théâtre dans Loxias


Articles


Loxias | Loxias 12 | I.

« Que diable allait-il faire dans cette galère ? » Récit de mer et heureux naufrage au théâtre : d’Eschyle à Wilkie Collins

On sait depuis les pièces de Racine que la mer est un ingrédient narratif essentiel, un décor signifiant qui confère à la tragédie plus d’acuité : battant de ses flots les bases du palais, elle fournit l’espoir d’un secours ou la menace, métonymie des forces qui environnent et enferment les personnages dans leur destin. La mer est-elle condamnée à rester un cadre, simple objet de récit dans le théâtre, puisque matériellement irreprésentable ? On pourrait penser que la situation d’un équipage enfermé à bord d’un navire – sans espoir d’évasion avant l’escale – constitue un huis-clos d’une remarquable efficacité théâtrale : resserrement des acteurs et de la temporalité, enjeu vital… Or l’examen des pièces de théâtre liées de quelque manière à la mer ne rend pas compte de cette hypothèse. Les pièces tirées de romans maritimes cessent en quelque sorte d’être maritimes. Au contraire, les tragi-comédies en particulier font la part belle à de longs récits de naufrage, qui deviennent un topos aux motifs récurrents. La force tragique y perd de sa vigueur au profit d’autres desseins.

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Loxias | Loxias 15 | I. | 2.

Contribution à l'étude de la prose moliéresque : l’exemple de L'Amour médecin (1665)

“Malgré l’ouvrage fondateur de Maurice Pellisson paru dès 1914 et intitulé Comédies-ballets de Molière1, la critique moliéresque consacrée aux pièces avec musique s’est longtemps complu dans un texto-centrisme dévastateur, comme le montre de façon exemplaire l’introduction de L’Amour Médecin dans l’édition de 1965 destinée à l’enseignement secondaire : Un fait est à retenir, c’est que Molière, en dépit des allégations de son Avis au Lecteur, a supprimé dès qu’il l’a pu la partie musicale de l’œuvre, et qu’elle n’a presque jamais été reprise depuis. Cette suppression est significative. Dans ...”

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Loxias | Loxias 19 | Programme d'agrégation

Le monologue dans le théâtre sérieux de Rotrou. L'exemple d'Antigone, Le Véritable Saint Genest et Venceslas

Affirmer que Rotrou n’aime pas le monologue dans le théâtre sérieux serait inexact car la forme monologuée y acquiert la valeur irremplaçable d’une trace ou d’un rêve. Trace d’un temps d’avant la faute, où la raison humaine était le lumineux reflet du divin ; et rêve nostalgique, à la fois d’un possible dialogue avec soi-même et d’une volonté conduisant l’impulsion héroïque, mais rêve que le dramaturge sait transformer en espoir. Le monologue dans le théâtre de Rotrou inscrit, grâce à l’ironie subtile qui l’habite, en même temps que les vains efforts de la raison corrompue, la clarté et la plénitude que lui apporte la transcendance.

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Loxias | Loxias 39. | Travaux et publications

René-Charles Guilbert de Pixerécourt, Mélodrames

“Tome I – 1792-1800Classiques Garnier, 2012collection « Bibliothèque du théâtre français » dirigée par Charles Mazouer, 20 Qualifié par ses contemporains de « Corneille des boulevards », Guilbert de Pixerécourt apparaît pour beaucoup comme le fondateur du mélodrame moderne. Dramaturge fécond, directeur de théâtres, mais aussi premier « metteur en scène » au sens moderne, Shakespirécourt, comme le nommait Charles Nodier, demeure la figure la plus marquante du paysage théâtral des années 1792-1835. Cette édition rassemble l’intégralité de ses mélodrames. Le 1er tome, consacré à la période révolutionnaire, présente des pièces pour la plupart inédites et enrichies de...”

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Loxias | Loxias 43. | II.

Théâtrologie / 2 : L’art du dialogue

“L’Harmattan, 2014, coll. « Univers théâtral ». ISBN 978-2-336-30307-9, 25 €, 254 p. Qu’est-ce que le dialogue ? Quel intérêt a-t-il ? Quels sont ses aspects et ses modalités ? En quoi consistent son art et son pouvoir ? Comment peut-on le pratiquer et l’analyser ? Cet ouvrage traite du génie du dialogue. En faisant parler deux interlocuteurs, Elle et Lui, il essaie de le prouver par l’exemple en démontrant l’aptitude singulière de la conversation vivante, d’une part, à élaborer sa propre théorie et, d’autre part, à inventer une œuvre de l’esprit de nature scientifique et artistique, originale et inédite. Clé de voûte du drame et du théâtre, le dialogue es...”

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Loxias | Loxias 44. | II.

L'Interdiction du théâtre. Éloge du dialogue et du vivant

“Sampzon, Éditions Delatour France, 2014 ISBN 978-2-7521-0174-1, 132 p. Que reste-t-il de la clameur soudaine qui s’éleva au sein du Festival d’Avignon 2005, pour dénoncer le dépassement des limites et des frontières entre théâtre et performance ? Qu’est-ce que représentent et signifient les évolutions du spectacle vivant, au tournant des XXe et XXIe siècles ? En scrutant la création et l’expérience pratique, cet essai prend position et développe une analyse critique du théâtre ultra-contemporain, d’ici et d’ailleurs. Il interroge le vivant au niveau du dialogue et du drame, ainsi qu’au niveau des composantes fondamentales propres aux arts performatifs. Lorsque l’él...”

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Loxias | 47. | I.

Relire les stances de Polyeucte. Du baptême à la confirmation

Hélène Baby propose une relecture des stances de Polyeucte, expliquant la présence de leurs cinq strophes hétérométriques dans une tragédie chrétienne. Renvoyant au mystère de la Pentecôte et à ses effets, elles achèvent et « confirment » à l’acte IV le sacrement du baptême reçu par Polyeucte au début de la pièce.

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« Burden ». Éléments pour un commentaire composé de As you like it de Shakespeare, II, 7

Cette scène, célèbre pour les tirades de Jaques, et spécialement pour celle qui dit que « All the world’s a stage », ne se considère pas, cependant, selon le seul point de vue du « theatrum mundi ». Elle met en place une autre sorte de théâtre, de « pageant », où valent l’entraide, la sympathie, le « care » et la grâce, et le refrain, porté par tous », « burden ».

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Loxias | 50. | Doctoriales

Du suicide et de la morale dans L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy

Cet article a pour objectif d’étudier la question du suicide dans le domaine théâtral à travers trois pièces emblématiques : L’Orphelin de la maison de Tchao de Ji Junxiang, L’Orphelin de la Chine de Voltaire et The Orphan of China de Murphy. Dans L’Orphelin de Ji Junxiang, les personnages commettent un suicide pour remplir leur obligation de moral. Dans L’Orphelin de Voltaire et The Orphan de Murphy, au moment où les personnages tentent de se tuer ou de se faire trucider, ils empruntent un ton déclamatoire, pour livrer des justificatifs philosophiques de leur acte. Pourtant, il s’agit d’une tentative de suicide, et non d’un suicide effectif. Cette étude essaie de mettre en lumière le phénomène moral dans ces trois tragédies et la situation à l’égard du suicide.

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Loxias | 51 | Programme de littérature au baccalauréat, Terminales littéraires

Œdipe de Sophocle à Pasolini : l’héritage en question

Le film de Pier Paolo Pasolini, Œdipe-Roi, sorti en 1967, est en partie adapté de la pièce de Sophocle du même titre (ou presque), datée entre 430 et 420 avant notre ère. Outre la pièce grecque, le film se construit sur un matériau complexe : biographie du poète et cinéaste, essai de Freud sur « Le matériel du rêve et les sources du rêve » dans L’Interprétation du rêve (1900), Hamlet (1601) de Shakespeare, et son adaptation cinématographique par Laurence Olivier (1948), sans oublier la dernière pièce de Sophocle, Œdipe à Colone. Moins disparate qu’il n’y paraît, ce matériau complexe permet à Pasolini de poser une question essentielle, à la fois personnelle et politique : qu’est-ce que l’héritage ? peut-on y renoncer ?

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Loxias | 57. | I.

La valse des étiquettes : références, clichés, stéréotypes et dramaturgie boulevardière chez Françoise Dorin

Dans son Dictionnaire du théâtre, Michel Corvin affirme que « L’ambition – réalisée – de Dorin est de donner un second souffle au théâtre de Boulevard ». L’un des moyens privilégiés de cette refondation est la métathéâtralité. La dramaturgie de Françoise Dorin est en effet puissamment réflexive, à la fois brillante et consciente, même si le premier terme tend à l’emporter largement sur le second. Maîtrisant toutes les subtilités de la pièce bien faite, l’auteur exhibe et commente les ficelles et recettes du répertoire dans un dédoublement jouissif. Elle présente le genre à travers une collection de clichés – dramaturgiques et/ou critiques – et de stéréotypes qui contribuent à figer son image : au mieux, un genre clair, brillant, virtuose, qui requiert tout le savoir-faire de son auteur ; au pire, un théâtre digestif, convenu, périmé. Ce faisant, elle joue sur les deux tableaux de l’héritage et de l’ironie ; elle fait jouer les étiquettes autant qu’elle interroge leur pertinence. Elle embrasse le boulevard mais c’est pour le rafraîchir.

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Pierre Barillet : un théâtre de jouvence ?

Qu’il s’agisse des comédies que Pierre Barillet co-écrivit avec Jean-Pierre Grédy ou des pièces, beaucoup plus sombres, qu’il écrivit seul, la thématique du temps constelle son œuvre sous différentes formes : histoire – collective ou individuelle, nostalgie, regrets, communications intergénérationnelles plus ou moins aporétiques, vieillissement, recherche d’une nouvelle jeunesse, retour du premier amour... Ces voyages dans le temps, sous forme de quêtes égotistes, brouillent les temporalités. Certains personnages semblent mus dans un va-et-vient continuel entre le présent et le passé. Comment le théâtre, lieu de l’instantané, de l’événement, du présent, parvient-il à s’entendre avec le passé ?

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« Il n’y a pas de bon théâtre sans caractères ». Rencontre avec Pierre Barillet

“Entretien réalisé par Claire Poirson Pierre Barillet entame sa carrière d’auteur dramatique en 1945 avec Les Héritiers1, drame sombre d’inspiration mauriacienne, avant de co-signer, entre 1950 et 1994, une vingtaine de comédies avec Jean-Pierre Gredy. Certaines de leurs pièces connaissent un triomphe : Le Don d’Adèle, Folle Amanda, ou encore Potiche, adaptée au cinéma en 2010 par François Ozon, avec Catherine Deneuve en tête d’affiche. Pour ne citer que son théâtre2, Pierre Barillet écrit six pièces qu’il signe seul, entre 194...”

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