réécriture dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 34 | Doctoriales VIII

Les parfums du silence et La lecture de Jean-Marc T. Pambrun : le refus du second rôle

Disparu en ce début d’année de l’Outre Mer, Jean-Marc Tera’ituatini Pambrun laisse une œuvre éclectique extrêmement riche. Il a une conscience aiguë du mythe de l’éden océanien tel que l’ont peint Bougainville, Loti, Gauguin, et bien d’autres. Il perçoit avec finesse les filtres – antiques, bibliques puis littéraires – que les écrivains-voyageurs ont toujours insérés entre la perception du territoire et sa transcription littéraire. Il en décrit les mécanismes, critique les motifs du mythe et joue à déconstruire ce fantasme romanesque. Jean-Marc Pambrun utilise toute la puissance du théâtre pour mettre au centre de la scène les Polynésiens trop souvent cantonnés aux seconds rôles, pour affirmer la réalité de la vie ma’ohi trop souvent déformée par les textes, par les clichés touristiques et pour donner voix aux mythes traditionnels de l’Océanie trop souvent écrasés sous le poids des livres métropolitains. Réappropriation thématique et linguistique, focalisation et réécriture, ces outils littéraires sont maniés par l’auteur afin de confier l’écriture d’un territoire à la plume et à la voix polynésiennes.

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Loxias | Loxias 46. | Doctoriales

Écrire, réécrire et subvertir : jeu et enjeux de l’intertexte dans La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils

La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils est marquée par l’abondance des allusions et des références à des écrivains (poètes, romanciers ou dramaturges), des peintres, des musiciens, des textes bibliques, etc. Le jeu de l’intertexte auquel se livre le romancier du XIXe siècle est très significatif et de ce fait, peut être le plus intéressant. Dumas fils s’approprie d’autres textes, il les utilise soit pour construire son texte soit pour déconstruire les textes auxquels il fait allusion. Ainsi d’un simple jeu d’intertexte, l’auteur arrive-t-il à faire une réécriture et mieux, il subvertit le récit réécrit. Mais au delà d’être un simple jeu de perturbation textuel, l’intertextualité s’inscrit dans une stratégie discursive et idéologique.

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Loxias | 59. | I.

« En remontant le fleuve » : autour de la réécriture de Au cœur des ténèbres dans une chanson de H.F. Thiéfaine

Dans sa chanson « En remontant le fleuve », Hubert Félix Thiéfaine recrée le récit de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres en évoquant le voyage symbolique d’un groupe d’individus sans nom – uniquement désignés comme « nous » – qui remontent un fleuve mystérieux plein de dangers et de beauté. La remontée du fleuve résume le chemin à travers la vie et la mort, la sexualité et les rêves, tandis que la succession des rencontres correspond aux scènes décrites par Marlow et concernant essentiellement la personne de Kurtz, dont le destin trouve un écho suggestif dans les tableaux influencés par la représentation antique de l’enfer, avec ses déités féminines démoniaques ou ses dieux cruels. L’atmosphère onirique atteint son sommet dans la séquence finale où les « furieux miroirs » intensifient la perception des ténèbres – le dernier mot du roman et l’impression visuelle dominante dans la réécriture poétique de Thiéfaine. In his song « En remontant le fleuve » (“Going Up the River”), Hubert Félix Thiéfaine recreates Joseph Conrad’s novel Heart of Darkness by evocing the symbolical journey of a group of nameless persons – only designated as “we” – going up a mysterious river full of dangers and of beauty. The way up the river resumes the way through life and death, sexuality and dreams, while the succession of encounters corresponds with the scenes described by Marlow and concerning essentially the person of Kurtz, whose destiny find a suggestive echo in the pictures influenced by the antique representation of hell, with daemonic female deitys or cruel gods. The onirical atmosphere comes to an acme in the final sequency where the “furious mirrors” intensify the perception of darkness – the last word of the novel and the dominant visual impression in Thiéfaine’s poetical rewriting.

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Loxias | 66. | I.

Shéhérazade, plusieurs fois morte. Éléments de réflexion sur la (dé)naissance d’une figure mythique dans « La femme en morceaux » d’Assia Djebar et J’ai tué Schéhérazade. Confessions d’une femme arabe en colère de Joumana Haddad

Cet article se propose d’étudier, à la croisée d’une étude d’influence et de réception, la figure de Shéhérazade à travers deux de ses recréations littéraires : « La femme en morceaux » d’Assia Djebar et J’ai tué Schéhérazade de Joumana Haddad. Que représente la conteuse pour ces écrivaines ? Et pourquoi la solliciter ? L’analyse des textes devrait permettre non seulement de répondre à ces questions mais aussi de comprendre le rapport des réécritures à la figure de la conteuse -ou comment la création littéraire redéfinit le personnage- et de saisir, par là même, les enjeux littéraires et socio-poé(li)tiques des usages féminins de Shéhérazade.

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Carthage, encore : la réécriture d’un mythe selon Lagarce

Dans son désir d’écrire son propre mythe, Jean-Luc Lagarce investit l’antique cité romaine, Carthage. Le souci de réalisme du dramaturge se dissout très vite après le titre, pour laisser place à une fiction plongée dans l’indétermination. Dès lors, le dramaturge compose, à partir d’un mythe antique, une fiction universelle dans l’air du temps. Entre emprunts classiques et discours décousu, le drame lagarcien jouit d’une identité propre, résolument contemporaine mais revendiquant néanmoins un héritage.

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