Artaud dans Loxias


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Loxias | Loxias 33 | I.

Claude Régy, un théâtre au bord du silence

Dans Comme un chant de David –créé par Claude Régy en 2005 au Théâtre National de Bretagne à partir de quatorze psaumes de David traduits par Henri Meschonnic –Valérie Dréville est au bord du silence et de l’immobilité alors qu’elle parle et se déplace. Elle évolue dans un espace où il n’y a rien. Au vide scénique délimité par les jeux de lumière répondent la corporéité et la parole de l’interprète qui remplissent les trous. Les mots comblent l’espace, l’ordonnent et lui font acquérir une matérialité aux significations multiples. La comédienne parvient à une contention du corps, de la voix et du souffle – toujours à la lisière du vide. Elle habite un espace de retrait parce que, selon les mots de C. Régy dans L’Ordre des morts (78) : « il faut savoir se retirer. C’est dans l’absence, dans le retrait que quelque chose peut naître. Dématérialiser la matière pour qu’il y ait de la place où l’esprit de la matière puisse se voir ».

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