Nouveau Roman dans Loxias


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Loxias | Loxias 33 | I.

Nathalie Sarraute et le silence (dramatisé) de la réception littéraire

Notre centre d’intérêt vise la pièce Le silence qui privilégie le langage. Le drame apparaît lorsqu’un personnage refuse de communiquer avec les autres qui dépensent une gamme variée de stratégies pour le provoquer au dialogue. Il y a plusieurs formes de silence que les dialogues énoncent ou réalisent telles quelles et que nous analyserons en détail. Nous ferons une lecture de cette pièce comme art poétique du Nouveau Roman. Cette pièce pourrait être interprétée comme une interrogation sur le comportement (verbal) d’un auteur lorsqu’un lecteur/critique littéraire refuse de lui communiquer son opinion sur l’œuvre littéraire. Le processus littéraire semble être dans sa phase ultime, celle de la réception littéraire. Le silence est, en dernière ligne, le symbole de l’Artiste qui craint la valeur de son œuvre et seulement le public peut la lui confirmer. Our center of interest is the play Le silence that grants language a privileged position. The drama begins with a character’s refusal to communicate with the others who deploy a whole range of strategies in order to engage him into conversation. There are different forms of silence evoked or actually created through the dialogues and we shall analyze them in detail. We shall interpret the text as a Sarrautian art of poetry of the Nouveau Roman literary movement. The literary process seems to be in its ultimate phase, that of literary reception. The said play could therefore be interpreted as an interrogation regarding the (verbal) behavior of an author when a reader / literary critic refuse to share their opinion on his literary work. Ultimately, the silence is a symbol of the Artist who doubts the value of his work until confirmed by the public.

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Loxias | 60. | I.

La contrainte d’écriture et la vie

La contrainte d’écriture, la matrice créatrice, que se donne Michel Butor ou qu’il perçoit dans les œuvres d’autrui, peut relever de la destination sociale du texte ou du choix d’une méthode de création, aussi bien pour les textes d’invention que pour les textes critiques accompagnant l’œuvre d’autres artistes. Mais ces taxinomies conduisant l’inspiration de Butor ne sont pas une simple amorce à l’inventivité et à la création : elles révèlent le désir de savoir exhaustif, ont pour objet le lieu d’un mystère, d’une repoétisation d’univers, mêlent la contrainte, dans son extériorité apparente, à la vie personnelle et sont aussi transposées et dépassées par l’affect. Elles sont aussi parfois censures et travestissements des désirs. Aussi s’agit-il d’envisager quelques formes différentes de contraintes créatives chez Michel Butor et de voir comment celles-ci deviennent une forme de vie pour lui et une force de savoir pour un état du monde. The constraint of writing, the creative matrix, that Michel Butor gives himself or that he perceives in the works of others, can be the social destination of the text or the choice of a method of creation, as well for the texts only for critical texts accompanying the work of other artists. But these taxinomies driving Butor’s inspiration are not just a primer to inventiveness and creation : they reveal the desire to know how to be exhaustive, their object is the place of a mystery, a « re-poetization » of a universe. They combine coercion, in its apparent externality, with personal life and are also transposed and overcome by affect. They are also sometimes censures and disguises of desires. The article is about considering different forms of creative constraints in Michel Butor and to see how they become a form of life for him and a force of knowledge for a state of the world.

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