Portugal dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 14. Tolérance(s) I : Regards croisés sur la tolérance

Modification de l’idée de tolérance au Portugal du XIIe au XVIe siècle

La proposition soumise se veut être une compréhension de l’évolution de la tolérance entre juifs, maures et chrétiens au sein d’un Portugal en pleine mutation. L’idée de tolérance ne cesse de se modifier du XIIe au XVIe siècle. D’une part, elle définit celui qui ne partage pas le mode de vie de l’autre, mais qui est accepté de par son apport fondamental dans la construction du pays. D’autre part, elle n’existe que partiellement pour celui n’étant pas chrétien, à condition de se plier aux exigences de l’élément dominant. La refonte de l’idéologie de tolérance est mise en œuvre tant par l’Église que par des enjeux politiques. Le Portugal passe de l’acceptation de tous à l’obligation de se rassembler sous une même identité. La voix de la tolérance, dans la signification d’ouverture et d’acceptation, trouvera de moins en moins d’écho, jusqu’à la législation de la tolérance forcée à la fin du XVe siècle. This proposal intends to clarify the evolution of tolerance’s lemme, between Jews, Moors, and Christians, in rapidly changing Portugal. The idea of tolerance is in constant change from the 12th century to the 16th century. On the one hand, the tolerance defines those who does not share the same way of living of the other, accepting it for what he brings to the development of the country. On the other hand, tolerance exists only partially for those who are not Christian, provided they comply with the requirements of the dominant element. The recasting of the tolerance’s ideology is implemented by the Church and the royal politics. Portugal is moving from the acceptance of all to the obligation to gather everyone under the same identity. The voice of tolerance, in the meaning of openness and acceptance, will find less and less echo, up to the legislation of forced tolerance at the end of the 15th century.

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Loxias-Colloques | 15. Traverser l'espace

Traverser l’espace de la guerre coloniale : engagement et désenchantement, retour et désorientation

António Lobo Antunes retranscrit son expérience de médecin militaire en Angola dans un univers littéraire qui interroge l’Histoire et renouvelle la poétique de l’aventure africaine. Le Cul de Judas est son deuxième roman qui raconte la traversée d’un espace de guerre. Le narrateur en tant que jeune médecin témoigne de la cruauté et de l’horreur dans le monde colonial. Sa traversée de l’Angola s’avère traumatisante, entraînant une mort symbolique. Échappant à la mort, les personnages regagnent Lisbonne où ils continuent à traverser physiquement les marges de la ville, tandis que l’esprit demeure prisonnier des lieux de la guerre.

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Loxias-Colloques | 18. Tolérance(s) II : Comment définir la tolérance?

Intolérance côté scène, tolérance côté rue : le regard de Gil Vicente sur les Juifs

Rares sont les personnages des autos1 de Gil Vicente (1465-15372) qui ne se trouvent pas sous les feux de sa satire. Une des figures qui n’est pas épargnée sur scène, victime de nombreuses railleries et calomnies, est celle du Juif. Catholique fervent, les pièces de l’auteur sont un reflet des idées de la cour et de leurs perceptions de l’autre. La critique du Juif ne possède pas de limites comme le témoigne le Juif de la Barca do Inferno. En comparaison avec les autres auteurs de son époque, Gil Vicente se montre moins virulent. Il offre, en effet, un tout autre visage en ce qui concerne les juifs établis au Portugal et partie intégrante de la société, comme le démontre la carte de Santarém. À première vue paradoxale dans ce qui pourrait être perçu comme un double-discours, à savoir celui de la scène et celui de la vie, la vision de Gil Vicente porte sur la tolérance et l’acceptation de l’autre dans un contexte politique et religieux épineux, lié à la religion et à la pensée de son époque. Few of Gil Vicente’s characters are not in the spotlight of his satire. One figure is not spared on stage and is the victim of numerous railings and slanders: the Jew. Coming from a fervent Catholic, the author’s plays reflect the ideas of the court and their perceptions of the other. The criticism of the Jew has no limits, as shown in the auto Barca do Inferno. In comparison with the other Portuguese authors, Gil Vicente is less virulent. As revealed in the card of Santarém, he shows, even more so, a completely different way of writing about the Jews established in Portugal. At first sight paradoxical in what could be perceived as a double discourse, the one of the theater scene and the one of the general life, Gil Vicente’s vision is mostly about tolerance and acceptance of the other, while limited to the religion and thoughts of its time during a thorny political and religious context.

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