Catherine Rapenne


Agrégée de lettres modernes, Catherine Rapenne a soutenu une thèse sur « Le rire et le fantastique dans la littérature française de 1821 à 1869 » (juin 2014, Université de Strasbourg.) Elle a donné des conférences et écrit des articles sur le thème de la spiritualité dans les arts ainsi que sur les jeux de l’ironie, de l’implicite et de l’imperceptible. Les différentes modalités du rire (intertextualité, ironie, caricature, incongru…) comme tremplins de la représentation et de l’interrogation, retiennent son intérêt. Le fantastique, le tabou du rire et le rire comme tabou, mais aussi le monstre comme métaphore politique chez M. Shelley, Balzac et Nodier ont également fait l’objet de ses travaux. Très intéressée par l’histoire des arts, elle pratique la peinture et enseigne le français au collège, le FLE, et la communication aux adultes.

Articles de l'auteur


Loxias | 49. | I.

L’invention de Charlot : corps politique, corps poétique

Le personnage de Charlot, mi-gentleman, mi-clochard, consacre à sa manière l’importance dérisoire du moi, un moi capricieux qui résiste à l’entreprise d’uniformisation que lui fait subir le réel. Tirant sa force des jeux de l’enfance et de la pantomime, son art du muet sert un humour « vagabond » qui procède d’un processus d’irréalisation poétique servi par le burlesque. Portée par une conjonction d’influences, la figure de Charlot est une figure mixte qui cristallise à la fois une spiritualité poétique proche du « Witz » romantique et la modernité de l’humour. Son jeu est une invite à préserver l’élan originel de la conscience, et par là-même, à échapper au conditionnement industriel, en particulier dans Les Temps modernes, où ses vagabondages cinématographiques sont autant de figurations poétiques de la résistance.

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