Celan (Paul) dans Loxias


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Loxias | 64. | I.

Lire Paul Celan entre les langues, dé-celer la traduction

Cet article analyse la présence des langues étrangères dans les poèmes de Paul Celan et montre l’importance du geste et de l’imaginaire de la traduction dans l’œuvre. Il prolonge l’étude en proposant une lecture actualisante de la langue de Celan à partir de textes de Yoko Tawada envisageant la présence fantomatique et anachronique de la langue japonaise dans l’allemand idiomatique et les figures structurantes du poète. On peut lire l’original comme s’il avait été traduit du japonais : cette méthode de lecture « entre les langues » actualise le poème à partir d’une philologie « créative » et par des comparaisons interlinguistiques. This article analyzes the presence of foreign languages in Paul Celan's poems. It underlines the importance of translation processes and reveals a translational imaginary to be at work. It then considers how such practices are reactivated in Yoko Tawada's texts by tracing the ghostly and anachronistic presence of the Japanese language in Celan’s idiomatic German and structuring poetic tropes. The original can therefore be read as if it had been translated from Japanese. Drawing on interlinguistic comparisons, this "creative" philological method of reading "between the languages" enriches our literary gestures and commentaries and reactives the original in the present.

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Le poème, « centre et absence de la musique ». Mises en musique des poèmes de Paul Celan

Le poète Paul Celan a été mis en musique par de très nombreux compositeurs depuis les années 1960. Sous quel régime la mise en musique d’un poème se donne-t-elle à écouter, si elle n’est pas simple illustration ? L’article commence par un rappel de trois jalons critiques dans l’analyse des tensions entre texte et musique : « Le mystère dans les lettres » (1896) de Mallarmé, « La relation avec le texte » (1912) de Schönberg et « Son et verbe » (1958) de Boulez. Les mises en musique de Paul Celan, par leur diversité, forment un corpus de choix pour comprendre ces enjeux, ainsi qu’une chance d’éclairer sous d’autres jours certains poèmes. L’article considère d’abord les mises en musique des poèmes de Celan au regard des questions posées par la traduction ; puis il les intègre à une réflexion sur le « reste chantable », qui traverse l’œuvre de Celan et qui résonne dans la poésie et les textes critiques d’Ingeborg Bachmann ; enfin, il présente la mise en musique de « Psalm » par Heinz Holliger, véritable « écartèlement du poème », pour reprendre une expression de Pierre Boulez.

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Reliefs de la danse dans l’écriture de Paul Celan

Cet article interroge la présence de la danse dans l’œuvre de Paul Celan. Il arpente les restes de son lexique dans une œuvre qui l’a lié d’emblée aux champs de la mort, et tente d’en rassembler les vestiges épars pour y lire l’une des clefs poétiques de l’opération d’écriture. Ce découvrant, l’étude change de plan pour venir surprendre la danse à l’endroit du travail tactile que le corps écrivant engage avec ses mots et, à travers eux, avec ses lecteurs lointains. Les savoirs du corps dansant permettent d’éclairer le pouvoir de cette poésie, dans son effort obstiné pour nous toucher.

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Le deuil de l’original. Nerval, Celan et les traducteurs « im Flor »

Cet article porte sur la traduction du français et en français de Paul Celan, en amont et en aval de l’œuvre. Fait d’écart, de disjonction et de recréation, l’acte de traduire – pour Celan comme pour ses traducteurs – se pense comme une accentuation du deuil. L’attention portée à la traduction au sein du geste poétique permet de sortir le poème de sa solitude, de le lire en réseau avec d’autres écrivains (Nerval et Jean Paul) et dans la pluralité de ses traductions.

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