Les nouvelles technologies du XIXe siècle sont, au théâtre, le gaz et le diorama. Par le réalisme qu’ils permettent, ils transforment le rapport à la scène. Celle-ci doit promouvoir une expérience audio-visuelle nouvelle, dans laquelle le corps des chanteurs doit trouver une nouvelle place. L’article s’attache à évoquer le contexte dans lequel ces technologies émergent et cherche ensuite à situer ce rapport à la scène dans une histoire plus longue, du baroque au numérique. Il pose enfin quelques pistes pour appréhender l’impact du style d’un compositeur sur sa conception du corps. Gaz and diorama are the new technologies at the beginning of the XIXth century. They allow a new realism on stage and oblige the artists to think a new visual and auditive experience. There, the body of the singer receives new features. The paper evokes the historical context in which these technologies emerge. Moreover, it tries to situate them in a larger history, from baroque to digital. Then, it tries to situate the musical style in relation to the implicit conception of the body that is thus constructed.

Nerone, l’opéra (d’une vie) inachevé de BoitoEn 1860 déjà, Boito commence à ébaucher un Nerone musical mais ce n’est qu’en 1901, l’année de la mort de Verdi, qu’il publie sa tragédie en quatre actes Nerone, sans toutefois jamais achever l’orchestration. Complété par Arturo Toscanini, Antonio Smareglia et Vincenzo Tommasini, qui essaient de suivre les indications laissées par Boito, l’opéra est créé à la Scala de Milan le 1er mai 1924, avec un grand succès, et jusqu’à nos jours il a été gravé sur disque six fois. Dans cet article on s’interroge sur la genèse, la très laborieuse ‘gestation’ ainsi que sur la création (posthume) de l’opéra. Nerone, Boito’s unfinished opera (of a lifetime)Already in 1860, Boito began to sketch a musical Nerone, but it was not until 1901, the year of Verdi's death, that he published his tragedy Nerone, in four acts, without ever completing the orchestration. Completed by Arturo Toscanini, Antonio Smareglia and Vincenzo Tommasini, who try to follow the remarks left by Boito, the opera was premiered at La Scala in Milan on May 1st, 1924, with great success, and until today it has been recorded six times. In this article we question the genesis, the very laborious ‘gestation’ as well as the creation (posthumous) of the opera. Già nel 1860 Boito comincia ad abbozzare un Nerone musicale ma è soltanto nel 1901, anno della morte di Verdi, che pubblica la tragedia Nerone, in quattro atti, senza però mai completarne la partitura. Il Nerone, completo nello spartito ma non interamente strumentato, viene ultimato da Arturo Toscanini, Antonio Smareglia e Vincenzo Tommasini che tentano di seguire le indicazioni e le annotazioni lasciate da Boito. L'opera è rappresentata per la prima volta alla Scala il 1º maggio 1924, con grande successo, e vanta fino a oggi sei incisioni discografiche. In questa sede ci s’interroga sulla genesi e sul parto (postumo) travagliato dell’opera.