Fabienne Marié Liger
Professeur de Lettres modernes au Lycée Sud des Landes à Saint Vincent de Tyrosse et docteur en Littératures française, francophones et comparée, Fabienne Marié Liger appartient à l’équipe Clare, Université Bordeaux Montaigne. Elle a participé à des colloques et des études portant sur les relations entre la littérature française, la littérature russe et les arts en s’intéressant plus particulièrement à l’avant-garde européenne.
Articles de l'auteur
Loxias | 49. | I.
« Chaplinades », Charlot et les avant-gardes : une réflexion sur le langage et la modernité
De la découverte des films de Chaplin en 1915 jusqu’aux années vingt, l’engouement porté à la figure de Charlot révèle des interrogations qui s’inscrivent dans une remise en question des valeurs de la représentation. Les artistes d’avant-garde s’interrogent sur l’image et le langage. Charlot incarne un regard porté sur la société et rejoint les préoccupations de jeunes poètes. Ensuite la mécanique de la gestuelle de Charlot est liée à l’intérêt que ces artistes portent au mouvement, à la décomposition des gestes et à la modernité technologique. Les poèmes montrent une tentative de transcription de cette technique. Enfin, les films de Chaplin trouvent un écho, par leur caractère expressif, dans une réflexion sur la représentation et ses moyens.
Loxias | 50. | Doctoriales
Métaphore et poétisation du réel chez Apollinaire, Cendrars et Maïakovski
Apollinaire, Cendrars et Maïakovski ont inscrit la quête de leur identité de poète dans le monde en pleine mutation du début du vingtième siècle. La confrontation à une époque mouvante remet en question des certitudes et invite à un questionnement fondamental sur l’écriture poétique, ses enjeux, ses possibilités et ses expérimentations. Une partie de ma thèse s’est intéressée à la métaphore. Celle-ci pose des problèmes définitionnels qui révèlent la complexité d’un mécanisme qui s’appuie sur trois éléments : l’élément comparé, le comparant et le principe de l’analogie. La subjectivité s’inscrit dans ce mécanisme qui associe deux réalités dépourvues de liens. La métaphore implique la mise à l’œuvre d’une création volontaire et réfléchie tout en permettant un épanouissement du sens devenu pluriel. En tant que glissement ou encore passage à un second sens que Ricœur appelle « extension de sens », « epiphora », la métaphore n’est pas un ornement vain de rhétorique, elle implique un mouvement de sens et de création poétique. C’est cet aspect que je souhaiterais développer en examinant un corpus composé essentiellement de « Zone », la Prose du Transsibérien et Le Nuage en pantalon, trois poèmes qui posent des interrogations fondamentales sur l’écriture poétique et expérimentent des procédés novateurs.