Alain le Pichon


Anthropologue, professeur à l’université Cergy-Pontoise, co-président de Transcultura, co-président de l’Université sans murs.

Articles de l'auteur


Alliage | n°55-56 - Mars 2004

Présentation du numéro

“« Chacun tourne en réalitésAutant qu’il peut ses propres songes »La Fontaine Près de trois siècles avant Wittgenstein, La Fontaine mettait en scène dans ses fables quelques-uns des principes très simples du Tractatus logico philosophicus. Il ajoute ailleurs : « Tout en tout est divers, ôtez-vous de l’esprit qu’aucun être ait été composé sur le vôtre. » Ces questions fort anciennes sont au centre des débats dont rend compte ce nouveau numéro d’Alliage consacré à la connaissance réciproque. Sa nouveauté est la détermination des auteurs de ces contributions à faire apparaître la diversité des modalités et des normes mêmes de...”

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Stratégies transculturelles pour un monde multipolaire

“« Nous autres, civilisations, savons désormais que nous sommes mortelles »  a dit Valéry et les évènements du 11 septembre nous l’ont (opportunément ?) rappelé. Du moins, devons-nous savoir que, dans le champ de la connaissance de l’homme — le champ des sciences humaines — nous venons d’un territoire fini, constitué par la somme des modes de connaissances, des jeux de langage, hérités de nos cultures occidentales, mais aussi de la somme de l’ignorance que nous avons du reste du monde, et des cultures du monde autres que les nôtres. Cette ignorance peut être de trois types différents. Ignorance relative de ce que nous ressentons, et définissons comme inconnu, ou tout au moins comme ét...”

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Alliage | n°45-46 - Décembre 2000

Le regard inégal

“En 1987, se rassemblaient à Louvain-la-Neuve, pour y fonder Transcultura, une trentaine de chercheurs — sociologues, linguistes, anthropologues, historiens — d’écrivains et d’artistes, venus des quatre continents, qui pour la première fois, venaient confronter les savoirs et les modes de connaissance de l’homme non-européen à ceux sur lesquels la civilisation occidentale a fondé son empire. Témoigner du regard de l’autre sur l’Europe, mettre en perspective les approches, la vision réciproque que les cultures, à travers la diversité des jeux de langage, ont les unes des autres, et tenter de réduire ainsi les malentendus qui peuvent en surgir. Deux siècles après la plaisante fiction des Lettre...”

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Le triangle de l’héritage

“Textes recueillis par Souleymane Baldé et Alain le Pichon Les textes que nous reproduisons ici ont été recueillis en 1977 auprès des Peuls du Fouladou, à l’occasion de la célébration du rituel de la Fête des Vaches, dans le village de Koumbacara, en Haute Casamance (Sénégal). Ils sont un témoignage de la tradition antéislamique des pasteurs peuls, de leur croyance et de leur perception du monde et de l’Autre. Le premier, celui de Talata Baldé, est le récit du mythe originel de l’invention de la vache par l’ancêtre des Peuls. Il témoigne en même temps de la vision et de l’intelligence que les pasteurs...”

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Le triangle du partage

“Entretien de Dani Karavan avec Alain le Pichon — Alain le Pichon : Nous nous sommes rencontrés pour la première fois, à Florence, lors du séminaire « Signes d’Orient - Signes d’Occident ». À cette occasion fut évoquée cette belle histoire des Peuls : le mythe d’origine de la Fête des vaches. Vous aviez, dès nos premiers entretiens, manifesté un très grand intérêt pour le rituel qui accompagne sa célébration. Et vous aviez demandé que soit reproduit, à Florence, dans les jardins Renaissance de la Baddia Fiesolana, le diagramme du rituel, le triangle que trace le chef de troupeau dans le sol pour célébrer l’alliance initiale de ses ancêtres avec le génie taureau, la divinité, la nat...”

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Le nu et l’autre

“Entretien de François Jullien avec Alain le Pichon — François Jullien : Ce qui m’intéresse, c’est le nu en tant que catégorie esthétique,1 pas la nudité qui renvoie à d’autres questions ; comment de la nudité on a tiré le nu ? Car partout, la nudité est vécue comme un déficit, et cela déjà chez les Grecs. Ce qui implique pudeur : « Et ils virent qu’ils étaient nus, etc. » Alors que la catégorie du nu renverse cela et fait du nu un positif, voire une plénitude, quelque chose d’auto‑suffisant. Ce renversement me paraît important, il est lié de très près à la pensée européenne. L’Occident n’en a pas décollé, et à l’inverse, un es...”

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Alliage | n°41-42 - Décembre 1999

 « Le temps du monde fini s’achève »

“« There are more things in heaven and earth,Horatio, than are dreamt of in ourphilosophy. »Shakespeare, Hamlet. Il y a trois siècles, en préface aux Novissima Sinica, ces Dernières Nouvelles de la Chine qu’il publiait en 1692, Leibniz écrivait : « L’état de corruption est tel en Europe aujourd’hui, qu’il serait grand temps que les Chinois nous envoyassent des missionnaires pour nous enseigner la morale naturelle, comme nous leur en envoyons pour leur enseigner la révélée. » Cette vision pénétrante de Leibniz préconisait la démarche que tente aujourd’hui Transcultura. Il aura sans doute fallu attendre ces trois cents ans et les actuel...”

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