enfance dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 9. Entre Haïti et ailleurs. Louis-Philippe Dalembert

Retour au « pays-temps » de Grannie
(Louis-Philippe Dalembert, Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, L’Autre Face de la mer, Les dieux voyagent la nuit)

L’œuvre de Louis-Philippe Dalembert est pour une grande part narratologiquement orientée vers la réactivation d’un « pays-temps » (Les dieux voyagent la nuit, 29) qui donne vie à un lieu en partie réel, en partie fictionnel, Port-aux-Crasses ou Salbounda (alternant dans Le Songe d’une photo d’enfance), hanté par la présence de la grand-mère. Ce n’est pas pour autant toujours le lieu de l’enfance puisqu’il s’agit, pour le narrateur, d’y retrouver son être propre dans un autre contexte. Comme pour l’enfant dans Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, l’histoire est dans le rétroviseur – comme un souvenir est derrière soi, sans doute ; mais seule l’attention que l’on y porte permet de continuer à se conduire dans le présent et aller de l’avant. Grannie est restée sur place (le narrateur lui tient compagnie jusqu’à la fin dans L’Autre Face de la mer), elle fait toujours partie de l’univers du narrateur dans Les dieux voyagent la nuit et ce n’est qu’en la ressuscitant que le héros peut expliquer sa personnalité présente. Les récits ne sont donc pas des souvenirs d’enfance, au sens d’un passé révolu, mais l’enrichissement de la personne des multiples histoires qui le composent.

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Entre souvenir, construction et recréation : le vaudou comme repère pour le vagabondage de Louis-Philippe Dalembert

Louis-Philippe Dalembert conçoit son œuvre comme l’expression écrite du vagabondage, c’est-à-dire de la volonté de sillonner le monde sans jamais s’attacher à une terre ni à une seule culture. Pourtant, son Haïti natal ne disparaît pas de son écriture, au contraire, il y fait surface à chaque fois que le narrateur décide d’entreprendre le voyage de retour au pays-temps de l’enfance. Dans ce périple marqué par la force des souvenirs, l’image du vaudou surgit comme un des piliers de son identité haïtienne et donc comme un phare qui lui permet de retrouver son chemin de retour.

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