Francesca Romana Nocchi


Enseignant la langue et la littérature latines à ‘La Sapienza’, Université de Rome (Faculté des Lettres et Philosophie), Francesca Romana Nocchi travaille sur l’histoire de l’école et de l’éducation dans le monde antique, en particulier sur l’influence des techniques théâtrales dans la formation de l’orateur (Techniques théâtrales et formation de l’orateur chez Quintilien, De Gruyter, 2013) et l’Institution oratoire : Quintilien. Modèles pédagogiques et pratiques didactiques, éd. Morcelliana, 2020). Elle s’intéresse aussi à la production épigrammatique de l’Antiquité Tardive, en particulier les Epigrammata Bobiensia (Commentaire des Epigrammata Bobiensia avec traduction italienne du recueil, De Gruyter, 2016), et la poésie épigrammatique du Pape Damase, dont elle prépare actuellement le Commentaire, pour la collection Testi Latini a fronte, aux éditions Bompiani.

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Loxias | 75. | I.

Exultas nimiumque gestis : les excès d’une âme ardente dans la poésie de Catulle

Les Carmina de Catulle révèlent un tempérament aux émotions fortes, qui conduit souvent à des réactions autodestructrices et violentes. Le but de cette intervention est celui de présenter deux visages différents mais complémentaires du poète : d’une part, l’homme qui, atteint d’une faiblesse psychique, subit sa relation avec Lesbia comme une “maladie” de l’âme ; même si Catulle, par rapport à ce topos, datant de la tragédie grecque, prend conscience au c. 51 qu’il peut nier son consentement à la perturbatio animi de par sa propre voluntas. D’autre part, le critique littéraire impitoyable, qui s’insurge contre les écrivains qui cherchent à obtenir son approbation : contre eux, il utilise les mêmes imperfections stylistiques commises par ses adversaires, le c. 44, par exemple, peut être interprété de comme une parodie pleine d’esprit de la froide prose légaliste de Publius Sestius. Une personnalité, donc, aux tendances extrêmes, qui retrouve cependant son équilibre dans la composition harmonieuse et étudiée de ses écrits. Exultas nimiumque gestis: the excesses of an ardent soul in the poetry of CatullusCatullus’ carmina reveal a temperament of strong emotions, which often leads to self-destructive and violent reactions. With this intervention we intend to present two different, yet complementary faces of the poet: the man who, characterized by psychic weakness, suffers his relationship with Lesbia as a “disease” of the soul; with respect to this topos, dating back to Greek tragedy, however, Catullus becomes aware in c. 51 that he can deny assent to the perturbatio animi with his own voluntas. On the other hand, Catullus is also a ruthless literary critic, who rails against those writers who would like his consent: against them he makes use of the same stylistic imperfections as his adversaries, as occurs in c. 44, which can be understood as a witty parody of the cold legalistic prose of Publius Sestius. A personality, therefore, with extreme tendencies, which recovers, however, its balance in the harmonious and studied composition of his writings.

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