écopoétique dans Loxias


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Loxias | 52. | I.

La robinsonnade dans les « romans de la crise » de la Péninsule Ibérique : scènes de l’inhabitable et faillite de l’« homme économique »

Il s’agira ici d’analyser l’actuel procès de remotivation dont fait l’objet la robinsonnade dans les dystopies socio-environnementales de l’Espagne et du Portugal contemporains. Avatars particuliers de la fiction politique actuelle, lesdits « romans de la crise » – une catégorie critique, éditoriale et commerciale dont on s’attachera à examiner les contours narratologiques – prennent fréquemment des allures dystopiques qui contribuent à renouveler de l’intérieur les formes et les langages du réalisme critique. Si ces textes convoquent à l’envi les thèmes, les motifs et les structures de la robinsonnade, on verra que celle-ci est, plutôt que le schème d’une fiction de la table rase, tout à la fois le préalable et le prétexte au déploiement d’un imaginaire écologique spécifique dont on s’attachera à dégager les caractéristiques.

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« Alexander von Humboldt : un précurseur de l’écopoétique ? »

L’analyse de la littérature par la place qu’y occupe la Nature ou l’étude du rôle de la littérature dans la conception et la préservation des espaces naturels ne sont pas choses nouvelles. Elles dictaient déjà l’écriture des histoires du « sentiment » de la nature qui ont fleuri en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle. Ce « sentiment de la nature » préside aussi à la composition du Kosmos d’Alexander von Humboldt qui, dès 1845, inscrivait au sein d’une description physique du monde l’histoire des effets de la Nature sur l’art et, corrélativement, l’histoire de la littérature descriptive. Il peut être tentant de faire du naturaliste allemand l’un des précurseurs des études contemporaines d’écocritique. Cela suppose de mesurer alors les enjeux scientifiques et politiques de la définition, par Humboldt, de ce fameux « sentiment de la nature » et de l’analyse de ses manifestations, pour éviter autant que possible l’illusion rétrospective et pouvoir, en retour, mettre en évidence les présupposés de la nouvelle école critique. La recherche d’un modèle historique ne laisse indemnes ni la source décrétée, ni l’avenir des textes qui pourraient s’inscrire dans sa lignée. Ainsi, l’hypothèse suivant laquelle Alexander von Humboldt serait non seulement l’un des inventeurs de l’écologie scientifique mais aussi l’un des précurseurs de l’écocritique conduit à observer, à l’œuvre, l’élaboration de plusieurs voies critiques possibles, touchant autant à l’histoire littéraire qu’au renouvellement des principes poétiques.

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