Loxias | 56. Éloge des ‘Peuples premiers’ en Amérique

Sous la direction de Odile Gannier

15 mars 2017

Les relations de voyage font une large place aux descriptions des peuples devenus, après l’erreur de Christophe Colomb et les dénominations des géographes de la Renaissance, les « Amérindiens ». Le point de vue le plus fréquent dans la littérature classique européenne est celui des Européens qui rendent compte de cette rencontre : les voyageurs eux-mêmes, découvreurs ou voyageurs plus tardifs comme Léry, Staden, Lafitau, La Hontan, Volney ou Chateaubriand, en rendent compte. Même si penseurs et philosophes (comme Montaigne) n’ont pas eux-mêmes fait la traversée, les nations indiennes ont souvent fait l’objet de relations ethnographiques élogieuses, ou des essais anthropologiques ou politiques faisant de leurs valeurs un exemple – souvent paradoxal en fonction de l’époque à laquelle ces textes ont été écrits.

Par la suite, la voix des peuples premiers a été elle aussi entendue ou reconstituée par les autochtones eux-mêmes. On s’intéressera à la littérature se réclamant de ces cultures, par des écrivains comme Pésémapéo Bordeleau, Scott Momaday, Boyden, James Welch, Leslie Silko, Sherman Alexie et d’autres, pour l’Amérique du Nord, mais aussi les écrivains andins ou « indigènes » pour l’Amérique centrale et du Sud, ou les Antilles.

Certaines études portent soit sur l’image véhiculée de ces Indiens par la littérature, y compris la littérature de voyage, soit sur  le message politique qu’on leur prête. En effet se profile aussi la figure de certains personnages, de chefs par exemple, réputés pour leur sagesse, et entourés d’une légende : Anacaona en Haïti, Geronimo ou Cochise, en Amérique du Nord…