Stevenson (Robert Louis) dans Loxias


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Loxias | 48. | I.

L’identité polynésienne au contact de l’Occident : une étude comparative de la nouvelle « La Bouteille Endiablée » de Robert Louis Stevenson et du roman The Bone People de Keri Hulme

En écrivant « La Bouteille Endiablée », Stevenson dresse le portrait d’une société polynésienne fragilisée, dont les autochtones sont tour à tour attirés par le faste occidental et mus par un désir de conserver leurs coutumes. Cette quête d’harmonie, notamment illustrée par le motif de la construction d’un foyer véritablement accueillant, voit également s’opérer un changement dans la représentation des personnages féminins. Hulme, dans un contexte forcément plus moderne, décrit elle aussi les errements d’une société biculturelle et bouleverse la figure de la femme en littérature. Un intérêt tout particulier sera accordé aux connaissances anthropologiques et mythologiques de Stevenson, qui profite d’un retour aux sources de ses protagonistes pour notamment réhabiliter le principe du don / contre-don. Hulme fait de même en reproduisant le mythe de création maori, depuis Te Kore jusqu’à Te Ao Mārama. Enfin, l’existence même de ces deux œuvres mêlant l’Europe et la Polynésie nous semble témoigner de la possibilité pour la culture occidentale de s’intégrer à la société océanienne. In “The Bottle Imp”, Stevenson describes a vulnerable Polynesian society, its autochthonous population being both enthralled by the opulence of the West and resolute to keep their traditions alive. This quest for stability, which is symbolised by the construction of a welcoming home, also allows female characters to be assigned a more critical role. Hulme, a contemporary author, writes too at length about the turmoil of a bicultural country while revolutionising the traditional depiction of women in literature. Some light will be shed upon Stevenson’s knowledge of anthropology and mythology as he rehabilitates the gift / counter-gift principle when he has his characters return to their roots. As for Hulme, she chooses to repeat the Maori creation myth, from Te Kore to Te Ao Mārama. This will lead us to conclude that both pieces of literature, as hybrids of European and Polynesian cultures, seem to indicate that there is a possibility for the West to be assimilated into the Pacific.

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Ballades de la mer salée : fictions du Pacifique chez Robert Louis Stevenson et Hugo Pratt

L’objectif de cet article est de rapprocher Robert Louis Stevenson et Hugo Pratt par le biais de leur relation au Pacifique. Nous ferons l’hypothèse que la culture polynésienne, dont chacun d’eux a une connaissance extrêmement précise, a tendance à s’exprimer, dans leur œuvre fictionnelle, de manière particulière lorsqu’elle est liée à la navigation ou à l’expérience de la mer : elle prend alors la forme du mythe, de la pause poétique ou fantastique, où le récit se détache de la représentation historique pour s’inscrire dans le temps long du conte.

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En hommage à Florence Arthaud
Vagabonds des mers du sud : les navigateurs solitaires dans le sillage de R. L. Stevenson et Joshua Slocum

La fin des grands voiliers à la fin du XIXe correspondit à une innovation : la navigation solitaire de « plaisance » sur de petits voiliers. Stevenson, dans les Mers du Sud (1890), affirme explorer un nouveau genre : le journal de bord « littéraire ». Joshua Slocum partit en 1895, Sailing Alone around the World, emportant sur le Spray les œuvres de Stevenson. 1911 : Jack London publie The Cruise of the Snark, imitant Slocum ; suivi des Français Gerbault, Marin-Marie, Moitessier (sur le Snark et le Joshua). Ces récits montrent l’amour de la vie en mer et de sa liberté, le tropisme du voyage vers le Sud, alliant détails réalistes et passages lyriques ou philosophiques. Pour quel public, aspirants à la croisière ou lectorat plus large ? En outre, ces récits ont partie liée avec le journalisme, participant paradoxalement à l’histoire des exploits sportifs, leur motivation relevant plutôt d’un accomplissement personnel. At the end of the XIXth century the decrease of large clippers was followed by a new way of sailing, alone, on small boats. Stevenson explains in the South Seas (1890) that he has found a new genre: the literary logbook. Joshua Slocum left in 1895, Sailing Alone around the World, taking Stevenson’s books aboard the Spray. In 1911, Jack London published The Cruise of the Snark, following Slocum and followed by Gerbault, Marin-Marie, Moitessier (on the Snark and the Joshua). In these accounts seamen show how they like living free on the seas, how they are fond of travelling southwards; they give in turn detailed descriptions of the journey and lyrical or even philosophical passages. Who are supposed to be the readers, seamen to-be or not? Moreover, these accounts often flirt with the media system, adding paradoxically their personal experience to the history of record-breaking performances.

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Loxias | 54 | I.

Earth of Dark Names. Adventure and adventurers, narration and narrators in Stevenson and Conrad

Cet article est une étude de l’aventure de la narration dans la narration d’aventure, à travers l’analyse du rôle de noms et voix ambiguës dans The Master of Ballantrae et The Ebb-Tide de Robert Louis Stevenson, et dans Heart of Darkness et les récits de Joseph Conrad. Les ombres qui couvrent les noms et les voix des personnages et des narrateurs dans ces œuvres, en effet, contribuent au mystère à la fois de l’aventure et de la narration, et voilent non seulement les identités de ces personnages, mais aussi leurs histoires. À travers une lecture approfondie de ces œuvres, nous verrons comment dans ces « histoires impossibles » d’îles et de terres « douteuses » dont les noms sont aussi perdus, l’impossibilité de raconter devient elle-même un conte. The article intends to investigate the adventure of narration in the narration of adventure, through the analysis of the role of ambiguous names and voices in Robert Louis Stevenson’s The Master of Ballantrae and The Ebb-Tide, and Joseph Conrad’s short stories and Heart of Darkness. The shadows covering the names and voices of characters and narrators in these works, in fact, contribute both to the mystery of adventure and the mysteries of narration, veiling not only the identities of these characters but also their whole tales. Through a close readings of these works, we will see how these “impossible tales” on “doubtful” islands and lands whose names are also lost, so that the impossibility of telling tales becomes itself a tale.

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