricon), la zététique (H. Broch) et les mots croisés (J.-J. Salgon), sans oublier le savant flou (Z.Xyrdal)


Pour des raisons à la fois esthétiques (mise en page) et juridiques (droits de reproduction), la présente version d'
Alliage ne reprend pas la riche illustration de la version papier qu’on ne saurait trop recommander aux lecteurs de se procurer, tout particulièrement en s’abonnant.