Période contemporaine dans Loxias-Colloques


Articles


Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le texte cherche sa voie et sa voix

Le voyage en écriture

“Pour Maria Cristina Pîrvu J’ai commencé par les bâtonsc’étaient les barreaux d’une échellepour un grenier rempli de jeuxque la maîtresse allait chercherpour nous en expliquer les règlesà la craie sur le tableau noirque nous imprimions dans nos têtesavec nos yeux écarquillés C’étaient d’abord les majusculesque l’on recopiait en rangéescomme un défilé de soldats un jour de fête nationale ...”

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Relecture transversale (mais égocentrique) d’un texte de Michel Butor

“Quant est paru de Traverses le numéro 41-42, en bon provincial, j’ignorais l’existence de cette publication : « revue du Centre de Création Industrielle - Centre Georges Pompidou », dont la référence « industrie » du sous-titre n’avait rien pour me séduire. Le thème de ce numéro, Voyages, n’avait aucune chance de m’attirer, puisque le voyage ne m’a vraiment intéressé qu’en tant que figure symbolique. Ainsi Ulysse parcourant le monde (à l’échelle de son temps) pour retrouver chez lui, vingt ans après, ce qu’il avait rencontré partout : la jalousie, la guerre, la mort et aussi, il est vrai, l’amour. Ce numéro est paru, donc, sans que j’en aie été informé, en septembre ...”

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Michel Butor, une logique de la maille

“Maille 1 : Que d’adresses chez Michel Butor. Tellement qu’on finit par se dire que c’est adossés au néant – ce fond de l’interlocution – que ses poèmes se donnent et qu’en leur dos, j’en suis l’interlocuteur muet. Bouche bée sous les coups. Car c’est par là que ça arrive. Et nous pousse. Maille 2 : Poète, qui n’aimerait ce ton, ce tranchant des mots de Michel Butor : « Pour moi, rien n’est plus utile que la poésie, sans elle, je n’existerais plus. » Voilà, c’est dit ! Transmettre ce salut à d’autres est affaire de création ! ...”

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Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le Texte-Promenade

Les manuscrits de Michel Butor à la BMVR de Nice

L’article a pour finalité d’informer sur les manuscrits ressortissant au fonds déposé à la bibliothèque patrimoniale Romain-Gary, fonds qui a fait l’objet d’une donation de l’écrivain à la ville de Nice en juin 2004. Sont abordés : la composition de ce corpus, les problèmes posés par sa conservation et les différents modes d’accès à ces documents fondamentaux pour la recherche mais menacés en raison de la fragilité de leur support. Les nouvelles technologies permettront cependant à la bibliothèque d’assurer ses deux missions, difficilement conciliables, de conservation et de mise en valeur du patrimoine qui lui a été confié.

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Sur une phrase en voyage

“SUR UNE PHRASE EN VOYAGE Savourer longuement la liberté donnée par Cristina Pîrvu de faire une promenade dans le texte-monde de Michel Butor, feuilleter l’Égypte au rythme de sa déambulation dans un essai si étranger au topos du « voyage en Orient », y retrouver le paysage vu du lourd train de nuit qui joint le Caire à Louxor et passe à Minieh au petit matin, paysage revu en surplomb, au hublot d’un avion parti de Victoria, dans les bleus et les roses du soleil levant, s’embarquer sur une phrase du Génie du Lieu, une longue phrase de dix pages dans l’édition originale : ...”

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Loxias-Colloques | 1. Voyage en écriture avec Michel Butor | Le pas du texte

Invitation au voyage – à la rencontre de Michel Butor

“La journée que Cristina Pîrvu consacre à l’œuvre de Michel Butor réveille un passé, les souvenirs d’un parcours ponctué de rencontres avec l’écrivain. L’exposition aménagée dans la Bibliothèque Universitaire du campus Carlone en mai 2008 : Texte Promenade, sous le signe du voyage, s’inscrit dans une continuité et fut d’autant plus suggestive. Les liens de Michel Butor avec la ville de Nice sont anciens. Il convient d’évoquer les années d’enseignements à la Faculté des Lettres entre 1971 et 1974. À l’invitation du Professeur Michel Launay, dix-huitiémiste et disciple de J.-J. Rousseau, il revint plusieurs fois, en 1988 entre autres, puis en 1989 pour le bicentenaire de la Révo...”

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Butor : un certain regard…

“Un regard, juste un regard, ce jour-là, quand soudain, du pont japonais, sur l’une des marches arrondie en bois, là-haut sur le toit de la ville, tout en haut du MAMAC, la silhouette à l’imperméable beige se pencha et ramassa... un bouton, boulon, bout de …. Deux étages plus tard, il dit : « Cela peut provenir d’un morceau de talon... Alors une femme est passée par là... » L’objet venait de prendre une nouvelle réalité : éclairé du regard de Michel Butor, char...”

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Le pas du texte vers soi-même

“« Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre […] » Michel Butor, La Modification Le titre de notre article ne renvoie ni au retour du texte sur lui-même ni à une autre forme d’autoréférentialité textuelle. Son sous-titre explicatif et rectificateur précise la perspective poétique de notre approche et écarte la piste d’une étude centrée sur la métatextualité. Ce n’est pas de la littérature sur la littérature que nous traitons, mais d’un troisième art (dans la suite de la musique et des arts plastiques qui ont fait l’objet des interventions de Patrick Quillier et de Béatrice Bonhomme dans l...”

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Loxias-Colloques | 2. Littérature et réalité

Le réalisme dans le roman policier italien contemporain

Le genre policier est étroitement lié aux conditions économiques, sociales et culturelles ; sa naissance et son développement suivent donc des chemins variés selon les différents pays. En Italie, où la Révolution industrielle a été plus en retard par rapport aux autres pays européens, le roman policier, ou giallo, connaît un parcours assez tourmenté. Dès nos jours, il couvre une importante partie de la production de la littérature italienne contemporaine et il s’est imposé comme le genre de référence dans la littérature réaliste, par ses caractéristiques et contraintes génériques, mais également par les thématiques traitées. Entre autres, ce genre est devenu une espèce de loupe pour observer et comprendre la société actuelle.

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Loxias-Colloques | 3. D’une île du monde aux mondes de l’île : dynamiques littéraires et explorations critiques des écritures mauriciennes

De l’ethnicité populaire à l’ethnicité nomade : Amal Sewtohul ou la ‘fabrique’ d’une nouvelle mauricianité

L’ethnicité participe depuis longtemps à structurer l’imaginaire littéraire mauricien. La rupture apportée par la littérature postcoloniale aura toutefois permis d’ébranler certaines représentations essentialistes et statiques de cette thématique, et d’interroger le modèle politique multiculturel mauricien qui entretient une définition à la fois compartimentée et linéaire de l’ethnicité. Ainsi, dans leur tentative de penser ‘autrement’ le rapport entre identité ethnique et mauricianité, nombre d’écrivains rendent compte, d’une part, de la superposition des clivages en contexte mauricien (appartenances ethnique, socio-économique, sexuelle, etc.) et interrogent, d’autre part, les dimensions essentialistes généralement associées à l’ethnicité à Maurice. Cet article propose d’analyser l’œuvre du romancier mauricien, Amal Sewtohul, qui, représentant stratégiquement les dimensions populaire et nomadique de l’ethnicité, remet en question l’idée même d’une mauricianité (voire d’une nationalité) qui serait celle d’un ancrage définitif de l’appartenance ethnique au sein du modèle national. Ethnicity has since long been inspiring Mauritian literature. Yet, the change brought about by postcolonial generations of authors has undermined essentialist and static representations of ethnicity and questioned the multicultural political model of Mauritius which perpetuates a compartmentalized and linear definition of ethnic identity. In their attempt to rethink the correlation between ethnicity and Mauritianness, several writers have tried, on the one hand, to represent the complexity of overlapped forms of discrimination and cleavages in force in the Mauritian society (divisions related to ethnicity, social class, gender, etc.) ; and to challenge, on the other hand, essentialist views generally associated to ethnicity in Mauritius. This paper presents and analyses the works of the Mauritian novelist Amal Sewtohul who, strategically representing the popular and nomadic dimensions of ethnicity, questions the very concept of Mauritianness (and nationality) as the anchoring and fixing state of ethnic belonging within a national model.

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Récits postcoloniaux, retour colonial et diaspora indienne à Maurice

Cet article s’intéresse aux textes mauriciens postcoloniaux qui évoquent des situations de la période coloniale de l’Île Maurice. Si les auteurs des romans coloniaux avaient des objectifs précis, ceux de la postcolonie se démarquent de leurs prédécesseurs en refusant l’apologie de l’entreprise coloniale et en montrant un autre visage des colons certes, mais surtout des Indiens. Le travail de mémoire chez ces auteurs repose ainsi sur une description réaliste de la société de l’époque qui nous amène à comprendre ce que l’Indien a perdu en venant s’installer à Maurice et comment il a dû s’adapter dans un pays aliénant. Abandonner la mère patrie constitue en effet une transgression dans laquelle l’Indien sera voué à vivre. This article lays emphasis on postcolonial Mauritian texts which are grounded in the colonial period of the island. If the colonial authors had clear cut objectives, those of the postcolonial era try to differentiate themselves from their predecessors, by refraining from justifying what was done during colonisation in Mauritius. They rather offer a different representation of the colonizer and especially of the Indians. Postcolonial authors show how the Indians, coming to Mauritius, have lost everything and have had to adapt themselves in an alienating environment. In leaving India, they have committed a transgression with which they would have to live.

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Lectures de l’écriture mauricienne à la lueur des penseurs canadiens

Comme toutes les littératures dites « nationales », la littérature mauricienne contemporaine est déterritorialisée, prise dans la mouvance mondiale des gens et des idées. Dans un même temps, elle est littérature minoritaire, « de l’exiguïté » comme le dit François Paré, une littérature subversive, résistante à l’hégémonie du centre. L’évolution chronologique perçue au fil des changements idéologiques historiques permet une mise au point sur l’écriture mauricienne contemporaine, dès lors qu’elle s’ancre dans le terreau des idées socioculturelles postmodernes. De plus, les théories canadiennes du nomadisme et de l’itinérance, telles qu’elles sont appliquées aux littératures minoritaires et à celles dites « migrantes », peuvent nous aider à considérer une littérature née dans la violence et dans le mythe de nos multiples origines, une écriture forgée au gré de sa diaspora. Une littérature îlienne, paradoxalement insulaire et ouverte sur le monde ? We will examine Mauritian literature in the light of theories developed by Canadian thinkers on minority and migrant writing, nomadism and interstitial space.

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Nationalisme, transnationalisme et postnationalisme dans Made in Mauritius d’Amal Sewtohul

La formation d’une identité nationale est un processus long et complexe qui obéit à de nombreuses conditions et contraintes. Nous connaissons sans conteste la difficulté de définir une identité nationale à Maurice. La nécessité de toujours qualifier le Mauricien par Indo-, Sino-, Franco-, etc. nous révèle bien l’absence de cristallisation d’une identité homogène. Le discours idéologique consistant à vouloir composer une nation uniforme et égalitaire n’est pas près de se réaliser car le Mauricien n’est pas disposé à desserrer sa prise sur les éléments d’identification ethniques, traces de ses origines ancestrales. Rivé en amont, le Mauricien est aussi interpellé en aval puisqu’il est aujourd’hui souvent pris dans le mouvement de l’émigration. Il s’inscrit alors dans le processus que Homi Bhabha nomme la « dissémiNation », une notion contraire à celle de la nation, une forme de déploiement transnational qui lui fait affronter d’autres défis identitaires. Dans cet article, j’étudierai en particulier Made in Mauritius d’Amal Sewtohul, qui soulève un grand nombre de réflexions sur l’identité et son articulation au territoire. Successivement voire simultanément traversé par les problématiques du nationalisme, du transnationalisme et du postnationalisme, ce roman nous donne des clés pour penser tout à la fois la continuité et le changement dans le parcours de ceux qui, pris dans les flux globalisants, se retrouvent à un moment de leur existence rattachés à Maurice, avant de se redéployer ailleurs. The construction of a national identity is a long and complex process, conditioned by various imperatives and requirements. National identity is problematic in the island-state of Mauritius as Mauritians feel the need to hold on to ethnic or ancestral identifiers and think of themselves as Indo-, Sino-, Franco- Mauritians, etc. In parallel though, they are increasingly engaged in what Homi Bhabha terms “dissemiNation” – a dynamic process which challenges the linear concept of Nation –, as they are swept into migrating and transnational flows which raise further complex and multimodal identity challenges. My study focuses on Made in Mauritius, a francophone novel of the Mauritian writer Amal Sewtohul, which questions the link between identity and territory. Concepts such as nationalism, transnationalism and postnationalism will be discussed as essential keys which help explore and understand the dynamics of identity in an age of global migration, as represented by Sewtohul.

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Cosmopolitan or Creole Lives? Globalized Oceans and Insular Identities

La réflexion critique sur les phénomènes de cosmopolitisme et de créolisation a connu une avancée considérable au cours des années 90. Pourtant, aucun chercheur ne s’est aventuré à penser ensemble ces deux concepts, ou à les comparer pour en mieux comprendre les modalités respectives. Cet article est un premier pas dans cette direction, ainsi qu’une intervention dans un champ de recherche aujourd’hui en expansion : la “thalassologie” ou l’étude du rôle des voies maritimes dans la construction identitaire des peuples, de l’époque classique jusqu’à nos jours. Je prends ici comme exemple les cultures de l’océan Indien, en particulier celles des îles créoles des Mascareignes, pour suggérer que l’histoire et le quotidien multilingue de cette région peut nous en apprendre beaucoup sur les dynamiques de la mondialisation. A considerable amount of theoretical research has been conducted during the 1990s on the concepts of cosmopolitanism and creolization. Yet, no one has tried either to put these concepts into productive dialogue or to compare them systematically so as to refine current understanding of their respective modalities. This article is an intervention in the emerging field of “thalassology” or “ocean studies”. My goal is to argue for the crucial role of maritime histories in the construction of cultural and national identities over time. My case study is the Creole-speaking Mascarene region of the Indian Ocean and its contributions to the new geonarratives of globalization and universalism.

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Loxias-Colloques | 4. Camus: "un temps pour témoigner de vivre" (séminaire)

Postérités d’Albert Camus chez les écrivains algériens de Kateb à Sansal

“en mémoire vive de Jean-François Mattéi, grand admirateur d’Albert Camus Je propose de suivre ici l’évolution de la réception d’Albert Camus chez les écrivains de nationalité algérienne ou qui se sont proclamés tels. Mais je ne ferai que mettre en perspective les textes de ces écrivains en relation avec Camus et les travaux des critiques1 qui les ont déjà étudiés de façon bien plus détaillée que je ne pourrai le faire ici. Je ne traiterai pas des écrivains européens d’Algérie comme Jules Roy, Jean-Pierre Millecam ou Jean Pellegri, ni ne ferai une analyse littéraire des œuvres où seraient comparés procédés romanesques et techni...”

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Loxias-Colloques | 5. L’expérience féminine dans l’écriture littéraire | III.

La mise en scène du corps féminin chez Zoyâ Pirzâd et Annie Ernaux

Comme l’indique Béatrice Didier, la présence de la femme dans un texte impose la présence de son corps, et on peut supposer que l’écriture-féminine est en quelque sorte l’écriture du corps féminin par la femme elle-même et que son but est bien évidemment la valorisation de ce corps qui est évoqué implicitement ou présenté d’une manière explicite sous différents thèmes dans les différents contextes. La présentation de ces thèmes dans les œuvres d’Annie Ernaux et Zoyâ Pirzâd est étroitement liée à l’espace socio-culturel de ces deux écrivaines et à la liberté dont elles disposent pour évoquer la réalité du corps féminin. Comme on le constate chez ces deux écrivaines, à l’ère moderne, au contraire des époques précédentes, les femmes écrivaines, notamment occidentales, ont moins de prudence pour décrire le corps féminin.

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Écriture féminine en Iran post-révolutionnaire : une arme de combat politique

La révolution iranienne de 1979 a exercé un impact décisif sur la vie des femmes. Dans une société profondément marquée par la théocratie et l’inscription de la loi divine, on assiste à une prolifération d’écriture féminine se donnant pour but de récupérer une identité niée par la société patriarcale. Une conscience aiguë de l’injustice, de l’iniquité sociale entre les sexes paraît avoir suscité les voix jusque-là inconnues. Parmi les leaders des mouvements féministes en Iran, Shirin Ébadi, détentrice du prix Nobel de la paix en 2003, occupe une place à part. Cet article se donne pour but de dégager les traits caractéristiques de l’écriture féminine en Iran post-révolutionnaire, mise au service du combat politique, à travers La Cage dorée, le roman autobiographique de Shirin Ebadi.

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Le narrateur masculin dans Mémoires de la chair de Mosteghanemi : enjeux et significations

Cet article sur l’écriture d’Ahlam Mosteghanemi vise à répondre à la question suivante : pourquoi l’écrivaine n’assume-t-elle pas la voix d’un personnage féminin et prend-elle le masque d’un homme ? L’analyse de son roman Mémoires de la chair, qui a reçu le prix Naguib Mahfouz et a réalisé les meilleures ventes durant la dernière décennie dans le monde arabe, démontre que le narrateur masculin a été sciemment choisi par l’écrivaine en premier lieu pour enrober la réalité d’une touche de fiction, en deuxième lieu pour une meilleure réception de son texte, et en troisième lieu pour donner plus de crédibilité à l’histoire tout en se soustrayant au jugement du public. En juxtaposant réalité et fiction, ce roman essaie de cadrer son récit dans la grande Histoire, en évoquant intelligemment les grands événements du monde arabe et critiquant les gouverneurs et le peuple noyé dans l’ignorance. This article about the writing of Ahlam Mosteghanemi aims to answer why a woman writer chooses a male narrator. Her novel “Memory in the flesh” received the Nagib Mahfouz price and has been the best-selling book for the ten last years in the Arabic world. Its study shows that the male narrator is chosen by the writer for many reasons: First, to cover the reality with a touch of fiction, second, to attract and to convince the public, and third to escape from his judgment. Her text, which smartly coordinates realism and fiction, tries to frame the individual story in the history of the country where the writer grew up. She tells her readers about the great events in the Arabic world and criticizes the politicians and the people drowned in ignorance.

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Loxias-Colloques | 7. Images de l’Oriental dans l’art et la littérature

Regards sur l’"Arabe" du cinéma français : question de représentation, enjeu de lutte symbolique

En tant qu’objet de recherche, la représentation de l’"Arabe" dans le cinéma français contient des implications dépassant la simple sphère culturelle. Pour le montrer, nous effectuerons d’abord un retour sur la notion de représentation en sciences sociales et sur différentes études ayant porté sur l’image de la population d’origine maghrébine sur grand écran. Ensuite, nous verrons que ces représentations ethnicisées font l’objet d’une lutte symbolique engageant différentes franges de l’industrie cinématographique, ainsi qu’une politique culturelle et le « grand public ».

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L’archaïsme fécond dans la recherche gestuelle de Fabrizio Favale : Mahâbhârata-Episodi scelti (2005-2007)

À partir de l’analyse chorégraphique du projet Mahâbhârata-Episodi scelti du chorégraphe Fabrizio Favale, je propose une lecture critique qui voit cet artiste s’emparer de la structure pluricellulaire du texte Mahâbhârata pour mettre en question les outils de sa pratique performative. Son écriture chorégraphique est ainsi le lieu de confrontation d’imaginaires différents, ni d’orient ni d’occident ; le lieu d’un rencontre interculturel où des héritages éloignés dans le temps et dans l’espace, sont mis en perspective situationnelle, intersubjective et dialogique.

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L’American Tribal Style (ATS) : le contre-pied à l’image fantasmée de la danseuse orientale de 1970 à aujourd’hui

Encore peu représentée aujourd’hui dans le champ des « danses du monde », l’American Tribal, née au États-Unis dans les années 1970, s’appuie pourtant sur une discipline bien plus visible : la danse orientale. Néanmoins au-delà d’une hybridation des pratiques, on assiste à un positionnement fort, tant organisationnel, esthétique que discursif, contre l’image fantasmée de la danseuse orientale héritée des stéréotypes coloniaux.

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Loxias-Colloques | 9. Entre Haïti et ailleurs. Louis-Philippe Dalembert

Préface

Préface

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La littérature de la Caraïbe, de la Grande Caraïbe, ou des Caraïbes ?

Co-organisatrice de la Journée d’Etudes, Renée Clémentine Lucien propose comme introduction une synthétique présentation de la littérature des Caraïbes ou de la Grande Caraïbe.

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Entre l’ici et l’ailleurs : Louis-Philippe Dalembert l’aède vagabond

De manière introductive, Dominique Diard, co-organisatrice de la Journée d’Études, caractérise la poétique dalembertienne.

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Le roman selon Louis-Philippe Dalembert : entre « réalisme poétique » et « néo-baroque »

La présente étude est un essai de lecture sinon exhaustive, du moins systématique de l’œuvre – poétique et romanesque – de Louis-Philippe Dalembert. Une évolution dans l’écriture se dégage d’une expérience de plus de deux décennies : parti d’une variante du réalisme magique, le romancier a exploité ce qu’on peut cerner comme un « néo-baroque », mais il semble que la tendance actuelle irait vers l’expression d’un certain humanisme universaliste, à l’écoute des grandes questions qui ponctuent l’actualité (racisme, violence en particulier).

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Retour au « pays-temps » de Grannie
(Louis-Philippe Dalembert, Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, L’Autre Face de la mer, Les dieux voyagent la nuit)

L’œuvre de Louis-Philippe Dalembert est pour une grande part narratologiquement orientée vers la réactivation d’un « pays-temps » (Les dieux voyagent la nuit, 29) qui donne vie à un lieu en partie réel, en partie fictionnel, Port-aux-Crasses ou Salbounda (alternant dans Le Songe d’une photo d’enfance), hanté par la présence de la grand-mère. Ce n’est pas pour autant toujours le lieu de l’enfance puisqu’il s’agit, pour le narrateur, d’y retrouver son être propre dans un autre contexte. Comme pour l’enfant dans Le crayon du bon Dieu n’a pas de gomme, l’histoire est dans le rétroviseur – comme un souvenir est derrière soi, sans doute ; mais seule l’attention que l’on y porte permet de continuer à se conduire dans le présent et aller de l’avant. Grannie est restée sur place (le narrateur lui tient compagnie jusqu’à la fin dans L’Autre Face de la mer), elle fait toujours partie de l’univers du narrateur dans Les dieux voyagent la nuit et ce n’est qu’en la ressuscitant que le héros peut expliquer sa personnalité présente. Les récits ne sont donc pas des souvenirs d’enfance, au sens d’un passé révolu, mais l’enrichissement de la personne des multiples histoires qui le composent.

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Entre souvenir, construction et recréation : le vaudou comme repère pour le vagabondage de Louis-Philippe Dalembert

Louis-Philippe Dalembert conçoit son œuvre comme l’expression écrite du vagabondage, c’est-à-dire de la volonté de sillonner le monde sans jamais s’attacher à une terre ni à une seule culture. Pourtant, son Haïti natal ne disparaît pas de son écriture, au contraire, il y fait surface à chaque fois que le narrateur décide d’entreprendre le voyage de retour au pays-temps de l’enfance. Dans ce périple marqué par la force des souvenirs, l’image du vaudou surgit comme un des piliers de son identité haïtienne et donc comme un phare qui lui permet de retrouver son chemin de retour.

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L’arbre à palabres, paysages imaginaires : regards sur une traduction brésilienne de Louis-Philippe Dalembert

Cette étude sur l’écriture romanesque de Louis-Philippe Dalembert articule approche des rapports entre paysage et littérature, notamment en ce qui concerne l’oraliture – dans sa condition de manifestation culturelle de matrice africaine, et réflexion sur les possibilités de traduire certaines pages-paysages de LPD fortement ancrées dans certaines pratiques culturelles ancestrales, méconnues dans le cadre de la culture cible. Louis-Philippe Dalembert est un de ces écrivains dont l’œuvre devient un vaisseau pour le passage d’idées et d’images symboliques autour de l’Histoire, de la Poésie et du sens de l’existence humaine. Ainsi, nous nous proposons à prospecter les formes de construction du paysage chez ce passeur d’imaginaires, en vue d’une lecture herméneutique qui conçoit l’œuvre littéraire comme un outil langagier qui permet d’induire, chez le lecteur, une « perception-conception » (Octavio Paz).

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Loxias-Colloques | 8. Ecrire en Suisse pendant la grande Guerre | Ecrire en Suisse pendant la Grande Guerre

Introduction historique.
1914-1918 : la Suisse, un îlot dans la tourmente ?

Pendant la Première Guerre mondiale, la neutralité de la Suisse est respectée et son intégrité territoriale est préservée. Néanmoins, la Suisse n’est pas épargnée par le conflit. Elle vit une situation de guerre totale. Sa cohésion nationale est menacée par une fracture culturelle aggravée par le poids des influences étrangères, puis par une fracture sociale. La neutralité apparaît comme un concept flou, sujet à interprétations multiples, avec lequel jouent les individus, la société fracturée, les autorités fédérales, les belligérants et les intellectuels.

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Loxias-Colloques | 10. Figures du voyage

Figure de l’inversion et altérité dans les récits des voyageurs québécois

De tout temps, le récit de voyage a pris appui sur diverses figures de discours pour rendre compte de l’altérité. Parmi ces figures, l’inversion, que François Hartog (1980) considère comme « une fiction qui fait “voir” et qui fait comprendre », témoigne d’une étonnante adaptabilité selon les époques. En effet, si elle a longtemps été liée à des processus de négation et d’exclusion inhérents à l’ethnocentrisme, « de l'inversion à la conversion » comme disait Francis Affergan (1987), elle a tout autant étayé, dans la seconde moitié du XXe siècle entre autres, la volonté de se désaliéner d’une perception ethnocentrée et la promotion d’une meilleure connaissance et reconnaissance de l’Autre. À l’aide d’un corpus de récits de voyageurs québécois, le présent article consiste précisément à montrer comment l’inversion est une figure indissociable de la pratique du récit de voyage qui a servi tantôt à dévaloriser et à instrumentaliser la culture de l’Autre, tantôt à idéaliser la différence de l’Autre, voire à l’investir de valeurs que l’on se reproche de ne pas avoir. Enfin, notre article tente de montrer qu’avec le tournant du XXIe siècle, certains écrivains voyageurs prennent de plus en plus conscience qu’une approche fondée sur la dépréciation ou sur l’idéalisation entretient une projection en miroir qui risque de les détourner d’une véritable tentative de connaissance de l’Autre. Le défi consiste alors à « s’ouvrir à l’Autre sans se perdre soi-même », pour reprendre l’expression d’Édouard Glissant (1996). Dans ce contexte, la figure de l’inversion acquiert un nouvel usage qui correspond notamment à « l’Esthétique du Divers » telle que la proposait Victor Segalen, c’est-à-dire qu’elle ne vise plus à favoriser « la compréhension parfaite d’un hors soi-même qu’on étreindrait en soi, mais la perception aiguë et immédiate d’une incompréhensibilité éternelle ». Historically, the travel narrative has relied on various speech figures to account for alterity. Among these figures, inversion, which François Hartog (1980) considers as « une fiction qui fait “voir” et qui fait comprendre », shows an astonishing adaptability according to the different times. Indeed, while it has long been linked to negation and exclusion processes inherent to ethnocentrism, from "inversion to conversion" as Francis Affergan (1987) used to say, it has been equally supporting in the second half of the twentieth century among others, the desire to disengage from an ethnocentric perception and the promotion of a better knowledge and recognition of the Other. From a corpus of Quebec traveler's stories, this article will focus on showing how inversion is an inseparable part of the travel narrative that has sometimes been used to devalue and exploit the culture of Other, sometimes to idealize the difference of the Other, or even to invest in it values ​​that we blame ourselves for not having. Finally, our article will attempt to show that with the turn of the twenty-first century, some travel writers are becoming more and more aware that an approach based on depreciation or idealization cultivates a mirrored projection that risks distracting them from a real attempt to know the Other. The challenge then is to "open oneself to the Other without losing oneself", to use the expression of Édouard Glissant (1996). In this context, the figure of the inversion acquires a new use which corresponds in particular to the "Aesthetics of the Diverse" as proposed by Victor Segalen, that is to say that it does not aim anymore to favor « la compréhension parfaite d’un hors soi-même qu’on étreindrait en soi, mais la perception aiguë et immédiate d’une incompréhensibilité éternelle ».

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Première partie : Les scènes du corps sonore

Le corps sonore. Perception et dispositifs technologiques

L’objectif de ce texte est d’analyser, selon une approche méthodologique interdisciplinaire, les aspects liés à la définition de corps sonore dans le cadre esthétique des « théâtres du son ». Cette notion s’articule sur deux niveaux : le son comme corps – c’est-à-dire la matérialité du son et son implication dans la composition du dispositif audiovisuel de la scène – et le corps comme producteur du son - une catégorie qui réunit des pratiques où le corps du performeur engendre le soundscape de la scène. Cette enquête est l’occasion de suivre les différentes modalités adoptées pour inscrire le corps sonore et ses manifestations dans la scène actuelle. On y discute le changement de la perception induit sur le performeur et celui concernant l’articulation des logiques de composition scéniques, ce qui nous permet d’interroger les environnements immersifs non seulement sous l’aspect des conditions matérielles de la composition, mais également sous l’aspect des conditions liées à la réception. Starting from an interdisciplinary perspective of methodological integration of the concepts of body and sound in the contemporary dance scene, this paper will attempt to define the general aesthetic notion of sonorous body. Such integration can be described as a combination of events and relations dealing with technology where audio and visual overlap and compose in order to determine a scene no longer based on form but on a fluid circulation of tensions and intensities of elements. This audiovisual and choreographic movement/tension is the focus of this paper, and it is defined as the sonorous body. This concept can be read through two interpretations. In the first one, the sound is a body: in this perspective, the sound for the electronic scene is an acoustic material; from the other point of view the body is a sound: in this case, the body produces the soundscape of a scene. In this sense we have a series of modifications that influence both the performer’s perception as well as that of the spectator.

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À la recherche d’un infinitésimal point de jonction entre audible et visible. La méthode chronophotographique dans la formation des artistes du spectacle vivant du centre franco-turc Ayn Seyir

Entre 2006 et 2013, parallèlement à la mise en œuvre d’un programme de formation professionnelle continue de l’acteur, le metteur en scène Ali Ihsan Kaleci développe une recherche artistique sur la relation entre l’expressivité du corps et la musicalité, dans une perspective transculturelle entre France et Turquie. À travers cette démarche, il s’agit pour l’artiste de rendre visibles les détails de l’expression sonore liés notamment aux modes propres à la musique turque, sur le plan technique, comme sur le plan de la symbolique : à quel moment et comment le sens et l’état véhiculés par la musique rejoignent-ils l’expression vivante du corps ? Between 2006 and 2013, in parallel with the implementation of an ongoing professional training programme for actors, stage director Ali Ihsan Kaleci developed an artistic research based on the relationship between expressiveness of the body and musicality, in a transcultural perspective (France and Turkey). Through this approach, the artist makes the details of sound expression being visible. He focuses on the technical and symbolic levels of the specific modes of Turkish music: when and how do the meaning and the state conveyed by the music reach the living expression of the body?

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Deuxième partie : Le geste musical, contextes et analyses

Le geste, le mouvement et des nouvelles lutheries dans la musique contemporaine à travers Light Music de Thierry De Mey

Il s’agit d’une recherche autour du geste et de l’utilisation des nouvelles technologies dans la musique contemporaine, à partir de l’œuvre sonore et multimédia intitulée Light Music (Thierry De Mey, 2004) et produite par Grame. Pendant dix ans, cette pièce est restée un work in progress où les moyens techniques, l’expérimentation corporelle de l’interprète et le système d’écriture du compositeur se sont influencés mutuellement. La recherche d’un écosystème musical aux aspects multiples (captation du geste, modes de jeu, notation du mouvement corporel associé aux sons) a permis le développement d’un dispositif modifiable qui se situe entre un instrument et une pièce musicale. This article deals with the gesture and the use of new technologies in contemporary music, especially in the sound and multimedia work named Light Music (Thierry De Mey, 2004) produced by Grame. For ten years, this piece remained a work in progress, where the technical means, the performer’s bodily experimentation and the composer’s writing system influenced each other. The search for a musical ecosystem with multiple aspects (motion capture, playing techniques, notation of body movements associated with sounds) has allowed the development of a modifiable device that lies between an instrument and a musical piece.

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Loxias-Colloques | 11. Corps, son et technologies entre théories et pratiques | Troisième partie : Nouvelles technologies en mouvement

Pratiques des systèmes d’interaction geste-son dans le cadre de l’analyse du mouvement : l’imagination du corps et ses échos sonores

Dans cet article, nous présentons une expérience pratique qui s’est déroulée en conclusion des journées d’étude. L’atelier visait à proposer une mise en action des réflexions menées autour de la question du corps sonore et de la médiation technologique. Lors des trois différentes expérimentations, les participants et les observateurs ont pu apprécier l’apport du feedback auditif en temps réel sur le mouvement et sa perception. Cette expérience a permis d’éclairer un certain nombre de nœuds problématiques en rapport avec la nature multimodale de la perception, étendant ainsi notre réflexion théorique à partir d’une perspective issue de la pratique concrète avec la technologie. This article presents a practical experience we proposed at the end of the conference. The workshop aimed at providing a practice-based experience allowing us to improve our reflection on the sonorous body and the technological mediation. Thanks to these experimentations, both participants and audience observed how real time auditory feedback affects movement and its perception. This experience raised several important questions related to the multimodal nature of perception. Starting from our concrete experience with technology, this allowed us to rethink some theoretical issues about perception.

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La danse au-delà du corps à travers les technologies. Expériences collaboratives dans les laboratoires Seuil-Lab et GeoDanse

Le dialogue entre la danse et l’usage de nouvelles technologies explore la possibilité de nouvelles formes d’écritures chorégraphiques basées sur la redéfinition du corps et de l’espace scénique par le numérique. Une réflexion purement théorique sur ce sujet semble insuffisante pour ceux qui ont l’habitude d’utiliser le corps comme forme de langage. Aussi, nous établissons des passerelles entre les expériences pratiques et la théorie des laboratoires Seuil-Lab (2009-2015) et GeoDanse (2015-2017), créés dans le contexte des recherches doctorales et postdoctorales. Les réflexions sont axées principalement sur les formes de présence du corps et son interaction dans un espace-temps qui se crée avec les nouvelles technologies de la communication, en particulier l’Internet. A dialogue between dance and the new technologies allows to seek other ways of coping with choreographic scripts thus based on a new setting of the body and the perception of the stage-space, owing to the digital world. Those who have been used to utilize their body as a language to express themselves won’t limit to a mere theoretical consideration about this issue. Thence, we set up bridges between the practical and theoretical experiments from our Seuil-Lab and GeoDanse laboratories which were created as a background for both doctoral and post doctoral researches. Our consideration of the issue is mainly focused on the different ways the body stands and behaves in interrelationship with a new space-time provided by the new technologies of communication, by the internet most specifically.

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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | "L'intraitable beauté" du Diversel

Les hommes qui parlaient au vent, aux arbres et aux pierres : Romancero aux étoiles (J.S. Alexis), Rosinha, minha canoa (J. Mauro de Vasconcelos), L’empreinte à Crusoé (P. Chamoiseau) ; et Derek Walcott

La fable semble être réservée à l’enfance, comme le conte merveilleux. Or la littérature caribéenne ou brésilienne s’accommode fort bien du merveilleux, de cette fiction assumée qui ne s’embarrasse même pas du souci d’être vraisemblable, un réel qui se satisfait de sa seule apparence et qui redonne une vie autonome aux éléments, aux choses, aux animaux, qui existent sans les hommes mais que ceux-ci peuvent entendre, s’ils ont l’oreille universelle, à l’écoute du « diversel ». Dans Romancero aux étoiles, c’est le Vieux Vent Caraïbe qui est la mémoire des îles, Rosinha, le canoë qui parle, détient la vérité contre la folie des hommes, et ne se fait connaître que de Zé Oroco ; Crusoé doit entendre le monde pour survivre. Le rapport au monde qui est réputé inanimé dévoile bien des perspectives « alternatives » qui ne sont pas réservées à l’enfance. La philosophie en est tirée par exemple dans « L’Atelier de l’empreinte » : « pas d’existence sans l’expérimentation permanente d’une infinité de possibles. […] C’est dans ses rapports à l’impensable et à l’impossible que toute pensée trouve sa vibration et sa justesse la plus profonde. »

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Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Traductions, adaptations et réécritures

L’exil ovidien comme mythe littéraire chez Pascal Quignard : l’effet d’une écriture « lascive » ?

Pascal Quignard présente son opuscule, Pour trouver les enfers (2005), comme un montage de fragments de livrets d’opéras baroques inspirés des Métamorphoses ovidiennes. Or, il entremêle en fait à ces fragments des citations latines et traductions faussées des Tristes, ainsi que des vers de son cru qui font émerger, sous le nom d’Ovide la figure mythologisée d’un auteur infernal. En analysant les jeux de fausses attributions et en particulier le contre-sens que Pascal Quignard suggère quant à la traduction du mot « lascivus » par lequel Quintilien qualifiait Ovide, nous interrogerons le statut esthétique et critique de cette mythologisation littéraire.

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Loxias-Colloques | 14. Tolérance(s) I : Regards croisés sur la tolérance

Tolérance et conflit : lecture d’anthropologie politique

L’article propose une réflexion d’anthropologie politique avec des exemples concrets, fondée sur les apports de la philosophie concernant la tolérance et son utilité dans les situations qui mettent à l’épreuve l’équilibre de la paix et de l’entendement dans notre société. The paper sets forth a reflexion in the field of political anthropology on tolerance and its usefulness in situations where society’s balance is at risk. 

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Loxias-Colloques | 15. Traverser l'espace

Le labyrinthe vidéoludique : habiter en tant que poète

Il s’agit d’interroger la structure territoriale et narrative des jeux vidéo au regard de ce que sont les labyrinthes, c’est-à-dire des espaces clos qui deviennent le lieu de voyage du héros. L’équivocité du dédale permet d’interroger le jeu vidéo comme étant une fabrique de sens, l’aletheia – la révélation chez les Grecs – devient un mensonge disant le vrai, une phantasia qui suscite aussi bien le plaisir que l’interrogation. Le labyrinthe vidéoludique produit l’étonnement et se donne comme une énigme à résoudre. Dans un deuxième temps, nous questionnons le rapport du personnage-joueur au territoire, à la manière dont Heidegger explicite Hölderlin. En habitant, par la mesure, le labyrinthe, le joueur ne se contente plus d’un rôle de spectateur, il devient un poète-artisan, le poète-fondateur de son propre dédale.

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Déambuler dans la ville au rythme du corps.Walk, Hands, Eyes (a city) de Myriam Lefkowitz : le récit composite d’un périple sensoriel

En 2015, la chorégraphe Myriam Lefkowitz a publié un ouvrage, intitulé Walk, Hands, Eyes (a city). Elle y fait le récit des balades qu’elle propose aux spectateurs : des déambulations urbaines en duo, les yeux clos. L’ouvrage explore les contiguïtés et les ruptures des espaces successivement traversés et puise dans les ressources du langage articulé pour faire resurgir les sensations éprouvées au contact de la ville. Le flux narratif qui en découle apparaît lui-même façonné par les modalités spatiales, temporelles et kinésiques propres à ces balades. Travaillé par l’ambition de les (re)susciter pour le lecteur, il l’invite à éprouver à son tour le cheminement par lequel le corps des danseurs est sans cesse recomposé en résonance aux perceptions sensibles produites par la ville, de sorte que l’environnement urbain se constitue en réseau de figures et de métaphores, tant spatiales que cinétiques.

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Les espaces cachés du plateau

Les œuvres Umwelt et Salves créées par la chorégraphe Maguy Marin déroutent autant qu’elles captivent le spectateur par l’usage d’une scénographie complexe qui tend à brouiller sa perception de l’espace scénique. Par un jeu alternant entre apparitions et disparitions qui dissimule une partie des actions des danseurs, ces deux œuvres chorégraphiques excitent la vision, la mémoire et l’imaginaire du spectateur. La question des intervalles inhérente à la construction fragmentaire de ces deux pièces apparaît comme un élément fondamental à leur analyse. En supposant l’existence d’une danse secrète, d’une infra-chorégraphie, déployée implicitement au sein de ces espaces aveugles, cette analyse nous permettra d’explorer les manières d’être en scène et en hors scène et de questionner les lignes poreuses de l’espace scénique.

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Quand les lieux géographiques et culturels traversent les paysages chorégraphiques

Les paysages intimes, les expériences de voyage et les lectures d’essais (notamment géographiques et cartographiques) sont à la base des chorétiques de Michele Di Stefano et de Fabrizio Favale. Ces chorégraphes mettent en mots et en gestes la réappropriation fictive des territoires géographiques et culturels qu’ils explorent sur le vif ou par médiatisation. L’intérêt pour les paysages et les cultures extra européennes de Di Stefano s’ouvre, depuis Tourism (2006), à une perspective critique concernant le marché touristique à l’époque de la globalisation. Favale se sert de l’évocation des civilisations géographiquement et temporellement lointaines pour se rapporter aux mythes fondateurs de la culture occidentale à la recherche d’une corporéité archétypale. Au travers d’une approche poïétique, à l’aide des témoignages recueillis et des analyses des enregistrements audiovisuels des pièces de ces chorégraphes, cet article exemplifie les modalités du passage et du partage des espaces littéraires, touristiques et géographiques qui alimentent leurs pratiques artistiques singulières.

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Relativité spatiale et création, entre transposition et exposition

Cet article se propose d’étudier la traversée d’espace dans la création artistique. En effet, une œuvre d’art est avant tout un emprunt à l’espace monde, qui est transformé puis rendu à ce dernier dans espace un autre. Il y a donc passage d’une espace à l’autre par la création. C’est à partir de l’explication de mon protocole de création artistique et d’une étude des pratiques de création et d’exposition, qu’il s’agit de monter dans quelle mesure l’œuvre d’art incarne-t-elle le passage d’une espace à l’autre, et de chercher à voir ce qui se joue de la traversée d’espace par l’œuvre lorsqu’elle est exposée dans un dispositif particulier.

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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

La tolérance comme discours de l’ineffable dans Le Racisme expliqué à ma fille de Tahar Ben Jelloun

L’écriture de Tahar Ben Jelloun a souvent donné la parole aux exclus et marginaux déployés dans un exil aussi bien intrinsèque qu’extrinsèque. Nombreux sont les romans de Tahar Ben Jelloun qui dénoncent les représentations de la stigmatisation et de l’humiliation au sein de sociétés reflétant les valeurs de la tolérance. Dans ses récits, nous observons une confrontation permanente entre l’espace identitaire du narrateur et l’espace de l’Autre. Les deux espaces se trouvent inévitablement confrontés aux tensions dues à la religion, la culture et la langue. En particulier, Le racisme expliqué à ma fille représente un dialogue entre l’auteur-narrateur et sa jeune fille autour des différentes représentations du racisme ainsi que les méthodes permettant d’y substituer la tolérance. Tahar Ben Jelloun's writing has often given a voice to the excluded and marginalized in exile, whether internal or external. Many of his novels denounce the representations of stigmatisation and humiliation within societies that reflect the values of tolerance. In his stories, we observe a permanent confrontation between the narrator's space of identity and the space of the Other. Both spaces are inevitably confronted with tensions due to religion, culture and language. In particular, Racism Explained to My Daughter represents a dialogue between the author-narrator and his young daughter about the different representations of racism and the methods of replacing it with tolerance

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Usage(s) et contexte(s) du terme tolérance : étude diachronique sur deux campagnes présidentielles (2007-2017)

Cet article propose d’étudier l’évolution du sens du mot « tolérance » dans les campagnes présidentielles de 2007 et de 2017. Cette problématique diachronique démontrera que l’usage de « tolérance » se rapproche encore en 2007, du sens premier du terme, et vise à représenter une vertu, une valeur républicaine à défendre, pour ne renvoyer en 2017, qu’au degré zéro du concept, à travers la sur-utilisation de la formule « tolérance zéro ». In this paper we will study the evolution of the syntagm “zero tolerance” between two French political campaigns: the word “tolerance” has been over-used with negative connotations.

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