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Ferhat, instituteur indigène de Louis Albert Truphémus, un roman « anticolonialiste » ou l’expression d’une déconvenue

Le roman de Louis Albert Truphémus, Ferhat, instituteur indigène, paraît en 1935 dans un contexte colonial particulièrement agité. Forte d’une propagande efficace et d’une large diffusion (l’Exposition coloniale internationale de 1931 à Paris, articles de presse, récits de voyages, etc.), la colonisation connaît un succès considérable dans l’entre-deux-guerres. Dans le même temps, des voix s’élèvent de tous horizons contre une entreprise qui ne produit pas les effets escomptés : la question du coût de la colonisation est posée, le problème de l’intégration des Français sur le territoire africain émerge et les contradictions inhérentes au principe colonial ne cessent de se multiplier. En tant qu’acteur de la colonisation – Albert Truphémus occupe la fonction d’inspecteur de l’enseignement en Algérie – l’auteur de Ferhat s’insurge contre un système qu’il ne comprend pas. Son œuvre est alors qualifiée d’« anticolonialiste », précipitamment semble-t-il, terme qui ne tient qu’imparfaitement compte des pensées réelles d’un écrivain victime d’une désillusion et conscient du désenchantement qui atteint les Algériens eux-mêmes. Il convient donc de se demander en quoi Ferhat, personnage éponyme et représentatif du roman de Louis Albert Truphémus, se situe-t-il en porte-à-faux entre deux univers, entre deux courants de pensée ?

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