prostitution dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

La « tolérance » de la prostitution de 1791 à 1946, un système inclusif et marginalisant : le cas des Bouches-du-Rhône

De 1791 à 1946, l’État français tolère l’exercice de la prostitution sur le territoire national. La mise en œuvre de cette tolérance s’effectue par des procédés coercitifs. Tout d’abord, cette tolérance de la sexualité vénale passe par la reconnaissance normative de cette activité en créant une catégorie juridique exceptionnelle, celles des filles publiques. Ces dernières ont des obligations spécifiques en vue de la préservation de l’ordre public dès lors que ces femmes sont inscrites sur le registre des mœurs. cette inscription participe de la construction d’une identité sociale et administrative, laquelle déclenche tout un processus de marginalisation lié au contrôle du lieu de travail et du lieu de vie. L’autorité publique organise et réglemente les établissements au sein desquels l’activité prostitutionnelle peut s’exercer, mais ces femmes sont contraintes de vivre et de rester enfermées dans ces maisons de prostitution dite « maisons de tolérance ». L’accès à l’extérieur de l’établissement est très limité. La tolérance de la prostitution est alors le reflet de ce double jeu entre l’inacceptable et le tolérable, c’est en raison de cette ambiguïté qu’en 1946 le législateur abolit l’ensemble des réglementations de la prostitution. This article describes the system of tolerance of prostitution in France, and more particularly in Marseilles, from 1791 to 1946 and attempts to provide a symbolic analysis of the latter. Indeed, this tolerance will produce effects both on the people who engage in prostitution, by attributing to them a particular administrative status from which a legal regime derives, and on the organization of the cities.

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