Chamoiseau (Patrick) dans Loxias-Colloques


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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | Introduction

Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre : le colibri herméneute ou le « Multivers » initiatique de Malfini dans Les neuf consciences du Malfini de Patrick Chamoiseau

La fiction caribéenne d’aujourd’hui entend prendre forme dans l’univers composite qui est le sien, issu des brisures de l’histoire autant que d’une rencontre des continents dont serait née l’infinie diversité qui tisse l’humain et le vivant tels que le caribéen les examine ; ce qui le conduit à remettre en question l’Universel pour ces néologismes forgés par lui : le Tout-Monde d’Édouard Glissant puis, le Diversel et le Multivers revendiqués par Patrick Chamoiseau dans Les neuf consciences du Malfini. Cela induit une profonde mutation de la forme romanesque à laquelle le romancier semble désormais préférer « les organismes narratifs » écrits à la croisée de toutes les langues. Nous proposons une analyse de cette problématique suivie d’une étude des concepts dans Les neuf consciences du Malfini et d’une présentation des contributions.

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Loxias-Colloques | 12. Le Diversel
Universel ou « Diversel », Tout-Monde ou « Multivers » à l’œuvre dans la fiction caribéenne contemporaine
 | "L'intraitable beauté" du Diversel

Les hommes qui parlaient au vent, aux arbres et aux pierres : Romancero aux étoiles (J.S. Alexis), Rosinha, minha canoa (J. Mauro de Vasconcelos), L’empreinte à Crusoé (P. Chamoiseau) ; et Derek Walcott

La fable semble être réservée à l’enfance, comme le conte merveilleux. Or la littérature caribéenne ou brésilienne s’accommode fort bien du merveilleux, de cette fiction assumée qui ne s’embarrasse même pas du souci d’être vraisemblable, un réel qui se satisfait de sa seule apparence et qui redonne une vie autonome aux éléments, aux choses, aux animaux, qui existent sans les hommes mais que ceux-ci peuvent entendre, s’ils ont l’oreille universelle, à l’écoute du « diversel ». Dans Romancero aux étoiles, c’est le Vieux Vent Caraïbe qui est la mémoire des îles, Rosinha, le canoë qui parle, détient la vérité contre la folie des hommes, et ne se fait connaître que de Zé Oroco ; Crusoé doit entendre le monde pour survivre. Le rapport au monde qui est réputé inanimé dévoile bien des perspectives « alternatives » qui ne sont pas réservées à l’enfance. La philosophie en est tirée par exemple dans « L’Atelier de l’empreinte » : « pas d’existence sans l’expérimentation permanente d’une infinité de possibles. […] C’est dans ses rapports à l’impensable et à l’impossible que toute pensée trouve sa vibration et sa justesse la plus profonde. »

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