Philippe Antoine


Philippe Antoine, professeur de littérature française du XIXe siècle à l’Université Clermont Auvergne, consacre ses travaux aux écritures non fictionnelles de la période romantique et, notamment, à l’œuvre de Chateaubriand (participation à l’édition des Œuvres complètes et coordination du dictionnaire dédié à cet auteur). Il s’intéresse tout particulièrement aux littératures de voyage, anime à ce titre le site www.crlv.org et assure la direction de la revue en ligne Viatica. Il prépare actuellement un livre sur les objets du voyage. Il a notamment publié : Quand le Voyage devient Promenade. Écritures du Voyage au temps du romantisme, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, coll. « Imago Mundi », 2011 et Les Récits de voyage de Chateaubriand. Contribution à l’étude d’un genre, Paris, Champion, 1997.

Articles de l'auteur


Loxias | Loxias 15 | I. | 4.

L’Itinéraire de Paris à Jérusalem : un ouvrage naturel

Une relation de voyage n’appartient pas de plein droit à ce que nous nommons aujourd’hui  la « littérature ». S’agissant de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, il serait évidemment un peu hasardeux de faire fi des qualités esthétiques de l’ouvrage. On ne saurait oublier, surtout, que le périple fut entrepris pour écrire. Chateaubriand n’avait pas de bonnes raisons pour voyager : c’est la littérature qui devient la finalité première du voyage. A la différence du Voyage en Amérique qui s’inscrit peu ou prou dans le genre du récit d’exploration, ou du Voyage en Italie qui dans ses grandes lignes reprend les moments canoniques d’un parcours codifié, l’Itinéraire est à plusieurs titres novateur ; il est composé par un professionnel de l’écriture qui entend transformer en livre une expérience. Le souci de la réalité entrevue est subordonné en fait à des jeux d’écriture, l’effet de réel et de « naturel ».

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Loxias | 65. | I.

« Tout ce que j’ai écrit vient du fait que je ne sais pas conduire »

Jean Rolin pose à maintes reprises un lien de causalité entre le fait qu’il ne possède pas de permis de conduire et son écriture. Ce qui pourrait passer pour un handicap, particulièrement difficile à surmonter pour quelqu’un qui ne cesse d’arpenter le monde et de le mettre en mots, devient donc une chance dont il se saisit pour développer un « art du voyage » singulier. Le piéton se tient au plus près du motif, ralentit à sa guise le tempo, scrute les fonctionnements opaques de la face cachée de notre modernité.

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