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Les pratiques d’écriture de Louise d’Épinay à la lumière du « Rêve de Mlle Clairon »

Une courte fiction dialoguée signée Mme*** ouvre la première livraison de l’année 1772 de la Correspondance littéraire. Louise d’Épinay, auteure de ce « Rêve », y imagine une démarche d’apprentissage pouvant servir à la formation d’un jeune comédien. Ses idées sur l’art dramatique et sur l’éducation s’imbriquent dans une conversation entre un aspirant acteur et une comédienne de renom, Mlle Clairon. Les positions qu’elle défend ayant été exposées quelques mois plus tôt aux mêmes lecteurs dans le cadre d’une critique de spectacle, il convient de se demander pourquoi elle a choisi de les illustrer par la fiction. Contemporaine d’une redéfinition du rapport des comédiens au public, le « Rêve » de Louise d’Épinay prolonge sa critique sur les débuts médiocres d’un acteur et permet l’exploration des conditions de la formation à l’art dramatique. La structure donnée au récit épouse ses vues sur l’exigence de la sincérité de l’élève, tant par l’opposition structurante des visiteurs qui sont mis en présence que par la démarche que propose le personnage de Mlle Clairon. Les réflexions pédagogiques qui occupent l’auteure des Conversations d’Émilie à cette époque imprègnent sa fiction, ce que soulignent explicitement Grimm et Galiani, qui commentent tous deux son texte. L’étude de ses dynamiques dialogiques intrinsèques et extrinsèques contribue à l’éloigner d’une simple association au célèbre Paradoxe sur le comédien de Diderot, auquel l'on demeure souvent tenté de le réduire.

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