Antilles francophones dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | L'Universel en question(s): de l'Universel paradoxal aux prémices du Tout-Monde

Face au Tout-monde : l’universel en question dans les voix et les territoires multiples de El siglo de las luces d’Alejo Carpentier

Face aux écrivains des Antilles francophones qui réinventent la forme romanesque, en faisant éclater les structures narratives, en plaçant l’identité dans l’ouverture, afin de mettre en lumière l’hybridité caribéenne fondatrice, les écrivains cubains prétendent davantage à l’universel. Il s’agit alors d’examiner les catégories mises à l’œuvre dans un roman d’Alejo Carpentier, El Siglo de las luces, en le confrontant au Tout-Monde d’Édouard Glissant. Le jeu des paroles polyphoniques, diffractées et fondues au sein de territoires en mosaïque, eux-mêmes rattachés à des pans de temporalités entrelacées, pour l’écriture singulière de l’histoire de la Révolution dans les colonies, nous mène à interroger l’opposition, à savoir la supposée fracture entre les visages de l’universel et le Tout-Monde.

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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | "L'intraitable beauté" du Diversel

Les hommes qui parlaient au vent, aux arbres et aux pierres : Romancero aux étoiles (J.S. Alexis), Rosinha, minha canoa (J. Mauro de Vasconcelos), L’empreinte à Crusoé (P. Chamoiseau) ; et Derek Walcott

La fable semble être réservée à l’enfance, comme le conte merveilleux. Or la littérature caribéenne ou brésilienne s’accommode fort bien du merveilleux, de cette fiction assumée qui ne s’embarrasse même pas du souci d’être vraisemblable, un réel qui se satisfait de sa seule apparence et qui redonne une vie autonome aux éléments, aux choses, aux animaux, qui existent sans les hommes mais que ceux-ci peuvent entendre, s’ils ont l’oreille universelle, à l’écoute du « diversel ». Dans Romancero aux étoiles, c’est le Vieux Vent Caraïbe qui est la mémoire des îles, Rosinha, le canoë qui parle, détient la vérité contre la folie des hommes, et ne se fait connaître que de Zé Oroco ; Crusoé doit entendre le monde pour survivre. Le rapport au monde qui est réputé inanimé dévoile bien des perspectives « alternatives » qui ne sont pas réservées à l’enfance. La philosophie en est tirée par exemple dans « L’Atelier de l’empreinte » : « pas d’existence sans l’expérimentation permanente d’une infinité de possibles. […] C’est dans ses rapports à l’impensable et à l’impossible que toute pensée trouve sa vibration et sa justesse la plus profonde. »

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