Dickens (Charles) dans Loxias


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Loxias | 74. | I.

Récit d’enfance et conscience métalinguistique : échos des Grandes Espérances de Charles Dickens dans La Langue sauvée d’Elias Canetti

Dans la lignée de la thèse de C. Meyer (1997) portant sur les intertextes chez Elias Canetti, cet article avance que l’auteur déploie en filigrane du premier tome de son autobiographie, La Langue sauvée (1977), une relation transtextuelle avec Les Grandes Espérances (1861). Le roman de Dickens, en tant que Bildungsroman où le récit de soi construit par le narrateur homodiégétique, Pip, passe aussi par sa relation au langage, trouve un écho chez Canetti, auteur au « plurilinguisme flamboyant » (Demet). L’étude comparée des deux textes s’articule autour de la transition de la langue-organe vers la langue-langage dans les deux récits d’enfance. Following C. Meyer’s dissertation (1997) on intertextuality in some of Elias Canetti’s works, this article argues that there exists a transtextual phenomenon between the first volume of Canetti’s autobiography, The Tongue Set Free (1977) and Charles Dickens’ Great Expectations (1861). As a Bildungsroman, Dickens’ novel is partly metalinguistic and Pip’s relationship to language is echoed in Canetti’s depiction of his own multilingual childhood. This comparative analysis of both childhood narratives focuses in particular on the synecdochal transition from the anatomical tongue to the tongue as language.

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