Christine Rousseau
Docteur en littérature, qualifiée en 9e section CNU, Christine Rousseau s’est spécialisée dans l’analyse stylistique du vaste corpus des contes de fées mondains parus à la fin du XVIIe siècle. Après avoir étudié la répétition en tant que modèle structurel générique (rhétorique et poétique), puis mis en évidence la variété spécifique de l’écriture galante des contes dans des mémoires de Maîtrise et de DEA, elle s’est attachée à définir l’esthétique hyperbolique du corpus de la centaine de contes publiés par une dizaine d’auteurs (Perrault, Mme d’Aulnoy, Mme de Murat, Mlle Lhéritier…) entre 1690 et 1709 dans une thèse de doctorat (« Les Enchantements de l’éloquence : contes de fées et stratégies hyperboliques au XVIIe siècle ») soutenue en octobre 2013 à l’Université Stendhal-Grenoble 3.
Articles de l'auteur
Loxias | Loxias 46. | Doctoriales
Tout est bien qui ne finit pas (toujours) bien… Violence et désillusion dans les contes de fées de Madame de Murat
Participant de la vogue des contes de fées mondains de la fin du XVIIe siècle, les textes de Mme de Murat se distinguent dans ce vaste corpus éditorial, non par le style, les décors ou les personnages qui reprennent les topoï du genre, mais par une mise en scène singulièrement négative des intrigues héroïques. Si la plupart des contes de la période présentent des opposants nécessaires qui contrarient le parcours héroïque pour mieux en révéler la réussite, les récits merveilleux de la conteuse annoncent fréquemment l’échec des protagonistes et les adjuvants traditionnels que sont les fées ne parviennent pas systématiquement à (r)établir in fine une situation heureuse. Les dénouements et les commentaires auctoriaux volontiers pessimistes affichent alors la désillusion d’une femme sur le mariage et l’amour à son époque. Taking part in the popular fairy tales of the seventeenth century, the tales of Madame de Murat can be distinguished in this vast editorial corpus, not by the style, the scenery or the characters that take up again the topoï of the genre, but by a remarkably negative performance of the heroic plots. While most of the tales of that period show necessary opponents who impede the heroic route in order to reveal better the outcome, the wonderful accounts of the story-teller frequently herald the failures of the protagonists and the fairies, the traditional adjuvants, do not systematically manage in fine to establish a happy situation. The willingly pessimistic endings and comments of the author then display the disillusionment of a woman on marriage and love in her time.