Jocelyn Godiveau


Doctorant de Lettres Modernes, Université de Nantes, centre de recherches en littérature de l’Université de Nantes, l’AMo (l’Antique, le Moderne). La thèse de Jocelyn Godiveau porte sur « le mythe décadent : une esthétique de la modernité » (sous la direction de Philippe Forest et de Dominique Peyrache-Leborgne). Il a publié dans TraverSCE (n°13, 2013) l’article « un legs médiéval : diabolisme et occultisme dans le roman Là-bas de Huysmans (1891) » et a rédigé, pour la revue de littératures et d’arts modernes Musemedusa (n°1), une étude intitulée « Monsieur de Phocas ou les visages de Méduse ».

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L’idéal perdu à la fin du XIXe siècle : étude sur la colère dans Monsieur de Phocas (1900) de Jean Lorrain et Bruges-la-Morte (1892) de Georges Rodenbach

Infatigable chercheur d’idéal mais exténué par l’environnement délétère, l’esthète fin-de-siècle ne perçoit plus la beauté suprasensible. Certains dandys, comme Monsieur de Phocas, le héros éponyme du roman de Jean Lorrain (1900), se lancent alors dans la quête du beau qu’ils croient parfois déceler dans l’œil d’une femme, « car c’est le seul œil qui voit la grande beauté » (Plotin, Ennéades, I – IV). De même, Hugues Viane, dans Bruges-la-Morte (1892) de Rodenbach, pense reconnaître sous les traits d’une danseuse sa défunte épouse dont il est toujours religieusement épris. Mais l’un comme l’autre seront finalement déçus par ces trompeuses correspondances terrestres d’une beauté supérieure. L’idéal évanescent qu’ils poursuivent ne fait place, finalement, qu’à la laideur morale de ces femmes entraînant un sentiment mêlé de frustration et de colère. L’animosité soudaine dont ils font preuve rompt, dès lors, avec leur posture mélancolique et raffinée du début des deux romans. Et, par haine de ce succédané perverti de l’idéal amoureux, tous deux sombrent dans la violence grossière.

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