Annick Fiaschi-Dubois


Maîtresse de conférences (HDR, Madame de Sévigné, Lettres sur la Musique, Paris, Sorbonne Université) en musicologie. Ses recherches portent sur la musique française du XVIIe siècle et les relations qu’elle entretient avec l’Italie, la rhétorique, la mise en scène de la parole et le geste musical dans les formes scéniques de l’âge baroque ainsi que sur l’influence et la pérennité de l’esthétique baroque sur les musiques postérieures.

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Loxias | 81. | I.

Une lecture du Nerone (1868-1918) « Tragedia Lirica » d’Arrigo Boito au regard d’Il Nerone, ossia l’Incoronazione di Poppea (1642) de Claudio Monteverdi (1567-1643) et des Tragédies en musique (1673-1687) de Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Deuxième et ultime opéra d’Arrigo Boïto librettiste et compositeur, Nerone, Tragedia lirica occupa A. Boïto de 1869 à 1870 pour la rédaction du livret et jusqu’à sa mort pour la composition musicale laissée inachevée. Inspiré des Annales de Tacite, le Nerone de Boïto est marqué par les intrigues politiques, les stratégies amoureuses, les calculs cyniques et l’amoralité, tout comme le fut, 300 ans auparavant, celui de Claudio Monteverdi (1567-1643), fraîchement redécouvert en 1883. Cette lecture en diptyque des deux Nerone posera la question des choix qui président à la rédaction d’un texte écrit pour la mise en musique, tout comme elle montrera ce qui rapproche musicalement les deux compositeurs italiens. Par ailleurs, le Nerone d’A. Boïto créé en 1924 et sous-titré « Tragedia lirica » ne reprend-il pas les idées mises en œuvre dans les tragédies lyriques (1673-1687) de Jean-Baptiste Lully ? Second and last opera of A. Boïto librettist and composer, Nerone, Tragedia lirica occupied A. Boïto from 1869 to 1870 for the writing of the libretto and until his death for the musical composition, although left unfinished. Inspired by the Annals of Tacitus, Boito’s Nerone is marked by political intrigues, amorous strategies, cynical calculations and amorality, just as was, 300 years ago, Cl. Monteverdi’s work, just rediscovered in 1883. This diptych reading of the two Nerone’s will raise the question of the choices that preside over the writing of a text written for music, just as it will show what brings together the two Italian composers musically. Moreover, doesn’t A. Boïto’s Nerone, created in 1924 and subtitled “Tragedia lirica”, take up the ideas implemented in the lyrical tragedies (1673-1687) of J. B. Lully ?

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