Lorrain (Jean) dans Loxias


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Loxias | Loxias 46. | Doctoriales

L’idéal perdu à la fin du XIXe siècle : étude sur la colère dans Monsieur de Phocas (1900) de Jean Lorrain et Bruges-la-Morte (1892) de Georges Rodenbach

Infatigable chercheur d’idéal mais exténué par l’environnement délétère, l’esthète fin-de-siècle ne perçoit plus la beauté suprasensible. Certains dandys, comme Monsieur de Phocas, le héros éponyme du roman de Jean Lorrain (1900), se lancent alors dans la quête du beau qu’ils croient parfois déceler dans l’œil d’une femme, « car c’est le seul œil qui voit la grande beauté » (Plotin, Ennéades, I – IV). De même, Hugues Viane, dans Bruges-la-Morte (1892) de Rodenbach, pense reconnaître sous les traits d’une danseuse sa défunte épouse dont il est toujours religieusement épris. Mais l’un comme l’autre seront finalement déçus par ces trompeuses correspondances terrestres d’une beauté supérieure. L’idéal évanescent qu’ils poursuivent ne fait place, finalement, qu’à la laideur morale de ces femmes entraînant un sentiment mêlé de frustration et de colère. L’animosité soudaine dont ils font preuve rompt, dès lors, avec leur posture mélancolique et raffinée du début des deux romans. Et, par haine de ce succédané perverti de l’idéal amoureux, tous deux sombrent dans la violence grossière.

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Loxias | 78. | I.

L’esthétique du glauque dans Thérèse Raquin, À rebours et Monsieur de Phocas

Dans Thérèse Raquin, roman à l’atmosphère particulièrement sinistre, le glauque sert essentiellement à instaurer un cadre naturaliste avec cette focalisation sur l’aspect désarticulé et pourrissant du corps projeté dans un milieu en pleine décrépitude. À partir d’À rebours, roman initiateur du mouvement décadentiste, le glauque va se muer en principe esthétique, rompant progressivement avec le dogme naturaliste du déterminisme physiologique. Enfin, avec Monsieur de Phocas, le roman décadent par excellence, cette mutation en principe esthétique va définitivement se réaliser puisque tout le roman est porté par cette quête obsessionnelle du personnage d’une forme de beauté lugubre et malsaine. In Thérèse Raquin, novel whose atmosphere is particularly sinister, the gloomy is used essentially for setting a naturalistic framework with this focus on the disarticulated and rotting aspect of the body projected in decay. From À Rebours, a coming-of-age novel of the decadentist movement, the gloomy will turn into an aesthetic principle breaking progressively with the naturalist dogma of the physiological determinism. Finally, with Monsieur de Phocas, the Decadent novel par excellence, this mutation in aesthetic principle, will be definitely accomplished since the whole novel deals with this obsessive quest of the character with gloomy and evil beauty.

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