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Recherche identitaire et souci de l’Autre : la littérature jeunesse écrite par des femmes en Nouvelle-Calédonie
On se représente usuellement le rôle des femmes dans la société traditionnelle, comme des conteuses, dépositaires d’histoires, de comptines et de légendes ; liées à l’oralité, elles transmettent des valeurs culturelles en langue kanak. Louise Michel a reproduit en miroir cette fonction lorsqu’elle a réécrit des contes et légendes kanak pour ses « amis d’Europe », enfants ou adultes. Cependant, la mise en écriture change les rôles et fonctions de ces récits qui sont peut-être plus sensibles aux fluctuations sociales, culturelles, politiques lorsqu’ils sont assumés par un auteur déclaré et un éditeur qui veut vendre ses livres. L’écriture est souvent liée chez les femmes au métier d’enseignante. Leur écriture personnelle est probablement liée non seulement au besoin d’expression mais à la position d’aide, si bien représentée parmi les activités féminines. Comment les femmes conçoivent-elles ce rôle ? Quels sont les contenus des textes écrits pour la jeunesse ? Visent-ils à transmettre des valeurs et des savoirs d’autrefois dans un but de conservation du patrimoine ? Mais la transmission ne se comprend guère sans réévaluation : les albums récents semblent montrer une grande sensibilité aux problèmes du monde d’aujourd’hui, ils s’ouvrent aux quêtes identitaires d’un pays en devenir tout en affirmant la nécessaire reconnaissance de l’Autre. Des problèmes éthiques graves sont présentés aux enfants. Quels sont les enseignements privilégiés par les femmes auteurs pour les enfants et les jeunes ? Et quelles sont les postures des femmes auteures pour la jeunesse ? “Questioning identity and caring for the others: children’s books written by women in New Caledonia”. We imagine commonly that in traditional kanak societies, women play a significant role in the transmission of stories, legends and counting rhymes; bred in oral cultures, they pass on cultural values in kanak languages. Louise Michel reproduced their function when she rewrote kanak tales and legends for her “European friends”, children as well as grown ups. However, writing alters the functions of these stories which may be more prone to adaptation in a changing society when they are taken upon by known authors and publishers who intend to sell their works. Women writers are often teachers. When women take charge of writing, we may underscore not only their need for expressing their thoughts and feelings, but also the role of helping the others. How do these women authors play these roles? Do children’s books aim at the transmission of traditional knowledge and values for the sake of saving a patrimony? Recent albums for children present issues connected with to day’s problems. They question identities in a developing country and at the same time they state positively the Other has to be fully recognized in his/her singularity. Important ethical problems are pointed out for children. What teachings are privileged by women authors towards children and youngsters? What do women authors stand for, in regard of youth?