Alain Tassel


Professeur de Littérature française à l’Université Côte d’Azur, Alain Tassel est spécialiste de la littérature française du XXe siècle, plus spécifiquement du roman de la première moitié du XXe siècle et des correspondances d’écrivains. Il a publié comme auteur ou comme directeur scientifique des ouvrages sur Joseph Kessel (La Création romanesque dans l’œuvre de Joseph Kessel, 1998), sur Roger Martin du Gard (Roger Martin du Gard et les crises de l’Histoire, 2001), sur Jules Romains (édition scientifique d’un numéro de la revue Roman 20-50 intitulé Jules Romains, Prélude à Verdun et Verdun, 2010) et sur Henri Bosco (édition scientifique de deux recueils de lettres ; Lettres à quelques amis écrivains, éditions Classiques Garnier 2019 ; et Correspondance Bosco-Blancpain, Presses de l’université d’Artois, 2021).

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 19. Autour d’Henri Bosco : voyageurs et expatriés en Afrique du nord. Textes et images

Configurations d’Alger ou Alger entre songe et mémoire dans Sites et Mirages d’Henri Bosco

D’abord intitulé Alger, cette ville fabuleuse, le récit de voyage d’Henri Bosco, Sites et mirages (1951), centré sur la ville d’Alger, relève de l’intermédialité, d’une sorte de fraternité entre les arts, entre peinture, littérature et musique. Nourri par des souvenirs de famille, par la légende du corsaire Thomas Bosco, par des séjours de l’écrivain à Alger, le texte de Bosco dialogue avec les illustrations du peintre Albert Marquet comme avec des références intertextuelles dues à d’autres voyageurs qui donnent lieu à des commentaires. Alger est ainsi appréhendée à travers un faisceau de perspectives. Sites et mirages se donne à lire comme un hymne à la Méditerranée et à la ville d’Alger. Tel un peintre coloriste, Bosco restitue les métamorphoses du paysage algérois sous l’effet de la lumière ou de la pluie. Il porte un regard avisé et critique sur d’autres évocations du pays algérois dus à Regnard, à Alphonse Daudet ou à Hippolyte Blancardin. Attentif au danger que représente l’islamisme, Bosco a su proposer une vision équilibrée de la population algéroise. Sites et mirages se présente comme une passionnante arborescence d’échanges et d’interconnexions entre la peinture et la littérature. Originally entitled Alger, cette ville fabuleuse, Henri Bosco’s travelogue Sites et Mirages (1951), centered on the city of Algiers, is a work of intermediality, a kind of fraternity between painting, literature and music. Nourished by family memories, by the legend of the privateer Thomas Bosco, by the writer’s stays in Algiers, Bosco’s text dialogues with the illustrations of the painter Albert Marquet as well as with intertextual references due to other travellers who give rise to comments. Algiers is thus apprenhended through a range of perspectives. Sites et Mirages can be read as an hymn to the Mediterranean and to the city of Algiers. Like a colourist painter, Bosco renders the metamorphoses of the Algerian landscape under the effect of light and rain. He takes an informed and critical look at other evocations of the Algerian country by Jean-François Regnard, Alphonse Daudet or Hippolyte Blancardin. Attentive to the danger posed by Islamism, Bosco was able to offer a balanced vision of the Algerian population. Sites et Mirages presents itself as a fascinating tree of exchanges and interconnections between painting and literature.

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