Véronique Montagne


Véronique Montagne est maître de conférences HDR à l’Université Côte d’Azur et membre du laboratoire CNRS BCL/ UMR 7320. Spécialiste de la langue et de la rhétorique de la Renaissance, sur des corpus variés, elle est récemment auteur des deux publications suivantes, en lien avec le thème de l’article proposé : « Simplifier pour stigmatiser : le cas des Politiques à la fin du XVIsiècle », Journée d’études Stigmatiser : normes sociales et pratiques médiatiques, Paris, Le Bord de l’eau, mai 2017, sous la direction de Maëlle Bazin, Frédéric Lambert, Giuseppina Sapio, à paraître en 2019 ; « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIsiècle (1588-1591) : le cas du « Politique », Le Français Moderne - Revue de linguistique Française, n° 2, 2018.

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 14. Tolérance(s) I : Regards croisés sur la tolérance

Tolérance(s)

“Ce numéro spécial correspond à la publication d’une journée d’études qui s’est tenue à la MSHS-SE de Nice le 28 juin 2019 et qui s’intéressait aux Regards croisés sur la tolérance. La journée s’inscrivait dans un programme de recherche plus vaste, associant plusieurs laboratoires d’Université Côte d’Azur (BCL, CTEL, CMMC, URMIS), l’Université de Stockholm et la Fondation Nobel de Stockholm ; plusieurs chercheurs en littérature et sciences humaines y ont analysé le concept de tolérance, ses évolutions au fil du temps et certaines de ses applications dans différents espaces d’Europe et d’ailleurs. Cette journée marquait ainsi le point de départ d’une série d’événements scientifiques consacrés ...”

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Les contours de la tolérance dans les édits de pacification de Charles IX

 Si le mot « tolérance » est attesté dans la langue française depuis le XIVe siècle, un certain nombre de ses acceptions sont plus tardives et datent, en particulier, de la Renaissance. En effet, si les dictionnaires de langue précisent que l’acception principale du terme, à cette époque, est directement héritée du latin classique tolerantia, qui désigne la « constance à supporter », de nouveaux sens, dérivés de ceux-ci apparaissent peu à peu. C’est à cette période (et plus précisément dans les années 1560) qu’apparaît le sens de « disposition à admettre chez les autres une manière d’être, de penser, d’agir différente de la sienne », qui s’inscrit dans un cadre politico-religieux. Cette acception peut notamment désigner la permission accordée à des dissidents de pratiquer librement leur religion, c’est-à-dire la tolérance dite « civile ». C’est à cet aspect de la tolérance qu’on se propose ici de s’intéresser, à partir d’un corpus de textes politiques parus dans les années 1560-1570. While the word "tolérance" has been used in the French language since the 14th century, a number of its meanings are later and date, in particular, to the Renaissance. Indeed, if language dictionaries specify that the main meaning of the term, at that time, is directly inherited from the classical Latin tolerantia, which refers to the "constancy to bear", new meanings, derived from them, gradually appear. It was during this period (and more precisely in the 1560s) that the meaning of "readiness to accept in others a way of being, thinking and acting different from one’s own" appeared, which was part of a politico-religious framework. This meaning may refer in particular to the permission granted to dissidents to freely practice their religion, i.e. the so-called "civil" tolerance. It is this aspect of tolerance that we propose here to focus on, based on a corpus of political texts published in the years 1560-1570

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