Italie dans Loxias-Colloques


Articles


Loxias-Colloques | 2. Littérature et réalité

Le réalisme dans le roman policier italien contemporain

Le genre policier est étroitement lié aux conditions économiques, sociales et culturelles ; sa naissance et son développement suivent donc des chemins variés selon les différents pays. En Italie, où la Révolution industrielle a été plus en retard par rapport aux autres pays européens, le roman policier, ou giallo, connaît un parcours assez tourmenté. Dès nos jours, il couvre une importante partie de la production de la littérature italienne contemporaine et il s’est imposé comme le genre de référence dans la littérature réaliste, par ses caractéristiques et contraintes génériques, mais également par les thématiques traitées. Entre autres, ce genre est devenu une espèce de loupe pour observer et comprendre la société actuelle.

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Narrer la réalité sans réalisme : la voie de l’imagination, la voix de Stefano Benni

L’article explore le style de l’écriture romanesque de Stefano Benni en mettant en évidence son intention interprétative de la réalité contemporaine. Les exemples, extraits de trois romans publiés entre 1990 et 1996, sont l’occasion de réfléchir autour de la valeur que l’auteur donne à l’imagination et, plus largement, autour du choix de représenter les contradictions contemporaines par une manière littéraire à la fois fantastique et ironique. The article is focusing on the novels written by Stefano Benni between 1990 and 1996. His style, shown by some examples, allows some considerations about the significance of imagination for his production as well as for the literary representation of the contemporary contradictions.

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Loxias-Colloques | 6. Sociétés et académies savantes. Voyages et voyageurs, exploration et explorateurs, 1600-1900

Southern Routes in the Grand Tour. “Philosophical Transactions of the Royal Society” and the “Discovery” of the Kingdom of Naples

Cet article tentera de démontrer par quels moyens le « Philosophical Transactions of the Royal Society », la prestigieuse revue de Londres, dirigée par Henry Oldenburg (1618-1677), a contribué à changer l’intérêt des voyageurs pour l’Italie et a favorisé la « découverte » de Naples et des deux Siciles, pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le point de départ de cette phase du phénomène socio-culturel du Grand Tour, est la lettre que Camillo Paderni (1720-1770), le conservateur du Musée Royal des Bourbons à Portici, adresse aux membres de la Royal Society en 1739 : l’extraordinaire découverte archéologique de la ville d’Herculanum provoque donc un engouement international pour les lieux et marque un changement significatif dans l’itinéraire des voyageurs anglais dans « le Bel Paese ». Une série de textes brefs sur les lieux archéologiques écrits par Paderni et par les voyageurs britanniques qui visiteront la Campanie et la Sicile pendant ces années, démontre que la circulation d’informations était fondamentale pour créer une nouvelle orientation culturelle et le « Philosophical Transactions », en particulier, fut à la source des principales transformations du Grand Tour en Italie. Taking cues from the assumption that from 1600 to 1900, learned academies and scientific materials exercised a profound influence both on travellers and modes of travel, this paper will show in what way Philosophical Transactions of the Royal Society, the prestigious London journal that Henry Oldenburg (1618-1677) first published in 1665, convinced Britons to go beyond the borders of Central Italy, and approach the Kingdom of Naples in the second half of the eighteenth century. The starting point of that phase in the socio-cultural phenomenon of the Grand Tour was the letter that Camillo Paderni (1720-1770), the Bourbon Keeper of the Royal Museum at Portici, addressed to the Fellows of the Royal Society in 1739: the extraordinary archaeological discovery of the town of Herculaneum was given international resonance, which paved the way for a significant change in English tourists’ itineraries in the “Bel Paese”. More news was given about the excavations in the area over the years. A variety of short texts by Paderni and other British correspondents of the Royal Society visiting Campania and Sicily in those years will show that the circulation of this type of information was essential in creating new cultural trends, and that Philosophical Transactions in particular was at the root of the main changes in the Grand Tour of Italy.

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Loxias-Colloques | 7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature

« Contro l’empio Ottoman / Veneti Eroi » : la figure du Turc sur les scènes vénitiennes du XVIIe siècle

Au carrefour entre l’Est byzantin et l’Ouest latin, Venise instaure depuis le XIIe siècle des relations commerciales durables avec les villes majeures du Proche et du Moyen Orient : elle s’empare des motifs décoratifs orientaux, et intègre certaines populations dans le fonctionnement mercantile interne à la ville. Si au premier abord il semble que Venise soit régie par un esprit de tolérance, la culture artistique et scénique du XVIIe siècle nous révèle un regard complexe envers l’altérité orientale, comprise comme objet de fascination et de répulsion à la fois. Plus spécifiquement, c’est la culture turque qui stigmatise le tremens et fascinans de l’altérité sur les scènes vénitiennes. En focalisant l’analyse sur les livrets d’opéra compris entre 1637 et 1700, il s’agira de mettre en confrontation la représentation de la spécificité vénitienne (la « venezianità ») et de « l’Autre », qui est caractérisé comme l’impie turc, ennemi et barbare.

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L’archaïsme fécond dans la recherche gestuelle de Fabrizio Favale : Mahâbhârata-Episodi scelti (2005-2007)

À partir de l’analyse chorégraphique du projet Mahâbhârata-Episodi scelti du chorégraphe Fabrizio Favale, je propose une lecture critique qui voit cet artiste s’emparer de la structure pluricellulaire du texte Mahâbhârata pour mettre en question les outils de sa pratique performative. Son écriture chorégraphique est ainsi le lieu de confrontation d’imaginaires différents, ni d’orient ni d’occident ; le lieu d’un rencontre interculturel où des héritages éloignés dans le temps et dans l’espace, sont mis en perspective situationnelle, intersubjective et dialogique.

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Première partie : Les scènes du corps sonore

Le corps sonore. Perception et dispositifs technologiques

L’objectif de ce texte est d’analyser, selon une approche méthodologique interdisciplinaire, les aspects liés à la définition de corps sonore dans le cadre esthétique des « théâtres du son ». Cette notion s’articule sur deux niveaux : le son comme corps – c’est-à-dire la matérialité du son et son implication dans la composition du dispositif audiovisuel de la scène – et le corps comme producteur du son - une catégorie qui réunit des pratiques où le corps du performeur engendre le soundscape de la scène. Cette enquête est l’occasion de suivre les différentes modalités adoptées pour inscrire le corps sonore et ses manifestations dans la scène actuelle. On y discute le changement de la perception induit sur le performeur et celui concernant l’articulation des logiques de composition scéniques, ce qui nous permet d’interroger les environnements immersifs non seulement sous l’aspect des conditions matérielles de la composition, mais également sous l’aspect des conditions liées à la réception. Starting from an interdisciplinary perspective of methodological integration of the concepts of body and sound in the contemporary dance scene, this paper will attempt to define the general aesthetic notion of sonorous body. Such integration can be described as a combination of events and relations dealing with technology where audio and visual overlap and compose in order to determine a scene no longer based on form but on a fluid circulation of tensions and intensities of elements. This audiovisual and choreographic movement/tension is the focus of this paper, and it is defined as the sonorous body. This concept can be read through two interpretations. In the first one, the sound is a body: in this perspective, the sound for the electronic scene is an acoustic material; from the other point of view the body is a sound: in this case, the body produces the soundscape of a scene. In this sense we have a series of modifications that influence both the performer’s perception as well as that of the spectator.

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Traductions, adaptations et réécritures

Variations sur les Tristes et les Pontiques dans Die letzte Welt (1988) de Christoph Ransmayr

Christoph Ransmayr a lui-même invité ses lecteurs à prêter toute leur attention à la réécriture des Métamorphoses d’Ovide dans son roman Die letzte Welt et la critique a largement répondu à son invitation. Quoique moins fortement revendiquée et beaucoup moins étudiée, la présence intertextuelle des lettres d’exil n’en est pas moins déterminante et cet article s’efforce de montrer qu’elle permet d’expliquer certaines particularités de l’espace autant que de l’intrigue de ce roman, pour peu qu’on l’envisage comme une fiction critique mettant en lumière l’étroite imbrication de l’écriture de l’exil et de celle du mythe.

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Loxias-Colloques | 15. Traverser l'espace

Quand les lieux géographiques et culturels traversent les paysages chorégraphiques

Les paysages intimes, les expériences de voyage et les lectures d’essais (notamment géographiques et cartographiques) sont à la base des chorétiques de Michele Di Stefano et de Fabrizio Favale. Ces chorégraphes mettent en mots et en gestes la réappropriation fictive des territoires géographiques et culturels qu’ils explorent sur le vif ou par médiatisation. L’intérêt pour les paysages et les cultures extra européennes de Di Stefano s’ouvre, depuis Tourism (2006), à une perspective critique concernant le marché touristique à l’époque de la globalisation. Favale se sert de l’évocation des civilisations géographiquement et temporellement lointaines pour se rapporter aux mythes fondateurs de la culture occidentale à la recherche d’une corporéité archétypale. Au travers d’une approche poïétique, à l’aide des témoignages recueillis et des analyses des enregistrements audiovisuels des pièces de ces chorégraphes, cet article exemplifie les modalités du passage et du partage des espaces littéraires, touristiques et géographiques qui alimentent leurs pratiques artistiques singulières.

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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

L’ambassadeur doit-il être tolérant ?

La tolérance de l’ambassadeur ne peut ressembler à celle d’un roi ou d’un ministre qui prend des décrets pour que deux religions puissent coexister pacifiquement dans son royaume. La sienne sera plus limitée. Disons même que, d’une certaine façon, l’ambassadeur tel que le façonnent les nombreux traités de la Renaissance, n’est pas l’homme de la tolérance. Représentant intransigeant de celui qui l’envoie, il doit faire respecter les intérêts de celui-ci, ne rien céder sur le protocole d’une réception. Pourtant, s’il s’obstine dans sa raideur, sa mission est vouée à l’échec. On lui demande aussi de devenir le familier du prince chez qui on l’a envoyé. Il doit capter ses confidences, vraies ou fausses, profiter des moments où il sera en tête-à-tête avec lui. Exercice qui n’est pas sans risque, comme on peut le voir dans la conduite de Machiavel auprès de Borgia. Exercice où l’on réussira si on fait preuve de prudence. À la Renaissance celle-ci n’est plus l’apanage des vieux serviteurs du roi, bien au contraire. Elle demande de la rapidité d’esprit et de l’intuition, qualités de la jeunesse. Séduire, voilà le nouvel objectif de l’ambassadeur. Peu à peu, on voit qu’il est de plus en plus à l’aise dans le pays où il réside et qu’il regarde avec un intérêt croissant. Or, attention : l’ambassadeur n’est guère un ange… The ambassador’s tolerance cannot be like that of a king or minister who issues decrees so that two religions can coexist peacefully in his kingdom. His tolerance will be more limited. In a certain way, the role of the ambassador is born through the ideals of the Renaissance. He needs to be an uncompromising representative of the one who sends him, respecting the interests of his master, and not yield too much to the protocol of the receiving context. However, if he persists in his stiffness, his mission is doomed to failure: he is often asked to become a “pet” of the prince he was sent to. He must capture his confidences, true or false, take advantage of the moments when he will be alone with him. This exercise is not without risk, as can be seen in the conduct of Machiavelli towards Borgia: The exercise will only succeed if you are cautious. During the Renaissance, it was no longer the preserve of the king's old servants, quite the contrary. It requires speed of mind and intuition qualities of youth. Seduce, this is the new ambassador’s goal. Little by little, we see that he is more and more comfortable in the country where he resides and that he is watching with growing interest. But watch out: the ambassador is not an angel…

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