Loxias-Colloques |  18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance? 

Carin Franzén  : 

Sur « l’impossibilité de nostre chair » – une réflexion sur la tolérance dans L’Heptaméron

Résumé

L’article discute la notion de charité et ces différentes formes d’expression dans L’Heptaméron. Il est montré que la vulnérabilité de « la chair » dans cette œuvre est présentée comme une vérité corporelle de l’humanité qu’on doit accepter pour maintenir l’humanisme du genre humain. Dans ce sens Marguerite de Navarre préfigure ce que Voltaire allait écrire sur la tolérance dans son Dictionnaire philosophique (1764) : « nous devons nous tolérer mutuellement, parce que nous sommes tous faibles, inconséquents, sujets à la mutabilité, à l’erreur ». L’argument principal est que les nouvelles dans l’Heptaméron nous dit beaucoup sur les limitations et les faiblesses du sujet humain, non pour lui donner honte de soi-même, mais pour que la tolérance soit son guide avant tout jugement définitif.

Abstract

The article discusses the many and variegated notions of charity in the Heptaméron. It is demonstrated that charity as it appears in relation to human imperfection is put forward as a truth that must be accepted in order to maintain the humanism of the human being. In that sense Marguerite de Navarre foreshadows Voltaire’s view on tolerance as it reads in his Philosophical dictionary (1764): “we ought to be tolerant of one another, because we are all weak, inconsistent, liable to fickleness and error.” The main argument is that the novellas in Heptaméron reveal a lot about the limitations and weaknesses of human subjects, not in order to bring shame upon them but to let them be guided by tolerance before any definitive judgment.

Index

Mots-clés : chair , charité, L’Hepatméron, Marguerite de Navarre, tolérance

Plan

Texte intégral

1Il est bien connu que la notion chrétienne de charité était essentielle à la formation des idées humanistes sur la tolérance au XVIe siècle1. Dans cet article, je voudrais examiner comment les différents usages de la charité dans l’Heptaméron de Marguerite de Navarre nous parlent toujours de la tolérance2.

2Plus précisément, nous envisagerons la charité par ces différentes formes d’expression en partant de la version chrétienne exprimée par le personnage Oisille, quand elle dit que « tout homme n’est que imperfection3 ». Je vais essayer de montrer que c’est la vulnérabilité de « la chair » humaine qui fonde l’humanisme et donc la tolérance chez Marguerite de Navarre en opposition à la présomption de l’homme, en référence à Montaigne4. En ce sens Marguerite de Navarre préfigure aussi ce que Voltaire écrira sur la tolérance dans son Dictionnaire philosophique en 1764 : « nous devons nous tolérer mutuellement parce que nous sommes tous faibles, inconséquents, sujets à la mutabilité, à l’erreur5 ».

Une expérience vécue

3Cette idée d’une tolérance basée sur les limitations et les faiblesses du sujet humain doit évidemment être considérée dans le contexte des conflits religieux de l’époque, mais elle peut également être rapportée au caractère expérimental d’une nouvelle approche de la philosophie morale, comme le dit Alison Calhoun à propos de Montaigne6. Ce caractère expérimental ou plus concrètement encore, l’expérience vécue, est aussi central dans l’Heptaméron. Comme il est dit dans le prologue de cette œuvre posthume parue en 1559, les seules personnes « dignes de racompter quelques chose » ne seront pas « ceux qui auroient estudié, et seroient gens de lettres7 ». Au lieu de l’artifice des « gens de lettres » c’est « la vérité de l’histoire8 » qui est soulignée dans le prologue pour différencier les histoires françaises de leur modèle ou anti-modèle, c’est-à-dire du Décaméron de Boccace9.

4Sans doute, la tolérance est-elle perceptible aussi chez Boccace au seuil de la renaissance dans sa façon d’explorer le panorama de la vie humaine à travers des personnages de tous les âges et milieux sociaux, les juifs et les musulmans inclus10. Pourtant, bien que la tolérance dans l’Heptaméron se reflète dans à une « pluralité d’opinion11 » comme il est dit dans le prologue, cette polyphonie est basée sur une idée d’égalité plutôt que de pluralisme. Il s’agit de plus, d’une idée ancrée dans une expérience vécue.

5Les dix personnes ou devisants qui vont se raconter des histoires pendant qu’une inondation les empêche de quitter les Pyrénées où ils se trouvent après être allés prendre les eaux à Cauterets, sont bien ancrés dans une réalité où le corps demande sa part, ou comme le dit le personnage galant Hircan : « nous ne sommes encore si mortifiez qu’il ne nous faille quelque passetemps et exercice corporel12 ». On peut donc constater que c’est l’expérience de la faiblesse humaine qui est d’abord mise en avant dans le prologue et qui lie les membres du groupe, mise à part leur appartenance à l’aristocratie française. Bien qu’ils entretiennent entre eux une hiérarchie codée socialement tous comprennent et font l’expérience de « l’impossibilité de notre chair », comme il est dit dans la nouvelle 3013.

6Autrement dit, c’est l’expérience de la « chair » qui constitue le thème principal des 72 nouvelles de L’Heptaméron dont la demande devient perceptible quand le groupe va essayer de mieux définir son passe-temps. Dame Oisille, du fait de son âge et donc de son expérience, est d’abord sollicitée pour donner son avis sur le sujet « pour adoulcir l’ennuy que nous porterons durant nostre longue demeure14 », et à cette fin elle suggère la lecture de la Bible. Le personnage Hircan objecte pour sa part en ajoutant que le passe-temps qu’il choisirait « fust aussi aggreable à quelqu’une de la compagnie comme à moy15 ». Sur quoi son épouse Parlamente répond qu’il vaut mieux qu’on laisse « là le passetemps où deux seulement peuvent avoir part, et parlons de celuy qui doibt estre commun à tous16 ». Cette dernière suggestion qui va devenir la mise en discours de la « vérité de l’histoire » par les dix conteurs-devisants constitue en effet une belle synthèse de la proposition purement spirituelle d’Oisille et la contreproposition ouvertement érotique d’Hircan en un passe-temps « commun à tous ». Elle montre bien l’idée d’une égalité humaine ancrée dans la chair et dans l’esprit qui va au-delà des différences sociales et sexuelles en englobant la pluralité d’opinion. Donc, si L’Heptaméron est une œuvre « informed by the imperative of both spiritual and erotic desire17 », comme le dit Robert Cottrell, cet impératif montre aussi la dynamique de la charité chez Marguerite de Navarre, dont je vais essayer de montrer la spécificité. Mais auparavant je voudrais faire une brève digression sur quelques discussions actuelles au sujet de la notion de la tolérance.

Quelle tolérance ?

7Dans un article sur le cosmopolitisme, la philosophe Martha Nussbaum propose un retour au stoïcisme et à l’idée de la raison comme fondement d’une communauté tolérante18. Elle fait aussi écho au fameux article de Kant, « Was ist Aufklärung » (1784), où il appelle l’homme à sortir de sa minorité et de sa dépendance à autrui. En effet, cette affirmation de l’être humain comme un sujet maître de lui-même serait le fondement idéal d’un cosmopolitisme qui, selon Nussbaum, « requires a nation of adults, who do not need a childlike dependence upon omnipotent parental figures19 ». La tolérance selon ce modèle serait donc basée sur la rationalité et l’autonomie humaine.

8Pourtant, la raison humaine n’a jamais empêché l’intolérance et la violence20. La raison n’est pas ce roc ou principe imperturbable tel que voulu par les stoïciens et les kantiens. En tout cas, les humanistes de la renaissance relativisent l’idée que l’être humain est maître de lui-même, et bien que Voltaire soit philosophe des lumières il rejoint cette tradition plus sceptique quand, dans son Dictionnaire philosophique, il définit le privilège d’être un humain non pas en termes de raison mais justement en termes de tolérance :

Qu’est-ce que la tolérance ? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses, et d’erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature21.

9Les hommes sont donc formés par des faiblesses et si la raison ne peut pas y faire grand-chose, il faut savoir pardonner. Dans son article sur la tolérance, Voltaire nous offre un exemplaire d’erreurs humaines où figure entre autres le frère de Marguerite, François I, dont il-est dit qu’il a contribué aux guerres de Religion qui ont ravagé l’époque en donnant

[…] de l’argent aux luthériens d’Allemagne, pour les soutenir dans leur révolte contre l’empereur ; mais il commencera, selon l’usage, par faire brûler les luthériens chez lui22.

10Sans doute, on pourrait dire que cette action est rationnelle en temps de conflit et de guerre : elle a certainement une rationalité politique, mais elle n’est pas tolérante. Et Voltaire continue :

De toutes les religions, la chrétienne est sans doute celle qui doit inspirer plus de tolérance, quoique jusqu’ici les chrétiens aient été les plus intolérants de tous les hommes23.

11Marguerite de Navarre a profondément vécu l’expérience de la discorde religieuse qui culminera dans la guerre civile en France quelques années après sa mort en 1549, mais il est établi que son action en tant que protectrice des écrivains et poètes favorables à la Réforme est caractérisée par une attitude inspirée par l’humanisme de la renaissance24.

12Cette attitude peut certainement être qualifiée de tolérante. Mais chez des humanistes comme Érasme, Lefèvre d’Etaples et Guillaume Briçonnet, et bien sûr chez Marguerite de Navarre elle-même, c’est la notion de charité basée sur le commandement d’amour du prochain qui est utilisée pour aborder les questions de la discorde religieuse ainsi que les faiblesses de l’homme25. Mais revenons à L’Heptaméron pour essayer de mieux saisir comment l’auteure développe cette notion.

Polyvalence de la charité

13On a souvent noté l’usage ambigu, voire paradoxal, de la notion de charité dans cette œuvre reflétant « la pluralité des opinions » exprimées par les devisants ainsi que les possibles combinaisons ironiques entre l’amour profane et l’amour sacré26. Prenons comme exemple la discussion qui fait suite à la nouvelle 48 sur la « meschante concupiscence27 » des cordeliers.

14Le comportement de ces moines de l’ordre franciscain est défendu par Hircan qui relativise, s’il ne la renverse pas, la perspective en promettant de raconter une autre histoire « d’une grand dame si infame, que vous excuserez le pauvre cordelier, d’avoir prins sa necessité 28». On pourrait s’attendre à une protestation de la part d’Oisille, mais elle répond en effet :

Puis que nous avons juré de dire la verité, dist Oisille, aussi avons nous de l’escouter. Parquoy vous pouvez parler en liberté : car les maux, que nous disons des hommes ou des femmes, ne sont point pour la honte particuliere de ceux desquels est faict le compte : mais pour oster l’estime et la confiance des creatures, en monstrant les miseres où elles sont subjectes, afin que nostre espoir s’arreste et s’appuye à celuy seul qui est parfaict, et sans lequel tout homme n’est que imperfection29.

15Cette « imperfection » de l’humanité peut aussi expliquer le côté violent des histoires dans l’Heptaméron. Dans le cas de la nouvelle 48, le cordelier et son compagnon sont mutilés, et après la nouvelle 23 qui raconte également les conséquences désastreuses du « meschant desir30 » d’un cordelier, Oisille ajoute moins charitablement cette fois-ci : « on les devroit brusler tous vifs31 ». Certes, l’anticléricalisme est monnaie courante dans cette œuvre et dans l’humanisme de la renaissance en général, comme l’a noté Reid :

attacks on fat monks, lewd friars, and money-grubbing priests joined a chorus of such invective intoned with increasing frequency during the late Middle Ages and carried to new highs and lows by humanists32.

16Mais on cherchera en vain un jugement définitif par les devisants sur la concupiscence des cordeliers. Par contre, ceux-ci représentent les figures par excellence du thème récurrent de la « discord de l’esprit et de la chair » qui est d’ailleurs le titre d’un des poèmes de Marguerite de Navarre33.

17Cette discorde est sans doute articulée le plus nettement par les devisants quand le thème porte sur les relations entre les sexes. Prenons l’exemple de la discussion après la nouvelle 36 où le personnage Saffredent se plaint de l’incrédulité et de la méfiance des femmes, disant que même si les hommes font tout leur possible pour inspirer de la confiance chez les dames, « encore ne pouvons nous allumer le feu de charité dedans voz cueurs de glace34 ». Comme le note Cazauran, « la formule est volontairement ambiguë35 », et au lieu de diriger l’esprit vers Dieu, « le feu de charité » semble ici indiquer l’usage courtois du « don de mercy36 » que Parlamente évoque plus directement dans la discussion qui suit la nouvelle 56 en décrivant le comportement convenable d’une dame :

Sans charité et amour, dist Parlamente, ne fault il pas qu’elle soit : mais ce mot de mercy sonne si mal entre les femmes, qu’elles n’en peuvent user, sans offenser leur honneur : car proprement mercy, est accorder la grace qu’on demande. Et l’on sçait bien celle, que les hommes desirent37.

18Les différents aspects de l’amour dont il est question ici – amour chrétien et amour courtois – se trouvent remis en jeu dans les discussions entre les devisants et la manière de les relier ne reflète pas seulement « la fragilité humaine38 » mais aussi une pratique culturelle parmi les aristocrates de la renaissance qui loue « l’art de conférer » que Montaigne tenait pour le « plus fructueux et naturel exercice de notre esprit »39. Déjà bien explicité dans le prologue, le dialogue ou plutôt le dialogisme encadre les histoires racontées par les dix personnages. Comme l’a noté Philippe de Lajarte, l’Heptaméron est « l’une des plus remarquable illustrations du genre du dialogue au XVIe siècle40 ». Autrement dit, structure, genre et thème contribuent à faire de la charité une notion de tolérance dans cette œuvre, et on peut dire que c’est l’art dialogique des devisants qui exclue le dogmatisme dans l’Heptaméron. En effet, cet art qui met en jeu tout jugement trop définitif s’accorde bien avec une idée de la vérité comme engagement sans fin vers « celuy seul qui est parfaict41  ».

Pour conclure

19La charité qu’on peut déceler dans l’œuvre de Marguerite de Navarre est bien liée aux idéaux aussi spirituels que mondains qui qualifient les discussions des devisants et déterminent leurs attitudes vis-à-vis de la fragilité humaine. C’est aussi la reconnaissance de la fragilité qui conditionne le jeu des dialogues où « nous sommes tous esgaulx » comme le dit Hircan dans le prologue en distribuant la parole parmi les devisants42.

20Pour conclure, la charité dans L’Heptaméron est basée sur un principe dialogique qui postule que tout être humain « n’est que imperfection ». L’ouverture d’esprit et l’humilité qui procèdent de cette reconnaissance de la vulnérabilité et de la fragilité humaine donnent un sens tout à fait actuel à la tolérance et constituent un complément essentiel à l’idée défendue par Nussbaum, qu’une communauté idéale – cosmopolite – doit être constituée par des adultes autonomes. En effet, en nous parlant des faiblesses du sujet humain, l’œuvre de Marguerite de Navarre confronte l’idéal rationaliste afin que la tolérance et l’expérience de la chair soient nos guides avant tout jugement définitif.

Notes de bas de page numériques

1 Voir Henry Kamen, The Rise of Toleration, New York, McGraw – Hill Book Company, 1976, p. 8.

2 Jonathan Reid a bien noté que la charité peut signifier des aspects de l’amour qui dépassent le domaine théologique en englobant une large gamme d’idées et réglementations sociales : « Under the term charity [falls] a set of topics : love between a couple, marriage, sex, chastity, infidelity, clerical celibacy, Neoplatonic love, courtly love, morality, charitable giving, friendship, sworn friendship (alliance), family life, the body, and the querelle des femmes ». Jonathan A. Reid, King’s Sister – Queen of Dissent. Marguerite of Navarre (1492-1549) and her Evangelical Network, Leiden, Brill, 2009, p. 486.

3 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, éd. Nicole Cazauran, Paris, Gallimard, 2000, « folio classique », p. 455.

4 Voir Michel de Montaigne, « Apologie de Raimond Sebond », Essais. Livre 2, Paris, Garnier-Flammarion, 1979, p. 118.

5 Voltaire, Dictionnaire philosophique, Les Œuvres complètes, II, éd. Andrew Brown, Oxford, Alden Press, 1994, p. 566.

6 Alison Calhoun, Montaigne and the Lives of the Philosophers: Life Writing and Transversality in the Essais,Newark, University of Delaware Press, 2014, p. 101.

7 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, pp. 65–66.

8 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 66.

9 Voir Gary Ferguson et Mary B. McKinley, « The Heptaméron: Word, Spirit, World », A Companion to Marguerite de Navarre, Leiden, Brill, 2013, pp. 326–328 et Gisèle Mathieu-Castellani, La Conversation conteuse : Les nouvelles de Marguerite de Navarre, Paris, PUF, 1992, p. 15.

10 Voir Albrecht Classen, Toleration and Tolerance in Medieval European Literature, New York, Routledge, 2018.

11 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 64.

12 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 64.

13 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 340.

14 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 62.

15 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 64.

16 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 65.

17 Robert D. Cottrell, « “Inmost Cravings”: The Logic of Desire in the Heptameron », Critical Tales: New Studies of the Heptameron and Early Modern Culture, Philadelphia University of Pennsylvania Press, 1993, p. 14.

18 Martha C. Nussbaum, « Kant and Stoic Cosmopolitanism », The Journal of Political Philosophy, numéro 1, 1997, p. 7.

19 Nussbaum, « Kant and Stoic Cosmopolitanism », p. 11.

20 Cf. Denis Cosgrove, « Globalism and Tolerance in Early Modern Geography », Annals of the Association of American Geographers, numéro 4, 2003, p. 854.

21 Voltaire, Dictionnaire philosophique, p. 552.

22 Voltaire, Dictionnaire philosophique, p. 557.

23 Voltaire, Dictionnaire philosophique, p. 558.

24 Voir Kamen, The Rise of Toleration, p. 8 et Reid, King’s Sister, pp. 460–462.

25 Bien que l’idée de la tolérance soit née dans le contexte des guerres de Religion et que le verbe « tolérer » commence à être utilisé dans les domaines des questions religieuses, le mot « tolérance » au XVIe siècle a d’abord le sens latin de supporter, souffrir, plutôt que celle plus moderne évoquée par Voltaire de reconnaissance de l’autre et droit à la différence. Sur l’usage de la notion de tolérance pendant le XVIe siècle, voir A. Stegman, « L’Humanisme sur les voies de la tolérance », Naissance et affirmation de l’idée de la tolérance XVIe et XVIIIe siècle, Actes du Vième Colloque Jean Boisset, Montpellier, Université Paul Valéry, 1987, pp. 81–84; Jospeh Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, Paris, Albin Michel, 1994, p. 406.

26 Sur ce sujet voir l’étude classique de Lucien Fevbre, Amour sacré, amour profane : autour de l’Heptaméron, Paris, Gallimard, 1944, p. 112, ainsi que Reid., King’s Sister, p. 112.

27 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 454.

28 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 455.

29 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 455.

30 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 289.

31 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 294.

32 Reid, King’s Sister, 476. Voir aussi Jane Dempsey Douglas, « Anticlericalism in Three French Women Writers », Anticlericalism in Late Medieval and Early Modern Europe, Leiden, Brill, 1993, p. 251.

33 Voir « Préface » à Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, tome X, volume 1, éd. Nicole Cazauran et Sylvain Lefèvre, Paris, Champion, 2013, p. XXXIII.

34 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 382.

35 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 689 (note 3 nouvelle 36).

36 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 706 (note 1 nouvelle 50).

37 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 500.

38 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 338.

39 Michel de Montaigne, « De l’art de confèrer », Essais. Livre 3, Paris, Garnier-Flammarion, 1979, p. 137.

40 Philippe de Lajarte, L’humanisme en France au XVIe siècle, Paris, Champion, 2009, p. 300. Voir également Ferguson et McKinley, « The Heptaméron: Word, Spirit, World », p. 323.

41 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 455.

42 Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, p. 67.

Bibliographie

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VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique, MERVAUD Christian (dir.), Les œuvres complètes, II, édition de BROWN Andrew, Oxford, Alden Press, 1994

Pour citer cet article

Carin Franzén, « Sur « l’impossibilité de nostre chair » – une réflexion sur la tolérance dans L’Heptaméron », paru dans Loxias-Colloques, 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?, Sur « l’impossibilité de nostre chair » – une réflexion sur la tolérance dans L’Heptaméron, mis en ligne le 09 décembre 2020, URL : http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=1709.


Auteurs

Carin Franzén

Carin Franzén est professeur de littérature comparée à l’Université de Stockholm, Suède. Parmi ses publications se trouvent « Polyphony of Love in the Heptaméron », Allusions and Reflections. Greek and Roman Mythology in Renaissance Europe, Cambridge Scholars Publishing 2015. « Stratégie discursive dans l’œuvre de Christine de Pizan », Genre et discours rapporté en français médiéval, L’Harmattan 2016 ; « Subjects of Sovereign Control and the Art of Critique in the Early Modern Period », Control Culture : Foucault and Deleuze after Discipline, Edinburgh University Press 2018 ; « An Antidote to the Crisis of Contemporary Culture : Rereading Kristeva on Duras », The Philosophy of Julia Kristeva, Open Court Publishing 2020.