Eleonora Tola


Docteur en Études Latines de l’Université de Paris-Sorbonne (2000), Eleonora Tola est depuis 2002 chercheuse au Conseil National de la Recherche Scientifique (Conicet) d’Argentine et, depuis 2013, professeur de latin à l’Universidad Nacional de Córdoba (Unc) du même pays. Membre associée du Celis (Clermont-Ferrand), elle dirige en Argentine une équipe de recherche concernant la poétique et la rhétorique à Rome, ainsi que des thèses auprès de son Université. Elle est l’auteur de trois livres (deux sur Ovide ; le troisième sur Sénèque) et de nombreux articles scientifiques publiés dans des revues internationales et des volumes collectifs à comité de lecture. Ses domaines de recherche portent notamment sur des aspects sociopoétiques de la littérature latine augustéenne, néronienne et flavienne.

Articles de l'auteur


Loxias-Colloques | 13. Lettres d'exil. Autour des Tristes et des Pontiques d’Ovide | Enjeux poétiques et politiques des Tristes et des Pontiques

Nason exilé ou des élégies en quête de lecteurs

La situation d’exil a permis à Ovide d’approfondir une réflexion sur sa carrière littéraire tout en y surimposant le problème de la représentation autobiographique. Au sein des transformations imposées par la relegatio, la possibilité d’une parole aux marges du pouvoir s’instaure comme l’un des leitmotive des Tristes et des Pontiques. D’une manière plus spécifique, le lien entre la littérature et la vie est un aspect central du motif, étant donné qu’il se fonde sur un paradoxe capable de déconcerter, au premier abord, le lecteur ovidien. Le poète inscrit son personnage exilé dans une tension entre la portée véridique et le statut fictionnel de sa voix à Tomes. Dans une perspective stylistique, nous dégagerons les visées poétiques de cette tension à la lumière du rapport entre l’exil et l’idée d’une métamorphose du ‘je’. Exile allowed Ovid to reflect on his literary career while adding the problem of autobiographical representation. Within the transformations derived from the relegatio, the possibility of speaking on the margins of power became a crucial motif in the Tristia and Ex Ponto collections. Moreover, the link between literature and life is a central aspect of such motif, since it displays a paradox that troubles, at first sight, an Ovidian reader. The poet shapes his story within a tension between the factual and the fictional status of his voice in Tomi. From a stylistic approach, I show the poetic features of this tension in the light of the relationship between exile and the idea of metamorphosis.

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