Naoko Tsuruki


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Loxias-Colloques

16. Représentations littéraires et artistiques de la femme japonaise depuis le milieu du XIXe siècle

"Tout voyageur qui visite le Japon ne peut se soustraire au plaisir, je dirais presque au devoir, de parler de la femme. On conçoit sans peine qu’il doit en être ainsi, parce que la Nipponne est le principal bibelot de ce joli pays", c’est en ces termes que s’exprime Émile Cavaglion dans le récit de son tour du monde paru en 1894 (254 jours autour du monde, Hachette, 1894, p. 372). C’est indéniable, l’image des femmes japonaises durant la seconde partie du XIXe siècle en France est très souvent réduite à la "mousmé" comme dans le théâtre animé proposé par le peintre Louis Jules Dumoulin (1860-1925) lors de l’Exposition universelle de 1900, au point souvent d’en gommer toutes les origines sociales des dites femmes comme dans le cas des prostitués japonaises en Indochine française entre 1880 et 1920. D’autres représentations, comme celle du peintre, caricaturiste et journaliste français Georges Ferdinand Bigot (1960-1927), résident durant deux décennies au Japon, sont, dans une veine humoristique, plus diverses et protéiformes. Dans le courant du XXe siècle, la puissance militaire du Japon et l’inquiétude qu’elle suscite en Occident déplace l’attention des voyageurs mais les femmes japonaises restent abondamment représentées à la fois par les voyageurs occidentaux mais aussi par les écrivains et artistes japonais eux-mêmes. Ainsi, les caricatures de mœurs mettent sur le devant de la scène de nouvelles figures féminines. Ces femmes nouvelles, peuvent présenter une apparence physique très occidentalisée ou particulière comme la garçonne, mais elles deviennent surtout des figures plus combatives, plus engagées socialement. Plus proche de nous, Carlotta Ikeda (1941-2014), danseuse moderne très présente sur la scène française, propose une image subversive inédite de laquelle l’exotisme n’est pourtant pas absent. Centrées sur l’image de la femme japonaise en Occident, les interventions de cette journée d’études ont cherché à mettre à jour de nouvelles pistes de réflexions autour des représentations de la femme japonaise dans une approche résolument comparatiste. Cette journée d’étude qui s’est déroulée le 16 mai 2019 à la bibliothèque de la faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines de l’Université Côte d’Azur a été organisée avec le soutien logistique et financier de l’UFR LASHS, de l’école doctorale SHAL et des laboratoires de recherche CTEL et CMMC d’Université Côte d’Azur. Avec la participation de Mesdames Christine Lévy, Sandra Schaal, Ayumi Ueda, Maëva Lamolière, et de Monsieur Frédéric Roustan.

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