Loxias-Colloques |  18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance? 

Ruxandra Vulcan  : 

Pierre Viret et la tolérance

Résumé

Pierre Viret, collègue de Jean Calvin, présente une position nuancée au sujet de la tolérance ; bien que Réformateur engagé, il choisit la voie de la persuasion raisonnée et du dialogue sans la peine de mort pour hérésie ; enfin, sa rhétorique paradoxale de la brebis et du loup lui semble assurer une paix nécessaire qu’il pratique en « bouche d’or » de la Réforme.

Abstract

Pierre Viret, a colleague of John Calvin, presents a nuanced position about tolerance; although a committed Reformer, he chooses the path of reasoned persuasion and dialogue without the death penalty for heresy; finally, his paradoxical rhetoric of the sheep and the wolf seems to ensure a necessary peace, which he practises as the 'golden mouth' of the Reformation.

Index

Mots-clés : conciliation , dialogue d’idées, humanisme, modération, persuasion, polyphonie, Réforme, rhétorique de la douceur, tolérance active

Texte intégral

1Le topos du XVIe siècle concernant la « tolérance provisoire » en vue d’une Église future est bien trop partagé pour être vrai. De fait, Pierre Viret répond à la question de la coexistence d’une manière novatrice, même en tant que Réformateur de la deuxième Réforme de langue française, après celle de Luther. Il contribue donc à l’instauration d’un nouveau système théologico-politique appuyé par le gouvernement des cités libres, en particulier des MM. de Berne.

2Il s’agit donc d’un paradoxe dans la même personne entre le Réformateur, collègue de Calvin et la tolérance ; ce paradoxe trouve cependant son explication, car sa position n’est pas intransigeante1, mais conquérante, en « conquistador » de la vraie foi. Il s’agissait, en effet, de gagner les esprits de l’intérieur, lors de la crise religieuse et de la faiblesse de l’Eglise romaine (voir le sac de Rome en 1527).

3Ce que fit Pierre Viret, mais à sa façon, en « bouche d’or » de la Réforme, en douceur2, sans véhémence ni insurrection : Viret apportait à la Réforme un bagage particulier : ses études en théologie qu’il avait faites au collège Montaigu, à Paris (pouilleux et mal famé d’après les humanistes, Erasme et Rabelais) ; ce collège lui avait inculqué l’esprit de système (selon les formulaires de John Major, prince des philosophes autour des années 1520)3 ; or Viret avait fréquenté non seulement les novateurs du groupe de Meaux autour de Lefèvre d’Etaples (comme Guillaume Farel d’ailleurs), mais il avait surtout suivi le renouvellement humaniste des arts discursifs avec le De Inventione dialectica de Rudolf Agricola (dès 1515)4, puis grâce à Jean Sturm qui, au Collège royal, enseignait la rhétorique et la dialectique inspirées de Melanchthon. Ces fréquentations lui valurent d’être suspecté lors des troubles dès 1529, ce qui l’incita à retourner en Suisse.

4Il arrive à point nommé pour apaiser les Genevois et pour diffuser la Réforme, aussi à Neuchâtel où les presses de Vingle sortent les fameux Placards, en 1534. Apprécié des Genevois, il réussit à y réintroduire Calvin en 1541 et devint son collègue à Lausanne, puis dans le Midi de la France. Il n’est donc pas une colombe de la paix, même si la question de la coexistence l’interpelle. C’est dans l’humanisme que Viret puise les moyens de la tolérance afin de ne pas violer les consciences : non comme Calvin qui y puise l’art du commentaire ou la rigueur sénéquienne, inspirée du De Clementia5 et la véhémence prophétique6, mais bien plus la douceur de la persuasion, le dialogue (grand genre philosophique antique) et l’argumentation s’élevant de l’opinion vers la science, c’est-à-dire la certitude de la vérité. Pour tous deux, il s’agit du même engagement, mais sur des voies différentes ; le bûcher de Servet ou la tolérance. Comment s’articule cette dernière chez Pierre Viret et comment est-elle possible du temps du bûcher de Servet– sans suivre entièrement Sebastien Castellion7 ? peut-on se demander.

5Pour lui, la tolérance, dans un premier sens est bien celui du XVIe siècle, c’est-à-dire « supporter, endurer deux religions diverses et contraires tout ensemble8 », donc la sienne et l’autre, celle de « l’adversaire », Babylone (en terme luthérien). Il prêche pour ses ouailles contre les « prêtres de Baal », qui représentent l’altérité absolue contre lesquels il s’élève soit par une outrance polémique, soit vers l’entente.

6Pour la première, la polarisation se donne à lire sous forme de satire à la manière d’Horace et de Juvénal ‒ sujet de la communication de Bernd Renner9 ; ces pièces bien troussés contribuent10, néanmoins, comme l’affirme Pierre Bayle dans son Dictionnaire historique et critique à éclairer les esprits sur les faiblesses du clergé (en particulier sur leurs abus lors des rituels et des cérémoniels, classées d’ailleurs comme ajouts de « traditions humaines » plus ou moins nécessaires, même par les conciles11. Il est vrai que la réaction jésuite envers les satires virétiennes ne fut pas tendre sous la plume de Girolamo Muzio annonçant les Blasphèmes de Pierre Viret, de 156512 .

7Quant à la seconde voie de la tolérance, l’entente correspond à une des grandes préoccupations du Réformateur puisqu’il réfléchit à différentes formes d’accord dans l’Interim (1565); d’abord celle des « Moyenneurs », terme qu’il utilise afin de critiquer une conciliation visant à réduire la religion « et à en faire une de plusieurs » ; ensuite, l’Interim comme consensus ne convenant pas non plus, car ce serait « forger une nouvelle religion » ; enfin, le terme de « Transformateurs » (cachant les catholiques romains) vise la restauration de l’Eglise chrétienne primitive par les Réformateurs. Toutes ces dénominations reposent sur la polarisation, l’antagonisme entre le vrai et le faux, le Christ et l’Antéchrist (depuis la polémique de Luther). Cependant il existe un leitmotiv dans l’œuvre de Pierre Viret : celui « des uns et des autres » renvoyant à la coexistence. Dans l’Interim, par exemple, l’un des partenaires du dialogue, Tite, désire connaître un « moyen d’avoir quelque manière de vivre […] pour s’entretenir en paix les uns avec les autres13 » ou ailleurs dans le Combat des hommes contre leur salut (1561), pourquoi des « pasteurs font scandale vous mettant empeschement à vous unir les uns avec les autres »14. Enfin, durant les guerres civiles, Tite opine « qu’une chacune partie eust bien voulu avoir la victoire entière de son costé. Mais Dieu ne l’a pas ainsi voulu, à cause qu’il n’eust pas esté bon ne pour les uns ne pour les autres […]15 ».

8Le lecteur déduit aisément que seul le parti des « Modérés » est favorable pour un futur sans « tyrranneaux16 » ni persécutions puisque ces dernières ne « conviennent pas à notre temps17 ». En effet, la position de Viret est plus moderne et démocratique que celle de Calvin ou de Bèze, selon Robert Dean Linder18, du fait qu’il considère la religion comme une matière de discussion, de délibération et en cas de différend, la conciliation en rencontres privées servant la pacification, de même que la délibération dans l’Église, à décider d’une excommunication. L’espoir d’ailleurs de vivre sous un bon prince en sujets loyaux reste un axe fondamental de sa pensée ; mais le réformateur n’exclut pas la résistance politique dès 1561, en cas de persécutions ; ces dernières suivent une procédure lénifiante d’avertissements, puis de restrictions, tels qu’ostracisme et exil. La peine de mort en est exclue, car le jugement humain est susceptible d’erreur, selon le Réformateur. Enfin, l’Eglise reste, d’après lui, une institution soumise aux lois civiles dont les magistrats obéissent à une justice civile douce.

9Ainsi son orientation suit la ligne d’une « tolérance active » novatrice par son excellence - bien qu’elle rappelle la concorde chrétienne. Celle-là consiste dans cette aurea mediocritas antique que Viret décline sous différents modes qui, dans la translatio évangélique française procure un amalgame étonnant. D’abord, en tant que praxis éthique : celle de la modération, modulée en tant que vertu chrétienne de la modestie ; puis plus encore comme praxis évangélique : celle de la brebis et du loup, constituant un véritable discours paradoxal que Viret formule selon son célèbre kerygma (dans l’Epistre introductive de L’Interim, adressée d’ailleurs à l’amiral de Coligny). Ce « lieu commun » réserve une abondance de citations bibliques, des proverbes, des exemples pour en étayer l’argumentation :

Ne voyons nous pas aussi tous les jours par experience combien les meschants deviennent plus audacieux et insolens par la douceur et patience des bons et debonnaires, et comment ils abusent d’icelle ? C’est aussi la cause pourquoy on dit en commun proverbe que qui fait la brebis, le loup le mange19 . Ce proverbe est fondé sur la commune opinion des hommes qui sont d’avis qu’il est besoin de monstrer les dents aux loups et qu’on ne se laisse point gourmander aux meschans, afin qu’en endurant leurs insolences on ne leur baille plus grande hardiesse de persévérer en leur malice et de faire encore pis à l’avenir, suyvant l’autre proverbe qui dit à ce mesme propos que, en souffrant la vieille injure, on en convie une nouvelle. Et pource tant s’en faut que les hommes soyent d’avis,, selon la commune opinion et la plus receue, qu’il se faille faire brebis quand on a seulement affaire aux loups, qu’au contraire, ils concluent plustost qu’il faut faire non seulement les loups avec les loups, mais aussi les ours et les lions […] Car ils considèrent que la force et la violence demeure le plus ordinairement la maistresse et que les brebis sont tousjours mangees par les loups, mais les loups ne sont jamais mangez par les brebis. Parquoy il vaut trop mieux et est le plus seür, selon le jugement de la raison humaine, de se faire loups avec les loups que brebis […] Mais l’esprit de Dieu parle bien autre langaige […] qu’au contraire, nous ne nous pouvons mettre en plus grand danger qu’en nous faisant loups, ni en plus grande seurté qu’en nous faisant brebis […]20.

10D’ailleurs, le développement abondant du lieu commun reçoit encore de multiples reformulations afin de persuader sans faute l’amiral du maintien du royaume en paix.

11De fait, l’humanisme contribue efficacement à modeler cette « tolérance active » d’abord par le dialogue littéraire d’idées donnant à voir de libres échanges d’opinions en vue d’un accord éventuel sur de vraies valeurs ; ce genre que Viret cultive avec prédilection dans des textes jouissant de la faveur d’un grand lectorat – le second après celui de Calvin, semble vraiment un hapax dans la littérature religieuse du XVIe siècle à cause de son ouverture sur l’autre - surtout dans les dialogues de type cicéronien débattant « in utramque partem », comme dans les Dialogues du désordre, l’Interim ou le Monde démoniacle21 e.a.), mais moins dans les dialogues didactiques ou didascaliques, selon le renovatio melanchthonienne qui, tous, servent à une exposition simple pour un lectorat plus ou moins cultivés.

12Viret utilise la mise en scène fictive d’hommes libres (selon la tradition antique), jouissant de leur liberté de conscience (en termes modernes engagés pour le XVIe siècle) pour discuter de leurs doutes, leurs sujets d’étonnement et de toutes les topiques brûlantes de manière familière, à la portée de tous. Idéal pour représenter la diversité des opinions sur pied d’égalité, selon la dynamis de chacun des partenaires du dialogue et selon leur position préférentielle en vue de la persuasion. Ce genre d’origine philosophique sert à lénifier les polarisations, en « ménageant son altérité », selon la communication de Tom Conley22. Néanmoins son effet de persuasion sert l’avancée conquérante parmi les fidèles troublés, peu assurés lors de la crise religieuse et de l’apparition d’une variété de croyances (« postelliens, trinitaires, servetistes, achristes et déistes23 », selon Pierre Bayle, sans parler des anabaptistes ni spirituels, libertins et épicuriens). Il n’est ainsi pas question d’affirmer la Vérité de manière intransigeante, mais raisonnée en tant qu’élaboration cognitive interactive ; cependant les dialogues n’aboutissent pas, comme dans l’Heptaplomeres de Jean Bodin, à un choeur enharmonique, souffrant des greffes polyphoniques (comme la « sextilité » des noms de Dieu)24. Bien au contraire, le but en est l’axiologie réformée (la Bible, la foi seule, Jésus Christ ainsi que le modèle de l’Eglise primitive), l’argumentation s’appuyant sur l’histoire pour expliquer les polarités et raffermir les fondements, comme le christocentrisme qu’exprime Theophraste dans un bel élan anagogique :

Mais pour vous delivrer tous de crainte, je vous asseure qu’il n’y aura seigneur, prince, ne roy, empereur, pape, ne Turc, qui soit jamais monarche universel sur toute la terre ne qui en ait la seigneurie, tant s’en faut qu’ils […] l’étendent jusques au ciel. Car cest honneur est reservé au seul Jesus Christ, en la cuisse duquel il est escrit : le Roy des roys, le Seigneur des seigneurs, et auquel le Pere a donné les gens pour son heritage, et toute la puissance au ciel et en la terre […]25

13Le réformateur puise ainsi efficacement dans la dialectique et la rhétorique humanistes pour conquérir les lecteurs.

14La dialectique, d’une part, sert à faire progresser de l’opinion à la certitude ou à la vérité grâce à un examen critique des concepts, c’est-à-dire des définitions, de l’analyse sémantique et topique précise (que Christian Plantin nomme une « grille de questionnement topique26 ») afin de construire l’argumentation et d’y intégrer les références garantes de vérité ; mais à la différence de la glose médiévale, ces arguments font l’objet d’un jugement individuel. C’est ainsi que Daniel formule, dans l’Interim, une définition nuancée de la tolérance :

qu’il est besoin que chacun cede de son costé en quelque endroit pour le bien de la paix, autant qu’on le peut faire en saine conscience, jusqu’à-ce que Dieu face la grâce tant aux juges qu’à toutes les parties de bien cognoistre quel est le droit de chacun, et qu’on en puisse venir en bon appointement, plustost par voye amiable que par extreme rigueur et au fil de l’espee. Car il vaut trop mieux conserver les hommes que les tuer […]27.

15La rhétorique, d’autre part, sert la douceur de la brebis et non du loup ; d’une part, en choisissant le niveau de style adéquat simple et clair, comprenant les sources ; Viret les mélange volontiers pour agrémenter l’interaction de citations bibliques des deux Testaments à des proverbes, des plaisanteries et des anecdotes historiques, e. a.28. Ceci sans hausser le ton ni brusquer l’interlocuteur, à la différence de la véhémence pratiquée par Calvin pour éveiller les esprits29.

16En somme, l’analyse ne fait pas toute la dynamique de l’interaction, dont une grande partie se déploie sous forme de conversation familière, mais qui s’élève lorsque les points fondamentaux cimentent l’unanimité, comme dans l’exemple tiré des Dialogues du désordre sur le christocentrisme. Or cette unanimité, datant d’un texte de 1545 n’est plus le fait d’un autre texte de 1565, au cœur des guerres de religion, témoignant d’une situation confuse et chancelante dans un « Monde demoniacle » livré aux « diables blancs » (spirituels), aux « diables noirs » (mondains) et aux « diables lunatiques ». L’espoir d’une réformation heureuse, unifiant les cœurs « regenerez » en une nouvelle union fraternelle s’étant évanoui à cause d’un pastorat souvent médiocre, aux côtés d’un clergé ignorant. Là encore, on reconnaît une tolérance à l’œuvre pour critiquer de manière transversale les torts partagés de l’époque faisant suite aux Edits de pacification, l’espoir ayant fait place aux regrets.

17En guise de conclusion, l’homme réformateur de Lyon en 1562 subit aussi des revers de fortune lors de son emprisonnement à Pau, en 157030, mais en suivant constamment la voie de la tolérance active et ainsi reste-t-il un penseur très important du premier calvinisme.

Notes de bas de page numériques

1 Attitude de Philippe Duplessis-Mornay, selon Sophie Yvert Hamon.

2 Voir Théodore de Bèze, les Vrais portraits des hommes illustres, introd. Alain Dufour, Genève, Slatkine reprints, 1980.

3 Voir Pierre Viret, les Dialogues du désordre […] 1545, éd. R. Vulcan, Genève, Labor et Fides, 2012, introduction.

4 R. Vulcan, introduction aux Dialogues du désordre, op. cit. p. VI.

5 Jean Calvin édite ce texte dès 1529 (Parisiis, apud Ludovicum Cyaneum, 1532).

6 Voir Olivier Millet, Calvin et la dynamique de la parole, Paris, Champion, 1993, 2e partie, IIIe section, chap. X, « La véhémence et ses tons », p. 323-350.

7 Sebastien Castellion, De haereticis, an sint persequendi [ …]. Magdeburgo (pour Bâle), per G. Rausch 8pour Oporinus), 1554.

8 Pierre Viret, L’Interim, IIe dialogue, les « Transformateurs », éd. Guy René Mermier, New York, Berne […], P. Lang, 1985, p. 67.

9 Bernd Renner, « La tolérance en temps de guerre : entre satire et polémique ».

10 Comme les Cautèles, canon et cérémonies de la messe ; ensemble la messe intitulée Du corps de Jesuschrist, Lyon, Claude Ravot, 1563.

11 Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, 5e éd. 1740, Genève, Slatkine reprints, 1995, vol. 4, p. 452d ss.

12 Girolamo Muzio del Justinopolitano, Difesa della messa […] contra le bestiemme di Pietro Vireto, Pesaro, Heredi del Cesano, 1568.

13 Pierre Viret, L’Interim, op. cit., p. 20.

14 Pierre Viret, Dialogues du combat des hommes contre leur salut et conte le devoir et le besoin qu’ils ont de s’enquerir par la parole de Dieu, Genève, Jean Rivery, 1561, p. 30.

15 Pierre Viret, L’Interim, op. cit., p. 278.

16 Pierre Viret, L’Interim, op. cit., p. 266.

17 Pierre Viret, L’Interim, Epistre.

18 Robert Dean Linder, The political ideas of Pierre Viret, Genève, Droz, 1964, consulté sous forme de thèse de l’Université de Iowa, 1963, chap. 8, « Viret’s ideas concerning religious toleration », p. 323-411.

19 Anthoine -J.-V. Leroux de Lincy, Le Livre des proverbes français, Paris, 1842, p. 150.

20 Pierre Viret, L’Interim, Epistre, op. cit.,p. 3 suiv.

21 Pierre Viret, Le Monde à l’empire et le Monde demoniacle, Genève, Jaques Berthet, 1561.

22 Tom Conley, « De ménager son altérité ».

23 Pierre Bayle, Dictionnaire historique et critique, op. cit, p. 420.

24 Jean Bodin, (Colloquium Heptaplomeres), Colloque entre sept scavans qui sont de differens sentimens es secrets cachez des choses relevées, (ms. Éd. Berlin 1840, ms BNF à Paris), éd. François Berriot, Genève, Droz, 1984.), p. 437.

25 Pierre Viret, Dialogues du désordre, op. cit., p. 10.

26 Christian Plantin, « Question-Argumentation-Réponses », dans la Question, éd. Catherine Kerbrat-Orecchioni, Lyon, PUL, 1991, p. 63-87.

27 Pierre Viret, L’Interim, op. cit., p. 271.

28 Selon la copia quintilienne en vogue, voir R. Vulcan, introduction aux Dialogues du désordre, op. cit., p. L ; son style était si apprécié qu’il fut l’auteur le plus lu après Jean Calvin et qu’Antoine Du Verdier l’intégra dans sa Bibliothèque des bons auteurs.

29 Voir Olivier Millet, Calvin et la dynamique de la parole, loc. cit.

30 Voir R. Vulcan, Introduction aux Dialogues du désordre, op. cit.,p. XXI.

Bibliographie

VIRET Pierre, L’Interim, [1565], Guy René Mermier, New York, Berne […], P. Lang, 1985.

VIRET Pierre, Dialogues du combat des hommes contre leur salut et conte le devoir et le besoin qu’ils ont de s’enquerir par la parole de Dieu, Genève, Jean Rivery, 1561.

VIRET Pierre, Cautèles, canon et cérémonies de la messe ; ensemble la messe intitulée Du corps de Jesuschrist, Lyon, Claude Ravot, 1563.

VIRET Pierre, les Dialogues du désordre […], Genève, Jean Girard, 1545, éd. R. Vulcan, Genève, Labor et Fides, 2012.

VIRET Pierre, le Monde à l’empire et le Monde demoniacle, Genève, Jaques Berthet, 1561.

BAYLE Pierre, Dictionnaire historique et critique, 5e éd. 1740, Genève, Slatkine reprints, 1995, vol. 4.

LINDER Robert Dean, The political ideas of Pierre Viret, Genève, Droz, 1964, consulté sous forme de thèse de l’Université de Iowa, 1963.

MILLET Olivier, Calvin et la dynamique de la parole, Paris, Champion, 1993.

Pour citer cet article

Ruxandra Vulcan, « Pierre Viret et la tolérance », paru dans Loxias-Colloques, 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?, Pierre Viret et la tolérance, mis en ligne le 08 octobre 2021, URL : http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=1782.


Auteurs

Ruxandra Vulcan

Dr. habilitée, Ruxandra Vulcan est chercheuse spécialiste du XVIe siècle, associée au STIH (Sorbonne) et à THETA (CNRS). Ses travaux littéraires d’orientation interdisciplinaire portent sur le genre du dialogue d’idées (Savoir et rhétorique dans les dialogues français entre 1515 et 1550, Hambourg, Lit-Verlag, « ars rhetorica 7 », 1997) qu’elle élargit à tout le siècle comprenant une perspective épistémologique (Le dialogue renaissant et l’écriture des savoirs, HDR)). Son édition commentée des Dialogues du desordre de Pierre Viret (1545) représente sa contribution à la littérature et à la configuration d’idées de la Réforme (Genève, Labor et Fides, 2012), soutenue par le SNF et la Sorbonne ; d’autres articles portent sur Bonaventure Des Périers, Guy de Bruès ou Pierre de La Ramée, e. a. Elle a enseigné dans diverses universités helvétiques et reçut une bourse académique du SNF, e. a. Elle a organisé un colloque international à la MSH et à l’Université de Clermont-Ferrand qui a donné lieu à la Naissance des académies protestantes (Lausanne 1537 – Strasbourg 1538) et la diffusion du modèle avec Monique Venuat, aux PUBP de Clermont-Ferrand en 2017.