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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

Tolérance religieuse et tolérance pénale au siècle des Lumières

En distinguant rigoureusement entre crime et péché, les philosophes et juristes des Lumières ayant œuvré à la laïcisation du droit pénal ne se sont pas contentés d’appliquer dans ce domaine les grands acquis du concept de tolérance civile et religieuse tel qu’il avait été formulé par Locke. Outre la question de l’évaluation pénale des infractions religieuses se pose en effet la question de l’évaluation religieuse des infractions pénales. L’application pénale du concept de tolérance, qui affirme que certains péchés ne sont pas des crimes, doit donc être distinguée de l’émergence ultérieure d’un concept de tolérance pénale, qui affirme qu’aucun crime n’est un péché et qui, en conséquence, invite à dépouiller toute qualification pénale de ses présupposés religieux. Il est revenu à Beccaria d’exposer pour la première fois ce concept. By strictly distinguishing between crime and sin, the philosophers and jurists of the Enlightenment who worked to secularise criminal law not only applied in this area the major achievements of the concept of civil and religious tolerance as formulated by Locke: in addition to the question of the criminal assessment of religious offences, there is also the question of the religious assessment of criminal offences. The criminal application of the concept of tolerance, which asserts that certain sins are not crimes, must therefore be distinguished from the subsequent emergence of a concept of criminal tolerance, which asserts that no crime is a sin and which, as a result, invites the stripping of religious presuppositions from any criminal qualification. It was Beccaria who first articulated this concept.

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