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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

Intolérance(s) et tolérance(s) dans la pensée d’Ambroise de Milan

En 374, Ambroise est acclamé évêque de l’une des capitales de l’Empire Romain. Dans cette cité cosmopolite où se mêlent des populations cosmopolites et les religions multiples, le nouvel évêque s’oppose fermement aux ariens, aux Juifs et aux païens. L’évêque décrit alors les contours propres à différencier les chrétiens catholiques des autres groupes religieux, selon un discours intolérant et institutionnel. De même, ses œuvres révèlent toute une réflexion sur les comportements conformes ou non aux attentes du christianisme. Ces textes véhéments délimitent le groupe des bons chrétiens mais semblent pourtant adoucis par une adaptation aux réalités quotidiennes de la communauté, fruit de la tolérance dans la direction de conscience. Enfin, certains passages des écrits d’Ambroise font apparaître une réflexion tolérante envers les non-chrétiens, réflexion qui s’inscrit dans la continuité de la pensée romaine classique et de la pensée paulinienne et qui tient beaucoup à l’argumentation défendue par Ambroise. On aurait donc ici une trace de la tolérance dans l’action pastorale du prélat. Intolerances and Tolerances in Ambrose’s ThinkingIn 374, Ambrose is acclaimed as bishop of one of the capital cities of the Roman Empire. In this cosmopolitan city where cosmopolitan populations and numerous religions mingle, the new bishop firmly opposes Arians, Jews and pagans. The bishop then describes the outlines meant to differentiate Catholics from the other religious groups, arising from an intolerant and institutional discourse. Likewise, his work discloses a reflection on compliant or non-compliant behaviours with Christian expectations. These vehement writings delimit the group of the good Christians, yet they seem softened by an adaptation to the everyday realities of the community, as a result of the tolerance in the direction of conscience. Lastly, some passages of Ambrose’s writings bring out a tolerant reflection towards non-Christians. This reflection is aligned with classical Roman thinking and Paul’s thinking, which cares a lot about the argumentation defended by Ambrose. We would therefore have a trace of tolerance in the pastoral action of the prelate.

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