Valerio Vittorini


Valerio Vittorini, jadis professeur de Langue et littérature italienne dans les lycées italiens, docteur en Littérature comparée, est actuellement chercheur associé au CTEL, Université Côte d’Azur.

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 2. Littérature et réalité

Littérature de voyage et réalité: le cas de Marocco, de E. De Amicis

La relation de voyage s’affirme, au cours du XIXe siècle, comme une construction autonome par rapport au réel, elle n’est plus considérée comme une entité factuelle, mais fictionnelle, elle donne, tout au plus, à voir les modèles de la culture du voyageur et leurs effets sur la perception de l’altérité et de l’identité. On ne peut jamais y avoir accès à l’altérité de l’autre, mais seulement à des représentations configurées dans et par la culture d’origine. Au XXe siècle cette thèse a été confirmée par la théorie postmoderniste selon laquelle la « vérité » n’existe pas et la rechercher, l’affirmer peut être un mal. C’est l’idée qui s’exprime d’une façon paradigmatique dans la célèbre phrase de Nietzsche : « les faits n’existent pas ; seules les interprétations existent ». Toutefois « le radicalisme de ces thèses les condamne, bien qu’elle soient à peu de choses près au fondement des études postcoloniales » (C. Reichler). En effet, comme U. Eco l’affirme, il n’est pas vrai que toutes les interprétations ont la même valeur : « Il y a des interprétations que l’objet à interpréter refuse » (U. Eco). Bien que d’une façon négative nous avons donc un critère d’orientation pour distinguer entre les différentes « interprétations ». Dans le vaste corpus de la littérature de voyage pouvons-nous donc espérer trouver quelques informations qui ne concernent pas que nous-mêmes, quelque chose de l’Autre ? Dans quelle mesure ? Par quel moyen ? Je développerai cette perspective par l’exemple de Marocco, d’Edmondo De Amicis (1846-1908).

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Loxias-Colloques | 19. Autour d’Henri Bosco : voyageurs et expatriés en Afrique du nord. Textes et images

Le Maroc dans les récits de voyage de Maddalena Cisotti Ferrara et Luigi Barzini

En 1907 paru en Italie Sotto la tenda, impressioni d’un giornalista al Marocco récit d’un voyage au Maroc de Luigi Barzini, un journaliste déjà célèbre à l’époque. Cinq ans plus tard, en 1912 paru Nel Marocco – Ricordi personali di vita intima, un récit de voyage peu connu et presque tombé dans l’oubli de nos jours, de Maddalena Cisotti Ferrara qui résida trois ans au Maroc entant qu’épouse du Commandant Eugenio Ferrara qui y dirigeait la Regia Missione Militare. Les deux récits, bien que très proches d’un point de vue chronologique, ne pourraient se révéler plus différents et, pour étrange que ça puisse paraître, ce n’est pas le point de vue féminin qui gagne dans la comparaison. In 1907, an account of travels in Morocco, Sotto la tenda, impressioni d’un giornalista al Marocco by Luigi Barzini, a renowned journalist at the time, was published in Italy. Five years later, Nel Marocco - ricordi personali di via intima, a little-known account of travels totally forgotten until recently, by Maddalena Cisotti Ferrara who lived in Morocco for three years with her husband, Commander Eugenio Ferrara, head of the Regia Missione Militare, was published in 1912. The two accounts, although chronologically very close, could not be more different, and as strange as it may seem, it is not the female perspective that prevails in the comparison.

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