Tawada Yōko dans Loxias


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Loxias | 54 | I.

Dystopia as a narrative keyword: Tawada Yōko’s responses to Japanese 3/11

Le 11 mars 2011 à 14h46 l’écrivaine japonaise Tawada Yōko se trouvait à Berlin, à des kilomètres de son pays d’origine. Pourtant, l’auteure a subi les effets du tremblement de terre de magnitude 9 qui a frappé la côte du Tōhoku à ce moment-là. Quand le tsunami a touché la côte, balayant tout ce qui avait été épargné par le tremblement de terre, les répliques sismiques ont frappé Tawada et se répercutent aujourd’hui dans ses dernières œuvres. D’abord, Fushi no Shima (« L’île de la Vie éternelle ») publié dans la collection « Sore demo sangatsu wa, mata » : un récit de dix pages sur une île morte, c’est-à-dire le Japon. Ensuite, après des années de silence sur le thème du Daishinsai, la collection de récits publiés en 2014 par le titre évocateur Kentōshi (« Le Messager de la Lanterne votive ») résonne encore l’écho du lendemain : Tawada imagine un scénario catastrophe dans un avenir proche clairement influencé par le désastre du 2011. La clé dystopique adoptée par l’auteur pour ces narrations après Fukushima représente l’œil de la caméra par laquelle l’écrivain observe le 11 mars japonais. Cet article a pour objectif d’analyser ces réponses du Tawada Yōko au 3/11 japonais à l’aide du journal écrit par l’auteur durant ces journées et publié sous le titre français Journal des jours tremblants : Après Fukushima. Abstract en anglais On 11th March 2011 at 2:46 PM the Japanese writer Tawada Yōko was in Berlin, miles away from her Japanese homeland. Still, the author got affected by the 9 magnitude earthquake that stroke Tōhoku coast at that time. As the tsunami came to shore wiping out everything that was spared by the quake, the aftershocks reached Tawada and now reverberates in some of her last new literary works. First, Fushi no Shima (“The Island of the Eternal Life”) published in the collection Sore demo sangatsu wa, mata : a ten-page story about a no more lively island, namely, Japan. Then, after years of muteness regarding the Daishinsai topic, the 2014 collection of novels published under the evocative title Kentōshi (“The messenger of the votive lantern”) resonates the echo of that aftermath again : Tawada imagines a forthcoming catastrophic scenario clearly influenced by 2011 disaster. The dystopian keyword adopted by the author for these post-Fukushima narratives represents a camera lens through which the writer observes Japanese 11th March. This brief article aims to investigate these two Tawada Yōko’s responses to Japanese 3/11 with the aid of the journal the author wrote during those days and published under the French title Journal des jours tremblants : Après Fukushima.

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