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Jean-Paul Capron  : 

Peyresq (1528 m – Alpes-de-Haute-Provence)

p. 213-214

Index

Thématique : astronomie , guerre

Texte intégral

1Étrange destin que celui de cet “oppidum” provençal qui s’appela Perets (XIIIe), puis Peiresc (XVIIe) et aujourd’hui Peyresq !

2Place forte fondée en 1232 par le dernier comte catalan de Provence (qui créa aussi Barcelonnette) sur un site défensif remarquable dominant la Vaïre, Perets devint angevin en 1246 jusqu’au rattachement définitif du Comté de Provence à la France en 1481.

3Entre-temps, suite à des querelles successorales, la frontière entre la Savoie et la Provence se déplaça vers l’ouest et Perets devint en 1388 poste-frontière, sentinelle perchée entre Entrevaux et Colmars-les-Alpes, jusqu’au rattachement de la Savoie à la France en 1860.

4Au cours des siècles, Peyresq fut durant 33 ans la seigneurie de Claude Nicolas Fabri, “Sieur de Peiresc”, parlementaire, remarquable humaniste du XVIIe, précurseur de la méthode scientifique moderne, antiquaire, astronome, botaniste, numismate, musicologue.

5La population de Peyresq varia au gré des récoltes, des guerres, des famines et des épidémies pour décliner inexorablement à partir du XIXe siècle. Alors, à cause des guerres et de l’exode rural vers une Côte d’Azur en développement, sa vie montagnarde traditionnelle, rude et autarcique et sa civilisation paysanne millénaire fondée sur la famille, empreinte de solidarité et d’entraide, disparurent en quelques décennies.

6En 1954, le destin de Peyresq croisa la route d’un artiste, puis de quelques universitaires, ensuite de centaines d’étudiants-bâtisseurs venus du Nord pour restaurer les maisons en ruine et établir un nouveau castrum provençal, place forte de la Nature, des Arts, des Sciences et de l’Humanisme, garnison temporaire pour tous ceux voulant y débattre ou s’en nourrir.

7Initié et coordonné par Peyresq Foyer d’Humanisme, le village voit chaque année se succéder des centaines de séjournants dans son écrin de verdure et de pierre, séduits par la douceur peyrescane tant propice à la “douce conversation”.

8Chacun, arrivé à son niveau, peut y ajouter sa pierre pour entretenir ainsi l’ouvrage, comme un “cairn” marquant le bord des chemins.

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Pour citer cet article

Jean-Paul Capron, « Peyresq (1528 m – Alpes-de-Haute-Provence) », paru dans Sciences et Fictions, Rudyard Kipling et l'enchantement de la technique, Annexes, Peyresq (1528 m – Alpes-de-Haute-Provence), mis en ligne le 30 avril 2010, URL : http://revel.unice.fr/symposia/scetfictions/index.html?id=548.


Auteurs

Jean-Paul Capron

ASBL Nicolas-Claude Fabri de Peiresc