Anders Bengtsson


Professeur de linguistique française à l’Université de Stockholm, Bengtsson est spécialiste de l’ancien et du moyen français. Il a publié deux hagiographies, celle de sainte Geneviève et de sainte Bathilde, et une monographie sur la proposition participiale en moyen français. Il a également travaillé sur le connecteur « car » ainsi que sur la macrostructure dans les chroniques ; il a aussi fait des études lexicales (« jeune fille ») et des études stylistiques, à savoir sur la réduplication synonymique. Dans le domaine littéraire, il a étudié la place de la nourriture au Moyen Âge, notamment chez Chrétien de Troyes. Il travaille actuellement sur le suffixe -issime d’un point de vue diachronique et synchronique.

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

La tolérance par les mots — une étude quantitative sur les œuvres d’Agrippa d’Aubigné et de Michel de Montaigne

Cet article établit une comparaison entre Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et Les Essais de Montaigne. Il propose une étude quantitative menée afin de voir si l’usage de certains mots, en particulier dénotant des sentiments, diffère d’un texte à l’autre. D’après les résultats de celle-ci, la différence est grande. Là où Montaigne parle de fondements de notre société, de philosophie et de gouvernement politique, Agrippa d’Aubigné donne un aspect profondément dysphorique à son texte. Les mots clés chez lui sont la mort, le sang, les armes, les ennemis, la fureur, etc. Son texte pourrait même être qualifié de catalogue d’intolérance. Les mots les plus fréquents sont pourtant Dieu et ciel, au nom desquels le spectacle a lieu. This article investigates if there is a difference between how the author Michel de Montaigne and the writer Agrippa d’Aubigné use words, mostly connected with emotions, in their argumentation. This quantitative study of the Essais and the Tragiques shows that Montaigne is discussing the government of states and philosophy in society. It also shows that d’Aubigné is far more polemic than Montaigne, using emotion words like death, blood, arms, ennemies etc., which makes this text look like a catalogue of intolerance. Even if the most frequent words are God and heaven, it just means that the fight is holy, made in God’s name.

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