Fanny Robles


Fanny Robles est ATER au Département d’Anglais de l’Université Nice Sophia Antipolis. Agrégée d’anglais, elle est l’auteure d’une thèse intitulée « Émergence littéraire et visuelle du muséum humain : Les spectacles ethnologiques à Londres, 1853-1859 », pour laquelle elle a obtenu la mention très honorable avec les félicitations du jury. Elle a écrit plusieurs articles et chapitres d’ouvrages sur l’ethnologie, la muséologie et la littérature victoriennes, ainsi que sur la science-fiction anglophone et francophone des XIXe et XXe siècles.

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 6. Sociétés et académies savantes. Voyages et voyageurs, exploration et explorateurs, 1600-1900

De la pierre à la page, de la scène aux savants : Fixer l’identité des ‘Aztec Children’, 1851-1901

Dans son livre à succès Incidents of Travel in Central America, Chiapas, and Yucatan, publié en 1841, l’explorateur américain John Lloyd Stephens (1805-1852) décrit sa découverte des ruines mayas en Amérique centrale et son rêve de les faire parvenir à un musée américain. Une dizaine d’années plus tard, deux explorateurs, inspirés par son récit de voyage, déclarent avoir trouvé une cité perdue, dans laquelle ils auraient capturé deux enfants prêtres appartenant à une « race » antique aux traits anatomiques très spéciaux. Connus sous les noms de Maximo et Bartola, ces enfants sont exhibés en tant qu’ « Aztec Children » ou « Aztec Lilliputians », d’abord aux États-Unis en 1851, puis en Angleterre en 1853, avant de partir pour la France et l’Allemagne. La durée de l’exposition des enfants et les débats qu’ils ont suscités en font un cas d’étude unique, témoin des premières décennies de l’ethnologie en tant que discipline : ils permettent de comprendre les rapports entre cette dernière et l’art, l’archéologie, l’empire et, de façon peut-être moins attendue pour le lecteur d’aujourd’hui, le monde du spectacle. In his best-seller, Incidents of Travel in Central America, Chiapas, and Yucatan, published in 1841, the American explorer John Lloyd Stephens (1805-1852), described his discovery of the Maya ruins in Central America and his dream of shipping them off to an American museum. A decade later, two explorers, inspired by his travelogue, allegedly found a lost city, in which they captured two child priests of an ancient “race” who displayed very specific anatomical features. Known as Maximo and Bartola, the children were exhibited as the “Aztec Children” or “Aztec Lilliputians”, first in the United States in 1851, and then in England in 1853, before going to France and Germany. The length of the children's exhibition and the debates they generated make them a unique case study which runs parallel to the first decades of the discipline of ethnology : they help understand the latter’s relationship to art, archaeology, empire and, maybe less expectedly for the modern reader, showmanship.

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