Antiquité dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 4. Camus: "un temps pour témoigner de vivre" (séminaire)

L’idée de l’exil d’Hélène, chez Euripide, chez Camus et chez Séféris

Dans un petit essai intitulé « L’exil d’Hélène », Camus célèbre la civilisation grecque qui, à travers les causes données à la guerre de Troie, manifeste un profond attachement à la beauté. Pour lui, l’époque moderne au contraire s’en détourne, comme en atteste la laideur de la seconde guerre mondiale qu’il vient de traverser. En fait, l’analyse de la caractérisation d’Hélène chez Eschyle et du motif littéraire de son exil dans la tragédie d’Euripide témoigne d’une réflexion plus complexe selon laquelle la séduction de ce personnage mythologique apparaît comme un piège. Toutefois, au terme d’une dialectique, Camus et Euripide peuvent s’accorder dans une perspective optimiste restituant à l’artiste ou au philosophe le pouvoir de recréer des conduites humaines et une philosophie du beau et de la mesure. Dans le même cadre de pensée, Georges Séféris exprime au contraire beaucoup de désenchantement.

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Mélancolie de la disgrâce: échos génériques

De la mélancolie du disgracié. Étude d’un vestige ovidien dans les Mémoires du duc de Saint-Simon

Le duc de Saint-Simon (1675-1755) fut assurément nourri de lettres latines et il ne fait aucun doute sur le fait qu’il se délecta des historiens romains, à commencer par Salluste et Tacite. C’est toutefois aux Tristes d’Ovide qu’est emprunté l’un des plus spectaculaires surgissements d’un fragment de littérature latine dans les Mémoires. Dans la chronique de 1709, Saint-Simon relate en effet une savoureuse anecdote qui invite à dresser un parallèle explicite entre Ovide et Chamillart, ami de Saint-Simon qui vient de faire l’expérience d’une bien cruelle disgrâce. Il s’agira donc d’étudier à la fois la valeur paradigmatique de la référence à Ovide pour nourrir une médiation sur la disgrâce, véritable fil d’Ariane courant dans les milliers de pages des Mémoires et thème essentiel de la chronique de cour. Il s’agira aussi de mener une réflexion sur la façon dont la référence à Ovide permet à Saint-Simon de mettre en valeur sa position originale d’ami demeurant envers et contre tout fidèle à un homme foudroyé par la disgrâce du Roi-Soleil. La référence ovidienne, outre le thème de la disgrâce, en innerve donc un second, plus discret certes, et pourtant essentiel, celui de l’amitié. En faisant de Chamillart un anti-Ovide, Saint-Simon esquisse donc aussi de lui-même l’image d’un ami idéalement fidèle.

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Traductions, adaptations et réécritures

Variations sur les Tristes et les Pontiques dans Die letzte Welt (1988) de Christoph Ransmayr

Christoph Ransmayr a lui-même invité ses lecteurs à prêter toute leur attention à la réécriture des Métamorphoses d’Ovide dans son roman Die letzte Welt et la critique a largement répondu à son invitation. Quoique moins fortement revendiquée et beaucoup moins étudiée, la présence intertextuelle des lettres d’exil n’en est pas moins déterminante et cet article s’efforce de montrer qu’elle permet d’expliquer certaines particularités de l’espace autant que de l’intrigue de ce roman, pour peu qu’on l’envisage comme une fiction critique mettant en lumière l’étroite imbrication de l’écriture de l’exil et de celle du mythe.

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