Loxias-Colloques |  18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance? 

Alexandre Goderniaux  : 

Le « voile commun à tous meschans »
La justification de l’intolérance par la rhétorique du dévoilement dans la polémique catholique (France et Pays-Bas habsbourgeois, 1580–1594)

Résumé

Cet article propose une étude comparative des pratiques discursives exploitant la rhétorique du dévoilement dans les textes polémiques produits par les catholiques de France et des Pays-Bas méridionaux à la fin du XVIe siècle. Dans le premier cas, il montre comment cet argumentaire est lié à ceux de la peur, de la guerre et de la vérité au sein d’un discours profondément intolérant qui légitime une traque radicale et intransigeante. Ensuite, il étudie comment, tout à l’inverse, la polémique produite dans les Pays-Bas utilise la rhétorique du dévoilement d’une manière bien plus limitée et concentrée sur la figure d’un seul ennemi.

Abstract

This paper offers a comparative study of the polemical texts produced by the Catholic party in France and in the Southern Low Countries at the end of the 16th century. It focuses on the use of a specific rhetoric strategy: the disclosure. In the case of France, this survey shows how this argument is linked to those of fear, war and truth within a deeply intolerant discourse which legitimizes a radical and intransigent hunt. Then, it studies how, on the contrary, the controversy produced in the Low Countries uses the rhetoric strategy of disclosure in a much more limited way, focused on the figure of a single enemy.

Index

Mots-clés : analyse du discours , dévoilement, guerres de religion, libelles, polémique, première modernité, rhétorique

Géographique : France , Pays-Bas méridionaux

Chronologique : XVIe siècle

Plan

Texte intégral

Si, comme la vérité, le mensonge n’avoit qu’un visage, nous serions en meilleurs termes. Car nous prenderions pour certain l’opposé de ce que diroit le menteur. Mais le revers de la verité a cent mille figures et un champ indefiny1.

L’auteur de la Remonstrance tres-docte envoyee aux Catholiques François par un Catholique Anglois, libelle2 diffusé au cours du second semestre de l’année 1589 par l’imprimeur parisien Antoine du Brueil, se lamente : « À la verité, les enfants de l’Église sont tellement bigarés maintenant en opinion qu’il est bien mal-aisé de les recognoistre3. » Durant les guerres de Religion, l’antagonisme politique et religieux toujours croissant et la démultiplication inédite des moyens de communication publique ont structuré la société en camps et en partis se revendiquant ouvertement comme tels4. Ces derniers se configurant et se reconfigurant en fonction du contexte, sans cesse plus dense et complexe, les cartes finissent par être brouillées. La Remonstrance tres-docte l’atteste : après trente années de conflit, les catholiques ne parviennent plus à déterminer avec précision qui fait partie des leurs.

Dans ce contexte d’apparences trompeuses, la thématique du masque devient omniprésente au sein de la vie sociale, culturelle et politique des guerres de Religion5. C’est à son rôle au sein des libelles produits durant ces conflits que cette enquête est dédiée. En effet, les opuscules publiés à la fin du XVIe siècle recourent avec un rythme extrêmement soutenu à cette rhétorique souvent employée en contexte polémique6 : les catholiques, accusés de cacher leurs ambitions derrière des motifs religieux7, répliquent en rejetant sur leurs ennemis la responsabilité de la dissimulation généralisée8. Jouant sur la peur, entretenant la mobilisation des fidèles, appelant à la traque des hypocrites, cet argumentaire de la chute du masque servira notamment à légitimer une intolérance de mots autant que de faits. Ce sont ces pratiques discursives que cette enquête se propose d’étudier : comment les libellistes ont-ils allié dévoilement et intolérance au sein d’un contexte discursif unique ?

Le libelle constitue en effet un régime discursif tout à fait spécifique : il s’inscrit dans le contexte le plus précis, dans une dynamique de publication extrêmement rapide et a pour essence la désignation de l’ennemi9. C’est toute la richesse des liens entre dévoilement et intolérance au sein de la posture énonciative et de la temporalité propres aux libelles que cette enquête souhaite explorer. Le champ de recherche retenu est celui du camp catholique, la production a longtemps été ignorée ou déconsidérée par les chercheurs10 et au sein de laquelle les liens entre rhétorique du dévoilement et intolérance se déploient pourtant selon une configuration très instructive à propos de la culture politique des guerres de Religion. Deux corpus seront envisagés successivement : les libelles publiés par la Ligue parisienne entre 1585 et 1594 et la polémique favorable aux Habsbourg produite dans les Pays-Bas méridionaux entre 1579 et 1581. Bien qu’issus de contextes différents, ces deux ensembles de textes sont en effet traversés par de nombreux points communs qui n’ont pas encore été systématisés, dont, précisément, l’exploitation de la rhétorique du dévoilement.

La France

Vingt-cinq ans après le déclenchement des guerres de Religion, la France traverse une crise supplémentaire : en 1585, la perspective de la montée sur le trône du huguenot Henri de Navarre suite à l’extinction des Valois suscite la formation de ligues nobiliaire et populaires, et le roi Henri III peine à maintenir son autorité dans un royaume plus que jamais divisé11. Si le mouvement catholique produit dès sa fondation de nombreux textes polémiques, un événement joue un rôle fondamental dans le discours tenu par ces imprimés : l’assassinat du duc et du cardinal de Guise commandité par Henri III aux États généraux de Blois fin décembre 1588 déchaîne la fureur des ligueurs contre le monarque, violemment diffamé par des centaines de libelles12 – près d’un par jour parait à Paris durant l’année 158913. Dans ce contexte d’une exceptionnelle densité, la rhétorique du dévoilement et les injonctions intransigeantes envers les ennemis du mouvement ligueur redoublent d’intensité.

Le dévoilement

Dès les premiers jours de l’année 1589, les libellistes exploitent l’assassinat des Guise et s’emploient notamment à démontrer que cet épisode dramatique a permis de faire tomber le masque du roi :

Mais pour laver nostre impieté, pour expier nostre meschenceté, pour dessiller nos yeux orphelins de raison, pour nous retirer du tombeau de peché ; bref, pour nous refrener nostre audace, & rabbattre nostre orgueil, il estoit expedient que la cheute de ces deux personnages, protecteurs de nostre religion, nous vint à tomber sur les bras14.

Depuis sa fondation en 1585, la Ligue a proclamé sa volonté de sauver le royaume et la foi en collaborant avec le roi. À présent, les catholiques sont formels : durant ces quatre années, ils avaient les yeux scellés, étaient orphelins de raison. L’assassinat de Blois est expédient car il rend l’erreur de la Ligue évidente : « ceste insigne trahison avoit levé le masque duquel l’on […] avoit si longtemps abusez [les Ligueurs] 15. »

Les faits fournissent ici aux libellistes le coupable nécessaire à leur entreprise de dénonciation. Désirant rendre la culpabilité du roi indubitable, les polémistes exploitent les techniques de la rhétorique judiciaire16 afin de démontrer combien « l’hypocrite execrable17 » abuse les Français par ses dissimulations depuis le début de son règne. Le martire des deux freres accuse :

Ce Sardanapale, pour nous mieux engeoler, ce [sic] voulut masquer & voiler du voile commun à tous meschans, à sçavoir de la pieté & devotion, pour soubz le voile executer la depravee volonté qu’il a tousjours eue emprainte en son viperin courage d’oprimer & ruyner l’Eglise & la religion de laquelle ce meschant en la seule apparence faisoit profession, de mesme le malicieux pescheur cache l’ameçon de l’amorce, afin que le simple poisson y soit pendu par sa credulité18.

On pourrait multiplier à l’envi19 les extraits de libelles dénonçant le « plus grand hipocrite qui fut oncques, qui s’est tant deguisé & masqué20. »

Cette rhétorique de la duplicité ne se déchaîne pas que sur le seul Henri III. L’assassinat des Guise provoque une radicalisation généralisée du discours catholique, notamment lorsqu’il s’agit de commenter le double assassinat de Blois : les libelles accusent « quelques certains courtizans realistes21 » de chercher à « rendre le faict moindre qu’il n’est, paliant du voile d’imprudence la cruauté indicible d’un si execrable mesfaict22. » Se nourrissant à nouveau de la dénonciation, les libelles incriminent les partisans du roi meurtrier du même grief que lui : la dissimulation. Ils dénoncent une désinformation généralisée à propos de l’assassinat des Guise :

Nous sommes advertis que depuis les massacres, & autres malheurs arrivés en la ville de Blois, plusieurs mal affectionnez à la Religion, & ne s’en servans que comme de masque, pour tromper les catholiques, vont de ville en autres, semans des faux bruits, & desguisans la verité de ceste histoire tragique23.

Poursuivant leur recherche et leur dénonciation de coupables, les libelles intensifient aussi leurs critiques contre les politiques, individus qu’Arlette Jouanna caractérise sur la base de leur « attitude face au fait politique ; cette attitude peut être définie comme une approche technicienne et réaliste des problèmes de gouvernement, considérés séparément de leur finalité religieuse (ce qui ne veut pas dire, bien entendu, que celle-ci est rejetée)24. » Toute définition plus fine des politiques semble problématique pour deux raisons : d’une part, leur positionnement précis a toujours consisté en une adaptation de l’attitude générale décrite par Arlette Jouanna à la configuration politique du moment25 et, d’autre part, les politiques ne se sont jamais considérés comme un parti et n’ont donc jamais publié de manifeste ni défini ce qu’être politique signifie selon eux – ce sont principalement leurs adversaires, et singulièrement leurs adversaires ligueurs, qui ont utilisé et défini ce terme que les politiques eux-mêmes récusent26.

Via leurs libelles, les ligueurs dénoncent les politiques depuis trois ans, mais l’année 1589 est le théâtre d’une explosion de leur vindicte27. Les libelles les accusent d’avoir secrètement aidé leur chef Henri III à assassiner les Guise28. Le crime principal de ces « catholiques morfondus, catholiques par benefices d’inventaire, catholicques à tous vents29 » est d’être autant hypocrites que le roi assassin : « quelque beau semblant qu’ils facent, je croy qu’ils n’ont autre Dieu que leur folle volonté & fantasie30. » De nombreux libelles brossent un portrait sans concession de ces personnages « qui, plus inconstans que des girouettes, se laissent aller à tout vent31 » et se caractérisent avant tout par le port d’un « masque trompeur32 ».

La dénonciation répétée d’ennemis innombrables et plus hypocrites les uns que les autres est constitutive de l’ethos des libellistes qui, à travers cette « obsession de ce qui est caché33 », s’érigent en révélateurs : la rhétorique du masque légitime la prise de parole contestée34 de ceux qui, habilités à repérer « ces regnards […] [qui] s’efforcent continuellement de nous esblouir les yeux35 », ont alors le devoir de les dénoncer36 et « descouvrir le masque de ces pippeurs, qui souz le tiltre de politics veulent renverser toute police37. »

La peur

Qu’elle s’applique à Henri III ou aux politiques, la rhétorique du dévoilement est utilisée par les libellistes ligueurs pour appuyer d’autres argumentaires construits afin de plaider en faveur de la cause catholique. Parmi ceux-ci figure l’instrumentalisation de la peur. Les liens entre l’écrit et les faits sont ici fondamentaux : dans le contexte angoissant des guerres de Religion, le discours entretient une crainte préexistante et, parfois, la crée ab nihilo38. L’Apologie ou defence de la juste revolte des Français repart ainsi de l’hypocrisie d’Henri III :

Il a jusques icy caché dedans son ame un amas d’immondicitez, mais il nous a monstré trop tost combien son ame estoit sanguinaire […], & croyez que depuis qu’un tyran lasche la bride à la cruauté, jamais il ne peut se repaistre à suffisance du sang humain39.

Le masque dissimule une vérité angoissante – le fait que le Valois soit prêt à commettre d’autres crimes. Les libelles présentent aux catholiques la perspective effrayante de succéder aux Guise comme victimes du tyran40.

La méfiance de chacun envers tout le monde, caractéristique générale de l’« ère du soupçon41 » que constituent les guerres de Religion42, devient exacerbée dans le contexte de la Ligue. Après l’assassinat des Guise, celle-ci publie des textes présentant les hypocrites comme des menaces pour attiser la peur des catholiques qui, depuis mai 1588, craignent une Saint-Barthélemy à l’envers : des récits narrent les cruautés perpétrées par les royalistes à l’encontre des catholiques et affirment qu’à l’instar des Grecs entrés insidieusement dans Troie au moyen d’un cheval, les politiques infiltrent les villes ligueuses pour y massacrer les catholiques quand l’heure sera venue43. Le siège de Paris par Henri III et Henri de Navarre durant le premier semestre 1589 permet aux libelles d’exprimer avec une vigueur renouvelée le caractère dramatiquement dangereux de la situation en présentant le parti catholique comme seul contre tous : « Voyez vous pas que tous les heretiques de la terre s’apprestent pour vous destruire44 ? » Naturellement, cette menace est dissimulée : à travers ses libelles, la Ligue décrit comment les politiques « cherchent & espient toute occasion de nous trahir & livrer » aux « sanglantes mains » des protestants qui massacreront les catholiques « en vengeance de la sainct Barthelemy45. » Les politiques sont une insidieuse épée de Damoclès : « nous ne pouvons demeurer avec nos simulez catholiques sans extreme danger46. » En exacerbant la peur qui s’empare des catholiques à partir de l’éclatement de la Réforme protestante, les libelles font écho aux prédicateurs qui, depuis des années, présentent la religion catholique comme menacée par les nombreux ennemis qui l’entourent47. La crainte d’un triomphe sournois du calvinisme est exploitée pour attiser l’intransigeance indispensable à la cohésion de la Ligue48.

La guerre

Les libellistes instrumentalisent la peur dans un but précis : entretenir la combativité des catholiques. On le constate très clairement dès le titre du libelle Malheurs et inconveniens qui adviendront aux Catholiques faisant paix avec l’heretique : la menace de la damnation éternelle est un argument en faveur de la poursuite du combat. Dans son célèbre registre-journal, Pierre de L’Estoile témoigne de la fréquence avec laquelle les rhétoriques du dévoilement, de la peur et de la mobilisation sont intrinsèquement liées par les libelles ligueurs :

Ceux de la Ligue […] firent publier par toute la France, et singulierement à Paris, […] que le masque estoit descouvert, […] partant, qu’il ne faloit plus douter qu’en ceste guerre il n’y alloit que de la seule religion catholique qu’on vouloit extirper et bannir du roiaume de France, pour la defense et conservation de laquelle il faloit à present plus que jamais se resouldre, et n’y espargner vies ni biens49.

L’apparition soudaine, après les assassinats de Blois, de cet argumentaire inédit constitue l’indice d’une crainte, dans le chef des dirigeants ligueurs, d’une démobilisation au sein de leur camp suite à la disparition de la figure charismatique du duc de Guise50. Les libelles appellent désormais explicitement au maintien de l’Union jusqu’à la mort51. L’un d’entre eux, paru au début de l’année 1589, est intitulé Justification de la guerre entreprise, commencee et poursuivie souz la conduicte de tres-valeureux et debonnaire Prince Monseigneur le duc de Mayenne. Pour les catholiques de la France contre les heretiques, leurs defenseurs, fauteurs, complices et alliez, contenant responce aux raisons amenees par les Politiques contre icelle guerre et entreprise : la Ligue éprouve soudainement le besoin explicite de rassembler les catholiques autour de Mayenne, frère du défunt duc de Guise qui dirige les opérations militaires à partir de 1589, et accuse tous ceux s’opposant à la guerre d’être politiques.

Cette accusation n’est ni isolée ni inédite. Plusieurs libelles, parus avant et après l’assassinat des Guise, dénoncent les édits de pacification comme des victoires des politiques dans leur entreprise sournoise de faire triompher le calvinisme et comme la cause des malheurs affligeant la France depuis trente ans52. Après l’assassinat des Guise, l’Apologie ou defence de la juste revolte des Français lie encore davantage la guerre à la rhétorique de la duplicité en accusant les partisans de la paix d’être hypocrites :

Il est besoin de hardiesses pour secouer le joug de servitude ; que ceux-là trebuchent au fond de l’enfer, lesquelz souz pretextes de Religion (ou plutost superstition) taschent de nous retirer de ceste saincte guerre53.

Le libelle poursuit : « la guerre est juste quand elle est necessaire, & les armes sont bien prises quand c’est pour le soustien de la Religion & patrie54. » Tout qui affirmerait le contraire serait coupable d’hypocrisie car l’attachement à la religion ne s’exprime pas par des mots mais par la guerre menée en son nom : au sein de cette rhétorique exclusiviste et manichéenne, la prise des armes est la seule preuve valable de fidélité des catholiques envers Dieu. Les libellistes exploitent ainsi le fait que, depuis le début des guerres de Religion, « l’élément fédérateur [des politiques] est le souci de la paix civile, dont la condition est la tolérance temporaire de la dualité des confessions55 » : par leurs textes polémiques, les catholiques zélés entendent se démarquer de ces « zélateurs de la paix56 » en affirmant que, ces hypocrites étant experts en dissimulation, la paix qu’ils proposent est en réalité un piège, c’est-à-dire l’option par laquelle la guerre serait prolongée, et, pire, « l’échec de toute vraie politique chrétienne57 ». Ainsi, la Ligue entretient la mobilisation de ses adhérents par une sanctification de la violence, par une « eschatologie de la guerre sainte58 ». C’est ainsi que les contours de deux camps, celui de la bonne guerre et celui de la mauvaise paix, commencent à être dessinés : le conflit est présenté comme une lutte sans merci entre le bien et le mal.

La traque

La rhétorique du dévoilement appuie donc un argumentaire tirant parti de la peur pour plaider la guerre. Il est possible de préciser la nature de la mobilisation que les polémistes s’emploient ainsi à entretenir. En effet, les libelles étudiés dans le cadre de cette enquête sont presque tous imprimés et vendus à Paris. Bien que les biais de circulation de ces courts imprimés soient nombreux et variés, ils sont avant tout lus dans les villes où les libraires les diffusent59. Dès lors, la lutte à laquelle les libelles appellent peut faire référence aux affrontements entre les armées ligueuse et royaliste, mais aussi à d’autres formes de mobilisation, plus proches de ce que les citadins lisant ces textes loin des champs de bataille peuvent appliquer.

La mobilisation des catholiques peut tout d’abord prendre la forme d’une révolte contre Henri III : la menace permet de décréter un état d’urgence qui autorise une révolte armée contre le souverain sans jugement formel ni légitimation extérieure60. Mais les concepts de tolérance et de duplicité permettent d’identifier des formes d’action belliqueuse et urbaine à l’encontre d’autres individus. Ainsi, l’Advis et exhortation en toute humilité & obeissance repart du grand désordre d’apparences déjà constaté par d’autres libelles : « le monde d’aujourd’huy est si meschant & si fort corrompu, bigarré & divisé […]61. » Conformément à la posture énonciatrice propre au libelle, il désigne ensuite les coupables de cet état de faits : il s’agit naturellement de ceux qui « n’ont en eux aucune constance ny fermeté en la foy & religion catholique », qui « sont de belle apparence & pleins de beaux & graves propos de rhetorique, mais fort peu fermes, zellez & affectionnez à la foy & religion catholique62. » Enfin, il propose une solution à ces troubles en exhortant en ces termes les membres du conseil de la Ligue parisienne : « soyez s’il vous plaist prompts & diligens à faire executer severement voz bonnes & sainctes ordonnances contre les ennemis de Dieu, & de la saincte Union catholique63. » Le libelle appelle explicitement à une traque des ennemis, qu’il avait préalablement définis comme les catholiques modérés. Publié à Paris, s’adressant au conseil de la Ligue parisienne, ce texte illustre que, pour les catholiques, l’ennemi à combattre est avant tout intérieur : « les ennemis de Dieu, & de la saincte Union catholique » étant les mêmes, le devoir de tout bon zélé est de châtier les adversaires de l’Union aussi sévèrement que les hérétiques déclarés. Le politique, qui a trahi Dieu en se détournant de la cause catholique, est l’incarnation idéale de cet ennemi intérieur64. Le discours polémique se fait ironique : ceux qui sont partisans de la paix constituent désormais l’objet même du combat mené par la Ligue. Dans les libelles, le politique incarne alors « un opposant contre lequel on veut focaliser les haines et une animosité meurtrière65. »

« Dès l’été 1589, la psychose de la trahison, corollaire naturel de leur situation d’assiégés, tendait à s’emparer des Seize », le conseil de la Ligue parisienne. « Vivant dans la hantise de la trahison, ils font vivre Paris dans la terreur66. » L’action de ce régime au sein de la capitale est bien documentée67, encore que les assassinats aient été peu nombreux68. Cette traque qui débute dans la capitale peut être lue comme la traduction concrète du discours alliant dissimulation, peur et guerre. D’après le royaliste modéré Pierre de L’Estoile, « il n’estoit pas permis à Paris de se monstrer autre que ligueur69. » La question de l’apparence est cruciale car la traque se nourrit de la duplicité : la méfiance généralisée caractéristique des guerres de Religion atteint des proportions inédites en 1589. « La Ligue extrémiste tirait les conséquences ultimes de ce postulat : qui sait si le “politique”, tout comme l’hérétique, n’attirait par sur la cité la colère de Dieu70 ? » Le doute induit par la duplicité de l’ennemi légitime un principe de précaution fanatique : selon « la rhétorique exclusiviste71 » des catholiques zélés, tout qui n’est pas un allié de l’Union est son ennemi. Une « obsession angoissée du traître72 » s’empare de la Ligue : la trahison unit logiquement la traque aux rhétoriques de la peur et de la dissimulation. Elie Barnavi l’a parfaitement synthétisé : « Qui est catholique alors, aux yeux des Ligueurs ? Le Ligueur […]. Et qui est hérétique ? Celui qui n’est pas Ligueur73. »

D’après Pierre de L’Estoile, les ligueurs « qualifiaient de “Politique” quiconque n'appartenait pas nommément à la Ligue74. » Véronique Montagne a démontré que, sous la plume des libellistes catholiques, le terme est devenu une antonomase – une catégorisation reposant sur « une vision donnée » du concept et, plus largement, sur « une stratégie de dénigrement75 ». Dans les libelles, la mention du politique est extrêmement fréquente, mais sa définition plutôt rare76 : les polémistes recourent ici à l’amalgame, stratégie rhétorique selon laquelle « il faut que l’ennemi n’ait qu’une seule tête pour être abattu77. » Le masque que portent tous ceux qui ne sont pas ligueurs – des catholiques modérés aux royalistes convaincus – uniformise cet ennemi au visage rigoureusement identique en apparence : les libelles appellent à la traque de « quelques politiques cachez, & quelques catholiques à gros grain, lesquels on debvroit tous brusler dans un mesme feu78. » Un texte a pour titre Advis sur ce qui est à faire tant contre les Catholiques simulez, que les ennemis ouverts de l’Eglise Catholique : les politiques et les huguenots déclarés sont logés à la même enseigne. L’Estoile confirme l’assimilation totale entre politiques et calvinistes : à l’annonce de l’assassinat d’Henri III par Jacques Clément, « ceux qui ne riaient point et qui portoient tant soit peu la face mélancolique, étaient réputés pour Politiques et Hérétiques79. » L’amalgame fait basculer la France dans un monde dual : il n’existe désormais plus que deux camps, celui des « heretiques & de tous leurs alliez80 » ainsi que celui de « toute la Chrestienté81 ». Afin de mettre de l’ordre dans une nation aux cartes fortement brouillées, les libellistes recourent à l’amalgame afin de procéder à une simplification extrêmement manichéenne. Henri III n’y échappe pas : d’après un libelle, « le masque est levé, nous n’avons à faire la guerre que contre les heretiques, car le tyran s’est joint avec eux82. » L’amalgame permet la stigmatisation83 et même la diabolisation84 : l’injure de « politique » est répétée à travers un « matraquage polémique85 » abondant. À titre d’exemple, on peut citer l’intitulé du libelle Remonstrance à tous bons Chrestiens et fideles Catholiques à maintenir la saincte Union […] contre les efforts du tyran, ces complices & alliés politiques huguenots, & autres heretiques. Si les catholiques dénoncent le « voile commun à tous meschans86 », c’est parce que la duplicité générale dissimule toute nuance – les deux seules catégories valables dans un « monde […] si fort corrompu, bigarré & divisé87 » sont les hommes qui ne portent pas de masque d’une part et les hypocrites de l’autre.

C’est ainsi que les concepts de tolérance et de duplicité permettent d’expliquer pourquoi la Ligue a subitement fait vivre Paris dans la terreur. L’intolérance de papier, bâtie depuis plusieurs années par les libelles catholiques et radicalisée par ceux parus après l’assassinat des Guise, a créé le cadre de représentations légitimant une traque qui n’avait plus besoin que d’un événement extérieur – le siège de Paris – pour se déclencher. Les libelles « permettent au lecteur de glisser imperceptiblement dans un monde parallèle dont il est, de simuler des gestes de violence88. » Si violences symbolique, physique et rhétorique se répondent et font système89, c’est avant tout parce que les libelles ne se contentent pas de mettre en récit la violence physique : ils structurent une rhétorique de l’inconciliable en décrivant de manière manichéenne la configuration politico-religieuse du moment90. Le discours a entretenu voire créé une angoisse afin de légitimer une terreur de faits dans Paris : à une peur succède une autre91. Les ligueurs nommaient leur mouvement « Union »92 : à la vaste union nobiliaire et populaire pour la religion et le royaume succède l’union binaire des zélés contre les autres93. « L’opposition entre le Bien et le Mal repose sur un puissant jeu d’antithèses »94 : le duc de Guise et Henri III, les politiques à blâmer et les catholiques à louer, les ligueurs et les autres, « oi men kai oi de95 ».

Le vrai

Cette enquête étudiant successivement duplicité, angoisse, guerre et traque permet de répondre à une question fondamentale : quelle est la valeur associée par les ligueurs à l’intolérance que prônent leurs libelles ? Au terme de ce parcours, une réponse semble s’imposer : la vérité. Durant les guerres de Religion, c’est elle qui, en effet, permet à chaque camp de se positionner face aux autres96. Dès lors, au sein de la polémique ligueuse, la dissimulation si régulièrement dénoncée n’est qu’un élément du crime plus global dont les libellistes accusent leurs adversaires : celui d’être les ennemis du vrai. Ainsi, tandis qu’Henri III est accusé d’avoir « comué & changé la vérité de Dieu en mensonge97 », les politiques sont incriminés car ils « ne sont encore Huguenots manifestes, ne Catholiques vrais & zelez98. » De tous les adversaires de la Ligue, ce sont les politiques qui sont le plus régulièrement accusés d’être des ennemis de la vérité99 : « Qui a jamais veu […] un calviniste plus ennemy de la vraye religion qu’un politique100 ? » Ainsi, les libellistes expliquent qu’il faut refuser la paix que proposent les politiques car elle est fausse101 mais continuer à se battre en faveur de « la paix vraie102 » : les politiques sont accusés de préférer « la paix à la vérité103 ». Dans une France remplie d’hypocrites, les libelles affirment que « les politiques sont pires que les hérétiques104 » et que l’Union est le camp des « bons et vrais catholiques105. » Tout Français ne soutenant pas la Ligue ne mérite pas l’épithète sacrée de la vérité : « Qui ferait aultrement ne seroit point vray catholique106. » Le combat de l’Union est décrit comme celui de la vérité divine contre la duplicité diabolique.

On comprend alors le rôle-clef de la tolérance dans ce discours. D’après Denis Lacorne, elle présuppose notamment « la compréhension et le respect de conceptions diverses et contradictoires de la vérité107. » C’est précisément ce que la Ligue refuse : pour l’Union, le vrai ne peut se décliner qu’au singulier. Les libelles haranguent les catholiques en ce sens : « cherchons ensemblement la verité108. » La vérité devient l’arme des catholiques zélés contre les politiques hypocrites : « Faictes fondre & esclater la verité sur les oreilles des ennemis de nostre religion, qui la craignent plus que la corde de laquelle il [sic] seront quelque jour pendus109. » D’après la linguiste Julia Kristeva, « la tolérance n’est que le degré zéro du questionnement, qui ne se réduit pas au généreux accueil d’autrui des autres, mais les invite à se mettre en question eux-mêmes110 » : la remise en question est étrangère au système discursif ligueur qui, aussi radical qu’intransigeant, plaide pour une vérité à sens unique et sans aucune concession.

Ici aussi, intolérance et dissimulation sont intrinsèquement liées. Les adversaires de la Ligue sont accusés de masquer la vérité aux catholiques :

Comme le Soleil bien souvent est obscurcy par quelques espais nuages, toutesfois par sa force et vertu naturelle se faict voye & passage au travers de ceste obscurité […], ainsi la vérité est bien souvent cachée du mensonge grossier, mais en fin elle se faict paroistre111.

Le ciel perturbé obscurcissant le soleil est la métaphore de la France des guerres de Religion, au sein duquel les politiques sont les nuages masquant la vérité aux « vrais » catholiques. Par cette stratégie rhétorique, les libellistes tressent à nouveau leurs propres lauriers, s’érigeant au rang de dissipateurs de nuages et de révélateurs de la vérité.

Les Pays-Bas

Durant la seconde moitié du XVIe siècle, les dix-sept provinces constituant les Pays-Bas habsbourgeois ne sont pas non plus épargnées par une série de violents conflits de nature tant religieuse que politique. La répression intransigeante du calvinisme que le roi Philippe II ordonne dès le début des années 1560 et son mode de gouvernement rompant avec les traditions de ces provinces conduisent progressivement à un soulèvement mené par la noblesse. Durant les premières années de la guerre de Quatre-Vingts Ans qui débute en 1568, plusieurs villes et provinces se rallient aux rebelles. En 1578, le gouverneur général Alexandre Farnèse parvient à reconquérir progressivement plusieurs de ces territoires dans le sud catholique tandis que le chef des insurgés, Guillaume d’Orange, assoit son pouvoir sur le nord calviniste. Le 1er juin 1579, suite au succès d’opérations diplomatiques menées par Farnèse, Philippe II propose une paix générale qui prévoit notamment le départ progressif mais total des non catholiques des provinces reconquises dans le sud. Des textes polémiques sont alors produits à Mons et à Bruxelles, centres du pouvoir de Farnèse, pour appuyer par les mots cette politique de reconquête et de pacification112.

Plusieurs d’entre eux utilisent la rhétorique du dévoilement. Ainsi, Le Renart descouvert, libelle au titre éloquent, proclame son intention d’« aider à découvrir le masque souz lequel […] tant d’hommes ont esté seduiz113 » par Guillaume d’Orange. Les textes publiés entre 1579 et 1581 créent un véritable vocabulaire de la duplicité114 : le chef des insurgés est un « renart diabolic115 », un « double Renard116 », « un si meschant & desloyal dragon117 », un « faulx Hypocrite118 ». La vindicte polémiste pro-Habsbourg attaque Guillaume d’Orange aussi violemment que la Ligue dénoncera Henri III quelques années plus tard, et il est saisissant de constater à quel point le vocabulaire est similaire entre ces deux corpus produits par des catholiques zélés.

Sur tous les autres points de comparaison, ce sont en revanche des différences que l’on relève. Premièrement, la rhétorique de la duplicité ligueuse se déchainait contre Henri III ainsi que sur les politiques ; or dans les Pays-Bas, elle demeure concentrée sur Guillaume d’Orange119. Ce dernier vient d’être banni par Philippe II et sa tête est mise à prix120 : les publications loyalistes se saisissent dès lors de l’occasion pour démontrer « qu’il est personnellement à l’origine du conflit et que c’est par la duplicité qu’il a rallié des fidèles à sa cause121. » Le fait de se concentrer sur un ennemi clairement identifié est caractéristique de la polémique catholique en général122, mais ce martellement sur une seule et même figure atteint des proportions exceptionnelles dans la polémique loyaliste produite sous le gouvernorat d’Alexandre Farnèse. D’après les libelles publiés dans les Pays-Bas habsbourgeois, le prince d’Orange « est l’unique autheur de toutes persecutions123 » : ses partisans n’étant que des « creatures dudict prince, & dependans de luy […] », ils « ne sont habils assez pour comprendre à quoy ledict Prince tend124. » Loin d’être blâmés, les calvinistes et rebelles du nord sont même les destinataires de ces textes : la polémique loyaliste affirme qu’ils sont des victimes et que les libelles sont produits afin de leur offrir de l’aide pour se sauver des griffes du chef rebelle. Un libelle indique ainsi aux « miserables & vrayment malheureux Hollandois » qu’« il [est] plus que temps d’oster le masque125 » du prince d’Orange. Le cas des politiques français, que les libelles ligueurs incriminent autant qu’Henri III, semble donc tout à fait spécifique.

Dès lors, tout le reste de l’argumentaire identifié dans le contexte de la Ligue catholique française est absent de la polémique produite dans les Pays-Bas. On y retrouve bien un jeu sur la peur, comme dans un libelle publié en 1579 au sein duquel la narration de la persécution des catholiques et de la profanation de leurs lieux de culte par le prince d’Orange126 sert d’introduction à la mise en garde à propos d’une domination calviniste orchestrée par le chef rebelle127 : « et ne cessera ledict Prince, si Dieu ne vous donne la grace d’y pourveoir, jusques à ce qu’il vous aura trestous ruiné & exterminé [sic]128. » La nature de la menace est bien différente de celle brandie par la Ligue : il s’agit des actes d’un seul homme, et non d’une invasion d’innombrables ennemis masqués dans toute la nation ; la peur n’est pas de nature eschatologique.

Ces divergences discursives peuvent trouver une explication dans les contextes très différents qui ont vu naître les deux corpus : l’objectif de la polémique loyaliste produite dans les Pays-Bas n’est pas d’entretenir la combativité des catholiques et de poursuivre le conflit mais, bien au contraire, de réconcilier les dix-sept provinces autour du roi qui, après plus de dix années de guerre, accorde son pardon aux villes retournées sous son autorité129. En 1580 paraît ainsi à Mons un texte intitulé Le retour de la concorde aux Pays Bas, libelle au titre éloquent plaidant en faveur d’« une ferme paix entre les bons serviteurs & sujets du Roy130 ». La polémique pro-Habsbourg présente Orange comme le chef du parti de la guerre, comme l’unique obstacle à la concrétisation du désir général de paix. Cet argumentaire dénonçant la guerre exploite la duplicité que les libelles ligueurs utiliseront quelques années plus tard pour dénoncer la fausse paix des politiques : tandis que Le retour de la concorde met en garde ses lecteurs contre « les artifices des seditieux131 », un autre libelle affirme que « ledit prince & les siens (faisants semblant de la vouloir, & ne desirants rien moins) tachent par tous moyens empescher132 » la paix, et un troisième texte décrit comment ce « pervers ennemy du repos & bien publicque » « fait […] semblant d’estre pacifique133 ».

Il n’y a dès lors aucune traque à organiser, aucune structuration d’un camp comme un nous affrontant les autres : la rhétorique de la duplicité émaille la polémique loyaliste mais est tout entière concentrée sur la figure du prince d’Orange. La comparaison entre les deux corpus révèle donc que la rhétorique du dévoilement peut être mobilisée au sein de discours diamétralement opposés : le lien organique entre la dissimulation et l’intolérance n’est pas systématique au sein des corpus mobilisant l’argumentaire du masque.

Conclusion

D’après Barbara de Negroni, « tous les petits libelles publiés du XVIe au XVIIe siècle en France […] sont des textes essentiels pour comprendre l’histoire de la notion de tolérance134. » Cette enquête permet de confirmer cette hypothèse et de la préciser en montrant comment l’étude comparative des pratiques discursives au cœur de ces sources peut nous aider à comprendre la manière dont les hommes des guerres de Religion ont pensé la coprésence.

L’optique comparatiste retenue a permis d’identifier plus de différences que de points communs. Dans les Pays-Bas, l’objectif des catholiques est simple : il vise à interrompre les opérations militaires et consolider le pouvoir royal. La rhétorique de la duplicité se focalise sur un seul homme afin de réconcilier tous les autres. Tout à l’inverse, la Ligue catholique française est un mouvement clandestin s’opposant au pouvoir royal : elle doit justifier sa propre existence. L’intolérance revendiquée lui donne une cohérence : le triomphe d’une vérité unique est son objectif, la guerre juste le chemin qui y mène, la peur son moteur, les politiques ses ennemis, la traque une action à mener en pure communion.

Le rapport asymétrique au pouvoir des catholiques de part et d’autre de la frontière expliquerait alors les différences au sein de la polémique qu’ils produisent. Les besoins politiques sont différents, et les pratiques discursives étant au service de ces derniers, elles le sont aussi. On peut donc retenir, d’une part, que la Ligue catholique française représente un cas absolument exceptionnel à bien des égards et, d’autre part, qu’il peut surtout être identifié comme tel en négatif : il semble donc crucial d’envisager tout corpus polémique des guerres de Religion en le comparant à d’autres ensembles de textes.

Notes de bas de page numériques

1 Montaigne, Essais, livre premier, « Des Menteurs » [1580], édité par P. Villey et V.‑L. Saulnier, mis en ligne par P. Desan, https://artflsrv03.uchicago.edu/philologic4/montessaisvilley/navigate/1/3/10/.

2 Sur ce terme : Tatiana Debbagi Baranova, À coups de libelles. Une culture politique au temps des guerres de Religion (1562–1598), Genève, Droz, 2012, p. 35-36.

3 Remonstrance tres-docte envoyee aux catholiques François par un catholique Anglois, Paris, Anthoine du Brueil, 1589, p. 7.

4 Nicolas Le Roux, « “Il est impossible de tenir les langues des hommes bridées” Opinion commune et autorité monarchique au temps des troubles de religion », in Laurent Bourquin, Philippe Hamon, Pierre Karila-Cohen et Cédric Michon (dir.), S’exprimer en temps de troubles. Conflits, opinion(s) et politisation de la fin du Moyen Âge au début du XXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2011, p. 63-69.

5 Voir notamment Xavier Le Person, « Practiques » et « practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (1584-1589), Genève, Droz, 2002.

6 Yannick Barthe et al., « Sociologie pragmatique : mode d’emploi », Politix, 103/3, 2013, p. 184-185.

7 Voir, par exemple, Le masque de la Ligue et de l’Hespagnol decouvert, Tours, Jamet Mettayer, 1590. Sur ce sujet : Barbara de Negroni, Intolérances. Catholiques et protestants en France (1560-1787), Paris, Hachette, 1996, p. 12 et 42 ; Jan Miernowski, « “Politique” comme injure dans les pamphlets au temps des guerres de Religion », in Thierry Wanegffelen (dir.), De Michel de l’Hospital à l’édit de Nantes : politique et religion face aux Églises, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2002, p. 340, 347.

8 Barbara de Negroni, Intolérances. Catholiques et protestants en France (1560-1787), p. 23 ; Nicolas Le Roux, Un régicide au nom de Dieu. L’assassinat d'Henri III (1er août 1589), Paris, Gallimard, 2006, p. 87-88.

9 Tatiana Debbagi Baranova, À coups de libelles. Une culture politique au temps des guerres de Religion (1562–1598).

10 Marco Penzi, « Les pamphlets ligueurs et la polémique anti-ligueuse : faux textes et “vrais faux”. Propagande et manipulation du récit (1576-1584) », in Jacques Berchtold et Marie-Madeleine Fragonard (dir.), La mémoire des guerres de Religion. La concurrence des genres historiques XVIe-XVIIe siècles. Actes du colloque international de Paris (15-16 novembre 2002), Genève, Droz, 2007, p. 133‑151 ; Marco Penzi, « Damnatio memoriæ. La Ligue Catholique française e la storiografia, tra politiques, rivoluzionari, mistici e liberali », Quaderni storici, vol. 40/1, 2005, p. 263284.

11 Jean-Marie Constant, La Ligue, Paris, Fayard, 1996 ; Nicolas Le Roux, Un régicide au nom de Dieu. L'assassinat d'Henri III (1er août 1589).

12 Tatiana Debbagi Baranova, À coups de libelles. Une culture politique au temps des guerres de Religion (1562-1598), p. 302-316.

13 Denis Pallier, Recherches sur l'imprimerie à Paris pendant la Ligue (1585-1594), Genève, Droz, 1975.

14 Origine de la maladie de la France, avec les remedes propres à la guarison d’icelle, avec une exortation à l’entretenement de la guerre, Paris, Jacques Varangles, [1589], p. 4-5.

15 Le fouet des heretiques, politics, et traistres de la France associez du feu Roy de Navarre, Lyon, Loys Tantillon, 1590, p. 3.

16 Tatiana Debbagi Baranova, À coups de libelles. Une culture politique au temps des guerres de Religion (1562-1598), p. 467.

17 Epitaphes des deux freres martyrs par un gentil-homme angevin, Paris, Didier Millot, 1589, p. 9.

18 Le martire des deux freres. Contenant au vray toutes les particularitez les plus notables des massacres, & assasinats, [Paris], s.n., 1589, p. 7.

19 Sur le caractère répétitif des libelles ligueurs : Alexandre Goderniaux, « Répéter pour convaincre. Usages polémiques de la répétition dans les libelles de la Ligue parisienne (1585-1594) », in Loula Abd-elrazak et Valérie Dusaillant-Fernandes (dir.), La répétition du Moyen Âge à nos jours, New York, Peter Lang, 2020, p. 77-97.

20 La contrepoison contre les artifices et inventions des politiques & autres ennemis de la religion catholique, Paris, Anthoine le Riche, 1589, p. 27.

21 Apologie ou defence de la juste revolte des Français contre le roy Henri troisiesme, Paris, Jehan Hubi, 1589, f. A1v. Je remercie la biblothèque Sainte-Geneviève pour la numérisation, à titre gracieux, de ce libelle.

22 Apologie ou defence de la juste revolte des Français contre le roy Henri troisiesme, f. A2r.

23 Remonstrance à tous bons Chrestiens et fideles Catholiques à maintenir la saincte Union, Rouen, s.n., 1589, p. 3. Nos italiques. Sur le rôle des rumeurs dans les libelles ligueurs : Alexandre Goderniaux, « “Leurs propos le tesmoignent assez.” Le discours rapporté par voie épistolaire, arme de la Ligue parisienne (1585-1594) », in Karine Abiven et Céline Lignereux (dir.), Le discours rapporté en contexte épistolaire (XVIe–XVIIIe siècle), revue Ouvroir Litt&Arts, en ligne, à paraître.

24 Arlette Jouanna, « Les ambiguïtés des Politiques face à la Sainte Ligue », in Thierry Wanegffelen (dir.), De Michel de l’Hospital à l’édit de Nantes : politique et religion face aux Églises, p. 483. D’autres éléments de définition peuvent être trouvés dans Jan Miernowski, « “Politique” comme injure dans les pamphlets au temps des guerres de Religion » ; Mario Turchetti, « Une question mal posée : l’origine et l’identité des Politiques au temps des guerres de Religion », in Thierry Wanegffelen (dir.), De Michel de l’Hospital à l’édit de Nantes : politique et religion face aux Églises, p. 357-390 ; Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 38/1, 1991, p. 3-21 ; Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” », Le Français Moderne. Revue de linguistique Française, CILF (conseil international de la langue française), 2018.

25 Arlette Jouanna, « Les ambiguïtés des Politiques face à la Sainte Ligue », p. 486.

26 Arlette Jouanna, « Les ambiguïtés des Politiques face à la Sainte Ligue », p. 485-486 ; Marie-Madeleine Fragonard, « Donner toute priorité à la paix du Royaume : un argument des Politiques ? », in Thierry Wanegffelen (dir.), De Michel de l’Hospital à l’édit de Nantes : politique et religion face aux Églises, p. 419-420.

27 Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 3-4 ; Mario Turchetti, « Une question mal posée : l’origine et l’identité des Politiques au temps des guerres de Religion », p. 371.

28 Mario Turchetti, « Une question mal posée : l’origine et l’identité des Politiques au temps des guerres de Religion », p. 376-378.

29 La contrepoison contre les artifices et inventions des politiques & autres ennemis de la religion catholique, p. 10.

30 La contrepoison contre les artifices et inventions des politiques & autres ennemis de la religion catholique, p. 16.

31 Le Karesme et moeurs du politique, où il est amplement discouru de sa maniere de vivre, de son Estat & Religion, Paris, Pierre des Hayes, 1589, p. 12.

32 Le Karesme et moeurs du politique, où il est amplement discouru de sa maniere de vivre, de son Estat & Religion, p. 7.

33 Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 12.

34 Nicolas Le Roux, « “Il est impossible de tenir les langues des hommes bridées” Opinion commune et autorité monarchique au temps des troubles de religion ».

35 Lettre escrite à madame de Tinteville, Paris, Guillaume Chaudiere, 1589, p. 3-4.

36 Denis Crouzet, Les guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525 ‑ vers 1610), t. 2, Seyssel, Champ Vallon, 1990, p. 249.

37 Memoires semez par quelques politics aux Estats qui se tiennent en la ville de Bloys. Avec la response catholique à iceux, Paris, s.n., 1588, p. 6.

38 Mathilde Bernard, Écrire la peur à l'époque des guerres de religion. Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), Paris, Hermann, 2010, p. 13.

39 Apologie ou defence de la juste revolte des François contre le Roy Henry troisiesme, f. D2r-v.

40 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525 ‑ vers 1610), t. 2, p. 465.

41 Jan Miernowski, « “Politique” comme injure dans les pamphlets au temps des guerres de Religion », p. 337.

42 Xavier Le Person, « Practiques » et « practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (1584-1589), p. 21-23 ; Mathilde Bernard, Écrire la peur à l'époque des guerres de religion. Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), p. 12.

43 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 249.

44 Exhortation aux villes catholicques de France de maintenir jusques à la mort la Saincte Union par eux juree contre les heretiques, les fauteurs, & adherans autheurs, & executeurs des massacres de Bloys, Orléans, s.n., 1589, p. 22.

45 Advis sur ce qui est à faire tant contre les Catholiques simulez, que les ennemis ouverts de l’Église catholique, apostolique et romaine, Lyon, Jean Pillehotte, 1590, p. 15.

46 Advis sur ce qui est à faire tant contre les Catholiques simulez, que les ennemis ouverts de l’Église catholique, apostolique et romaine, p. 9.

47 Mathilde Bernard, Écrire la peur à l'époque des guerres de religion. Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), p. 257-260.

48 Mathilde Bernard, Écrire la peur à l'époque des guerres de religion. Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), p. 367-368.

49 Pierre de L’Estoile, Registre-Journal du règne de Henri III, t. VI, 1588-1589, éd. Madeleine Lazard et Gilbert Schrenck, Genève, Droz, 2003, p. 174.

50 Alexandre Goderniaux, « Un bouclier de libelles. L’utilisation du passé proche comme argument contre la démobilisation au sein de la Ligue parisienne (décembre 1588-août 1589) », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, LXXX/1, 2018, p. 102-106.

51 Exhortation aux villes catholicques de France de maintenir jusques à la mort la Saincte Union par eux juree contre les heretiques, les fauteurs, & adherans autheurs, & executeurs des massacres de Bloys.

52 Mario Turchetti, « Une question mal posée : l’origine et l’identité des Politiques au temps des guerres de Religion », p. 369-370, 382-385.

53 Apologie ou defence de la juste revolte des François contre le Roy Henry troisiesme, f. D2v-D3r.

54 Apologie ou defence de la juste revolte des François contre le Roy Henry troisiesme, f. D3r.

55 Arlette Jouanna, « Les ambiguïtés des Politiques face à la Sainte Ligue », p. 487.

56 Étienne Pasquier cité par Arlette Jouanna, « Les ambiguïtés des Politiques face à la Sainte Ligue », p. 487.

57 Marie-Madeleine Fragonard, « Donner toute priorité à la paix du Royaume : un argument des Politiques ? », p. 437. Voir aussi p. 427.

58 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 394.

59 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 187-188.

60 Cornel Zwierlein, The Political Thought of the French League and Rome (1585-1589), Genève, Droz, 2016, p. 150-151.

61 Advis et exhortation en toute humilité & obeissance, Paris, Denis Binet, 1589, p. 9.

62 Advis et exhortation en toute humilité & obeissance, p. 10.

63 Advis et exhortation en toute humilité & obeissance, p. 12.

64 Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 11.

65 Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” ».

66 Elie Barnavi et Robert Descimon, La sainte ligue, le juge et la potence. L’assassinat du président Brisson (15 novembre 1591), Paris, Hachette, 1985, p. 189.

67 Elie Barnavi et Robert Descimon, La sainte ligue, le juge et la potence. L’assassinat du président Brisson (15 novembre 1591) ; Marco Penzi, « Les listes de proscription au temps de la Ligue. Un enjeu politique contemporain et un enjeu historiographique », Mélanges de la Casa de Velázquez, 44/2, 2014, p. 105-118.

68 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 259-268.

69 Cité Elie Barnavi et Robert Descimon, La sainte ligue, le juge et la potence. L’assassinat du président Brisson (15 novembre 1591), p. 189. Nos italiques.

70 Elie Barnavi et Robert Descimon, La sainte ligue, le juge et la potence. L’assassinat du président Brisson (15 novembre 1591), p. 190.

71 Denis Crouzet, « Le devoir d’obéissance à Dieu : imaginaires du pouvoir royal », Nouvelle revue du XVIe siècle, 22/1, 2004, Métaphysique et politique de l’obéissance dans la France du XVIe siècle, p. 20.

72 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 261. Voir aussi p. 259-268.

73 Elie Barnavi, « Hérésie et politique dans les pamphlets ligueurs », in Myriam Yardeni (dir.), Les Juifs dans l’histoire de France, Leiden, Brill, 1983, p. 55.

74 Cité par Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 3-4.

75 Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” ».

76 Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 5-6 ; Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” ».

77 Marc Angenot, La Parole pamphlétaire. Contribution à la typologie des discours modernes, Paris, Payot, 1982, p. 126.

78 Trahison descouverte de Henry de Valois, sur la vendition de la ville de Bologne à Iezabel Royne d’Angleterre, Paris, Michel Jouin, 1589, p. 8.

79 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 492.

80 Le faux visage descouvert du fin Renard de la France, [Paris], Jacques de Varangles, 1589, p. 6. Nos italiques.

81 Le faux visage descouvert du fin Renard de la France, p. 10. Nos italiques.

82 Exhortation aux villes catholicques de France de maintenir jusques à la mort la Saincte Union par eux juree contre les heretiques, les fauteurs, & adherans autheurs, & executeurs des massacres de Bloys, p. 22.

83 Véronique Montagne, « Formes et enjeux des Trahisons de la fin du XVIe siècle », in Silvia Liebel et Jean-Claude Arnould (dir.), Canards, occasionnels, éphémères : « information » et infralittérature en France à l’aube des temps modernes, Actes du colloque organisé à l’Université de Rouen en septembre 2018, 2019, http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?formes-et-enjeux-des-trahisons-de.html .

84 Véronique Montagne, « Formes et enjeux de la diabolisation du Politique à la fin de la Renaissance : le cas de l’imputation de points de vue », Journée d’études Diabolus in littera, Montpellier, 5 octobre 2018.

85 Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” ».

86 Le martire des deux freres. Contenant au vray toutes les particularitez les plus notables des massacres, & assasinats, p. 7.

87 Advis et exhortation en toute humilité & obeissance, p. 9.

88 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 186.

89 On notera toutefois que la violence physique de la Ligue s’est surtout exprimée sous forme de menace : Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 263-268 ; Marco Penzi, « Les listes de proscription au temps de la Ligue. Un enjeu politique contemporain et un enjeu historiographique ».

90 Barbara de Negroni, Intolérances. Catholiques et protestants en France (1560-1787), p. 20-22.

91 Mathilde Bernard, Écrire la peur à l'époque des guerres de religion. Une étude des historiens et mémorialistes contemporains des guerres civiles en France (1562-1598), p. 244-246.

92 Jan Miernowski, « “Politique” comme injure dans les pamphlets au temps des guerres de Religion », p. 339-340.

93 Véronique Montagne, « Formes et enjeux des Trahisons de la fin du XVIe siècle ».

94 Gilbert Schrenck, « Introduction », in Pierre de L’Estoile, Les belles figures et drolleries de la Ligue, Genève, Droz, 2016, p. XXVIII.

95 Ceux-ci et les autres. Marco Penzi, « Les listes de proscription au temps de la Ligue. Un enjeu politique contemporain et un enjeu historiographique », p. 8.

96 Tatiana Debbagi Baranova, « La vérité et les stratégies d’accréditation du discours politique pendant les guerres de Religion en France », in Jean-Philippe Genet (dir.), La vérité. Vérité et crédibilité : construire la vérité dans le système de communication de l’Occident (XIIIe-XVIIe siècle), Paris-Rome, Éditions de la Sorbonne et École française de Rome, 2017, https://books.openedition.org/psorbonne/6652?lang=fr, cons. 15 oct. 2020.

97 Le martire des deux freres. Contenant au vray toutes les particularitez les plus notables des massacres, & assasinats, p. 17. Nos italiques.

98 Anne Robert, La foy et religion des politiques de ce temps. Contenant la refutation de leurs heresies, Paris, Guillaume Bichon, 1588, p. 3, cité par Véronique Montagne, « Formes et usages de la définition dans le discours politico-religieux de la fin du XVIe siècle (1588-1591) : le cas du “Politique” ». Nos italiques.

99 Philippe Papin, « Duplicité et traîtrise : l'image des “Politiques” durant la Ligue », p. 10-11.

100 Le Karesme et moeurs du politique, où il est amplement discouru de sa maniere de vivre, de son Estat & Religion, p. 19 Nos italiques.

101 Marie-Madeleine Fragonard, « Donner toute priorité à la paix du Royaume : un argument des Politiques ? », p. 430-431.

102 Guillaume d’Assonville, Atheomastix sive adversus religionis hostes universos politicos maxime dissertatio, Anvers, Jean I Moretus, 1598, cité et traduit par Marie-Madeleine Fragonard, « Donner toute priorité à la paix du Royaume : un argument des Politiques ? », p. 424. Nos italiques.

103 Marie-Madeleine Fragonard, « Donner toute priorité à la paix du Royaume : un argument des Politiques ? », p. 436.

104 Denis Crouzet, Les Guerriers de Dieu. La violence au temps des troubles de religion (vers 1525‑vers 1610), t. 2, p. 250.

105 La contrepoison contre les artifices et inventions des politiques & autres ennemis de la religion catholique, p. 24. Nos italiques.

106 La contrepoison contre les artifices et inventions des politiques & autres ennemis de la religion catholique, p. 29. Nos italiques.

107 Denis Lacorne, Les frontières de la tolérance, Paris, Gallimard, 2016, p. 11.

108 Discours veritable de ce qui est advenu aulx Estats Generaulx tenuz à Bloys en l’annee 1588, s.l., s.n., 1589, p. 27. Nos italiques.

109 Le faux visage descouvert du fin Renard de la France, p. 10. Nos italiques.

110 Julia Kristeva, « L’Europe a le temps », Le Figaro, 30 janvier 2015, p. 16, version intégrale revue de l’entretien, consulté en ligne : http://www.kristeva.fr/le-figaro-30janvier2015.html (citation mentionnée par Anna Carlstedt lors du colloque).

111 Le martire des deux freres. Contenant au vray toutes les particularitez les plus notables des massacres, & assasinats, p. 3-4.

112 Christiane Piérard et Pierre Ruelle, Les premiers livres imprimés à Mons, Mons, Société des bibliophiles belges, 1966 ; Monica Stensland, Habsburg communication in the Dutch revolt, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2012, p. 89-100 ; Michel De Waele, « Entre concorde et intolérance : Alexandre Farnèse et la pacification des Pays-Bas », in Thierry Wanegffelen (dir.), De Michel de l’Hospital à l’édit de Nantes : politique et religion face aux Églises, p. 63-64.

113 Le renart descouvert, Mons, Rutger Velpius, 1580, f. A2v.

114 Monica Stensland, Habsburg communication in the Dutch revolt, p. 92-93.

115 Le renart descouvert, f. B1v.

116 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, s.l., s.n., 1580, p. [6].

117 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, p. [7].

118 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, p. [6].

119 Monica Stensland, « Not as bad as all that. The strategies and effectiveness of Loyalist propaganda in the early years of Alexander Farnese's governorship », Dutch Crossing, 21/1, 2007, p. 94.

120 Monica Stensland, Habsburg communication in the Dutch revolt, p. 91.

121 That Orange had himself caused the conflict and that he had deceived people into joining his cause. (Monica Stensland, Habsburg communication in the Dutch revolt, p. 91. Nous traduisons.)

122 Monique Cottret, « La justification catholique du tyrannicide », Parlement[s], Revue d’histoire politique, HS 6/3, 2010, p. 108.

123 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, p. [6]. Nos italiques.

124 Lettre d’un gentilhomme, vray patriot, à messieurs les Estatz generaulx assemblez en la ville d’Anvers, s.l., s.n., 1579, f. B1r.

125 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, p. [16].

126 Lettre d’un gentilhomme, vray patriot, à messieurs les Estatz generaulx assemblez en la ville d’Anvers, f. B1v-B2r.

127 Lettre d’un gentilhomme, vray patriot, à messieurs les Estatz generaulx assemblez en la ville d’Anvers, f. B1v.

128 Lettre d’un gentilhomme, vray patriot, à messieurs les Estatz generaulx assemblez en la ville d’Anvers, f. A3r.

129 Monica Stensland, Habsburg communication in the Dutch revolt, p. 95 ; Michel De Waele, « Entre concorde et intolérance : Alexandre Farnèse et la pacification des Pays-Bas », p. 63-69.

130 Le retour de la concorde aux Pays Bas. Par le retour de Madame, Mons, Rutgher Velpius, 1580, f. A2v.

131 Le retour de la concorde aux Pays Bas. Par le retour de Madame, f. A2v.

132 Lettre d’un gentilhomme, vray patriot, à messieurs les Estatz generaulx assemblez en la ville d’Anvers, f. A2r.

133 Lettre intercepte du prince d’Oranges au duc d’Alençon, p. [4].

134 Barbara de Negroni, Intolérances. Catholiques et protestants en France (1560-1787), p. 13.

Bibliographie

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Pour citer cet article

Alexandre Goderniaux, « Le « voile commun à tous meschans »
La justification de l’intolérance par la rhétorique du dévoilement dans la polémique catholique (France et Pays-Bas habsbourgeois, 1580–1594)
 », paru dans Loxias-Colloques, 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?, Le « voile commun à tous meschans »
La justification de l’intolérance par la rhétorique du dévoilement dans la polémique catholique (France et Pays-Bas habsbourgeois, 1580–1594)
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mis en ligne le 11 octobre 2021, URL : http://revel.unice.fr/symposia/actel/index.html?id=1822.

Auteurs

Alexandre Goderniaux

Historien, Alexandre Goderniaux est boursier de doctorat du Fonds pour la recherche en sciences humaines (FRESH) à l’Université de Liège (U.R. Transitions) et prépare une thèse provisoirement intitulée Diffamer, désinformer, mobiliser. La polémique catholique entre France et Pays-Bas habsbourgeois (1559-1648). Il a récemment publié deux articles consacrés aux libelles de la Ligue : « Un bouclier de libelles », dédié à l’utilisation du passé proche comme argument (Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 2018/1), et « Répéter pour convaincre » (La répétition dans les textes littéraires, Peter Lang, 2020).